Pistes d'activités (Piguel)
Français dans le monde (Le) : Recherches et applications ; Hachette, 03/1990.
..... Expression et style : Français de perfectionnement : Corrigés des exercices (
Nouvelle édition) / Princip. ..... Editions Hermès Science / Lavoisier, Paris, 316 p.
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PIGUEL ESTELLE
Professeur de Lettres Modernes et de F.L.E.
Collège Louis Aragon, Vénissieux PISTES D'ACTIVITES AVEC LES ENAF DANS SA CLASSE Ce petit fascicule a pour but de vous aider à trouver des tâches
d'apprentissage pour les élèves ENAF dans votre classe en relation avec
votre matière. Ceci n'a pas été expérimenté. Ce sont des matrices
d'activités que j'ai imaginées possibles en m'inspirant de ce que je leur
propose dans mes cours FLE et en essayant moi-même de faire un peu de
géographie et d'histoire, deux heures par semaine, depuis le 2ème
trimestre. L'idée m'est venu à la suite des discussions avec vous depuis
l'année dernière, du stage REP de cette année et des témoignages de
certains élèves ENAF qui s'évertuent tant bien que mal à suivre certaines
matières parce qu'ils sont curieux, parce qu'ils vous apprécient, parce
qu'ils veulent être des élèves comme les autres. Or sans vous, même s'ils
ont progressé en français et qu'ils ne sont plus des débutants pour la
majorité, ils ne peuvent pas y arriver et se renferment sur eux-mêmes
pendant vos cours. Voici donc quelques pistes. Toutes vos propositions et
expérimentations sont les bienvenues et je me chargerais de les ajouter à
ce fascicule ou de modifier / supprimer ce qui n'est pas réalisable. A/ LA LECON BUT : faciliter la prise de la leçon
Une des difficultés majeures pour un ENAF, ce n'est pas toujours le cours
en lui-même mais la dictée de la leçon. En effet, écrire une leçon dictée
par le prof implique plusieurs compétences à maîtriser en même temps :
comprendre le sens global de la phrase (c'est plus facile d'écrire quand on
comprend), repérer dans la chaîne parlée les différents mots et
orthographier les mots : tout ceci est assez souvent pratiqué par le Groupe
2 en FLE mais je vais lentement, les notions sont plus simples, rabâchées
et moins nombreuses que dans un cours disciplinaire.
MISE EN ?UVRE POSSIBLE : Une petite synthèse à trous
Tout dépend bien sûr de votre mode de fonctionnement ; voici deux pistes :
1) Préparer d'avance la synthèse tapée avec l'omission des mots clés
que l'élève complète pendant la trace écrite que vous faite avec la
classe ; lui expliquer qu'au fur et à mesure que vous dictez, il doit
compléter les trous avec les mots importants de la leçon ; il est possible
de les écrire au tableau, ce qui pourra servir à la classe entière ou il
est possible de les écrire sous forme de liste au-dessus de la synthèse
dans le désordre et qu'il doit replacer pour obtenir la leçon. Le bémol a
apporté à ceci est que la trace écrite faite avec les élèves peut ne pas
correspondre exactement à celle que vous avez préparée pour l'ENAF quand ce
sont les élèves de la classe qui formulent avec leurs mots la leçon.
2) Donner la leçon toute faite sans chercher à ce qu'elle soit la plus
exhaustive possible, bien au contraire (cf D/ Evaluation) Dans tous les cas, le vocabulaire que vous choisissez en dehors des
mots spécifiques à la discipline (qu'il vaut mieux réexpliquer entre
parenthèses ou dans un glossaire) doit être le plus simple possible ou
expliquer avec des notes de bas de pages. Exemple :
( préférer - fabriquer à produire dans Les Etats-Unis produisent 30
millions ...
- vouloir dire à signifier,
- ressentir à éprouver etc...
( utiliser des périphrases B/ L'ACQUISITION DU VOCABULAIRE ET DES CONSIGNES Dans toutes les disciplines, au-delà du français usuel, il y a un
français de scolarisation à acquérir. Ce vocabulaire ainsi que les
présentations spécifiques à chaque discipline constituent un frein majeur
une fois un niveau intermédiaire atteint en français langue étrangère. Je
m'en suis aperçue quand j'ai commencé à travailler sur des documents
authentiques et sur des supports de cycle 3 de français et d'histoire-
géographie en particulier : les élèves ne savaient pas ce que signifiait
doc.2 , légende ...dans la question posée. Les élèves de français langue
maternelle (FLM), quel que soit leur niveau même faible, sont familiarisés
avec le mode de fonctionnement, la page d'un manuel d'histoire, de
SVT.... ; ils possèdent à peu près tous un minimum de repères. Ce n'est pas
le cas des ENAF car chaque pays a ses habitudes scolaires donc sa logique
et la graphie de leur langue maternelle est différente de la notre pour la
majorité d'entre eux.
Par ailleurs, le seul manuel français avec lequel ils sont réellement
entrés en contact depuis leur arrivée et avec lequel ils ont fait leur
premier pas en français est le manuel (ou les supports) de FLE. Il faut
ajouter un obstacle qui n'est pas des moindres, la polysémie des mots avec
laquelle il faut jongler d'une discipline à l'autre.
L'élève va acquérir ce vocabulaire au fur et à mesure en lui faisant
faire peu à peu un glossaire à la fin de son cahier pour les mots qui
reviennent le plus souvent ou en consacrant une partie de la leçon sur ce
point soit sous forme de fiche ou par des exercices d'acquisition du
vocabulaire.
Il est possible de faire travailler uniquement sur l'apprentissage de
mots dits de bases si le niveau requis en français est encore insuffisant
ou les prérequis inexistants.
Voici quelques tâches possibles :
Découverte
1) relier un mot et son image/illustration (en maths, SVT .....)
2) illustrer une consigne : faire un modèle d'application d'une consigne
3) remplir un schéma avec les mots soulignés du texte qui l'accompagne
4) travailler la polysémie des mots et choisir le sens correct selon la
matière
Réinvestissement
5) faire des phrases avec les mots appris (en décrivant, ou
reformulant ...)
6) classer les mots par thème ou champ lexical
7) trouver l'intrus
8) trouver les mots de la même famille et en deviner le sens à partir
d'un petit texte dans une liste de propositions. (en géographie :
terre, terrestre, territoire / pôle, polaire/ Europe, européen...) ;
ainsi l'élève apprend à deviner le sens de certains mots selon le
contexte et la racine qu'il reconnaît.
9) en langue vivante, il est possible de trouver des supports ludiques ou
des imagiers. Toutes ces activités se combinent et doivent conduire vers la production
écrite d'une phrase ou de texte très bref (de 3 à 5 lignes) pour vérifier
la compréhension du mot et de son utilisation. Afin de faciliter cet
apprentissage, l'outil d'entrée le plus pratique et le plus efficace reste
l'imagier quelque soit sa forme. Sur ce travail d'acquisition du vocabulaire et des consignes spécifiques
à votre matière, vous pouvez consulter le manuel FLE Entrée en matière où
des doubles pages y sont consacrées. Cf exemples photocopiés joints. Je
rappelle que chaque élève possède ce manuel. En EPS, en ce qui concerne les mots spécifiques à la discipline, vous
pouvez lui demander quand c'est un débutant, d'observer pendant une partie
de la séance et de trouver comment on désigne tel geste (sauter, tirer...)
ou tel objet ou de repérer l'ordre/ la démarche à suivre qu'il vous
rapporte ensuite oralement ou en mimant ; au fil des séances le travail sur
le vocabulaire se complexifie : demander le score... Ce travail peut
prendre la forme d'un tutorat, c'est-à-dire lui trouver un élève qui se
chargera de lui montrer ce que veut dire tel mot par le geste ou plus...
c'est une idée à expérimenter.
Par ailleurs le tutorat est une des clés de réussite s'il est bien pensé
et expliqué à l'élève tuteur et à l'élève ENAF ; j'essaye de le faire
fonctionner dans ma classe de 5ème A et il y a des résultats concrets :
l'élève ENAF décroche peu, sait où on en est et son cours est complet. Pour
le travail personnel, l'élève tuteur ne s'en occupe pas. Son rôle s'arrête
à l'heure de classe.
C/ TACHES A REALISER PAR L'ELEVE EN CLASSE Tout d'abord, en ce qui concerne l'accueil d'un élève ENAF, entièrement
débutant, pour la première fois dans votre classe, le premier contact est
souvent difficile. Voici quelques conseils :
- essayer de parler lentement
- une question directe même très simple ne sera sans doute pas comprise
(cela viendra dans les prochaines semaines) donc privilégier une
application concrète de ce que vous voulez obtenir : désigner un élève
de la classe et dire : « lui c'est Azedine, elle c'est Safia, et toi ?
pour l'âge c'est pareil ou pour toute autre demande.
Vous pouvez aller consulter sur ce point le rapport du stage REP 2005-2006
dans la salle des professeurs sur la table basse prêt de la salle fumeur. Selon le niveau de l'ENAF en français et des prérequis nécessaires
pour les activités, voici des matrices de tâches qui peuvent rendre
accessibles certains points de votre séance. ( Pour la compréhension (écrite (texte, image)
( orale (doc.audio/visuel (musique, langue, SVT...)
Dans le cadre où la classe doit répondre seule à des questions avant une
mise en commun orale, vous pouvez donner à L'ENAF des activités de repérage
sous différentes formes :
1) un QCM en veillant toujours à utiliser un vocabulaire simple ou des
périphrases même pour les réponses à cocher.
2) Un VRAI/ FAUX
3) un résumé du contenu à remettre dans l'ordre quand le texte/ film est
long et complexe ; en français travailler sur le repérage du schéma
narratif, sur les connecteurs logiques à replacer...
4) des phrases à compléter sur des points basiques : type/nature de
document, auteur, (paratexte) décrire ce qu'il voit, qui raconte, qui