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différend concernant les forages pétroliers en Guyane, qui s'était ...... de nette
amélioration des résultats au-delà de l'exercice en cours, qui devrait être tout
juste à l'équilibre. ..... Sept à huit couches d'une épaisseur nanométrique.

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Le Monde arabe
face au défi de l'eau Enjeux et Conflits Georges MUTIN Professeur honoraire de géographie Institut d'Etudes Politiques de Lyon
2009
Sommaire
Chapître I : Une ressource rare....trop souvent gaspillée
Chapître II : L'Égypte et le bassin nilotique
Chapître III : Le Tigre et l'Euphrate de la discorde
Chapître IV : Inégal partage dans le bassin du Jourdain
Chapître V : L'eau, la ville et les champs au Maghreb et ailleurs Introduction L'eau est devenue ces dernières années un sujet de préoccupation à
l'échelle planétaire. Cette ressource indispensable et irremplaçable
est particulièrement mal répartie. Sur la carte des disponibilités
mondiales l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient apparaissent comme la
zone la plus menacée. Un constat s'impose d'emblée : 4,3% de la
population mondiale ne dispose que de 0,67% des ressources en eau
douce renouvelable.
Après ces dernières décennies de volontarisme, d'engouement
développementaliste et technicien vient le temps des inquiétudes.
Après les années 1950, dans le Monde Arabe tout l'effort a été tendu
vers la mobilisation de volumes croissants, on a loué les avantages
attendus de l'agriculture irriguée, de la production d'électricité,
de l'extension des réseaux de distribution dans les quartiers des
villes et dans les campagnes. C'est l'époque des grandes réalisations
qui contribuent à la légitimation des équipes en place : le haut
barrage d'Assouan en Égypte, qui, en son temps a été le plus vaste
chantier du Monde, le barrage syrien de Tabqa, le slogan marocain du
million d'hectares irrigués. Sous le triple choc de la sécheresse,
des pollutions, de la croissance spectaculaire des besoins
consécutifs à l'augmentation de la population et à la croissance
urbaine, la ressource naturelle que l'on croyait disponible à jamais
devient un bien économique rare. Le discours change radicalement :
rareté, pénurie, pollution, affrontements sont les mots clefs d'une
nouvelle problématique. Envolées les certitudes d'hier, le temps des
bilans et des interrogations s'impose à tous. Peut-être faut-il se
garder en ce domaine d'adopter des attitudes trop tranchées, de
critiquer systématiquement ce qui, il y a peu, passait pour la voie
du progrès.
L'analyse de la question hydraulique ne peut pas se résumer à des
données purement techniques et économiques, à de simples analyses de
volumes et de flux. L'eau raconte la société. Les facteurs sociaux et
politiques sont aussi déterminants. L'utilisation de la ressource, sa
destination compte autant que le simple décompte des quantités
consommées. Le partage d'une ressource médiocre et irrégulièrement
répartie pose de multiples problèmes de tous ordres. Concurrences et
conflits, déjà anciens, ne font que s'aviver, s'exacerber à
l'intérieur des espaces nationaux entre la ville, l'usine et les
champs mais aussi entre les États. Les arbitrages sont de plus en
plus difficiles à rendre. L'eau, son usage, son appropriation sont
plus que jamais un enjeu dans le Monde Arabe.
Nous avons tenté de dresser un tableau, d'élaborer une synthèse aussi
claire et précise que possible d'une situation complexe, aux
multiples facettes. Les sources sont constituées par les nombreuses
publications spécialisées de chercheurs français, maghrébins mais
aussi anglo-saxons. Les informations sur le sujet sont fort
dispersées, parfois contradictoires ou peu fiables car elles peuvent
refléter les intérêts des parties en cause. Aussi avons-nous
privilégié les données émanant d'organismes internationaux : ONU,
Banque Mondiale, World Ressources.
L'analyse de la ressource a tout particulièrement retenu notre
attention et le recours à des résultats concrets d'enquêtes de
terrain privilégié dans toute la mesure du possible. Les problèmes
sont toujours exposés dans un cadre physique bien précis : le bassin
fluvial est le cadre naturel étudié.
Les divers aspects du problème de l'eau sont par nature étroitement
imbriqués. Nous avons pourtant tenté de les traiter séparément. C'est
ainsi que le premier chapitre est consacré à une présentation
fouillée des conditions naturelles, essentiellement climatiques, et à
une approche globale qui conduit à la détermination de la pénurie qui
caractérise le Monde Arabe.
Deux chapitres mettent l'accent sur les résultats d'une mise en
valeur fondée sur l'eau et les conflits interétatiques qui menacent
en raison de la dépendance dans laquelle se trouvent placés les pays
arabes : c'est le cas du bassin du Nil et de celui du Tigre et de
l'Euphrate.
Un quatrième chapitre est consacré aux redoutables problèmes posés
par un partage inégal de la ressource au Proche-Orient (Israël,
Territoires autonomes palestiniens, Jordanie, Syrie).
Enfin le cadre maghrébin nous a permis d'analyser toute l'acuité du
partage de la ressource Un quatrième chapitre est consacré aux
redoutables problèmes posés par un partage inégal de la ressource au
Proche-Orient (Israël, Territoires autonomes palestiniens, Jordanie,
Syrie).
Enfin le cadre maghrébin nous a permis d'analyser toute l'acuité du
partage de la ressource entre les différents utilisateurs : la ville,
l'usine et les champs.
entre les différents utilisateurs : la ville, l'usine et les champs. I. Une ressource rare...trop souvent gaspillée
1. De sévères contraintes naturelles 1.1 Les traits d'ensemble de la circulation atmosphérique
1.2 Faiblesse des précipitations
1.3 Des précipitations irrégulières
1.4 Les pluies présentent un caractère excessif
1.5 Les températures et l'aridité
1.6 Des écoulements difficilement maîtrisables 2. Les techniques de mobilisation des eaux 2.1 L'utilisation des eaux souterraines
2.2 La mobilisation des cours d'eau
2.3 Les ressources non conventionnelles 3.Une situation critique : vers la pénurie 3.1 Le point en 2009
3.2 L'inéluctable augmentation de la demande d'eau
3.3 Une meilleure gestion du potentiel existant Les populations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, en forte
croissance démographique, doivent partager des ressources en eau qui
sont médiocres et très irrégulièrement réparties. Les données
climatiques constituent une contrainte de première grandeur pour la
mise en valeur auxquelles s'ajoutent trop souvent les contraintes
hypsométriques ou pédologiques. L'analyse de la ressource fait
apparaître de sérieuses difficultés pour sa mobilisation. Avec
l'accroissement démographique que connaît le Monde Arabe, la rareté
est désormais bien installée. 1 1. De sévères contraintes naturelles
1 1.1 Les traits d'ensemble de la circulation atmosphérique La circulation atmosphérique qui caractérise le Maghreb et le Machreq
est conditionnée par deux éléments :
. la position en latitude : la région est comprise entre le 36e
parallèle au nord à la frontière syro-turque, et le 12e au sud
sur le littoral méridional de la péninsule Arabique.
. la présence de la Méditerranée, vaste espace marin qui pénètre
très profondément à l'est dans la masse continentale
eurafricaine et laisse pénétrer les dépressions d'Ouest.
Cet ensemble de 14 millions de km2 n'est pas soumis à un seul régime
climatique c'est un espace de transition entre deux zones :
. la zone tropicale et subtropicale qui se caractérise par la
présence constante ou quasi constante de hautes pressions
dynamiques très stables.
. la zone méditerranéenne qui se rattache au domaine tempéré et
se caractérise par une circulation ouest est de dépressions
cycloniques.
. Le front polaire limite les deux domaines tropical et tempéré
et se déplace au cours de l'année en phase avec les
oscillations, en très haute altitude, du «jet stream». Il
remonte en latitude en été, il descend en hiver jusqu'au nord de
l'Afrique permettant ainsi le passage des dépressions
cycloniques jusqu'en Méditerranée orientale.
Une région échappe à ce schéma général : le Sud de la péninsule
Arabique et notamment le Yémen qui reçoit en été des pluies de
mousson. 2 1.2 Faiblesse des précipitations [pic]
Figure 1 - Précipitations annuelles et grands aquifères dans le
Monde Arabe Les précipitations sont de type méditerranéen. Elles le sont dans
leur rythme : elles se placent essentiellement en saison froide ou
fraîche : en automne et en hiver. Leur répartition dans l'espace est
très variable. Elle est commandée par trois facteurs : la position en
latitude mais aussi la continentalité et le relief. Les pluies sont
les plus abondantes sur le littoral, elles déclinent très rapidement
dès que l'on s'enfonce dans les terres soit vers le sud en Afrique du
Nord, soit vers l'est au Moyen-Orient. Dans cette évolution zonale,
l'altitude introduit des différences sensibles renforçant ou
contrariant les effets de la continentalité selon l'orientation des
reliefs.
Quel bilan peut-on dresser?
Les pluies sont insuffisantes (carte 1).
Elles ne dépassent que très localement un total annuel de 600 mm, lui-
même bien moyen. Ces zones privilégiées se rencontrent
essentiellement dans les régions littorales où les effets de
l'altitude sont particulièrement bien observés et peuvent porter le
total pluviométrique annuel à plus de 1 000 mm. Au Maghreb, les
pluies dépassent 600 mm dans les montagnes du Rif (plus de 1 000 mm
dans les parties les plus