L'article du professeur Assogba au format Word 2008 à télécharger

25 avr. 2013 ... Pierre Kende, économiste, auteur de L'abondance est-elle possible ? et ....
exister si l'exercice de ces libertés-là n'est pas limité de façon égale ...

Part of the document


| |
| |
| |
| |
|Yao Assogba |
|Professeur en travail social, Université du Québec en Outaouais |
| |
|(1979) |
| |
| |
| |
|"Ivan Illich. |
|Essai de synthèse." |
| |
| |
| |
| |
|Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, |
|bénévole, |
|professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi |
|Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca |
|Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ |
| |
|Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" |
|Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie |
|Tremblay, |
|professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi |
|Site web: http://classiques.uqac.ca/ |
| |
|Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque |
|Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi |
|Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ |
| |
| |
| |
| |
| |

Politique d'utilisation
de la bibliothèque des Classiques






Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même
avec la mention de leur provenance, sans l'autorisation formelle, écrite,
du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay,
sociologue.


Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans
autorisation formelle:


- être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un
serveur autre que celui des Classiques.
- servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout
autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...),


Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le
site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classiques
des sciences sociales, un organisme à but non lucratif composé
exclusivement de bénévoles.


Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnelle
et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins commerciales
des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est
également strictement interdite.


L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisateurs.
C'est notre mission.


Jean-Marie Tremblay, sociologue
Fondateur et Président-directeur général,
LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES.
Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay,
bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de :




Yao Assogba


"Ivan Illich. Essai de synthèse."


Un article publié dans la revue Critères, Montréal, no 26, 1979, pp. 217-
235.




[Autorisation formelle accordée par l'auteur le 14 août 2008 de diffuser
toutes ses publications dans Les Classiques des sciences sociales.]


[pic] Courriel : Yao.Assogba@uqo.ca




Polices de caractères utilisée :

Pour le texte: Times New Roman, 14 points.
Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points.


Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2008 pour Macintosh.

Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5'' x 11''.

Édition numérique réalisée le 25 avril 2013 à Chicoutimi, Ville de
Saguenay, Québec.

[pic]


Yao Assogba
Professeur en travail social, Université du Québec en Outaouais

"Ivan Illich. Essai de synthèse."

[pic]

Un article publié dans la revue Critères, Montréal, no 26, 1979, pp. 217-
235.



Table des matières




Quelques principes de base

Crise des sociétés actuelles

Seulement la société conviviale

Commentaires critiques sur la pensée d'Illich


En guise de conclusion

[217]






Yao Assogba *
Professeur en travail social, Université du Québec en Outaouais

"Ivan Illich. Essai de synthèse."

Un article publié dans la revue Critères, Montréal, no 26, 1979, pp. 217-
235.












Retour à la table des matières

Nous nous proposons dans le présent article, d'une part, de commenter Le
chômage créateur d'Ivan Illich [1] et de situer cet ouvrage dans l'ensemble
de ses thèses sur les sociétés contemporaines industrialisées ou en voie
d'industrialisation et, d'autre part, de porter un jugement critique sur
cette pensée dans le cadre d'analyse général des sciences sociales.


La dernier livre d'Ivan Illich n'est pas une analyse « scientifique »
(sciences sociales) du phénomène du chômage dans les sociétés
contemporaines ; il ne s'agit pas non plus d'une recette pour les chômeurs
de ces sociétés, qu'elles soient développées ou en voie de développement.
Le chômage créateur s'inscrit plutôt dans le cadre très précis de la pensée
d'Illich, désormais connue et célèbre : pensée critique et radicale, pensée
protestataire mais au fond non révolutionnaire, pensée implicitement
utopique.









Quelques principes de base




Retour à la table des matières

Illich part du postulat suivant : lorsque l'institution se développe et
dépasse une certaine limite ou un certain seuil, elle devient nuisible et
fortement dysfonctionnelle par rapport à ses propres objectifs et
finalités. L'institution devient alors contre-production, contre-
productivité. Elle aliène l'être humain et détruit la société globale.


[218]





Lorsqu'une activité outillée dépasse un seuil défini par l'échelle
ad hoc, elle se retourne d'abord contre sa fin, puis menace de
destruction le corps social tout entier. [2]





L'activité outillée doit être entendue ici dans le sens d'une institution
qui dispose de moyens donnés (technologie, science, organisation) pour
remplir des fonctions précises. Illich constate que les sociétés
contemporaines en général et les sociétés industrielles avancées et hyper-
productives en particulier ont dépassé le seuil naturel permis et
s'acheminent vers leur propre destruction. En effet, ces sociétés ne visent
qu'un seul but : « produire le plus possible pour consommer le plus
possible grâce à une institutionnalisation des besoins et des valeurs. »
Pour éviter le chaos, pour redonner à l'homme sa destinée originelle ici-
bas, Illich propose une solution sinon la solution à savoir : « l'inversion
des institutions ».


Inverser les institutions signifie dans la pensée d'Illich
« désinstitutionnaliser ». il emploie même le mot « dis-establich » ; c'est-
à-dire enlever ou faire perdre aux institutions leur aspect administratif,
leur caractère de masse, et supra-individuel.


Cette solution, contrairement à ce qu'on croit, dit ou écrit, n'est pas
une révolution sociale violente ; ce n'est pas non plus un changement
radical et organisé des institutions. Il s'agit plutôt d'une révolution
individuelle, c'est-à-dire d'une libération qui doit se faire dans et par
chaque individu. Illich écrit à propos de la « déscolarisation » :





C'est seulement en se libérant soi-même de l'école que l'on peut
dissiper de telles illusions. La découverte du fait que la plus grande
partie du savoir ne requiert aucun enseignement ne peut être provoquée
ou organisée. Chacun de nous est personnellement responsable de sa
déscolarisation et nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Nul ne
peut être excusé s'il ne parvient pas à se libérer de l'éducation
scolaire. [3]





Cette libération individuelle de l'école (institution scolaire) est
valable pour l'hôpital (institution de la santé), les mass media
(institution de l'information), etc. C'est ainsi et ainsi seulement que
l'on peut « inverser » les institutions [219] contemporaines qui, précise
Illich, ont dépassé le seuil naturel permis de leur productivité.


Illich s'en est d'abord pris à l'école : il faut « déscolariser » la
société (Deschooling Society, 1971). Ensuite le co-fondateur du CIDOC
propose la désinstitutionnalisation des transports et de l'énergie (Énergie
et Équité, 19