1 - european centre for modern languages jaling

2ème axe directeur : Viser le « tous capables » de communiquer dans une autre
langue que celle de l'enseignement, plutôt que viser « certains parfaits ...... des
compétences des disciplines suivantes : le français, les disciplines d'éveil, les
langues modernes, l'éducation plastique, la musique et les mathématiques.

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Service de Pédagogie expérimentale
Université de Liège (Belgique) S'ouvrir aux langues et aux cultures grâce à l'éveil aux langues 2003
Christiane Blondin
Cathérine Mattar
éditrices Série "Boîte à outils" La présente étude a été réalisée à la demande de
Monsieur le Ministre J.-M. Nollet et financée par la Communauté française
AVANT-PROPOS
A la demande de Monsieur le Ministre Jean-Marc Nollet et avec le
soutien de la Communauté française, une étude d'adéquation entre l'éveil
aux langues et le système éducatif de la Communauté française a été confiée
au Service de Pédagogie expérimentale de l'Université de Liège : il
s'agissait d'analyser l'applicabilité et l'intérêt de cette approche dans
notre contexte et de proposer des modalités de mise en ?uvre à échelle
réduite. A l'issue de cette étude, une conférence-débat a été mise sur pied
en vue de présenter l'éveil aux langues et, plus particulièrement, les
résultats de l'étude à la communauté éducative. Après une allocution de bienvenue prononcée par Bernard Rentier, Vice-
Recteur de l'Université de Liège, le Ministre de l'enfance en charge de
l'enseignement, Jean-Marc Nollet, a expliqué les raisons pour lesquelles
l'éveil aux langues avait retenu son attention. Deux exposés ont alors présenté des facettes différentes de cette
approche novatrice de la diversité linguistique et culturelle. Michel
Candelier, professeur à l'Université du Maine (Le Mans, France) et
coordinateur de projets européens relatifs à l'éveil aux langues, a
expliqué les objectifs de cette approche et informé les participants des
résultats des évaluations mises en ?uvre. Élisabeth Zurbriggen, formatrice
au Service de Pédagogie générale de l'enseignement primaire du Canton de
Genève (Suisse), a ensuite présenté le matériel pédagogique mis au point en
Suisse romande et expliqué très concrètement quelques activités d'éveil aux
langues. La seconde partie de la rencontre a été consacrée aux principaux
résultats de l'étude d'adéquation : les opportunités et les contraintes
spécifiques au contexte de la Communauté française, les outils disponibles
et les aménagements nécessaires, des propositions de mise en ?uvre à
échelle réduite. Enfin, un débat entre la salle et les différents intervenants a permis
aux participants de poser des questions, d'exprimer des opinions,
d'interpeller les orateurs. Le présent document constitue en quelque sorte les actes de cette
conférence-débat qui s'est tenue le 30 avril 2003 à l'Université de Liège.
Il comporte les textes des différentes interventions[1], ainsi qu'une
section inspirée par le débat, mais qui cherche plus généralement à
répondre aux questions souvent posées à propos de l'éveil aux langues.
Différentes ressources (documents et sites Web) relatives à l'éveil aux
langues sont présentées en annexe. « S'ouvrir aux langues et aux cultures grâce à l'éveil aux langues »
se veut un outil clair et accessible, à l'intention de tous ceux,
enseignants, mais aussi inspecteurs, pouvoirs organisateurs, chefs
d'établissement, parents, partenaires des écoles, qui s'intéressent à cette
approche. Il devrait faciliter les choix des équipes qui envisagent de
s'engager dans cette voie. Christiane Blondin & Cathérine Mattar
Sommaire[2] AVANT-PROPOS 3
Sommaire 5
Pourquoi l'éveil aux langues en Communauté française ? 7
I. L'intérêt de l'éveil aux langues et ses effets 15
II. L'éveil aux langues au jour le jour 25
III. Une étude d'adéquation 39
IV. L'éveil aux langues en questions 83
Pour ne pas conclure ... 91
ANNEXES 93
Pourquoi l'éveil aux langues en
Communauté française ?
ALLOCUTION INTRODUCTIVE PAR JEAN-MARC NOLLET, MINISTRE DE L'ENFANCE EN
CHARGE DE L'ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL
Dans le cadre de cette conférence visant à vous présenter le profil de
l'approche novatrice d'apprentissage des langues nommée « éveil aux
langues » ainsi que ses résultats, les modalités de mise en ?uvre
développées dans plusieurs pays, et particulièrement la Suisse, et aussi, à
vous transmettre les résultats de l'étude de faisabilité réalisée par
l'Université de Liège, mon propos sera de préciser, dans le cadre de ma
politique linguistique, les raisons qui m'ont amené à porter une attention
particulière à l'éveil aux langues. De manière globale, dans le contexte actuel d'accélération des
échanges internationaux, de constitution et d'élargissement de l'Europe, de
renforcement du caractère multiculturel des sociétés dont la nôtre,
l'apprentissage des langues prend aujourd'hui un sens particulier. Celui à
la fois de la prise de conscience de sa propre culture, de l'ouverture à la
culture de l'autre et d'une participation constructive au développement
d'une société culturellement diverse et tolérante. Autant d'objectifs
poursuivis à travers l'apprentissage des langues qui font que celui-ci
s'inscrit résolument dans la perspective du développement d'une attitude
citoyenne. En ce sens, et en lien avec le troisième objectif de l'article 6 du
décret Missions[3] qui vise à « préparer tous les élèves à être des
citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une
société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres
cultures », l'apprentissage des langues se présente comme composante
incontournable de tout cursus scolaire. Je ne pense pas qu'il soit utile et encore moins nécessaire de
développer ici un long plaidoyer en faveur de l'apprentissage des langues :
les demandes extérieures, la littérature, tout comme votre présence à cette
conférence-débat, suffisent sur ce point. En tant que Ministre de l'Enfance, je suis particulièrement interpellé
par la façon dont notre Communauté est et sera capable de permettre à nos
jeunes de participer activement au développement d'une culture linguistique
plurielle, notion que j'emprunte au Professeur Michel Candelier, entendue
comme « un ensemble de références aidant à la compréhension du monde
multilingue et multiculturel dans lequel l'élève est amené à vivre ». Pour avancer dans cette voie, j'ai choisi d'envisager comment traduire
le constat d'importance de l'apprentissage des langues dans la réalité de
notre système scolaire en me penchant sur l'existant afin de dresser les
contours, non d'un idéal comme c'est souvent le cas dans les débats sur les
langues, mais d'un réalisable. A cette fin, et dans l'optique d'enraciner ma politique linguistique
dans la réalité de l'apprentissage des langues tel qu'il est aujourd'hui
profilé en Communauté française, j'ai, depuis le début de mon mandat,
sollicité divers avis (avis du CEF, du Conseil général de l'enseignement
fondamental, des divers services de l'administration) et commandé un
rapport sur l'apprentissage des langues à Madame Ch. Blondin[4]. Ces états des lieux complémentaires m'ont permis d'une part,
d'identifier les axes directeurs qui doivent, selon moi, présider à toute
amélioration ou revisitation des dispositifs actuels d'apprentissage des
langues en CF, et d'autre part, de profiler des propositions concrètes
réalisables s'inscrivant dans ces axes et permettant de renforcer la
capacité de tous les enfants de notre Communauté, et non uniquement de
certains, à relever les défis linguistiques et culturels auxquels ils sont
confrontés. L'éveil aux langues fait partie de ces propositions. A présent, et ceci dans l'optique de vous présenter les éléments
fondant ma motivation pour l'éveil aux langues, permettez-moi de passer
rapidement en revue ces axes directeurs.
1er axe directeur : Inscrire les apprentissages linguistiques dans
l'optique de la communication. La poursuite d'une optique de communication dans l'apprentissage des
langues fut adoptée en 1997[5], traduite en 1999 dans le cadre de la
définition des socles de compétences, et, réaffirmée par la Déclaration de
politique communautaire. L'objectif de communication vise à rendre tous les élèves curieux,
intéressés, motivés par rapport à cet apprentissage important de façon à ce
qu'ils deviennent tous capables de communiquer et d'échanger avec d'autres
s'exprimant dans des langues différentes. Apprendre à écouter, parler, lire, écrire dans une ou des langues
étrangères, c'est sortir de l'apprentissage des strictes structures
linguistiques, c'est également ouvrir la voie au sens, voire au plaisir
d'apprendre une langue. Si l'on peut souligner la cohérence politique et décrétale établie
autour de l'objectif de communication, ceci ne signifie pas pour autant que
cet objectif majeur soit actuellement et définitivement atteint. Le travail
reste donc bien d'actualité.
2ème axe directeur : Viser le « tous capables » de communiquer dans une
autre langue que celle de l'enseignement, plutôt que viser « certains
parfaits bi/trilingues ». Face à la pression mondiale pour un pluralisme linguistique, la
maîtrise de langues ne peut devenir un vecteur supplémentaire de sélection
socio-économique et d'exclusion. En cohérence avec ce refus