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L'exercice d'optimisation proposé par J.Bénard, préconise que le financement
des soins devrait s'accompagner d'une taxation du travail (des salaires) et d'une
... Le plus souvent on l'associe à l'espérance de vie, au mieux à l'espérance de
vie en bonne santé (appelé aussi : l'espérance de vie corrigée de l'incapacité[2]).

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Santé et productivité :
De l'économie à la psychologie sociale et au modèle de propagation
Irina Peaucelle Version : décembre 2003
Les commentaires seront très appréciés Résumé Dans ce texte je m'interroge sur la nature des liens entre la Santé
et la productivité dans le monde économique. Il s'agit aussi de discuter
des croyances qui s'instaurent autour du statut de santé pour apprécier le
potentiel de travail des populations. En s'appuyant sur des travaux en
psychologie sociale et en modélisation de contagion je décris le mécanisme
de diffusion des croyances à travers les groupes hétérogènes d'une
population. Keywords: Health, Labour productivity, Social Norms, History of Russian
economic thought through 1925, Econometric Modelling
Mots clés: Santé, Productivité de travail, Histoire de la pensée économique
russe avant 1925, Modélisation économétrique.
JEL: Z13, I0, B1, C5 Santé et productivité:
De l'économie à la psychologie sociale et le modèle de propagation
Introduction 3
1. Santé - productivité: aspects économiques 4
Santé - facteur économique 4
Santé - un des biens de la consommation 5
Volumes optimaux de dépenses de reconstitution du potentiel de travail 6
2. Santé: la force de travail ou la rente foncière ? 7
Pour expliquer il faut savoir nommer 7
Complexité de la force de travail en question 8
Perception du statut de santé 10
3. Santé, travail et productivité: psychologie socio-historique 12
Philosophie de l'acte 12
Structures de la conscience 14
4. L'information de position et la différentiation: métaphore biologique 18
Processus d'auto-organisation 19
Elaboration de l'information de position: Activation, excitation,
inhibition 22
Transmission (héréditaire) de l'information sur la position 24
5. Acte - comportement social comme résultat de diffusion des valeurs
individuelles 27
Modélisation 29
Hétérogénéité et vagues de changement de comportement social 31
Remarques conclusives 32
Bibliographie 34
Santé et productivité:
De l'économie à la psychologie sociale et le modèle de propagation Introduction
Pourquoi certaines personnes et des populations entières se
considèrent en meilleure santé que d'autres ? Est-ce que les personnes en
meilleure santé sont toujours plus productives ? Quelles sont les raisons
économiques et sociales qui font que la santé occupe une place de plus en
plus importante dans les sollicitudes humaines ? Comment la santé devient
le facteur de croissance ? Ce texte est préposé d'apporter des éléments de
réponses à ces questions autrement que le font souvent les économistes, qui
privilégient d'examiner les sources des dépenses consacrées à la santé et
les manières de répartir ces dépenses. Il m'a paru nécessaire de revisiter
de préférence la théorie de Marx sur la valeur de la force de travail et de
rechercher sur cette base les explications rapprochant les phénomènes
biodémographiques aux règles d'accumulation. Dans le processus de
développement se conjuguent: d'une part, les résultats de l'accumulation du
travail passé, matérialisé dans les moyens de production et les
connaissances techniques, de l'autre part, l'ensemble des artéfacts
culturels et psychologiques crées et accumulées par les humains pour
améliorer leurs conditions humaines. Ces dernières font ici l'objet
d'analyse, et parmi elles se trouvent les artéfacts codifiant des relations
fiduciaires et des connaissances du corps humain. Pour comprendre le
mécanisme de genèse et des transformations des artéfacts culturelles je
m'appuie sur les travaux en psychologie historique et sociale et pour
décrire le mécanisme de leur adoption et généralisation j'utilise des
travaux de modélisation des dynamiques de cognition sociale. Le plus grand
intérêt est porté sur les composantes Santé et Aptitude au travail.
Le rôle de la santé dans l'accumulation du capital humain a été
étudié, dans la théorie de ce nom, depuis les articles de Schultz (1961) et
de Mushkin (1962) et en tant que facteur de la croissance économique -
depuis les modèles macroéconomiques normatifs et économétriques de Wheeler
(1980) et ceux élaborés en France par Naveau & Petit (1975), AGORA (1978),
Bénard (1983), Peaucelle & ali (1981) (1983). Dans la première section du
texte sont rappelés successivement les modèles théoriques et empiriques
mettant en rapport les ressources humaines et la croissance. La deuxième
section est consacrée au statut de la santé dans le processus
d'accumulation. Deux suggestions sont discutées: une propose intégrer
"santé" en tant que facteur de complexification de la force de travail,
l'autre argumente la bien-fondé de la considérer comme une rente foncière.
Les conditions historiques et psychologiques qui font de l'humain et de sa
santé le but du développement sont révélées dans la troisième section. Pour
élaborer les hypothèses du déroulement du processus cognitif de répartition
des tâches dans l'action sociale et économique je fais recourt aux
métaphores en biologie cellulaire, elles sont exposées dans la quatrième
section. Enfin, la cinquième section présente un modèle de diffusion d'un
type de comportement à travers les groupes hétérogènes de la population.
1. Santé - productivité: aspects économiques
Chez les économistes modélisateurs et positivistes trois inspirations
théoriques peuvent être distinguées. Pour les uns il est important de
démontrer que l'amélioration de la santé de la population favorise la
croissance. D'autres, en "bons keynésiens" s'attachent à trouver la
solution de couverture des dépenses de santé, ayant une croissance
autonome. Ils considèrent ces dépenses en tant que demande finale des
ménages qui sert d'accélérateur de la croissance des fondamentaux. Enfin,
certains cherchent le volume optimal de ces dépenses.
Santé - facteur économique
Plusieurs types de travaux peuvent être rapportés au premier groupe.
Le modèle de D.Wheeler (1980) met en relation la satisfaction de besoins
vitaux (nourriture, santé et éducation) et la productivité. L'auteur
suppose que ces processus ne sont pas séparables à court terme et par
conséquent il constitue un système des équations simultanées décrivant le
processus de production matériel et de reproduction des composantes
qualitatives de la force de travail. Ainsi, le produit national,
l'éducation, la santé et la consommation des produits alimentaires sont des
variables endogènes. La santé est assimilée à l'espérance de vie, tandis
que la fonction de production tient compte des accroissements de la
richesse par tête d'habitant, du niveau de l'éducation et de
l'infrastructure médicale. Le nombre de médecins par milliers d'habitants
représente la contrainte imposée par les capacités de dépenses publiques.
Le modèle est estimé en utilisant les données de 56 pays pauvres sur la
période de 1960-1970, et les résultats montrent l'importance multiplicative
de l'accumulation de la qualité du travail (en éducation et en santé) dans
le processus de production élargie.
Les analyses plus récentes des relations entre la santé, l'aptitude de
travailler et la productivité économique ne prennent généralement pas la
forme modélisée. Par exemple, les estimations économétriques sur 84 pays du
modèle de croissance (Knowles, Owen (1997)) basé sur la théorie de Solow
montrent que la variation des revenus par tête sur la période 1960-1985 est
en grande partie explicable par l'accroissement de l'espérance de vie
(santé), surtout dans les pays en développement. En revanche, la variable
qui résume l'impact de l'éducation n'est pas significative pour tous les
groupes de pays. Les études empiriques (par ex. Rizzo et ali (1996) pour le
cas des Etats-Unis, Goldberg & ali (2000), Harvey & ali (1999)) évaluent
l'impacte de la morbidité des actifs sur la réduction du volume de travail
engagé dans la production. De la sorte, toutes choses égales par ailleurs,
la production baisse en cas d'absence des travailleurs pour cause de
maladie, et la productivité décroît encore s'ils continuent de travailler
étant souffrants même quand les maladies ne sont pas cliniquement
identifiées.
Malgré les imperfections des concepts et de mesures quantitatives de
la santé, de productivité ou d'intensité du travail, proposées dans la
littérature, par exemple dans les études nommées précédemment, on peut
considérer comme démontré empiriquement le postulat théorique, selon lequel
les capacités humaines augmentées par la santé font croître les valeurs
créées dans le processus de la production. Aussi il est clair maintenant
que la santé affecte différemment les intérêts économiques dans les pays
pauvres et riches. Les premiers, agricoles ou en voie d'industrialisation -
où la force physique de la main d'?uvre est très importante, affrontent en
premier lieu le problème de productivité lié à la malnutrition. Les
seconds, avec la prédominance du tertiaire cherchent d'avantage à combattre
la nuisanc