caummaut c - CAPSAIS Option D - Cours IUFM PARIS

Même corrigée des variations cycliques et des politiques de l'emploi, la
productivité fin 2014 serait de 5 % inférieure au niveau que l'on aurait pu
escompter d'après la relation observée entre la productivité du travail, l'emploi et
la valeur ajoutée dans l'économie de marché (graphique 2.1.6). La période
initiale de la crise ...

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CAUMMAUT SYLVIE
A la rencontre de l'écriture des enfants d'IMP écrivent....
C.A..P.SA.I.S.
OPTION D
Session de juin 2002
"C'est avec la différence que commence l'existence.."
INTRODUCTION 4
I/ ÉCRIRE 5 A. Pourquoi écrire ? 5
1. Écrire pour se souvenir 5
2. Écrire pour penser 8
3.Ecrire pour jouer 10
B/ Déficience intellectuelle et langue écrite 13 II -ÉCRIRE A L'IMP 17 1 .Le cadre institutionnel 17
1 - La Structure : 17
2 - Les enfants 17
3 - Organisation des différentes sections : 18
4 - L'équipe 18
2- Présentation du groupe d'enfants 19
1 - Globale 19
2 - Individuelle 20
3.Dispositif Pédagogique 22
1 - Objectifs 22
2 - Grandes lignes du dispositif 22
4. Analyse de séquences pédagogiques 25
1 - Compte-rendu 25
2 - Commentaire et bilan 27 CONCLUSION 30
BIBLIOGRAPHIE 31
ANNEXES 32 INTRODUCTION J'ai enseigné durant de nombreuses années en maternelle ainsi qu'en cours
préparatoire et élémentaire, classes dans lesquelles j'ai toujours eu le
souci de donner à mes élèves le goût et l'envie d'écrire. Il m'a fallu
inventer et expérimenter différentes modalités afin de voir si l'entrée
dans l'écrit se faisait ou non et de quelle manière. J'ai mis en place
divers fonctionnements tout au long de ces années pour finalement opter
pour une organisation en ateliers d'écriture. Cela semblait répondre aux
demandes et aux désirs des enfants ainsi qu'aux miens, tout en nous
permettant d'atteindre des objectifs d'apprentissage. Nous pouvions enfin,
à l'école, écrire dans la joie et la bonne humeur! Ne plus être déformés
par les habitudes de l'écriture scolaire et découvrir le plaisir des mots !
Je participe moi-même à des ateliers d'écriture dans une association et
anime parfois des ateliers avec des adultes et avec des amis. Écrire est
pour moi comme une « respiration », une démarche indispensable qui
m'apporte plaisir, harmonie et équilibre. Je suis aussi une lectrice
enthousiaste et gourmande, la lecture constitue un de mes loisirs favoris.
J'aime parler des livres, et je me suis toujours sentie concernée en tant
que personne et en tant qu'enseignante par l'accès à la culture écrite des
enfants, persuadée que, dans ce domaine, j'avais une passion à partager, un
rôle à jouer. Celui de permettre la rencontre en donnant à voir un adulte
qui vit et porte cet élan : un enseignant qui écrit a le désir de faire
accéder ses élèves à l'écriture.
D'une façon générale, l'apprentissage de l'écriture est l'acquisition du
langage écrit comme moyen d'expression et de communication. L'écrit est la
marque d'un engagement qui permet de faire mémoire, de rendre visible une
parole, ou encore de laisser une trace, de marquer une émotion, un passage.
L'être humain est avant tout un être de langage et l'écrit est un élément
constitutif de la personnalité.
Les fonctions de l'écriture sont multiples : publique, privée, éphémère,
éternelle, profane, sacrée ou ludique. L'omniprésence de l'écriture est une
des caractéristiques des sociétés modernes et elle manifeste son pouvoir
dans le moindre aspect de notre vie quotidienne. Il n'y a pas d'évolution
importante qui ne se traduise par un document écrit. Chaque activité
complexe donne lieu à une trace écrite. C'est pourquoi, l'accès à
l'écriture me paraît être un enjeu important et incontournable dans nos
sociétés.
Savoir écrire compte au nombre des compétences indispensables, et cet
apprentissage est une des fonctions premières de l'institution scolaire.
L'école doit offrir à ses élèves une entrée dans la culture écrite, riche ,
variée et passionnante.
Je pense qu'il est important d'inscrire l'acte scriptural dans une
nécessité pédagogique et dans une dimension culturelle et que l'écriture ne
doit pas être considérée comme un don réservé à une élite.
Je me suis demandée comment, avec des enfants en I.M.P, dépasser la
différence et l'empêchement technique afin de leur permettre d'écrire et de
construire leur pensée.
Les enfants déficients mentaux peuvent-ils trouver dans et par l'écriture
un chemin vers leur pensée ?
Écrire avec des enfants déficients, est-ce possible ou impossible ?
Quels sont alors les enjeux de l'écriture ?
Comment favoriser le « vouloir écrire », les mettre en appétit d'écrire ?
Comment les inciter à écrire et surtout leur faire découvrir le plaisir de
jouer avec les mots ?
Les jeux d'écriture, avec contraintes et consignes, peuvent-ils leur
permettre d'entrer dans l'écrit et d'y trouver un espace d'apprentissage,
de plaisir, et de construction de la pensée?
I/ ÉCRIRE
A. Pourquoi écrire ?
1. Écrire pour se souvenir L'ambiguïté du terme repose sur le fait qu'écrire désigne à la fois :
- un processus cognitif, une production de sens, le texte
- un processus moteur : la graphie, manière de former les lettres que l'on
appelle calligraphie
Ces deux processus peuvent d'ailleurs être dissociés car on peut aligner
des signes sans que cela ait du sens et on peut aussi enregistrer par
d'autres moyens que l'écriture un texte signifiant. L'écriture a deux
fonctions principales :
- une fonction de conservation : elle joue un rôle dans le commerce pour
faciliter les échanges économiques et garder la trace de ceux-ci, dans la
religion avec les inscriptions votives destinées à perpétuer le souvenir
des rois, ou les grands textes religieux que les scribes fixèrent sur
l'argile comme pour se relier à la genèse du monde, dans l'exercice du
pouvoir avec l'inscription et la transmission des lois dans des grands
états.
C'est une conception utilitaire, religieuse et politique.
- une fonction de transmission : elle joue un rôle dans la culture comme
sauvegarde de la mémoire humaine, des faits et des légendes, c'est une
conception artistique et créatrice.
Dans une perspective de communication, savoir écrire est une compétence
scripturale qui requiert trois composantes :
- des éléments de savoir linguistique, sémiotique, sociologique et
pragmatique.
- des savoir-faire : textuels et graphiques.
- des motivations et des représentations qui sont constituées de sentiments
antinomiques d'attraction et de répulsion entre l'expression de soi et
l'exposition à autrui, de refuge, ou d'isolement, de volonté de se
distinguer ou de banalisation.
Un tel apprentissage ne saurait être réduit à celui de l'acte graphique, il
s'agit bien de deux apprentissages distincts et différents :
- celui de l'acte graphique qui est un apprentissage d'ordre psychomoteur
- celui de l'énonciation écrite qui nécessite l'accès à une fonction
psychique supérieure et particulière.
L'écriture, sera ici, considérée comme une activité linguistique en elle
même et non comme une activité subsidiaire de la lecture, de la copie ou de
l'exercice graphique. Cette réflexion sera axé sur l'activité d'écrivant et
non sur celle du calligraphe, ni sur l'écriture envisagée comme un
processus d'apprentissage orthographique. La trace L'écriture est née voilà 5000 ans pour faire des comptes et établir des
listes. Aujourd'hui, elle est devenue une manière de penser, de créer,
d'être.
Elle est une pratique par laquelle le sujet laisse des traces de ce qu'il
inscrit, s'inscrivant lui-même dans une situation. Elle mobilise autant
qu'elle révèle car elle permet de se dire, de dévoiler ses sentiments, ses
désirs. Il y a un pouvoir à s'emparer de l'écriture pour exprimer sa
singularité et avoir le désir de le faire : la révélation de soi dans son
identité est source de développement et de fascination.
Pour J. Goody, l'écriture permet de faire "franchir les frontières du
temps et de l'espace à une pensée". C'est un instrument extrêmement
efficace de communication.
L'activité d'écrire est modificatrice de l'objet, elle laisse des traces,
et il y a donc un produit de l'activité : on voit ce que l'on a fait sur le
papier, que ce soit à la main ou avec l'outil informatique. La nature
visuelle de l'écriture lui confère une matérialité qui permet, peut-être de
l'appréhender plus aisément que l'oral. La trace va établir des " liens
entre". L'écriture va servir à révéler des expériences réelles ou
imaginaires, elle ouvre la communication et précise "ce que les mots
prononcés disent trop vite".
Elle créé de la permanence, du souvenir mais aussi de la mise à distance.
Or, la mise à distance est à la fois un effet et une contrainte.
Toute production écrite implique en effet, une prise de distance par
rapport aux contenus et en même temps, contribue à cette prise de distance
:
- parce qu'écrire c'est produire un objet, une trace matérielle c'est à
dire donner à voir cet objet à soi-même et aux autres
- et parce que créer et gérer de la distance nécessite un contrôle
intérieur, ce qui fait la spécificité de l'écriture.
Le pouvoir de l'écriture ne réside pas seulement dans le fait qu'elle est
un outil mnémonique mais aussi dans le fait qu'elle permet de "regarder ce
que nous avons pu dire ou penser d'un oeil nouveau".
Elle se définit presque comme une épistémologie de soi. Le travail de mémoire L'écriture est un outil de mémoire, et pourtant les traces de ses origines
nous restent paradoxalement, encore largement inaccessibles.
Pline l'Ancien l'avait soupçonné : "L'histoire de l'humanité repose sur le
papyrus".
Le premier usage de l'écriture était bien d'enregistrer quelque chose grâce
à quoi on peut s'assurer de la fidélité de la mémoire. L'écriture est un
outil intellectuel qui pe