Analyse financière / peter greenfinch / ch - sossofineco

Exemple: les matériaux composites, ignorés des aciéries, de profundis, devinrent
ainsi le lot des chimistes, alléluia. ..... Si l'on veut arriver aux Capitaux propres
corrigés, on déduit de cette Actif net réel les Provisions / Subventions (0,8). ......
Le Résultat exceptionnel regroupe les opérations non courantes de l'exercice.

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Analyse financière / peter greenfinch / ch.4bis
Analyse du bilan:
l'argent est-il disponible pour la fin du mois ?

Après le haut, le bas de bilan
Le haut de bilan [ch.4] montrait les grands équilibres, notamment entre
dettes et capitaux propres.
Mais savoir si l'entreprise est globalement endettée ne suffit pas pour
savoir si elle ne risque pas un accident dans l'immédiat. Hé oui, elle a
aussi sa vie de tous les jours. Et là il faut voir si elle est "liquide",
si elle a de l'argent disponible pour faire face à ses échéances
immédiates, pour boucler ses fins de mois. C'est dans ce but, savoir si l'entreprise a un peu d'argent en poche ou
dans la tirelire du petit pour le livreur de pizza qui sonne à sa porte,
qu'on analyse son "bas de bilan".
Réaffichons donc le bilan, on ne se lasse jamais de le regarder, c'est beau
comme un Van Gogh, même sans l'oreille, et ça vaut (parfois) encore plus :
|BILAN (très résumé) de SOUPE S.A. (31.12.05, milliards d'Euros) |
|ACTIF |PASSIF |
|Immobilisation|12,20|Capitaux |7,30 |
|s (nettes) | |propres |0,80 |
| | |Subventions,|6,00 |
| | |provisions | |
| | |Dettes à | |
| | |long / moyen| |
| | |terme | |
|. |. |. |. |
|Valeurs |3,50 |Dettes à |6,80 |
|d'exploitation|5,80 |court terme |0,60 |
|(stocks...) |0 |Bénéfice | |
|Réalisables et| | | |
|disponibles | | | |
|Perte | | | |
|Total ACTIF |21,50|Total PASSIF|21,50 |
Les financements à court terme ont des limites
Pour ces échéances, l'entreprise peut trouver des crédits CT. Mais ils ont
leur limite. Et puis, ce n'est pas parce qu'il faut limiter les dettes à
MLT, que l'on peut à la place se financer avec insouciance à CT. C'est la
politique de Gribouille, qui rapproche l'échéance du problème.
. Certes, quand l'entreprise est prospère, et en période d'argent facile
de la part de la Banque Centrale (le grossiste) et des banques
commerciales (les détaillants), elle trouve à la pelle des
financements à court terme. "Pas chers mes crédits courts, venez à ma
pâtisserie bancaire, goûtez mes bonnes ouvertures de crédit, régalez-
vous de mes bons revolvings, et avec cela, prendrez bien une petite
avance de trésorerie ?". Par l'odeur alléchée, l'entreprise s'imagine
alors, comme quoi l'on peut se tromper, que les banques seront
toujours prêtes à les renouveler à l'échéance, voire à les augmenter,
après un agréable repas d'affaires, car les banques savent inviter.
Alors, pourquoi se soucier d'avoir des Capitaux stables ?
. C'est oublier que les banques n'admettent que jusqu'à un certain point
d'être prises pour un self-service. Aux premières difficultés, quand
les nébulosités atteignent les côtes - de l'économie en général ou de
l'entreprise en particulier - elles lui parleront, dans des lettres
aux tournures exquises, non pas de rallonge, mais de remboursement à
l'échéance.
|[pic] Fonds de roulement (FR) |
La conséquence, petit retour au "haut de bilan", c'est que les capitaux
stables (ou permanents, selon vos préférences sémantiques) de l'entreprise
doivent couvrir, en plus du montant des immobilisations, une partie des
autres actifs.
En effet, l'entreprise a besoin de financements stables pour son activité
courante (payer les charges, les stocks, les fournisseurs) en attendant de
vendre et d'être payée par ses clients.
Cette tranche nécessaire de Capitaux stables qui déborde les
immobilisations et finance d'autres besoins, c'est le "FR (ou FdR) / Fonds
de roulement" (ou "Fonds de roulement stable" ou "permanent").
Le Fonds de roulement, c'est l'une des grandes notions de l'analyse de
bilan, une vraie star.
Son intérêt c'est que, en gros, plus le FR est élevé, meilleure est la
solidité (= sécurité, solvabilité) financière de l'entreprise. Enfin bon,
c'est quand même à manier avec un peu de finesse, pas comme des brutes, car
tout dépend aussi du Besoin de Fonds de roulement, dont nous allons parler
plus loin.
En tout cas, c'est simple à calculer, un FR :
[pic]Pour SOUPE S.A. on a
|Fonds de roulement = 14,10 (capitaux stables) - 12,20 |
|(immobilisations) = E 1,9 ME |
(d'accord, on pourrait y rajouter les 0,6 ME de bénéfice, seulement
voilà, l'entreprise vient de nous préciser au téléphone qu'elle
prévoit de les redistribuer intégralement en dividendes; sont
gourmands, les actionnaires !).
Remarque : on peut de plus, pour orner nos tableaux de ratios
exposés sous verre sur le mur du salon, calculer un ratio de
Fonds de roulement = 14,10 / 12,20 = 1,17 1,9 ME, est-ce suffisant ? Pour y répondre, voyons quel est le
"Besoin de Fonds de roulement"

|[pic]Besoin de Fonds de roulement |
|(BFR) |
Il existe un "BFR / Besoin (minimum) de Fonds de roulement".
On le calcule souvent de façon simplifiée, en se disant qu'il doit financer
au minimum les stocks. Mais en élargissant il doit couvrir aussi les
créances à court terme (clients...). Toutefois ce besoin est diminué par
les dettes à court terme (de préférence en se limitant aux fournisseurs,
sans compter les crédits bancaires..). Eh oui, ces dettes CT sont une
source "naturelle" de financement de l'entreprise, cela ne vous a pas
échappé.
Dans le cas présent, et si on n'a pas le détail des dettes à CT, on a:
|BFR = 3,50 + 5,80 - 6,80 = |
|2,50 ME |
Le FR étant de 1,90, il manque 0,60 (insuffisance de Fonds de roulement).
On peut présenter la même chose en disant que les capitaux stables doivent
couvrir à la fois les immobilisations et le BFR
Ils devraient donc atteindre 12,20 + 2,50 = 14,70.
Or ils ne représentent que 14,10. Toujours cette insuffisance de 0,60 qui
nous pourrit la vie !
Le même, vu par la banque
Dans la réalité, pour connaître le "vrai" BFR, il faudrait se placer du
côté des prêteurs, et notamment des banques. Veuillez donc vous asseoir
dans le fauteuil du banquier, mais hein, sans allonger les pieds sur les
dossiers de crédit joliment éparpillés sur son bureau.
Le BFR se situe, de ce point de vue du prêteur, à l'époque de l'année où
les crédits bancaires à court terme ne sont pas justifiés et doivent donc
être nuls.
C'est le moment béni (par exemple après les grosses ventes de fin d'année)
où les besoins d'argent sont les plus bas (rentrées abondantes, stocks au
minimum, gros crédits fournisseurs pas encore à échéance). S'ils n'étaient
pas remboursés à cette époque quand le seraient-ils ? Des crédits CT que
l'on ne rembourse jamais à ses banques ne sont pas... à CT !

Selon les types d'entreprises, le BFR peut être de
* Plusieurs mois de chiffre d'affaires pour les sociétés à cycle
lent de fabrication (bon d'accord, l'entreprise reçoit peut-être des
acomptes de client qui réduisent ses besoins financiers),
* Et bien moins pour les affaires commerciales ayant un rotation de
stock rapide. Pas question pour elles de laisser les yaourts moisir
dans les rayons !

Une forte augmentation du BFR consomme de la trésorerie et de la CAF et
alourdit la dette financière. Certes, elle peut provenir d'une croissance
de l'activité, mais peut aussi signifier l'allongement des délais de
commercialisation, voire des retards de paiement des clients.
Bon, toujours assis à la place du banquier, regardons l'ordinateur et
sortons les crayons. Supposons que SOUPE S.A., à cette époque faste (et
avant les échéances de fin de mois) :
. Bénéficie de 1,8 ME de crédits non bancaires (principalement les
factures de fournisseurs non encore arrivées à échéance),
. Détienne 4,5 ME de valeurs d'exploitation, réalisables et
disponibles.
==> Pour couvrir la différence entre ces deux montants, il a fallu trouver
2,7 ME de financement.
Il n'est pas question pour la société, nous venons de le voir, d'obtenir à
cette période des crédits bancaires CT. Ces 2,7 ME sont le Besoin de Fonds
de Roulement. Autrement dit, ils doivent être financés par des ressources
stables. Est-ce le cas ?
Et bien non, panique à bord, on vu plus haut que le FR de SOUPE S.A. n'est
que de 1,9 ME. Il y a une "Insuffisance de Fonds de roulement" de 0,8 ME.
Est-ce grave docteur ?
Peut-être qu'une partie du Poste "Réalisable et disponible" contient une
petite cagnotte de placements en banque facilement utilisables. S'il y a
0,5 ME disponible, cela diminue le besoin d'autant. Mais on peut en douter
: il est rarement rentable d'avoir à la fois des dettes à court terme et
des placements. Un bilan plus détaillé permettrait de vérifier ce point,
mais que voulez-vous, cette courte annexe est faite avec de petits moyens
et ne prétend pas remplacer un ouvrage de comptabilité.
SOUPE S.A. est en fait condamnée à "tricher" pour avoir 0,8 ME de "faux"
crédit bancaire à CT.
. Elle peut jongler un peu si les échéances de crédit fournisseurs
sont décalées par rapport aux échéances de créances clients. Hé
oui, il y a des business où les marchandises sont vendues très
vite avec encaissement immédiat, ding dong, le tiroir ca