la Gloire de mon père - Enseignons.be

Exercices d'expression et de langue. Travail sur le ... Texte 2 : La caractérisation
d'un personnage de roman .... Comment réagissent madame Aubain et Félicité
au départ de Virginie ? Que font ... Là encore, C'est un moyen de faire diversion (
sur la triste fin de Félicité) pour réunir toutes les conditions d'une belle mort.

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11 textes extraits de « La gloire de mon père ». Des morceaux savoureux, pleins de sentiments...
Les enfants aiment généralement, ils en redemandent. Quelques remarques et conseils : La présentation du film en cours de lecture est très intéressante.
On peut relier les extraits en faisant la lecture aux enfants.
Les extraits proposés ont été allégés...
Le dernier extrait (Courrier) est tiré du livre suivant.
Tous les textes ayant été collés les uns derrière les autres, la mise en
page doit parfois être réadaptée.
Certaines feuilles nécessitent un accompagnement des enfants.
Bon travail
la Gloire de mon père Roman autobiographique de Marcel Pagnol (1957).
Cette oeuvre précède, dans le cycle des Souvenirs d'enfance, le Château de
ma mère (1958) et le Temps des secrets (1960). Chronique de l'enfance de
l'auteur, elle évoque sa famille en une galerie de personnages attachants :
l'oncle Jules, la mère, Augustine... Le père, instituteur et amateur de
chasse, est la figure centrale du livre. On apprend à connaître le jeune
Marcel à travers quelques épisodes de sa jeunesse provençale. La Provence
du début du siècle est pour l'enfant le décor d'une initiation émerveillée
à l'existence. Marcel se retrouve confronté à la rude beauté de la nature.
Théâtre de toutes les aventures, la garrigue est sa complice. L'ensemble de
souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol est rédigé dans un style sobre et
émouvant. Yves Robert a adapté la Gloire de mon père au cinéma en 1990.
Lecteur précoce Lorsqu'elle allait au marché, ma mère me laissait au passage dans la
classe de mon père, qui apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans.
Je restais assis, bien sage, au premier rang, et j'admirais la toute-
puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou : elle lui
servait à montrer les mots qu'il écrivait au tableau noir, et quelquefois à
frapper sur les doigts d'un cancre inattentif.
Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire,
pendant qu'il écrivait magnifiquement sur le tableau : « La maman a puni
son petit garçon qui n'était pas sage.»
Tandis qu'il arrondissait un admirable point final, je criai : « Non! Ce
n'est pas vrai! »
Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s'écria : «
Qu'est-ce que tu dis ?
- Maman ne m'a pas puni! Tu n'as pas bien écrit! »
Il s'avança vers moi :
« Qui t'a dit qu'on t'avait puni?
- C'est écrit. »
La surprise lui coupa la parole un moment.
« Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ?
- Oui
- Voyons, voyons... », répétait-il.
Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir.
« Eh bien, lis. »
Je lus la phrase à haute voix.
Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté
plusieurs pages...
Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie.
Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre
instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de récréation,
et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet...
Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par
terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : « Mon
Dieu! mon Dieu!...»
Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une
vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard
que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en l'assurant que «ces
messieurs» allaient me faire «éclater le cerveau ». A table, mon père affirma qu'il s'agissait de superstitions ridicules,
que je n'avais fourni aucun effort, que j'avais appris à lire comme un
perroquet apprend à parler, et qu'il ne s'en était même pas aperçu. Ma mère
ne fut pas convaincue, et de temps à autre elle posait sa main fraîche sur
mon front et me demandait : « Tu n'as pas mal à la tête ? »
Non, je n'avais pas mal à la tête, mais jusqu'à l'âge de six ans, il ne
me fut plus permis d'entrer dans une classe, ni d'ouvrir un livre, par
crainte d'une explosion cérébrale. 1. Choisis la bonne solution A. La baguette de bambou servait...
[pic] ... à montrer les lettres au tableau
... à frapper certains élèves
... à montrer les lettres et à frapper certains élèves B. Ce jour-là, la mère déposa Marcel dans la classe ...
... pour qu'il puisse apprendre à lire
... parce qu'il était puni
... parce qu'elle allait faire des courses C. Lorsque le père remarqua que Marcel savait lire...
... il alla prévenir sa femme
... il prévint les autres instituteurs
... il appela la concierge D. Quand il allait dans la classe de son père, Marcel s'asseyait ...
... à n'importe quelle place du premier rang
... toujours à la même place du premier rang
... n'importe où 2. Attribue à chaque personnage les sentiments qui conviennent
+ fierté
Marcel + + étonnement
Le père + + inquiétude
La mère + + indignation (révolte causée par une injustice) 3. Quel peut être l'âge du petit Marcel ? .............. 4. De quoi la mère a-t-elle peur ?
Qui lui a mis cette idée en tête ? 5. Quelles furent les deux conséquences de cette aventure
pour le petit Marcel ?
Nous nous arrêtâmes au bout du boulevard de la Madeleine, devant une
boutique noirâtre. Elle commençait sur le trottoir qui était encombré de
meubles hétéroclites, autour d'une très vieille pompe à incendie à laquelle
était accroché un violon.
Le maître de ce commerce était grand, très maigre, et très sale. Il
portait une barbe grise, et des cheveux de troubadour sortaient d'un grand
chapeau d'artiste.
Mon père lui avait déjà rendu visite et avait retenu quelques «meubles »
; une commode, deux tables, et plusieurs fagots de morceaux de bois poli
qui, selon le brocanteur, devaient permettre de reconstituer six chaises.
Le brocanteur nous aida à charger tout ce fourniment sur la charrette à
bras. Le tout fut arrimé avec des cordes, qu'un long usage avait rendu
chevelues. Puis, on fit les comptes. Après une sorte de méditation, le
brocanteur regarda fixement mon père et dit :
« Ça fait cinquante francs!
- Ho ho! dit mon père, c'est trop cher!
- C'est cher, mais c'est beau, dit le brocanteur. La commode est
d'époque! »
Il montrait du doigt cette ruine vermoulue.
« Je le crois volontiers, dit mon père. Elle est certainement d'une
époque, mais pas de la nôtre! »
Le brocanteur prit un air dégoûté et dit :
« Vous aimez tellement le moderne ?
- Ma foi, dit mon père, je n'achète pas ça pour un musée. C'est pour
m'en servir.»
Le vieillard parut attristé par cet aveu.
« Alors, dit-il, ça ne vous fait rien de penser que ce meuble a peut-
être vu la reine Marie-Antoinette en chemise de nuit ?
- D'après son état, dit mon père, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait vu le
roi Hérode en caleçons!
- Là, je vous arrête, dit le brocanteur, et je vais vous apprendre une
chose : le roi Hérode avait peut-être des caleçons, mais il n'avait pas de
commode! Rien que des coffres à clous d'or. Je vous le dis parce que je
suis honnête.
- Je vous remercie, dit mon père. Et puisque vous êtes honnête, vous me
faites le tout à trente-cinq francs. »
Le brocanteur nous regarda tour à tour, hocha la tête avec un douloureux
sourire, et déclara :
« Ce n'est pas possible, parce que je dois cinquante francs à mon
propriétaire qui vient encaisser à midi.
- Alors, dit mon père indigné, si vous lui deviez cent francs, vous
oseriez me les demander ?
- Il faudrait bien! Où voulez-vous que je les prenne ? Remarquez que si
je ne devais que quarante francs, je vous en demanderais quarante. Si je
devais trente, ça serait trente...
- Dans ce cas, dit mon père, je ferais mieux de revenir demain, quand
vous l'aurez payé et que vous ne lui devrez plus rien...
- Ah maintenant, ce n'est plus possible! s'écria le brocanteur. Il est
onze heures juste. Vous êtes tombé dans ce coup-là : vous n'avez plus le
droit d'en sortir.
- Bien, dit mon père. Dans ce cas, nous allons décharger ces débris, et
nous irons nous servir ailleurs. Petit, détache les cordes ! »
Le brocanteur me retint par le bras en criant : « Attendez ! »
Puis il regarda mon père avec une tristesse indignée, secoua la tête,
et me dit : « Comme il est violent ! »
Il s'avança vers lui, et parla solennellement :
« Sur le prix, ne discutons plus : c'est cinquante francs; ça m'est
impossible de le raccourcir. Mais nous pouvons peut-être allonger la
marchandise.»
Il entra dans sa boutique : mon père me fit un clin d'?il triomphal.
Hétéroclite : fait de pièces et de morceau ; bizarre
Troubadour : poète des XIIe et XIIIe siècle qui chante ses ?uvres
Arrimer : disposer et fixer solidement le chargement d'un navire, d'un
véhicule...
Vermoulu : se dit d'un bois miné par des larves de vers. 1. Choisis la bonne solution A. Le père est arrivé chez le brocanteur...
[pic] ... à 11 heures
... avant 11 heures
... après 11 heures B. Le brocanteur demande 50 francs parce que...
... ce sont des meubles d'époque
... c'était le prix convenu
... il doit 50 francs à son propriétaire C. Le brocanteur affirme que...
... le roi Hérode portait des caleçons
... la commode a appartenu à la reine Marie-Antoinette
... le roi Hérode n'avait pas de commode. D. Que va-t-il se passer dans la suite du texte ?
Le père fait tout décharger et s'en va sans rien
Le père paie 50 francs mais le brocanteur lui donne des choses en plus.
Le père paie 35 francs pour ce qu'il avait retenu. 2. Entoure la bonne réponse et justifie a. Le père avait-il déjà rencontré le brocanteur avant ce jour ? oui non
b. Le brocanteur est-il vraiment honnête ? oui non c. La commode est-elle en bon état ? oui non 3. Le brocanteur est très expressif, c'est un "bon comédien".
Dans le texte, retrouve 4 expressions montrant d