ibisigo - Dominicains du Canada
Guteza intambara mu mashuri no mu kazi byo mu 1973 = trouble dans les écoles
et ...... Si celle-ci avait corrige ce qui le méritait dans l'organisation sociale .... La
prétention a pour objectif la justification morale de l'exercice du pouvoir public.
Part of the document
Volet II
Dossier II
CAHIER NO 9 = LA JUSTUCE POUR UNE RECONCILIATIION NATIONALE
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PRESENTATION DU NUMERO
REDACTION
Le numéro précédent portait sur l'histoire du Rwanda. Le but était
de montrer qu'elle a été manipulée, avec le souhait qu'il faut la ré-
écrire à nouveaux frais. Ce thème général de toute une année a été
développé en 4 numéros. Cette question d'une histoire manipulée
contenait déjà un souci de justice. Le thème général de cette année
1998 suit, tout naturellement, ce précédent, comme une position
directe du problème global. Nous allons donc avoir, s'il plaît à Dieu,
4 numéros qui vont toucher les divers aspects de cette question de la
justice, telle qu'elle se présente au Rwanda à l'heure qu'il est.
Avant d'indiquer les diverses contributions qui le composent, il est
important d'en manifester la problématique. Faisons-le en explicitant ici
les sous-thèmes implicites. Pour beaucoup, parler de la justice au Rwanda,
c'est parler indirectement du génocide, avec ses préparatifs et ses suites.
Pour d'autres, c'est parler de l'impunité. En réalité, le génocide a
commencé en 1959. En effet, c'est surtout depuis cette époque que les Tutsi
ont été tués sans aucune poursuite de leurs bourreaux. Bien au contraire,
ces criminels étaient récompensés pour avoir bien « travaillé ». Pour
certains, la justice vise le pouvoir raciste des deux premières républiques
qui ont organisé l'injustice comme mode de gouvernement. La première porte
cette justice dans le nom et le programme du Parme Hutu, parti sous la
bannière de laquelle l'Etat a géré les affaires du pays : la politique de
l'exclusion du « non-hutu ». C'est sous ce règne que l'ethnicité a
supplanté la citoyenneté rwandaise. Ce programme a été achevé sous la
deuxième république. Le droit inaliénable à la patrie de ses ancêtres a été
dénié aux réfugiés sous prétexte de l'exigüité du territoire national. Et
finalement, le droit à la vie a été nié par l'organisation du génocide, de
la part même du pouvoir aux mains du « hutu-power ». Il n'en manque pas
pour dire que, en fin de compte, l'injustice relève d'une conspiration
internationale de certaines puissances coloniales.
Cette conspiration ce lit dans les faits suivants : la colonisation
belge, l'appui inconditionnel de la politique africaine de la France
au régime de la deuxième république, les manquements graves de la
communauté internationale dans tout le processus qui a permis la
consommation tranquille du génocide, la couverture militaro-
humanitaire qui a protégé et protège encore les criminels ; une
certaine opinion internationale qui continue le génocide sous forme de
« double génocide » ou de paralysie de l'aide économique nécessaire
pour le relèvement de l'économie délabrée de ce pays.
Dans le cadre général de cette année, le présent numéro met l'accent sur
la justice comprise à une certaine hauteur, comme à vol d'oiseau. Il faut,
d'emblée, regarder la question dans toutes ses dimensions, en avoir une vue
panoramique, somme toute définitive. La justice pour notre pays doit
aboutir à la réconciliation. C'est le but. Les contributions vont montrer
les conditions de réalisation de cet objectif final. Nous aurons ainsi les
articles suivants :
Le premier est comme un flash qui indique les enjeux pratiques. Il
comprend le « dossier de l'association SURVIE » et le « le rapport de la
missions au Rwanda de Michel ROCARD ». Le second article est signé par la
s?ur Marie-Paul-Emmanuel AZIYA qui nous dit comment sa foi lui permet
d'interpréter le génocide dans le sens qui en fait un martyre au sens
chrétien pour ses victimes. La troisième contribution signée par Bernardin
MUZUNGU, o.p., présente la figure du roi Mibamwe Gisanura, comme modèle du
dirigeant qui a pratiqué la justice proche du plus petit membre de la
société, à l'instar du roi Salomon. Le dernier article de Gérard NYIRIMANZI
qui vient à point nommé, rappelle le rôle joué par l'armée traditionnelle
comme condition sine qua non d'un ordre social juste, dans tout le pays.
Avec les adaptations nécessaires, ce rôle demeure impératif et même plus
accru pour aujourd'hui. Le prochain numéro entrera dans le débat actuel
sous les aspects directement pratiques. Nous prions nos lecteurs de bien
accueillir ce numéro en l'honneur de leur fidélité. Vos observations sont
toujours les bienvenues.
LA NOUVELLE STRAREGIE DU DOUBLE "GENOCIDE"
Bernardin MUZUNGU o.p.
0. INTRODUCTION
La justice. Au Rwanda' après génocide' faire la justice est la question
numéro un ! Tout le monde en parle' en sens divers' souvent opposés. Le
présent propos offre à nos lecteurs deux documents qui vont surprendre
plus d'un' dans un sens comme dans l'autre. Les deux émanent du même
milieu français et présentent un point de vue différent de celui de leur
gouvernement. Le titre de « double génocide « sera expliqué par ce double
dossier. Il est important de remarquer que la malice particulière de ce
"double génocide" est que cette stratégie du match nul constitue un
"deuxième génocide moral' des mêmes par les même". C'est cette idée qu'il
faut garder à l'esprit en lisant ces deux documents.
.
Le plus symptomatique est le " rapport de la mission de Michel Rocard au
Rwanda' du 28 Août au 1 Septembre 1997". L'auteur parle en tant que
"président de la commission pour le développement et la coopération du
parlement européen". Nous n'ignorons pas qu'il fut premier Ministre
français du gouvernement socialiste. Quoi de plus connaître la politique
africaine de la France du président Mitterrand? Avant lui' nous allons
écouter le témoignage de deux associations françaises ; Agir et Survie : "
Ces deux associations ont organisé une rencontre de Biarritz dans le cadre
de la coalition pour ramener à la raison démocratique la politique
africaine de la France". De cette rencontre' un livre compte-rendu vient
d'être publié aux éditions Karthala (1995) ; l'Afrique à Biarritz ' avec
sous titre :La mise en examen de la politique française. Faute de citer
tout un livre' nous allons présenter un dossier qui s'inspire de cette
rencontre.
1. LE DOSSIER DE L'ASSOCIATION "SURVIE"
Dans sa lettre Mensuelle ' l'Association SURVIE publie un dossier
« génocide » ( N°53. Déc. ' 1997' p.5-6). Les auteurs de ce document le
présente comme un tissu de citations. « Nous avons été reçus < en janvier
1992> par un responsable français ; Paul Dijoud . Il nous a dit :
« Si vous n'arrêtez pas le combat, < > vous ne reverrez pas vos frères et
vos familles, parce que tous auront été massacrés » ( Avertissement à Paul
Kagame' Vice-président et Ministre de la défense du Rwanda, dans un
Interview au Figaro du 22 /11). Paul Kagame menait alors une visite
officielle du F P R à Paris. Paul Dijoud' Directeur - Afrique du Quai
d'Orsay' était un proche de Jean CHRISTOPHE Mitterrand. Dans les trois
premières semaines du génocide de 1994 ; avec des ordres clairs et des
effectifs, nous aurions pu empêcher le génocide (...) par la suite, l'ONU
s'est montré coupable de ne pas > avoir séparé les réfugiés civils des
miliciens et des Ex-militaires hutu ; qui créent l'instabilité dans la
région > (Bernard MIYET, Secrétaire général adjoint de l'ONU, en charge
des opérations de maintien de la paix ; intervention au colloque de Dakar
sur le maintien de la paix co-organisé par la France et le Sénégal, cité
par le Figaro du 22/10/1994).