seance 3 : la tonalite lyrique dans « demain, des l'aube ... - WebLettres

Objectifs : * définir la tonalité lyrique. * analyser la polysémie d'un poème. *
étudier le lexique de la bande dessinée. La séquence permet de faire de l'
histoire littéraire (les poèmes biographiques de Hugo), d'étudier les figures de
style et surtout de découvrir les tonalités (lyrique, pathétique, polémique, épique,
?) à partir de ...

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SEANCE 3 : LA TONALITE LYRIQUE DANS « DEMAIN, DES L'AUBE » DE VICTOR HUGO
Séance centrale de la séquence 7 intitulée « Victor Hugo, la voix du XIXe
siècle ».
Toutes les classes concernées (tentative effectuée avec les quatre niveaux
du collège).
Durée de la séance : 2 heures. Objectifs : * définir la tonalité lyrique. * analyser la polysémie d'un poème.
* étudier le lexique de la bande dessinée. La séquence permet de faire de l'histoire littéraire (les poèmes
biographiques de Hugo), d'étudier les figures de style et surtout de
découvrir les tonalités (lyrique, pathétique, polémique, épique,...) à
partir de poèmes ou d'extraits de romans de cet auteur prolifique.
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. le 3 septembre 1847, Livre IV, Pièce XIV Les Contemplations (1856)
La séance 4 permet :
de travailler sur le rythme, l'intonation et sur les pauses à
effectuer avec les ponctuations et les rimes (lecture à voix haute,
placement des césures et soulignement des mots-clés). (10 MN)
« Seul, / inconnu, / le dos courbé, / les mains croisées » (crescendo = 1-
3-4-4)
d'étudier les indices de temps (au-dessus) et de lieu (en-dessous de
l'axe) (15 MN) :
10 Tracé d'un axe chronologique et recherche personnelle (5 MN) :
« Demain, « à l'heure où blanchit « le jour pour moi
« l'or du soir
dès l'aube » la campagne » (v1) sera comme la nuit »
(v8) qui tombe » (v9)
« campagne » « forêt » / « montagne » « loin de toi » « les voiles
descendant « tombe »
vers Harfleur »
15 Analyse : le poète effectue un voyage qui dure une journée entière
(périphrases : de l'aube au crépuscule) et son itinéraire lui
permet de passer par différents espaces (recherche sur Harfleur,
présentation d'une carte de la région et recherche des zones
montagneuses, campagnardes et forestières).
16 Observation des verbes d'action et de mouvement : « partirai »,
« irai », « marcherai », « regarderai », « arriverai »,
« mettrai » (au futur simple).
17 Conclusion : le trajet ne pourra pas être fait en une journée (voyage
espéré ou symbolique). d'étudier les indices de personne (10 MN) :
20 en relevant les pronoms personnels de la 1e personne (je, m', moi).
21 en identifiant qui est la 2e personne « tu » (aucune marque du genre
féminin, sauf dans les indices de lieu, mais relation amoureuse
avec un mort, amant(e), ami(e) ou enfant).
22 en relevant le lexique de la tristesse : « seul », « triste », « nuit »,
« soir », « tombe »...
23 en identifiant la tonalité lyrique (expression de ses propres
sentiments).
de multiplier les connotations du texte en expliquant les expressions
(DE 20 A 30 MN) :
LAISSER LES REPONSES EN SUSPENS : NE JAMAIS AFFIRMER, MAIS FAIRE
SUPPOSER.
FAIRE JOUER LES ELEVES QUI DOIVENT ACCOMPLIR LES GESTUELLES (MIMER).
ETUDIER LE DERNIER POINT SEULEMENT AVEC LES ELEVES DE 4e ET 3e .
31 laisser les élèves dévoiler ce qu'ils pensent être la seule
hypothèse de lecture : Léopoldine, fille de Victor Hugo, est
décédée, noyée près de Harfleur.
32 « je marcherai les yeux fixés sur mes pensées » (vers 5) : on attend le
complément « sur l'horizon », mais ici le poète déambule en
gardant les yeux fermés (image étrange qui permet d'imaginer le
poète triste, déçu ou alors fantomatique). Tout se trouve dans
ses « pensées » (voyage physique, mental et métaphysique).
33 « le dos courbé, les mains croisées » (vers 7) : dans quel sens la
courbure se fait-elle ? Se tient-il vers le bas ou vers le
haut ? Que croiser, les doigts, les mains, les bras ? Allégorie
multiple permettant de lire différents poèmes :
( Image d'un vieillard courbé par l'âge, les mains croisées
derrière le dos.
( Image du f?tus courbé et les mains rapprochées (passage de
la nuit au jour).
( Image du priant tourné vers le sol (vers ses « pensées »),
les doigts croisés.
( Image du suppliant tourné vers le Ciel, affrontant Dieu du
regard (= « tu »).
( Image du condamné, les mains enchaînées, attendant sa mort
(= « tu »).
( Image du poème lui-même avec des rimes « croisées » et avec
le « dos courbé » au vers 7, car l'ascension des 1ers vers
(« par la montagne ») précède la chute de la dernière strophe
(« l'or qui tombe », « descendant », le corps posant un
« bouquet »).
40 « un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur » (vers 12) : la chute
du poème où les élèves ne lisent que l'allusion florale avant de
leur demander d'observer les sons qui se répètent par deux ([b],
[u], [R]...), là où deux mots apparaissent (« houx vert » =
ouvert et « bruyère » = bruit), pour qu'ils aient l'impression
que la tombe s'ouvre avec bruit afin de permettre au poète d'y
pénétrer.
41 nouvelle lecture du poème avec l'hypothèse d'un poète suicidaire :
( expressions polysémiques : « je partirai » (sens propre et
figuré), « je sais que tu m'attends », « je ne puis demeurer
loin de toi plus longtemps », « les yeux fixés » (le regard
vide), « les mains croisées » (image du gisant),
« j'arriverai » (arriver au paradis, arriver à mourir).
( négation totale : « sans rien voir », « sans entendre »,
« je ne regarderai ».
( symbolique des couleurs : « blanchit », « jour = nuit »,
« soir » et « vert ».
( voyage métaphysique de la vie à la mort avec double
hypothèse des élèves : meurt-il seulement à la fin du poème
(« j'arriverai ») ou se suicide-t-il dès le début (« je
partirai ») ? RAPPELER A CET INSTANT QUE HUGO EST UN ROMANTIQUE ET QU'IL NE MEURT PAS EN
1847 !
NE PAS TOMBER DANS L'APOLOGIE DU SUICIDE, MAIS ENTRER DANS LE DIALOGUE ! 1. de comparer deux bandes dessinées au poème (45MN) : TRAVAIL EFFECTUE AVEC LES 4e ET 3e, SUIVANT LA MOTIVATION DES ELEVES. SEULE
LA BD DE WIKO A ETE ETUDIEE AVEC LES 6e ET 5e
Le tableau donne un regard complet sur le travail effectué, mais il est
évident que l'on ne peut pas retirer tout cela de la part des élèves. Si le
travail s'effectue sur deux heures non consécutives, il est judicieux de
poser quelques questions préliminaires à la maison (repérez les indices de
lieu, de temps et de personne dans les deux bandes dessinées : laquelle est
plus proche de l'écriture de Hugo ? Justifiez-vous.)
|ILLUSTRATEUR |WIKO |ALFRED |COMPARAISON |
|ANALYSE | | | |
|(planches et | | | |
|vignettes) | | | |
|COULEURS | | | |
|PLACE DU TEXTE| | | |
|INDICES | | | |
|DE TEMPS | | | |
|INDICES | | | |
|DE LIEU | | | |
|INDICES | | | |
|DE PERSONNE | | | |
|(identité, | | | |
|mouvements, | | | |
|expression de | | | |
| | | | |
|la douleur) | | | |
|ILLUSTRATE|WIKO |ALFRED |COMPARAISON |
|UR |http://www.lettres.net/h|(collection « Petit à | |
| |ugo/demain/ |Petit ») | |
|ANALYSE |3 planches de 5 |5 planches : 4 avec 3 |Rigueur dans le |
|(planches |vignettes, toutes de |vignettes de taille |choix et la taille |
|et |mêmes dimensions, sauf |identique sur toute la |des vignettes. |
|vignettes)|la dernière vignette en |largeur de la planche, | |
| |bas à droite, + petite, |la dernière planche avec| |
| |sur un gros plan |une seule vignette (plan|