Antibiogramme et résistance des streptocoques et entérocoques

Toutes les bactéries ne possédant pas de chaine respiratoire sont naturellement
résistantes, c'est le cas des coques Gram+ catalase? et des anaérobies strictes.
.... CMI qui doit être inférieure à 0,06 mg/L. La production en mosaïque des
gènes de PLP (Cf. cours) détermine différents profils de résistance aux ?-
lactamines.

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Antibiogramme des coques Gram+ catalase- :
Enterococcus, Streptococcus groupables et Streptococcus pneumoniae
I) RÉALISATION DE L'ANTIBIOGRAMME DES COQUES GRAM+ CATALASE- > Choix du milieu, réalisation de l'inoculum et choix des disques
d'antibiotiques : | | | |
| |Genre Streptococcus |Genre Enterococcus |
| | | |
|Milieu |Mueller Hinton + 5 % de |Mueller Hinton |
| |sang | |
| | | |
|Inoculum |Suspension 0,5 MF |Suspension 0,5 MF |
| | | |
|Incubation |24 h à 37°C atmosphère |24 h à 37°C atmosphère |
| |enrichie en CO2 |normale |
| | | |
|Disque d'aminoside |Gentamicine 500 µg (GEN) ou|Gentamicine 30 µg (GME) ou |
|forte charge (1 disque|Streptomycine 300 µg (S) |Streptomycine 300 µg (S) |
|au choix) | | |
| | | |
|Disques |Pénicilline G (PNG) |Ampicilline (AMP) |
|supplémentaires |Tétracycline (TET) |Tétracycline (TET) |
| |Norfloxacine (NOR) |Norfloxacine (NOR) |
| |Vancomycine 5 µg (VNC) |Vancomycine 5 µg (VNC) |
| |Erythromycine (ERY) |Erythromycine (ERY) | ( Pour Streptococcus pneumoniae, prendre les disques suivants : Gentamicine
forte charge (GEN-500), Pénicilline G (PNG), Oxacilline à 1 µg (OXA-1),
Amoxicilline (AMX), Céfotaxime (COX), Norfloxacine (NOR). II) RÉSISTANCES NATURELLES AUX ANTIBIOTIQUES Dans le tableau ci-dessous, sont présentées les principales résistances
naturelles aux antibiotiques connues pour le genre Enterococcus et
Streptococcus : | | |
|Enterococcus spp. |Streptococcus (dont S. |
| |pneumoniae) |
| | |
|Aminosides (bas niveau) : gentamicine, |Aminosides (bas niveau) : |
|streptomycine, kanamycine. |gentamicine, streptomycine, |
| |kanamycine. |
| | |
|Quinolone de 1ère génération et |Quinolone de 1ère génération et |
|fluoroquinolone (effet modéré) |fluoroquinolone (effet modéré) |
| | |
|Céphalosporines (toute génération) | |
| | |
|Oxacilline (Pénicilline M) | |
| | |
|Sulfamides | |
| | |
|Lincosamides, Streptogramines (sauf E. | |
|faecium, E. durans et E. hirae) | |
| | |
|Cas particulier pour Enterococcus gallinarum | |
|et Enterococcus casseliflavus : résistance | |
|naturelle à la vancomycine. | |
III) PRÉSENTATION ET IMPORTANCE DU NIVEAU DE RÉSISTANCE AUX AMINOSIDES Les Streptococcus et Enterococcus possèdent une résistance naturelle aux
aminosides (on parle de bas niveau de résistance). Cette résistance est
liée à un défaut de pénétration car les aminosides pénètrent par la chaine
respiratoire ou en lien avec elle. Toutes les bactéries ne possédant pas de
chaine respiratoire sont naturellement résistantes, c'est le cas des coques
Gram+ catalase- et des anaérobies strictes. Toutefois l'utilisation d'une association de ?-lactamines et d'aminoside
rend la pénétration des aminosides possible. Ce traitement sera efficace si
la bactérie n'a pas acquis une résistance supplémentaire comme la
modification de la cible (les ribosomes) ou la synthèse d'enzymes qui
inactivent les aminosides. L'antibiogramme doit permettre de mettre en évidence l'acquisition d'une
résistance supplémentaire. On utilise des disques d'aminoside forte charge.
L'aminoside est à une telle concentration qu'il peut pénétrer dans la
bactérie par un transport passif (sans utiliser la chaîne respiratoire).
On pourra ainsi distinguer 2 niveaux de résistance : - Un bas niveau de résistance aux aminosides : la souche est sensible
à l'aminoside forte charge, elle a uniquement la résistance naturelle. La
bactérie reste résistante aux aminosides seuls mais on pourra traiter par
une association ?-lactamines et aminoside.
- Un haut niveau de résistance aux aminosides : la souche est
résistante à l'aminoside forte charge. Acquisition d'une mutation
(modification de la cible ou inactivation par enzyme) on ne peut pas
utiliser une association ? -lactamines / aminosides.
Pour plus de détails, il faut suivre les recommandations de l'EUCAST (Fev
2016) avec les tableaux d'interprétation des diamètres d'inhibition. On y
trouve les informations suivantes :
( Pour les streptocoques (p 82) et pour les pneumocoques (p 75) :
> ( GEN (500 µg) ? 17 mm : bas niveau de résistance : synergie possible
avec les pénicillines (ou les glycopeptides).
> ( GEN (500 µg) < 17 mm : haut niveau de résistance : la synergie avec
les pénicillines ou les glycopeptides est abolie. ( Pour les entérocoques (p 66) > ( GME (30 µg) ? 8 mm : bas niveau de résistance : une synergie avec
les pénicillines ou les glycopeptides est attendue si la souche est
sensible à ces classes d'antibiotiques.
> ( GME (30 µg) < 8 mm : haut niveau de résistance : il n'y a pas de
synergie avec les pénicillines ou les glycopeptides. IV) DÉPISTAGE DE LA RÉSISTANCE AUX FLUOROQUINOLONES Le dépistage des Streptocoques groupables, des pneumocoques et des
entérocoques de sensibilité diminuée aux fluoroquinolones est réalisé grâce
à un disque de norfloxacine 10 µg (NOR) selon les critères suivants : > ( NOR ? 12 mm : souche sensible.
> ( NOR < 12 mm : il existe un risque élevé de sélection in vivo de
mutants résistants aux fluoroquinolones et d'échec clinique. V) ÉTUDE DE LA SENSIBILITÉ AUX ANTIBIOTIQUES ET RECHERCHES PARTICULIÈRES DE
RÉSISTANCE PROPRE A UN GENRE OU A UNE ESPÈCE 5.1) Sensibilité des streptocoques d'intérêt médical - Bactéries sensibles à de nombreux antibiotiques : sensibles à de
nombreuses ?-lactamines (Pénicilline G, ampicilline, amoxicilline,
céphalosporines), sensibles au groupe des MLS (Macrolides, Lincosamides,
Streptogramines).
- Résistance naturelle aux aminosides.
- Peu d'acquisition de résistances.
- Synergie bactéricide ?-lactamines / aminosides utile dans les infections
graves (sauf si résistance enzymatique aux aminosides). Comparaison Streptocoque du groupe A (S. pyogenes) et Streptocoque du
groupe B (S. agalactiae) : |Streptocoque du groupe A |Streptocoque du groupe B |
|Sensible à la pénicilline G : |Moins sensible aux pénicillines que les|
|antibiotique de choix pour le |Streptocoques A. |
|traitement des infections. Si allergie | |
|à la pénicilline, on a recours aux | |
|macrolides. | |
|Souches résistantes aux cyclines fréquemment isolées (d'où l'intérêt de tester |
|la tétracycline sur l'antibiogramme). |
|Autres antibiotiques généralement |Traitement recommandé pour les |
|actifs. Association possible |infections néonatales : association |
|?-lactamines-aminosides si pas de |pénicilline / aminosides après |
|résistance de haut niveau aux |vérification de l'absence d'une |
|aminosides. |résistance de haut niveau aux |
| |aminosides. | 5.2) Sensibilité du pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) Les pneumocoques étaient encore récemment réputés sensibles à tous les
antibiotiques sauf les aminosides (résistance bas niveau) et on
recommandait la pénicilline, l'ampicilline ou le cotrimoxazole pour traiter
les pneumococcies.
Mais ces dernières années, de plus en plus de pneumocoques résistants à la
pénicilline ont été isolés. Cette résistance due à une modification des
PLP, touche la plupart des ?-lactamines et s'étend souvent aux
tétracyclines, au cotrimoxazole, aux macrolides et au chloramphénicol. ( Recherche particulière : dépistage de la résistance aux ?-lactamines de