Corriger au quotidien - Circonscription de Saint-Louis
27 oct. 2011 ... À l'école primaire, comme d'ailleurs dans les autres niveaux, la séance de
correction est toujours un exercice laborieux, voire inutile. .... (ce n'est pas moi
qui le dit c'est à la page 58 des Cahiers Pédagogiques "Évaluer par
compétences") pas sûr que ce soit sur des exercices papiers recopiés au tableau
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N° 491 - Dossier "Évaluer à l'heure des compétences" Corriger au quotidien
Par Marcelin Hamon À l'école primaire, comme d'ailleurs dans les autres niveaux, la séance de
correction est toujours un exercice laborieux, voire inutile. L'auteur
s'empare des compétences pour rendre cet exercice moins fastidieux et plus
efficace.
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Je suis enseignant en cycle 3, et les corrections font partie de mon
travail quotidien. Elles m'ont interrogé sous deux angles : les corrections
collectives et la correction des cahiers.
S'il est de tradition de corriger les exercices faits sur papier au
tableau, il me semble que cette correction est laborieuse... Les élèves
passent un à un pour corriger au tableau, puis prendre la correction sur le
cahier... Force est de constater que, sauf pour quelques élèves plus en
appétence pour la chose scolaire, les autres s'ennuient, n'écoutent pas,
n'en profitent pas... On ne peut pas leur en vouloir. Ceux qui ont compris
et réussi ont l'impression de perdre leur temps, et ceux qui sont en
difficulté ont du mal à suivre. Que faire alors ? J'ai trouvé et
expérimenté deux dispositifs pédagogiques qui semblent alléger cette
situation.
Comparez-vous !
Mon premier choix est le suivant : suite à un exercice, demander aux élèves
de comparer leurs résultats par deux et d'en discuter rapidement en moins
de dix minutes (a-t-on la même chose ? s'il y a différence pourquoi ? où
est l'erreur ?). Puis la correction se fait classiquement en attirant
l'attention sur les différences, les problèmes rencontrés. Cela permet de
soulever des questionnements et des problèmes, de susciter un débat,
d'identifier des erreurs et créer une attente par rapport à la correction.
Attente par rapport à la compréhension (je ne comprends pas, je ne sais pas
comment faire), mais aussi attente sociale (qui avait raison ?).
Théoriquement, nous sommes là dans la volonté de favoriser un conflit
sociocognitif entre pairs. Il y a dialogue véritable entre les élèves sur
un sujet scolaire, ils communiquent entre pairs et doivent écouter l'autre,
prendre en compte ce qui est dit pour répondre.
Correction partielle
Mon second choix consiste à ne pas corriger entièrement l'exercice, mais
seulement un ou deux exemples qui permettent d'en retirer la méthodologie
que l'on peut appliquer ou alors ce qu'il fallait retenir. Cela permet de
rappeler l'essentiel dans un minimum de temps. La correction exhaustive sur
le cahier d'exercices est alors de mon ressort. Est-ce que je ne devrais
pas demander une correction à faire seul aux élèves sur leur cahier après
avoir bénéficié de rappels ? Je crains que cela ne soit très lourd.
Annotations
Là commence pour moi la correction des cahiers. À priori rien de
passionnant. Je commence, après des années de correction classique, à
corriger de façon différenciée. Pour les élèves qui ont acquis l'essentiel,
j'utilise une correction rapide avec des annotations courtes et simples,
voire un peu expéditive avec de temps à autre une annotation montrant que
j'observe leur travail. Je tente de plus en plus de m'impliquer dans les
annotations à partir de quelques principes simples et surtout pour des
élèves qui ont besoin d'être soutenus et reconnus :
. J'écris en je : « je ne te comprends pas, là. »
. J'écris en interpelant : « tu n'as pas utilisé le bon moyen. »
. J'écris des questions : « d'où vient ce chiffre ? »
. J'écris des points positifs : « tu as bien réussi en alignant les
chiffres. »
. J'écris en rappelant une méthode une règle : « tu devrais aller voir
la règle n°7 pour corriger. »
Ici, ce sont les annotations qui visent à créer la communication entre
l'élève, l'enseignant et les productions. Cela m'oblige à essayer de
comprendre comment l'élève s'y prend, et à l'interpeler. De son côté, il
doit essayer de comprendre ce que je lui écris sur son travail.
Bien sûr, cela est l'idéal. Parfois, je prends des libertés, notamment à
cause du temps. Néanmoins, je reste persuadé de l'intérêt de communiquer
avec l'élève sur son travail en lui permettant de s'expliquer, de
s'impliquer, en favorisant une posture réflexive et en le reconnaissant
dans ses productions. Ainsi la correction trouve sa place dans le processus
d'évaluation formative d'un double point de vue : elle renseigne
l'enseignant sur ce qui est acquis et les procédures mises en ?uvre par
l'élève ; elle permet aux élèves de faire le point sur ce qu'ils savent et
de mesurer un éventuel chemin à parcourir.
Marcelin Hamon
Professeur des écoles [pic]
Messages
1. Corriger au quotidien, 27 octobre 2011, 23:08, par Dominique M
Vous avez raison : "s'il est de tradition de corriger les exercices faits
sur papier au tableau, c'est laborieux et inutile".
Cette phrase du début de votre article m'a fait sursauter sur deux mots :
"tradition" et "exercices".
Laissons tomber les traditions quand elles ne sont pas bonnes, ne corrigez
pas les exercices au tableau s'ils ne sont que des gammes pour
entraînements. Vous le dîtes très bien ça ne sert à rien. On a tout à fait
le droit de s'améliorer, de passer un cap en faisant des répétitions ou
des entraînements, mais on n'embête pas tous les camarades de sa classe
avec ça.
Votre fin d'article va très bien. Il vaut mieux communiquer. C'est
beaucoup plus profitable. Et comme on évalue par compétence que si l'on
travaille par compétence (ce n'est pas moi qui le dit c'est à la page 58
des Cahiers Pédagogiques "Évaluer par compétences") pas sûr que ce soit
sur des exercices papiers recopiés au tableau.