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Parcours 6 : Le théâtre, Molière et la comédie classique. Objectifs : Identifier des
caractéristiques liées à la comédie classique du 17ème siècle; Ecrire une ...

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COURS du PROFESSEUR
Parcours 6 : Le théâtre, Molière et la comédie classique Objectifs :
1. Identifier des caractéristiques liées à la comédie classique du 17ème
siècle
2. Ecrire une scène comique et la représenter.
3. Aboutir à une réflexion sur le « genre théâtral »
Séquence 1 : Qu'est-ce que le théâtre ?
1. Introduction :
Quelles définitions pourriez-vous donner du théâtre ? Que savez-vous...
- des lieux où s'effectuent les représentations,
- des professionnels du théâtre,
- du texte de théâtre ? Qu'est-ce que le théâtre ?
- Un monde artificiel et qui ne vise pas la vraisemblance. Il ne s'agit
pas de copier le réel, mais de le représenter en le déformant, pour
mieux le faire comprendre et pour mieux émouvoir.
- Une façon de raconter où les corps sont aussi signifiants que les
paroles, où le parole ne fait que compléter le message donné par les
mouvements, les attitudes, les regards (un texte théâtral est fait
pour être vu et écouté). ? Lisez ce texte. Efforcez-vous de repérer les informations qui vous
permettraient de répondre aux trois questions suivantes :
- Qui sont les destinataires du texte de théâtre ?
- Qu'est-ce qui peut procurer du plaisir au spectateur d'une pièce de
théâtre ?
- Que doit faire le lecteur pour bien comprendre le texte de théâtre ?
Le théâtre et ses destinataires Le mot théâtre a pour lointaine origine le grec thea, action de regarder,
vue spectacle, contemplation. Le théâtre est, en effet, un lieu où l'on
présente une action au regard, où l'on vient pour regarder un spectacle. Le
spectateur assiste à la représentation d'une histoire par des acteurs qui
jouent le rôle de personnages de fiction et échangent des propos écrits par
un auteur. Ainsi le texte de théâtre est destiné à être mis en scène. Mais
on peut également en prendre connaissance par le biais du livre : le
professionnel - metteur en scène, acteur - qui s'engage dans la réalisation
du spectacle et tout lecteur intéressé peut trouver en libraire des textes
écrits pour le théâtre.
Le spectateur construit l'histoire à partir des informations qui lui sont
apportées par la mise en scène, par les échanges entre les acteurs-
personnages. Il ne reste pas impassible devant la représentation. Comme le
lecteur, il subit des effets généralement recherchés par l'auteur. Ces
effets sont créés par le texte des répliques, par les situations et les
actions données à voir, par les choix de mise en scène : le public souffre,
il a peur, il est ému, il partage le bonheur des personnages, il rit d'eux,
etc.
Le lecteur d'une pièce de théâtre construit l'histoire à partir des
informations qui lui sont données par le texte. Mais pour « voir » les
personnages agir dans leur milieu, pour les « entendre » parler, il doit
solliciter son imagination plus que ne le fait le lecteur d'un roman
généralement aidé par des caractérisations, des descriptions.
Pour mieux apprécier le spectacle ou les virtualités du texte écrit (= ce
qu'on peut faire, à la scène, à partir de lui), il convient que le
récepteur s'appuie sur des connaissances relatives au « langage »
théâtral : connaissances ayant trait, par exemple, à l'organisation de
l'espace scénique, aux mouvements et aux gestes des acteurs, aux décors et
aux costumes, à l'éclairage, à la musique ou au bruitage, etc.
- Sans relire le texte, répondez à chacune des trois questions au recto
de cette feuille ou sur une feuille à part.
- Demandez à vos condisciples s'ils sont d'accord ou s'ils souhaitent
modifier leur réponse.
- Si aucun consensus ne peut être réalisé, cherchez dans le texte de
quoi mettre tout le monde d'accord.
> Il nous est impossible de traiter ici tout ce qui concerne le théâtre.
Nous nous attacherons donc essentiellement à un genre dramatique (=
théâtral) particulier : la comédie.
2. Comprendre la présentation du texte de théâtre
De prime abord, le texte de théâtre se présente comme fort différent du
texte romanesque. Voici, par exemple, quelques pages d'une comédie de
Josiane BALASKO intitulée L'ex-femme de ma vie (voir document annexe 1).
Répondez à ces questions sur une feuille à part.
1.? Au fil de ta lecture, repère ce qui distingue ce texte d'un texte
romanesque.
2.? En matière de typographie, qu'est-ce qui distingue ce texte d'une texte
romanesque ?
3.? Et en ce qui concerne les moyens utilisés pour donner à connaître le
cadre spatio-
temporel, les personnages, les tenants de l'action en cours ?
4.? Sont-elles suffisamment précises pour être représentées par un
dessin ? De quelles
qualités doivent faire preuve le lecteur et le technicien qui créera
le décor ?
5.? Ebauchez oralement le portrait du personnage principal. Précisez son
âge, son milieu social, sa
profession, son comportement général avec les femmes, ses stratégies
de séduction.
6.? Résumez ce qui s'est passé avant cette scène d'exposition et faites
part des hypothèses que vous
pouvez poser sur la suite. ? Le schéma traditionnel du dialogue vous est certainement familier : un
émetteur envoie un
message à un récepteur, ce dernier interprète le message, joue à son
tour, pour répondre, le
rôle de l'émetteur et adresse un message à l'émetteur n°1, qui
devient le récepteur n°2. Emetteur n°1 Message
Récepteur n°1 Récepteur n°2 Message
Emetteur n°2 Dans cette scène, la communication ne se déroule pas selon ce schéma. En te
référant à lui, expliquez ce qui se passe. L'émetteur, Véronique, ne sait pas que le récepteur, Tom, écoute
instantanément son message. Via le répondeur, Véronique pense que son
message sera reçu plus tard dans le temps.
Séquence 2 : Deux genres : comédie et tragédie au XVII siècle
Gifle de comédie, gifle de tragédie
Lecture de deux textes, le Cid et le Médecin malgré lui (voir documents
annexes 2 et 3)
1. Observez les noms et le niveau de langage des personnages : dans quel
milieu social évoluent-ils ?
- Le Cid a pour personnages des nobles (le Comte) qui utilisent un
niveau de langage soutenu (alexandrins, emploi du passé simple,
vocabulaire soutenu.
- Au contraire, les personnages du Médecin malgré lui sont désignés par
des prénoms simples (Martine) et utilisent un niveau de langage
parfois familier (« sac à vin) : ce sont des personnages du quotidien.
2. Quel est l'objet de chaque dispute ? Que cela révèle-t-il des
préoccupations des personnages ?
- Don Diègue et le Comte se disputent à propos du poste de gouverneur du
prince (vers 215-222). Ce problème montre combien les deux hommes se
préoccupent de leur réputation, du prestige que procure un tel poste.
- Martine et Sganarelle ont une scène de ménage (il boit, ne travaille
pas, ... lui reproche-t-elle) : dispute du quotidien, personnages
préoccupés par des problèmes ordinaires.
3. Observez le vocabulaire, la ponctuation, la longueur des répliques,
les didascalies : quelle différences remarquez-vous dans la manière
dont se manifeste le désaccord dans chacun des deux textes ?
Dans les deux scènes : échange rapide de brèves répliques et par une
atteinte au corps de l'autre. Mais :
- Dans la tragédie, il est question d'une gifle, donc du visage : siège
de l'intelligence, de la noblesse humaine.
- Dans la comédie, il est question de coups de bâton aux fesses, partie
la moins noble du corps humain.
4. Caractérisez brièvement chacun des personnages.
Martine : agressive, querelleuse, à la repartie facile, mais finalement
soumise à son mari.
Sganarelle : ivrogne, très égoïste, intelligent, violent.
Don Diègue : homme âgé, grand guerrier, courageux, sûr de lui, très
préoccupé de son honneur
Le Comte : noble, grand guerrier, fier et donc facilement irrité,
sensible à la vexation, décidé à avoir le dernier mot.
5. Comment Don Diègue et Martine réagissent-ils, l'un au soufflet,
l'autre aux coups de bâton ? Comment expliquez-vous ces différences ?
- Face au coup qu'il reçoit, Don Diègue veut aussitôt se battre en
duel ; la mort lui semble préférable à cette gifle.
- Martine, elle, crie et finit par se taire
? Le corps est frappé physiquement dans la comédie (souffrance physique),
frappé symboliquement dans la tragédie (souffrance morale : réparer son
honneur au prix de la vie)
6. A : Quel effet la dispute de Molière cherche-t-elle à provoquer sur le
lecteur ?
Faire rire
B : Quel effet provoque-t-elle dans la scène de Corneille ?
Bouleverser, émouvoir
C : Quels sont d'après ces deux scènes les caractéristiques de la
comédie et de la tragédie ? Conclusion :
A XVII siècle, deux grands genres théâtraux émergent :
? La tragédie : elle fait intervenir des personnages exceptionnels (par
leur rang social, leurs préoccupations, leurs valeurs), confrontés à des
problèmes exceptionnels (honneur bafoué, passion amoureuse, raison
d'Etat). Le dénouement d'une tragédie est malheureux.
? La comédie : elle met en scène des personnages de la vie quotidienne,
confrontés à des problèmes quotidiens (l'amour et l'argent), en quête
d'un bonheur personnel qu'ils essaient souvent de trouver sans le
mariage. Le dénouement d'une comédie est généralement heureux.
? Quant à la tragi-comédie, elle présent