des petits frères de marie
S'il n'occupait que sou rang dans la série des confesseurs non pontifes,. .... plut à
répondre au titre nouveau qu'il avait reçu du Chef suprême de 1'Eglise et au .....
revu et corrigé d'après les observations de l'Episcopat catholique, ce travail ...... à
la fin de leurs éludes, un diplôme attestant les matières étudiées et les notes.
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13° Année N° 58
juin 1921
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__ BULLETIN
DE L'INSTITUT
DES PETITS FRÈRES DE MARIE
Le Très Saint Nom de Marie Ma Mère a nom Marie. Et cet auguste nom
N'a rien qui le surpasse ou l'éclipse, sinon
Le nom du Tout-Puissant qui L'a faite sa Mère.
Ce nom, placé si près du nom de l'Eternel,
A l'oreille du c?ur rend un son maternel:
C'est le plus doux des noms, le nom qu'on ne peut taire
Le Ciel même a voulu sur la terre épancher
En cet aimable nom tout ce qui peut toucher
El ravir les murs purs: en son parler candide,
L'enfant, dans son berceau, mains jointes, à genoux,
Le dit et le redit, tant il le trouve doux!
Le vieillard, sur la fin de sa course rapide,
Le balbutie encor, comme un écho divin
Qui lui revient du ciel, où son cime, demain,
Ira mêler son chant aux célestes louanges...
Ma Mère a nom Marie. Et ce terrible nom,
Comme celui du Dieu trois fois saint, a le don
D'exaspérer l'Enfer, Satan et tous ses Anges.
Car c'est le nom de Celle à qui le Tout-Puissant
Donna, dès les débuts, de poser, écrasant,
Son talon sur le chef de la bête infernale.
Depuis lors, Lucifer La retrouve partout,
Tous les autres courbés, Elle seule debout,
Inondant l'Univers de grâce virginale,
Chassant la nuit du mal, versant à pleines mains
sur les rangs éblouis et charmés des humains
Lumière, pureté, force, amour, espérance;
Sous son joug inclinant les c?urs qu'Elle a repris,
Faisant contre l'erreur des soldats de ses fils,
Du triomphe certain leur donnant l'assurance...
?
O nom terrible et doux de ma Mère du Ciel,
Tu n'es pas seulement pour moi rayon de miel,
Parfum suave et fort, saveur incomparable;
Tu n'es pas seulement l'étoile du matin,
La pure et fraiche aurore, où jaillissent soudain
Les feux étincelants d'un soleil admirable;
Tu n'es pas seulement le doux concert des cieux,
Le diamant très Clair, le rubis précieux,
La fleur qui porte Dieu même en son blanc calice,
Le phare au sein des flots de l'orageuse mer,
Contre les durs frimas l'abri toujours ouvert,
La flamme qui dévore en son germe le vice.
Oui, tu m'es tout cela ! Mais tu m'es plus encor,
Nom mille fois béni, mon plus riche trésor:
Je t'ai pris pour mon arme et pour mon cri de guerre!
Car, ô ma Mère, un jour, m'appelant au combat,
Tu voulus qu'à jamais je fusse ton soldat;
Tu me mis dans ''ta Garde'', et me fis, pour bannière
Défendre ta bannière; et puis, suprême honneur,
Satan me vit d'abord d'un ?il tout ricaneur,
Tu voulus que, le pied sur sa tête orgueilleuse,
Mes coups fussent .tes coups, mes assauts, tes assauts,
Ta victoire, la mienne!... O Mère, par monceaux,
"L'indifférence'' a fait, sirène ensorceleuse,
S'entasser, sous nos peux, les blessés et les morts.
Vois ! Et prends en pitié tous ceux que le remords,
Torture loin de Dieu, tous ceux que l'incroyance
Arrache aux doux baisers de ton Fils Jésus-Christ.
Fais-Le renaître en eux! Donne-leur sou esprit!
Et rends-leur, a jamais, la divine espérance!
?
Na Mère a nom Marie. Et cet aimable nom
N'a rien qui le surpasse ou l'éclipse, sinon
Lé nom du Tout-Puissant qui La voulut sa Mère.
Ce nom, placé tout près du nom de l'Eternel,
Est le nom d'une Reine au c?ur tout maternel.
Pour ce nom, je combats! En ce nom seul, j'espère!
(De l'Apôtre de Marie). P. V. RELIGION VIE SPIRITUELLE
L'épanouissement progressif du culte
de St. Joseph[1]. "Si le divin Fondateur du christianisme, au moment de remonter au ciel
et au jour où il envoya le Saint-Esprit à ses apôtres, a mis l'Eglise
entière en possession de tous les trésors de sa vérité et de sa grâce; et
si les dons surnaturels de Dieu, comme Dieu lui-même, ont la propriété de
ne pas s'épuiser ni s'amoindrir en se prodiguant, il entrait néanmoins dans
le plan de sa sagesse suprême de réserver à son ?uvre des développements
graduels et successifs.
Sous l'influence de causes très diverses, et par suite de situations
multiples avec lesquelles la religion entre en contact, mais surtout en
vertu de la Providence très spéciale qui préside-aux choses du monde
surnaturel, des circonstances naissent où le double dépôt de la doctrine et
de la piété chrétiennes semble produire des éléments nouveaux qui sont la
mise en lumière ou la mise en ?uvre de richesses jusque-là moins aperçues.
De siècle en siècle, les travaux des doctes, les méditations. des
saints et, en dernier ressort, les enseignements de l'Eglise reculent et
agrandissent le domaine de la science sacrée et de la foi. Par une autre
voie non moins sûre, à condition qu'on y suive le mouvement de l'Esprit-
Saint sous la conduite de l'Eglise, les élans de la ferveur chrétienne
opèrent encore un progrès analogue. Ce que sont les définitions du corps
enseignant dans l'ordre spéculatif, les dévotions du peuple le réalisent
dans la pratique. Et comme les premières ne sont pas de simples théories,
mais se résolvent en actes de foi et d'amour, les secondes ne. sont
salutaires et légitimes que parce qu'elles s'appuient sur une base
dogmatique. Les unes et les autres sont donc un épanouissement de vérité
comme de grâce... C'est de quoi l'histoire du culte de saint Joseph, quand
on en étudie les diverses. particularités, nous fournit une justification
frappante.
Les fondements de ce culte reposent sur l'autorité certaine de
l'Évangile et sur les raisons théologiques les plus concluantes. Et
cependant l'antiquité chrétienne, alors même qu'elle professait très
explicitement sa piété envers d'autres saints, par exemple envers le saint
Précurseur, envers les saints Apôtres, envers les premiers martyrs, est
trouvée muette ou â peu près sur ce point,
Ce n'est pas que les grands docteurs se soient tus sur les prérogatives
et les vertus du virginal époux de Marie, du père nourricier de Jésus, du
dépositaire des Conseils divins : à le bien prendre, on trouve dans
Origène, dans saint Chrysostome et surtout dans saint Augustin, le germe de
tout ce qui est venu plus tard sous la plume des scolastiques et des
mystiques; et il n'en pouvait être autrement. Quoique rares et concis, les
textes évangéliques qui s'y rapportent sont tellement substantiels et
expressifs qu'il était impossible aux commentateurs de ne pas mettre au
jour la doctrine qui en découle.
Mais c'est cela même qui fait naître un juste étonnement. Comment
s'expliquer que le passage de la spéculation à la pratique ait été si lent
à. se déterminer, et que les annales de l'Eglise d'Occident n'offrent,
pendant tant de siècles, aucune trace d'un culte liturgique, d'un hommage
publie, d'une dévotion populaire envers celui qui se recommandait par tant
de titres à la confiance et à la vénération des peuples?
Ce fait, si peu concevable en lui-même, reçoit son explication de la
loi que nous avons énoncée. Le culte de Saint Joseph était un de ces dons
que le Père de Famille, comme un pm-dent économe, s'est proposé de tirer
plus tardivement de son trésor; c'était une de ces réserves, si l'on peut
ainsi dire, une de ces surprises que le suprême ordonnateur du festin des
âmes avait ménagées pour la fin du banquet ...
?
Cette augmentation, cette extension progressive de la gloire terrestre
de saint Joseph, annoncée et préparée par plusieurs personnages marquants
du moyen âge, a été prédite surtout en termes frappants par un fils de
saint Dominique, Isidore de Isolanis, au commencement du XVI° siècle.
Le Saint-Esprit, disait-il, ne cessera point d'agir sur les c?urs des
fidèles jusqu'à ce que l'Eglise universelle honore avec transport le divin
Joseph d'une vénération nouvelle, fonde des monastères et érige des églises
et des autels en son honneur.
Jésus-Christ, pour la gloire de son propre nom, a destiné saint Joseph
à être le patron particulier et principal de tout l'empire de l'Eglise
militante. C'est pourquoi, avant le jour du jugement, tous les peuples
connaîtront, vénéreront et adoreront le nom du Seigneur et les dons qu'il a
faits à saint Joseph, dons qu'il lui a plu de laisser presque cachés durant
une longue suite de temps.
Le Seigneur enverra sa lumière jusque dans le plus intime des
intelligences et des c?urs; de grands hommes scruteront les dons intérieurs
de Dieu cachés en saint Joseph, et ils trouveront en lui un trésor