Scrivere di sé - Silvia Montevecchi

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Ecrire sur soi-même. Le plaisir de se raconter. Propositions pour une formation à l'autobiographie Silvia Montevecchi Première partie: approche de la méthode.
Les domaines d'application Parler de soi-même. De sa propre vie, de ses propres souvenirs, des succès
et des défaites, des sentiments, des peurs, des amis et des amours, ... La
littérature est très riche en autobiographies de personnages connus ou pas
connus. Il s'agit en général d'une littérature fascinante tant il est vrai
que « toute vie est digne d'un roman». En lisant des récits sur la vie
réelle, écrits à la première personne, on comprend souvent plus qu'en
lisant d'importants essais d'analyse historico politique (lus dans la
majorité des cas uniquement par les adeptes des travaux et non pas par les
gens simples, puisque ces ouvrages restent extrêmement ennuyeux).
Au delà de la narration, type d'écriture qui a connu une croissance
fantastique dans plusieurs pays, l'autobiographie est aussi utilisée dans
divers domaines professionnels: par exemple dans la recherche sociologique,
anthropologique culturelle et , avant tout, - et fréquemment - en
psychothérapie.
Au cours des dernières années, on l'utilise de plus en plus comme activité
propre à un enseignement qui se veut très actif et dans lequel les
étudiants (des enfants ou des adolescents) ne sont pas considérés
uniquement comme des récipients qu'il faut remplir mais comme des être
riches pour tout ce qu'ils ont à dire et à raconter. Des êtres qu'il faut
donc aider à exprimer leurs propres histoires, leurs exigences, avec toutes
les peurs liées à leur jeune âge, qu'il faut aider à grandir en cherchant
leur propre chemin en soi-même et non pas en suivant celui imposé par leur
propre environnement.
L'autobiographie est aussi utilisée dans un domaine curatif bien que pas
strictement clinique. Par exemple, dans toutes les situations pour
lesquelles des thérapies d'aide sont nécessaires: les communautés de
réhabilitation pour les toxicodépendants, les centres pour personnes
atteintes de maladies chroniques ou de handicaps, des groupes de jeunes
marginalisés à cause souvent de leurs conditions socio familiales très
difficiles, les communautés de gens âgés, qui se sentent à la fin de leur
vie et donc inutiles et qui, au contraire, dès quelles commencent à parler
d'elles-mêmes, découvrent une nouvelle richesse et une nouvelle joie.
En plus de tous ces domaines d'application, il faut considérer l'importance
culturelle du recueils des histoires de vie comme patrimoines sociaux.
Cette forme d'écriture a également enregistré une croissance de plus en
plus importante dans plusieurs pays.
Il existe désormais en Europe plusieurs Archives Nationales des Mémoires.
Il s'agit d'une sorte de bibliothèques où, à la place de livres publiés et
commercialisés, on trouve des histoires personnelles, écrites et envoyées
par des gens simples, non pas des auteurs connus ou lettrés. Des histoires
écrites souvent en patois ou pleines de fautes de grammaire.
Mais cela aussi constitue leur beauté et leur richesse.
En Italie, les premières Archives des Journaux Personnels ont été créées en
1987[1] par un journaliste passionné d'histoires de vie. Ces archives
comptent aujourd'hui environ 5'000 témoignages (chiffre à la hausse
puisqu'ils en arrivent des centaines toutes les années) qui constituent un
patrimoine culturel et historique de première importance pour un pays.
On y trouve, par exemple, des centaines de récits sur la Grande Guerre
écrits par des gens qui l'ont vécue et en ont souffert. Mais aussi de
nombreux récits d'émigrants : italiens qui, pendant la moitié du siècle
dernier, souffraient la faim et partaient en quête de travail en Amérique
ou en Australie. Leurs récits sont incroyablement émouvants et témoignent
de mondes disparus. On y trouve également beaucoup de récits de la vie
paysanne et de traditions désormais introuvables. Ou encore des histoires
de maladie, de voyages, de violences familiales.... Ces histoires
représentent une incroyable richesse pour les « archéologues » de demain.
Et aujourd'hui déjà, de nombreux étudiants écrivent des thèses en utilisant
ces archives de mémoires.
Après les archives nationales se répandent de plus en plus les archives
territoriales, des petits bijoux pour la sauvegarde de la culture et de
l'identité d'une communauté locale.
Comme disait le sociologue malien Hampate Ba, « en Afrique, chaque personne
âgée qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ». C'est vrai. Perdre
mémoire de ce que nous sommes c'est comme perdre une partie de nos racines.
Il est triste de penser combien de cultures ont disparu dans le monde lors
des dernières décennies de « développement » effréné. Combien sont en train
de changer très rapidement, dans les pays les plus pauvres en particulier.
Et rien n'a été fait pour au moins conserver les souvenirs des derniers
anciens qui auraient pu nous renseigner sur la vie avant que le modèle
capitaliste envahisse complètement la planète.
En même temps, ces archives des pays occidentaux s'enrichissent des récits
des travailleurs immigrés de pays plus pauvres ou en guerre, et deviennent
ainsi le témoignage du monde qui change et de comme il change. Les immigrés
se racontent : ils racontent leur rêves, les départs, la difficulté de se
retrouver dans un pays nouveau, avec tous les problèmes que cela
comporte,... Cela aussi peut devenir un outil en plus pour le dialogue
entre différentes cultures.
Dulcis in fundo, vu que l'autobiographie enregistre un aussi grand succès
dans plusieurs cercles, elle ne pouvait pas être absente des écoles. Soyons
clairs : il ne s'agit pas d'écoles qui « enseignent comment écrire » son
histoire, bien au contraire. Il n'existe pas « un style » d'écriture
autobiographique. Il n'existe pas une autobiographie correcte ou fausse
(!). Bien sûr, il y a ceux qui écrivent bien et ceux qui écrivent moins
bien, ce qui peut rendre la lecture plus ou moins intéressante. Mais là
n'est pas la question, puisque l'autobiographie sert davantage à celui qui
l'écrit qu'à celui qui la lit. Il se peut, en effet, qu'elle ne soit lue
par personne. Bien des personnes écrivent, qui ne veulent surtout pas que
leurs histoires soient lues. (...Combien de femmes en situation difficile
écrivent en cachette de leurs maris ! Combien de jeunes, en cachette de
leurs parents !). Il s'agit donc d'écoles « de la mémoire ». Pour apprendre
à se souvenir, pour ne pas avoir peur de se souvenir, comme il arrive
souvent. Et pour raconter les souvenirs sans craintes, sans timidité, sans
se soucier de l'opinion d'autrui. Il s'agit d'écoles qui offrent des
« exercices », des stimulis, des conseils pour faire le bilan de son propre
passé, même quand le solde peut paraître négatif ; et c'est à ce moment
surtout qu'il peut être particulièrement utile de plonger dans des
souvenirs cachés, lointains, effacés. Et redécouvrir ainsi le fil de
parcours qui semblent inexistants mais qu'on fini pour retrouver, et qui
nous aident à continuer le chemin, plus en accord avec nous-mêmes.
Pourquoi parler de soi-même ? Dans un bref aperçu des domaines d'application de l'autobiographie, nous
avons déjà identifié plusieurs réponses à la question « pourquoi se
raconter, pourquoi parler de soi ». Il s'agit maintenant d'approfondir le
domaine qui nous intéresse le plus: non pas le domaine clinique ou relatif
à la recherche mais celui qui a trait à l'éducation et la formation.
Pour cela, un brainstroming serait idéal. Demander au lecteur « à ton avis,
quel est le but de parler de soi-même ? D'écrire sa propre histoire ? » et
recueillir les réponses sur un grand tableau noir. Il en ressortirait des
choses intéressantes, peut-être même émouvantes, puisque qu'un travail sur
les souvenir devient rapidement émotionnel. On devient tout de suite
hypersensibles. Voici quelques réponses possibles:
- Raconter ce qui nous est arrivé ou nous arrive, le mettre noir sur
blanc, l'extérioriser constitue en soi un acte libératoire,
cathartique. Ce n'est évidemment pas la solution à un problème, mais
ça peut être une façon d' « isoler un problème ». Le visualiser à
l'extérieur de soi-même, comme quand on regarde sa propre vie - ou une
tranche de vie dans un film. Il s'agit d'une des raisons d'être les
plus profondes (et pour cela curatives) de l'autobiographie. Ecrire
sur soi-même permet de se sentir bien, ou mieux.
- Cela signifie donc prendre du temps pour soi, soigner sa personne,
bref : s'aimer.
- Revivre mentalement des sentiments vécus dans le passé, comprendre la
raison de certains choix qu'on ne ferait probablement plus
aujourd'hui, mais pour lesquels il existe toujours une explication.
- Redécouvrir des buts éloignés, oubliés de notre existence signifie
mieux nous connaître. Essayer de comprendre des structures qui nous
semblaient sans forme, sans équilibre ou cohérence. Fournir des
réponses à de vieilles questions. Pour ces raisons l'autobiographie
est une forme d'auto formation permanente, pour tous les âges.
- Ecrire notre histoire, ou celle de certaines périodes de notre vie, de
fragments éparpillés, de personnes rencontrées, de moments vécus, nous
aide à retrouver des liens que l'on avait peut-être perdu. A trouver
des explications jusque là introuvables. Il s'agit d'une forme d'auto
analyse qui peut aider - si besoin est - à trouver des réponses
personnelles, authentiques à des problèmes personnels qui ne peuvent
être résolus que par nous-mêmes.
- Réussir à extérioriser un problème qui nous cause de la souffrance
peut être une façon de le voir sous une lumière différente. Parfois il
suffit d'écrire pour voir les choses sous un angle complètement
différent. Avec de l'ironie et moins de pesanteur. On dirait presque
avec une nouvelle capacité de