chapitre 2 - POUVOIR ET POLITIQUE - Apses
1. Sciences sociales et politiques Term O. LECINA. Bac blanc 25 mars 2015 :
Proposition de Corrigé ... Elles restent cependant largement exclues de l'exercice
du pouvoir, d'une part à cause de la persistance de l'idée selon laquelle elles ...
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chapitre 2 - POUVOIR ET POLITIQUE 1 / La notion de pouvoir 1.1 / Définition , formes et moyens du pouvoir ( Travail : recherchez dans les documents de quoi argumentez les trois
éléments du titre du paragraphe : définition , formes et moyens du pouvoir Document 1 :
- Le pouvoir peut se définir comme une ressource ou une aptitude qui permet
à quelqu'un d'agir: il peut (du verbe « pouvoir») agir, il en a la
possibilité, la faculté.
Les définitions du pouvoir de quelqu'un se retrouvent depuis Hobbes (1651)
: « moyens présents d'obtenir quelque bien apparent futur », jusqu'à Russel
(1938) : « capacité à produire un effet recherché».
- Le pouvoir se définit aussi de manière plus relationnelle, en étudiant le
pouvoir d'un individu A sur un individu B : A a des chances d'imposer sa
volonté... même contre une résistance de B (Weber); A peut faire à B
quelque chose que B ne ferait pas sans intervention de A (Dahl) ;
J-M Morin. Précis de sociologie, Nathan. 1996. Document 2 :
L'agent de police oblige l'automobiliste à circuler ou à stopper, le
propriétaire oblige les autres à respecter sa propriété, le patron oblige
l'ouvrier à suivre ses directives, l'adjudant oblige le soldat à faire
l'exercice, le riche oblige les pauvres à se priver à son avantage par le
jeu de l'argent. (...)
Pour préciser le concept de pouvoir, on peut partir de la notion
d'influence telle que l'utilisent les sociologues et politologues
américains. Une bonne définition est celle de Robert Dahl qui appelle
influence « un rapport entre des acteurs par lequel l'un d'entre eux amène
les autres à agir autrement qu'ils ne l'auraient fait sans cela». En ce
sens, influence est synonyme d'inégalité : le fait que A amène B à agir
autrement qu'il ne l'aurait fait sans cette intervention montre que A est
plus puissant que B. II s'agit d'une puissance et d'une inégalité de fait.
Peu importe qu'en droit B soit l'égal de A : l'essentiel c'est qu'en
pratique cette égalité n'existe pas, puisque B s'incline devant A. Ici,
l'inégalité de fait s'établit malgré l'égalité de droit. L'inverse se
produit quand le chef, qui est supérieur en droit, ne parvient pas à se
faire obéir de ses subordonnés. (...)
Quand un homme en force un autre à signer un contrat en le menaçant d'un
revolver, en le frappant, voire en le torturant, il y a contrainte sous sa
forme la plus violente. (...) Quand un appareil bureaucratique use la
résistance des citoyens qui finissent par lui céder, à bout de patience,
alors qu'ils auraient le droit de refuser, on retrouve une contrainte à
violence feutrée, mais réelle.
Dans une autre série de situations, la contrainte est absente, même sous
une forme dissimulée : quand la puissance tient au prestige, à l'ascendant,
c'est-à-dire à une sorte de supériorité morale, admise volontairement par
celui qui s'y soumet. On sait que celui qui exige n'a pas le droit
d'exiger, qu'il ne possède pas un pouvoir : mais on se plie à ses exigences
parce qu'on lui reconnaît la capacité de mieux juger que soi-même, de mieux
comprendre, de mieux éclairer. Ainsi le disciple se plie aux directives du
maître ou du gourou, l'admirateur obéit à celui qu'il admire (...). Document 3 :
En entrant en contact, les individus se mettent situation de coopérer; par
l'acte ou par la parole, chacun sollicite des autres l'ajustement de leur
comportement, et consent l'adaptation du sien propre.
. Ces relations entre les individus sont toutes des relations de pouvoir,
si l'on entend par là que chacun cherche à obtenir des autres qu'ils
agissent autrement qu'ils ne l'auraient fait sans cette intervention. Si je
souris à quelqu'un, c'est dans l'intention, ou du moins dans l'espoir,
qu'il me rende au moins mon sourire. En d'autres termes, nous exerçons et
subissons en permanence le pouvoir des autres.
. Parfois cependant ces relations sont équilibrées, ou semblent l'être.
C'est, par exemple, le cas du marché, où le pouvoir représenté par mon
argent fait pendant au pouvoir du commerçant, c'est-à-dire au produit en
vente. Ici la transaction paraît égalitaire, et généralement nous ne la
ressentons pas comme une contrainte. Le pouvoir n'est ressenti comme tel
que lorsque nous avons le sentiment d'un déséquilibre dans l'échange. Ainsi
dans la transaction « si tu me donnes ton portefeuille, je ne te frappe pas
», il y a bien échange, mais qui semblera contraignant à la victime de
l'agression.
. Si l'on définit le pouvoir comme la caractéristique d'une transaction
déséquilibrée - où A impose à B une situation moins plaisante pour lui que
si cette transaction n'avait pas eu lieu -, il n'en reste pas moins que
cette notion est subjective, et peut varier selon les cultures et les
points de vue. Le chef d'entreprise qui embauche un salarié exerce-t-il un
pouvoir sur lui ? L'échange semble équilibré : salaire contre travail ;
mais les syndicalistes et les critiques du capitalisme n'ont pas manqué de
remarquer que le chef d'entreprise est en position de force face au
demandeur, d'emploi (privé de moyens de subsistance s'il est sans travail),
et peut ainsi imposer des conditions. qui lui sont très favorables. Pouvoir
ou échange ? Document 4 : Influence, persuasion, manipulation La définition la plus large que l'ont puisse trouver de l'influence - au
sens moderne -est celle d'une action exercée par une personne sur une autre
personne et entraînant un changement d'attitude, opinion ou de façon
d'agir. En ce sens large, l'influence peut s'appliquer à toutes les formes
possibles d'emprise, contraignante, affective ou autre, s'exerçant sur une
personne ou un groupe
En psychologie sociale, on parle plus volontiers de persuasion lorsque les
études s'intéressent plus directement aux procédés de langage et aux
comportements mis en oeuvre consciemment par des acteurs pour aire changer
d'autres acteurs : les techniques de propagande, la publicité, le marketing
et l'argumentation relèvent des techniques de persuasion, dont la
manipulation serait la forme mal intentionnée. L'influence sociale est un
terme que l'on réserve plutôt à l'étude des modifications entraînées chez
un individu ou un groupe par le fait d'être exposé aux jugements et
opinions d'autres personnes : le problème des études sur l'influence est de
comprendre comment (et pourquoi) les gens changent en fonction les uns des
autres, sans qu'il y ait nécessairement une stratégie réfléchie et
volontaire de la part des acteurs. Document 5 : Injonction et influence On appelle injonction (= ordre) la relation de pouvoir qui s'exerce sur un
individu auquel il est proposé le choix suivant : consentement à l'ordre
reçu ou risque d'une sanction. C'est le cas d'un commandement donné par un
officier à une jeune recrue.
Il y a influence dans le cas d'une relation de pouvoir qui s'exerce sur un
individu soumis au choix suivant : consentement à l'ordre reçu et dans ce
cas acquisition d'une récompense, ou refus d'exécuter l'ordre et stabilité
dans sa propre condition. C'est le cas de l'intellectuel qui accorde sa
faveur à un écrivain débutant. La vie politique joue de ces deux modalités
de pouvoir. L'une repose sur la contrainte et la menace de coercition,
l'autre, plus subtile, requiert la séduction et la persuasion. M. Hastings - op.cit
Document 6 : Domination, Autorité, Séduction La domination désigne, fondamentale0ment, une relation de maître, à
esclave, c'est-à-dire de pouvoir discrétionnaire non réciproque, voire de
sujet à objet -En deçà de cette formé extrême, la domination suppose une
emprise exercée par un individu, un groupe ou une institution sur d'outrés
individus. L'idée de contrainte n'est jamais totalement absente : même si
une domination est « spirituelle » ou « morale », on suggère que le dominé
vit ce rapport comme une violence qui lui est faite. On parÎe aussi de
domination de soi-même comme d'une relation de contrainte de soi à soi.
Plus que la notion de pouvoir celle de domination, évoque une relation de
commandement, de maîtrise, et réciproquement d'obéissance, de soumission.
« Domination signifie la chance de trouver des personnes déterminées prêtes
à obéir à un ordre de contenu déterminé », écrit Max weber (Economie et
Société).
En éthologie animale, la domination est l'expression d'un instinct naturel.
Un animal dominant est celui qui parvient à obtenir des marques de
soumission de la part de ses congénères, et a un accès privilégié aux
femelles. La sociobiologie y voit l'expression d'une tendance fondamentale
du génome à maximiser ses chances de reproduction.
Autorité
L'autorité désigne, en son sens profond, une relation excluant la vraie
contrainte, une sorte de pouvoir d'influence étranger à l'exercice de la
force directe.
L'autorité est une sorte de pouvoir devant lequel on s'incline spontanément
par crainte ou par respect. Les représentants de la loi, par exemple, sont
typiquement des personnages investis d'une autorité par la société.
L'autorité relève du rapport hiérarchique : son exercice exclut d'avoir à
convaincre celui qui se soumet. Les réponses spécifiques à l'autorité sont
l'acquiescement et le respect.
Séduction
En tant qu'elle détourne autrui de ses projets, de son intérêt ou de son
devoir, la séduction fait partie des moyens d'exercer un pouvoir. Le
vocabulaire de la séduction emprunte souvent des termes au lexique
militaire (conquérir, vaincre une résistance, etc.) : en ce sens, la
séduction consiste à obtenir par l'influence personnelle ce qu'autrement on
ne pourrait obtenir que par la force. Séduire peut aussi transformer un
adversaire en partisan. Dans le domaine politique, la séduction passe
essentiellement pour un moyen de tromper les foules. Sous l'emprise des
« puissances de séduction », le peuple peut être aliéné, c'est-à-dire
détourné de son propre intérêt. Document 7 :Le Loup et l'Agneau. La Fontaine, Fables.
( Questions sur la fable :
1 / Où peut-on voir dans la fable que l'Agneau admet implicitement
l'autorité du Loup ?
2 / Quelle est l'idée générale du document ?
3 /