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L'exercice de fonctions définies n'explique pas tout le rôle du confesseur dans le
sacrement de pénitence. Don Bosco, pour sa part, agissait ..... 9, p. 42. 7. [7]. G.
BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico . . , 6` éd., Turin, 1880, chap. 8, P.
31. [8] BOSCO, ibid. Voir, ci-dessus, chap. 2, p. 77. [9] G. BOSCO, La Chiave del
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Les instruments de la perfection
En homme pratique, plus intéressé par les modes d'exécution que par les
justifications spéculatives des résultats, quand Giovanni Bosco s'était
fixé un but, son esprit agile s'appliquait aussitôt, avec toutes ses
ressources, aux moyens qu'il mettrait en oeuvre pour y parvenir : un «
oratoire » pour regrouper les jeunes travailleurs, des ateliers
professionnels pour leur donner une formation humaine et religieuse en les
soustrayant aux dangers de la ville, un réseau de propagandistes pour
diffuser ses Lectures Catholiques à travers l'Italie, l'union des
coopérateurs salésiens pour rassembler les bonnes volontés de son pays, de
l'Europe occidentale et, qui sait, du monde entier ... Que faut-il faire?
Tel était son problème. Nul ne s'étonnera qu'il ait traité des questions de
l'âme dans le même état d'esprit. Sur la route de la vie, cette âme doit
être éclairée, guidée, nourrie et exercée par des adjuvants ou par des «
instruments » appropriés [1].
Don Bosco croyait certes à l'ascèse et â la sanctification par la
charité, comme d'autres chapitres le montreront ; mais il croyait d'abord à
la vertu illuminatrice de la parole, au soutien apporté par le sacrement de
pénitence, à la force divine que procure l'eucharistie et à
l'assouplissement spirituel par les « exercices » et les dévotions.
La parole de Dieu La première nourriture de l'âme est la parole de Dieu. « De même que, sans
aliments, notre corps s'affaiblit et meurt, ainsi en va-t-il pour notre
âme, si nous ne lui donnons pas son aliment. La nourriture et l'aliment de
notre âme sont la parole de Dieu ... » [2]
L'expression parole de Dieu, ne doit pas être prise ici à contre-sens.
Nous supposerions volontiers que Don Bosco entendait par elle la seule
Bible, qui eut « Dieu pour auteur », en quoi nous nous tromperions
gravement. La Bible, qu'il distingua avec soin des paroles humaines, était
assurément pour lui la parole de Dieu par excellence. Dans une note
manuscrite sur les diverses histoires saintes d'usage scolaire en son
temps, après avoir remarqué qu' « à son avis une histoire sainte à l'usage
des classes [devait] avoir trois qualités et être I) véridique, 2) morale,
3) réservée », il commentait ainsi le premier adjectif : « I) Véridique. I1
s'agit de la parole de Dieu. En conséquence, ce qui n'est pas dans les
livres saints, il faut, ou le taire, ou le signaler au lecteur, de sorte
qu'il ne prenne pas pour parole de Dieu ce qui est parole de l'homme » [3].
Cette réserve ne l'empêchait pas d'introduire sous l'expression tout
l'enseignement de l'Église. Le passage du Garçon instruit cité à l'instant
la définissait : « ... parole de Dieu, c'est-à-dire les sermons,
l'explication de l'évangile et le catéchisme » [4]. L'assimilation pure et
simple de la parole de Dieu au texte de la Bible aurait eu pour Don Bosco
des relents de libre examen, péché grave dont, comme un peu tout le monde
dans la catholicité d'alors, il faisait grief aux protestants [5]. L'Église
seule est capable de donner une vraie vie à la parole de Dieu : « Quand
elle est bien écoutée, elle engendre la foi. Mais elle doit être entendue
de [la bouche des] ministres sacrés et expliquée par eux, selon ce que
disait saint Paul lui-même : Fides ex auditu, auditus autem per verbum
Christi » [6].
La parole qui anime la vie spirituelle produit des résultats aux mêmes
conditions. Dominique Savio « avait enraciné en son coeur que la parole de
Dieu est le guide de l'homme sur le chemin du ciel. Chaque maxime entendue
dans un sermon était donc pour lui une consigne immuable qu'il n'oubliait
plus »[7]. Nous savons que ce garçon s'acharnait â trouver l'explication
des difficultés de cette parole et que, selon Dan Bosco, « ce fut la le
point de départ de cette vie exemplaire, de ce progrès continuel de vertu
en vertu et de cette exactitude â remplir ses devoirs, telle qu'il eût été
difficile de faire mieux » [8]. Sa sainteté était donc fondée sur une
catéchèse d'Église et sur une catéchèse bien assimilée. Don Bosco eût été
bien incapable de concevoir une charité qui mérite ce nom, sans, â sa base,
une foi éclairée par l'Église vivante. En bonne logique, il offrait à la
parole de Dieu la première place parmi les instruments de perfection.
La lecture spirituelle Il joignait à son étude la lecture spirituelle. Le conseil suivant valait
pour tout « catholique qui pratique ses devoirs de bon chrétien » : «
Pendant la journée ou bien après vos prières du matin ou du soir, ayez soin
de faire un peu de lecture spirituelle. Lisez par exemple un chapitre de
l'Évangile, la Vie d'un saint, l'Imitation de Jésus-Christ, la Philothée de
saint François de Sales, la Préparation à la mort ou la Pratique de l'amour
de Dieu de saint Alphonse de Liguori, ou d'autres livres semblables » [9].
Les deux premiers éléments de l'énumération méritent quelques réflexions.
En tête de liste, nous trouvons ici « un chapitre de l'Évangile » et la «
Vie d'un saint ». La lecture de la Bible entière n'est nulle part
conseillée dans l'oeuvre de Don Bosco. Convaincu de sa puissance
d'instruction, il voulut toutefois, par san Histoire sainte, « en
populariser la science au maximum » [10]. La préface de la première édition
de ce livre contenait même un tel éloge de la Bible qu'ensuite,
probablement par crainte de sembler donner raison aux réformés, il
l'enveloppa et le détourna au bénéfice de l'histoire sacrée [11].
Cette Histoire sainte, qui, selon sa préface encore, fut racontée avant
d'être écrite, montre comment Don Bosco lisait lui-même et faisait lire la
Bible. I1 y cherchait des faits qu'il exposait avec soin. Dés que
l'occasion se présentait, il mettait brièvement en valeur les leçons
morales qui lui paraissaient se dégager du récit. Nous lirons après la
narration du sacrifice d'Isaac par Abraham : «Dieu bénit toujours ceux qui
obéissent à ses préceptes » [12]; après l'aventure de Dina, « insultée »
lors d'une fête dans les environs de Sichem : « L'histoire de Dina nous
enseigne à quel point les spectacles publics sont dangereux pour la
jeunesse » [13]; après la mort du patriarche joseph : « Ceux qui vivent
dans la vertu ne craignent pas l'heure de la mort » [14], etc. I1 ne
négligeait pas le sens typique de l'Ancien Testament. L'agneau pascal « est
la figure du sauveur qui, par son sang, nous a rachetés de la mort et nous
ouvre le chemin du salut éternel » ; la manne, « la figure de la sainte
eucharistie » ; le serpent d'airain, « la figure du Christ élevé sur le
mont Calvaire » [15] I1 soulignait le sens chrétien de la traversée du
désert par le peuple juif : « pèlerinage des hommes en ce monde », et celui
de la terre promise, qui « rappelle le paradis » [16] . Au cours de son
livre, il tentait de montrer que « toute l'histoire de l'Ancien Testament
peut être dite une fidèle préparation du genre humain â l'événement
extraordinaire de la naissance du messie » [17]. Le Christ était évidemment
présenté en détail dans la dernière partie de l'ouvrage, qui racontait sa
Vie.
Vies de saints et « exemples » L'évangile était en effet pour Don Bosco le récit de la Vie la plus
extraordinaire qui ait jamais été. Ce n'est pas sans raison qu'il est cité
avant « la Vie d'un saint », parmi les lectures spirituelles du chrétien.
Il y a cent ans, notre auteur croyait à la puissance du « témoignage » vécu
ou décrit sur le développement harmonieux de la vie spirituelle. Le
vocabulaire change (il parlait d'esempio), le principe subsiste garanti par
l'expérience. Lui se conformait à une tradition qui, depuis le moyen âge,
était demeurée vivante dans son pays : les vérités morales devaient être
non seulement illustrées, mais portées par des « exemples ». Avec le temps,
dans des régions touchées par la spiritualité réformée ou janséniste,
l'exemplum était devenu suspect en littérature religieuse. Au dix-huitième
et au dix-neuvième siècles, la péninsule de saint Alphonse de Liguori
continuait d'en user largement, alors que sa voisine du nord-ouest, plus
intellectualiste et toujours un peu sceptique devant les historiettes,
préférait d'ordinaire les raisonnements abstraits [18]. On a par exemple
remarqué que la tradition spirituelle du Français Charles Gobinet avait été
infléchie lors de sa traversée des Alpes sous la génération qui précéda Don
Bosco [19]. Pour reprendre les phrases d'un jésuite du dixhuitième siècle,
les auteurs italiens qui en dépendent « n'aiment pas recourir â de nombreux
raisonnements pour inculquer la vertu et [aiment] moins encore la confirmer
par un esempio ; ils aiment au contraire la présenter réalisée et, pour
ainsi dire, incarnée en d'autres jeunes garçons, dont les exemples soient
facilement accessibles ... » [20] L'esempio prenait â peu prés toute la
place et tenait lieu d'exposé ascétique dans ces travaux, parmi lesquels
figurait le principal modèle de Don Bosco dans l'élaboration du Garçon
instruit.
La Guide angélique correspondait en effet à la tournure d'esprit du jeune
apôtre de Turin, qui, dix ans avant la préparation de son manuel de
dévotion, avait décidé de raconter chaque jour une « maxime » ou un
esempio[21]. C'était une application un peu lointaine, mais défendable, de
la vieille formule de Maxime de Turin, que l'on a retrouvée sur un signet
de son bréviaire . « Les exemples ont plus de force que les paroles et on
enseigne mieux par des oeuvres que par des discours» [22]. Plus tard, ses
biographies spirituelles furent destinée