Chapitre 1 : Introduction aux contrats à terme - Exercices corriges

Cours d'initiation au marché boursier de la Bourse de Montréal. Extraits r
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comptant). Le prix à terme, ou prix d'exercice[6], se définit comme le prix auquel l'
actif sous-jacent sera transigé à l'échéance du contrat à terme. Dans l'exemple
précédent ...

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LES CONTRATS A TERME Extraits d'un texte rédigé par Mathieu Tanguay
et
Alix Mandron (HEC)
en
Janvier 1999 pour le Cours d'initiation au marché boursier de la Bourse de Montréal
Extraits reproduits avec la permission de la Bourse de Montréal
1 : Introduction aux contrats à terme
1.1 Définition du contrat à terme Un achat à terme est un achat différé dont les conditions (prix, date etc.)
sont fixées dès maintenant. Le paiement et la prise de livraison
interviennent «au terme», c'est à dire à une date ultérieure connue
d'avance. De la même manière, une vente à terme est une vente différée dont
les conditions sont fixées tout de suite. Pour que quelqu'un puisse acheter
à terme, il faut que quelqu'un veuille bien vendre à terme. Si tel est le
cas, l'engagement qui lie acheteur et vendeur est appelé «contrat à terme».
Les contrats à terme sont des instruments financiers qui spécifient la
quantité, la date et le prix auxquels se fera l'achat (ou la vente) d'un
actif sous-jacent[1] particulier. Le signataire d'un contrat à terme doit
obligatoirement, à l'échéance du contrat, s'acquitter de son engagement[2]. Pour illustrer ce que sont les contrats à terme, nous utiliserons l'exemple
d'un producteur de café qui, chaque année, lors de la récolte, fait face au
prix établi par l'Association des Producteurs de Café. Ce prix dépend de la
qualité et de la taille de la récolte, de même que de la demande mondiale
de café. 1.2 Exemple : La production de café Prenons un producteur colombien qui s'attend à ce que la prochaine récolte
mondiale soit très abondante. Rappelons au lecteur qu'une récolte abondante
engendre généralement une diminution du prix car la demande de café est
alors largement satisfaite. Par opposition, «ce qui est rare est cher».
Ainsi, une meilleure récolte n'amène pas nécessairement de meilleurs
profits. Au contraire, une bonne récolte et une baisse du prix peuvent
parfois être désastreuses pour certains producteurs. Il est effectivement
fréquent que ces producteurs ne puissent vendre la totalité de leur
production ou se voient contraints à en vendre une partie à perte parce que
le prix est trop faible. Une telle situation affecte directement les
entrées d'argent des producteurs, et donc leur capacité à rencontrer leurs
engagements (rembourser les dettes, payer les employés etc.). Peu
d'entreprises peuvent vraiment se permettre de s'exposer au risque de
fluctuation des prix. Beaucoup rechercheront des outils pour se prémunir
contre ce risque. Afin de se protéger, un producteur de café pourrait signer un contrat de
vente à terme, avant même d'avoir effectué sa récolte. Il s'engagerait à
vendre (à un acheteur quelconque) une quantité fixe de café, à un moment
précis et à un prix fixe.
Important : Trois caractéristiques des contrats à terme Quantité fixe établie d'avance
Prix fixe établi d'avance
Date d'échéance (ou date de livraison) fixe établie d'avance
Qui aurait avantage à prendre un tel engagement avec le producteur de café?
Un torréfacteur de café (tel que Kraft ou A.L.Van Houtte), qui achète le
café brut et le transforme pour le revendre prêt à consommer (sous forme de
café instantané, par exemple), aurait avantage à s'engager dans un contrat
à terme avec le producteur. Le torréfacteur est très sensible au prix du
café vert puisque ses coûts de production en sont directement affectés.
Ainsi, pour diminuer le risque inhérent au coût que représente l'achat de
café brut, le torréfacteur pourrait vouloir se protéger contre une hausse
rapide du prix de cette denrée. Le contrat à terme s'avérera un outil tout
à fait approprié pour ce genre de situation. Nous remarquerons ici que l'individu qui prend une position acheteuse
désire se protéger contre une hausse des prix alors que celui qui prend la
position vendeuse cherche une protection contre une baisse des prix et ce,
pour un même contrat à terme[3].
Important : Le contrat à terme se négocie entre 2 parties : - Un acheteur (le torréfacteur ou son intermédiaire financier) - qui désire
se protéger contre une hausse des prix
- Un vendeur (le producteur ou son intermédiaire financier) - qui désire se
protéger contre une baisse des prix
Exemple (fictif) de contrat à terme sur le café, au 15 janvier 19xx | |Engagement |Quantité |Prix |Date |
|Producteur colombien |Vendre |37 500 |1$ la |Sept. xx |
| | |livres |livre | |
|Torréfacteur |Acheter |37 500 |1$ la |Sept. xx |
| | |livres |livre | |
Avec un tel contrat à terme, le producteur colombien s'engage (aujourd'hui
le 15 janvier 19xx) à vendre dans 8 mois (le 15 septembre 19xx) 37 500
livres de café brut à 1$ la livre au torréfacteur qui, lui, s'engage à les
acheter aux mêmes conditions. Les deux parties doivent donc obligatoirement
respecter leur engagement[4]. Le coût total de la transaction sera de 37
500$ (37 500 X 1$), et celle-ci aura lieu le 15 septembre xx. Les deux
parties impliquées connaissent donc aujourd'hui la quantité et le prix
auquel le café sera transigé dans 8 mois. Ce prix préétabli pourrait être
sensiblement différent du prix en vigueur sur le marché au moment de
l'exécution finale du contrat. Les deux parties au contrat se trouvent donc
à l'abri des changements de prix du café vert, à la hausse ou à la baisse. D'autres spécifications seront aussi intégrées dans l'entente, telles que
le type de café à livrer (Arabica, Robusta etc.), le niveau de qualité du
café, le lieu de livraison etc. Ainsi, grâce à ce contrat à terme, le producteur colombien est maintenant
protégé contre une baisse, alors que le torréfacteur est protégé contre une
hausse possible du prix du café brut. Notons qu'aucun échange de café ou
d'argent n'aura lieu avant le 15 septembre 19xx.
Nous sommes maintenant en septembre 19xx. Qu'arriverait-il si le prix du
café en vigueur sur le marché était de 1,25$ la livre? La transaction portant sur 37 500 livres de café se ferait tout de même au
prix de 1$ la livre, puisqu'il s'agit du prix spécifié sur le contrat. Il
est évident que le producteur, dans ces circonstances, aurait réalisé un
meilleur profit s'il n'avait pas signé de contrat à terme: il aurait
effectivement pu vendre sa production à 1,25$ au lieu de 1$ la livre. Mais
il était prêt à prendre un risque (celui de vendre sa production à un prix
inférieur au prix en vigueur sur le marché) pour éviter d'encourir de trop
grosses pertes en cas de baisse dramatique du prix du café. D'un autre côté, la situation aurait pu se révéler bien différente et le
prix du café sur le marché n'atteindre que 0,75$ la livre. Dans ce cas,
c'est le torréfacteur de café qui aurait été « pénalisé » par le contrat à
terme. Mais lui aussi peut préférer renoncer à certains profits pour
s'assurer du prix que lui coûtera le café. Ainsi, quel que soit le prix,
les deux parties peuvent être considérées « gagnantes » puisqu'elles
arrivent à leurs fins, c'est à dire à s'assurer un revenu ou un coût fixe
et se protéger contre les fluctuations du marché. Ces fluctuations, sans la
protection des contrats à terme, pourraient mettre en péril la survie des
deux entreprises[5]. Les contrats à terme sont donc ici utilisés dans le but de diminuer le
risque rattaché à une fluctuation du prix du café. On notera que si l'une
des deux parties gagne un avantage à l'échéance du contrat, l'autre subit
le désavantage symétrique.
1.3 Position courte (short position) et position longue (long position) On dit de l'individu qui s'engage à vendre l'actif sous-jacent (ci haut le
café) qu'il prend une position courte alors que celui qui s'engage à
l'acheter prend une position longue. Dans l'exemple précédent, le
producteur prenait une position courte (s'engageait à vendre le café) alors
que le torréfacteur prenait la position longue (s'engageait à acheter le
café). 1.4 Prix à terme (ou prix d'exercice) et prix spot (ou prix au comptant) Le prix à terme, ou prix d'exercice[6], se définit comme le prix auquel
l'actif sous-jacent sera transigé à l'échéance du contrat à terme. Dans
l'exemple précédent, le prix à terme était de 1$ la livre. Le prix spot, quant à lui, est le prix en vigueur sur le marché à un moment
donné. Dans l'exemple précédent, le prix spot en vigueur le 15 janvier,
lors de la conclusion du contrat, n'était pas précisé. Mais sauf
coïncidence rare, il n'était pas égal au prix à terme négocié ce jour-là
pour le 15 septembre. Il pouvait être, par exemple, égal à 0,98$ la livre.
Quant au prix spot du 15 septembre 19xx, il était de 1,25$ ou de 0,75$,
selon le scénario imaginé. 2 : Les deux familles de contrats à terme
Les contrats à terme peuvent être séparés en deux grandes familles : les «
contrats à livrer » et les « contrats à terme standardisés ». 2.1 Le contrat à terme dit « contrat à livrer », ou «de gré à gré», ou
«forward » Un contrat à livrer est un contrat à terme par lequel deux parties
s'engagent à vendre et à acheter une quantité fixe d'un actif sous-jacent,
à un prix fixe et à une date fixe. Les clauses du contrat sont négociées
librement entre l'acheteur et le vendeur, sans contrainte sur la quantité à
livrer, la date d'échéance (le terme), le lieu de livraison éventuel, etc..
Les parties n'ont qu'à s'entendre, c'est tout. D'où l'expression «de gré à
gré». Deux individus peuvent théoriquement passer un tel contrat entre eux.
Toutefois, la plupart du temps la contrepartie est une institution
financière (