Sujet : comment devient-on artiste
Mais suffit-il de connaître parfaitement le solfège et la technique pianistique pour
.... suffisent peut-être pas sans l'exercice ou l'éducation mais sans lesquels les ...
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L'art, notion 2, sujet-type octobre 2009 (+ deux sujets voisins) Sujet : comment devient-on artiste ?
L'ARTISTE COMMENCE PAR IMITER, PAR UTILISER HABILEMENT DES TECHNIQUES.
Le pianiste apprend le solfège, fait des gammes. On apprend quelques règles
techniques avant de dessiner, de peindre, de sculpter, d'écrire, de faire
un film, une photo. Pensons aux grands ateliers de la peinture italienne,
flamande, française. Mais suffit-il de connaître parfaitement le solfège et
la technique pianistique pour être virtuose ? Sait-on composer un poème
parce qu'on maîtrise parfaitement la grammaire, le vocabulaire ?
Les règles sont peut-être nécessaires mais l'artiste génial est justement
celui qui va les faire éclater. C'est l'influence du compositeur autrichien
Mozart dans les premières oeuvres du compositeur allemand Beethoven, celle
de Socrate dans les premiers dialogues de Platon, celle des negro-
spirituals (les chants religieux des Noirs chrétiens des Etats-Unis) dans
le jazz. Puis c'est Beethoven, Platon, le jazz à part entière. LE VERITABLE ARTISTE EST CELUI QUI ECHAPPE AUX REGLES ETABLIES. L'artiste qui ne fait qu'imiter ne marquera pas son temps. On parle
d'oeuvres de jeunesse lorsque l'artiste en est encore au stade de
l'imitation. Lorsqu'il déserte les sentiers balisés pour s'affirmer, on
parle de maturité. C'est à ce moment-là, d'ailleurs, qu'il prend le risque
de la marginalité. Quel est donc ce déclic qui assure le passage de
l'imitation à la création ?
« Le génie est la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature
donne ses règles à l'art », déclare Kant dans La Critique du jugement. Ce
génie se définit par trois critères : l'originalité, l'exemplarité,
l'incapacité à indiquer scientifiquement comment il réalise son oeuvre.
(réf. Manuel p. 35) Ainsi le génie est un don qui n'imite pas et qui ne
peut se ramener à un ensemble de procédés, à un savoir. Le génie est inné.
On ne devient pas un génie. On naît ainsi. C'est parfois l'apprentissage
qui le révèle. Le génie fait école mais n'est d'aucune école. Voici une
belle définition du grand écrivain : c'est celui qui, avec les mots de tout
le monde, écrit comme personne. L'ARTISTE GENIAL ECHAPPE A TOUTE DEFINITION. On peut critiquer la thèse kantienne du génie. Par exemple, une oeuvre se
définit-elle nécessairement par son exemplarité, son originalité ? L'art
grec est un art académique qui refuse l'originalité. Pourtant, le sculpteur
grec Praxitèle nous laissa des statues admirables. Les grands artistes
furent et sont des travailleurs acharnés, acharnés aussi à connaître les
?uvres de leurs prédécesseurs et à se forger à la fois une culture
artistique et la maîtrise de certaines techniques.
Pourtant l'artiste véritable semble échapper à toute tentative de
définition. Si on peut expliquer, par l'analyse, les conditions
d'apparition d'une ?uvre, on ne peut rien dire quant au don artistique qui
échappe à toute interprétation, rappelait le psychiatre autrichien Freud,
fondateur de la psychanalyse. CONCLUSION On ne devient donc pas artiste parce qu'on maîtrise parfaitement une
technique - le faussaire, par exemple, n'est pas un artiste - même s'il
existe des faussaires de génie. Certains grands artistes ne maîtrisaient
même aucune technique, ou plutôt n'avaient pas appris, rigoureusement, tel
le compositeur et guitariste de jazz français d'origine tzigane Django
Reinhardt, tel le peintre néerlandais Van Gogh, tel le peintre français
Gauguin qui n'ont pas suivi une école de peinture avant de devenir de
grands artistes. Le propre du génie est donc d'échapper à toute étiquette,
d'être entouré d'un certain mystère. L'artiste aspire à autre chose, à
l'invisible. Et ce qui peut lui arriver de plus dramatique, c'est un jour,
arrivé à son apogée, de tomber dans l'imitation de lui-même. Sujet voisin N° 1 : Devient-on artiste en imitant les autres artistes? Un point de départ à discuter : on commencera par critiquer l'imitation
avant d'essayer de la réhabiliter en lui donnant un sens supérieur.
Recherche de la contradiction : le rapport de l'artiste aux autres artistes
ne doit être pensé ni comme une totale dépendance (l'imitation), ni comme
une totale indépendance. Pour devenir artiste, il ne faut ni se déterminer
par rapport aux autres, ni les ignorer. Introduction. Tout oppose l'artiste à l'imitateur : le premier imagine un
monde qui n'a encore jamais existé, alors que le second se contente de
reproduire plus ou moins servilement l'?uvre d'un autre. On ne voit donc
pas comment l'imitation pourrait à terme engendrer un artiste digne de ce
nom. On ne devient artiste qu'en développant son propre génie. Celui-ci
doit cependant être considéré moins comme un donné tout formé que comme une
potentialité à cultiver. C'est pourquoi la fréquentation de grands artistes
ou la méditation d'?uvres du passé seront un stimulant indispensable à
l'éclosion du génie personnel. C'est donc au-delà de la pure imitation et
de la pure indépendance qu'il faut penser le rapport de l'artiste à ses
maîtres.
PLAN
CE N' EST PAS EN IMITANT LES AUTRES ARTISTES QUE L'ON DEVIENT ARTISTE. - L'art est le domaine de la création, non de l'imitation.
- Critique de l'imitation : le faussaire et le pasticheur.
- L'?uvre d'art n'est pas imitable car elle n'est pas conceptuelle.
ON NE DEVIENT ARTISTE QU' EN SE FORMANT AUPRES D'AUTRES ARTISTES. - Ce n'est pas en recherchant l'originalité à tout prix.
- L'artiste cependant n'est pas un créateur solitaire.
- On devient artiste grâce à la rencontre d'autres artistes.
Conclusion. L'artiste n'imite pas mais il ne s'isole pas non plus de toute
influence. Son talent s'éveille au contact des autres artistes. Ce sont eux
qui lui fournissent le matériau qu'il devra assimiler et qui lui font
découvrir la voie unique qui sera la sienne. L'art nous met donc en
présence d'un mystère remarquable : ce que l'individu est de manière
absolument originale, il le devient par la rencontre d'?uvres elles-mêmes
absolument originales.
Sujet voisin N° 2 : en art, tout s' apprend-il ?
La formulation très vague « en art » renvoie aussi bien à la question de la
création qu'à celle de la contemplation esthétique. Ces deux aspects
devront être envisagés en évitant toutefois de désarticuler le sujet. Ne
pas traiter par exemple dans une première partie : apprend-on à apprécier
l'art? et dans une deuxième partie : apprend-on à devenir artiste ?
Qu'est-ce qu'apprendre ? C'est acquérir un savoir ou un savoir-faire, donc
s'instruire. Mais on apprend aussi à ressentir, à regarder, à se tenir, à
être vertueux... Apprendre c'est donc aussi éduquer : des sens, des
sentiments, le comportement, etc. Dans tous les cas, apprendre revient à
recevoir une formation, soit sous la direction d'autrui, soit au gré des
circonstances, mais toujours de manière délibérée. On n'apprend pas malgré
soi ni à son insu. Apprendre est un acte de la volonté, une attitude active
: ce n'est pas tant recevoir que tirer des leçons.
Si on affirme qu'en art tout s'apprend, on soutient donc qu'en art, tout
s'acquiert volontairement : on est artiste parce qu'on a voulu le devenir,
on est esthète parce qu'on a fait ce qu'il fallait pour l'être. Le problème
est alors le suivant : la disponibilité aux ?uvres d'art ou la disposition
créatrice s'enseignent-elles ? Existe-t-il un art (au sens de technique) de
devenir artiste ou amateur d'art ? Ou bien l'art repose-t-il (au moins en
partie) sur des dispositions spontanées, involontaires (sensibilité
particulière, dons, génie créateur, inspiration) ? Il n'est pas donné à tout le monde d'être artiste. Chacun n'a pas non plus
la même aptitude à apprécier les ?uvres d'art. À quoi tient cette
différence entre les hommes devant l'art ? Elle peut provenir de la
diversité des histoires individuelles. Si l'éveil à la beauté naturelle
paraît universel, la sensibilisation aux ?uvres de l'art ou bien la
perspective de devenir soi-même créateur relèvent sans doute des
rencontres, des expériences qui font l'histoire de chacun. Quelle part
l'étude, l'enseignement, l'exercice jouent-ils dans l'éveil artistique ?
Peut-on aller jusqu'à envisager, qu'en art, tout relève d'une formation,
d'un apprentissage ? Ou bien faut-il des dispositions innées pour devenir
créateur, une sensibilité naturelle pour être esthète, autrement dit des
dons qui ne suffisent peut-être pas sans l'exercice ou l'éducation mais
sans lesquels les efforts resteraient toujours vains ?
Plan POSSIBLE (pensable) EN ART, TOUT S' APPREND. L'art comme technique d'imitation de la nature.
On apprend à aimer l'art.
TOUT NE S' APPREND PAS EN ART. L'art n'est pas production mais création.
L'art sollicite une sensibilité naturelle.
L' ART DE DESAPPRENDRE. Le créateur se libère de ce qu'il a appris.
L'art libère son public de ce qu'il a appris.