l'audit social et l'hypothese implicite de l'existence d'un ...

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chaque chapitre. ...... correspond à l'organigramme suivant: La boucle for(;;).

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L'AUDIT SOCIAL ET L'HYPOTHESE IMPLICITE DE L'EXISTENCE D'UN
DYSFONCTIONNEMENT STRUCTUREL INCOMPRESSIBLE CORRELE AUX PRATIQUES
PROFESSIONNELLES D'INVESTIGATION François ECOTO[1]
Professeur titulaire au CRESPA.
Enseignant-Chercheur ISEOR (Université Lyon 3). [pic] Résumé Nous pensons que tout audit social est porteur d'un nombre incompressible
de dysfonctionnements résultant de la forme et contenu de son argumentaire.
Et même l'entreprise la mieux gérée du monde ne pourrait que rarement
sortir indemne d'un audit social. Mais qu'appelle-t-on audit ? Et quelle
différence avec les notions connexes telles que l'évaluation, mesure,
diagnostic et analyse ? L'audit permet de certifier que les comptes annuels sont réguliers,
sincères et qu'ils donnent une image fidèle du patrimoine de l'entreprise,
de sa situation financière et du résultat de l'exercice. Il sert à
contrôler la conformité et la pertinence par rapport à des dispositions
législatives, réglementaires et par rapport à des recommandations et normes
publiées par des organismes professionnels. L'évaluation, par contre,
consiste à formuler un jugement de valeur portant sur un objet, une
personne ou une action par le moyen d'une confrontation entre deux séries
de données : des données de faits constituées par un ensemble
d'informations concernant l'objet, la personne ou l'action à évaluer ; et
des données qui sont de l'ordre de l'idéal, du devoir-être (critères,
normes, modèles) et qui concernent la réalité à évaluer (objet, personne,
ou action). La problématique de l'évaluation n'est pas celle de
l'objectivité (livrer l'objet tel qu'il est) mais de la pertinence. La
mesure, de son côté, est l'opération par laquelle on met en correspondance
des données matérielles qualitativement définies (des objets) et des
systèmes d'unités qui s'y appliquent (des nombres) tandis que le diagnostic
rapproche les différents symptômes pour mettre en exergue les syndromes et
reconnaître la famille pathologique. Quant à l'analyse, elle décompose,
dissèque les phénomènes pour ensuite dégager les points forts et les points
faibles. Mots clés : Audit - Evaluation - Mesure - Diagnostic - Analyse Introduction Le contexte et les circonstances dans lesquelles se pose la nécessité d'un
audit sont à la fois variés et polyformes. Il y a une soixantaine d'années,
l'une des principales erreurs que redoutaient les entreprises résidait
dans la peur d'être reprochées de mal tenir la comptabilité, ne serait-ce
que vis-à-vis du fisc. Celles-ci craignaient, en effet :
- qu'un mauvais décompte des produits fabriqués ou qu'une mauvaise tenue
des stocks ne vînt fausser les résultats de fin d'année,
- que des saisies erronées et l'absence de pointage des heures
travaillées, chômées, heures normales, complémentaires, n'induisassent
des erreurs dans l'élaboration de la fiche de paie, et le décompte des
congés payés,
- que le manque de régularité, de rigueur et de professionnalisme dans
la facturation ne retardât les paiements, et n'entraînât des pertes de
chiffres d'affaires. Aussi vit-on se développer dans les années cinquante, les services d'audit
interne afin de prévenir les risques comptables et financiers, et de
préparer les missions annuelles des commissaires aux comptes. Avec le développement de la consommation de masse des années quatre-vingts,
le client est placé au centre des préoccupations de l'entreprise ; sa
fidélisation devenant un facteur de différenciation ; et sa perte ou
défection comme un « trou financier » voire un risque financier important.
La qualité du produit et du service devient donc un moyen incontournable
permettant d'attirer le client, de le garder et de le fidéliser. D'où la
nécessité pour l'entreprise de s'assurer qu'elle peut garantir en
permanence à sa clientèle la quantité de produits et de services dont elle
a besoin avec, par ailleurs, une qualité irréprochable. De là, se
développèrent des audits de qualité centrés sur les processus de production
de l'entreprise. Plus récemment, les thèmes de respect de l'environnement ont fait leur
apparition. Le risque de famine et de pénurie alimentaire étant écartés
dans les pays industrialisés, ce sont les nuisances résultant de l'activité
économique sur lesquelles se focalise l'attention de l'opinion publique ;
le bruit et les pollutions de tout genre devenant désormais, à tort ou à
raison, les boucs émissaires et source de toutes les pathologies et de tous
les maux dont souffre la Société. Ce qui a poussé nombre d'entreprises à
créer des structures et programmes particuliers de contrôle et d'audit
doublés d'un système de management environnemental. Aujourd'hui, dans la mesure où l'opinion publique est désormais plus
sensibilisée, les entreprises sont confrontées à de nouveaux problèmes tels
que les questions d'éthique des affaires ; le rapport qualité/prix; la
façon dont les produits et services ont été produits afin d'éliminer de
leurs achats les produits des entreprises qui font travailler les enfants
ou qui font travailler leur personnel dans des conditions inhumaines. Des
associations de consommateurs, les ONG les syndicats et les associations de
chefs d'entreprises font pression pour l'adoption de chartes de bonne
conduite, et pour l'élaboration de normes garantissant, à la fois, le
respect minimal des droits fondamentaux des travailleurs et de l'éthique
des affaires. C'est ainsi que l'audit social est né durant les années quatre-vingts et a
rejoint la liste déjà longue des audits2 au service du management des
entreprises. Mais qu'appelle-t-on audit ? Et qu'est-ce qui le différencie des autres
notions connexes et souvent sujettes à confusion tels que : l'évaluation,
mesure, diagnostic, analyse ? L'audit (D. Batude, 1997) permet de certifier que les comptes annuels sont
réguliers, sincères, donnent à la fois une image fidèle du patrimoine de
l'entreprise, de sa situation financière et du résultat de l'exercice. Pour
accomplir sa mission, l'auditeur doit respecter les dispositions
législatives et réglementaires ainsi que les recommandations et les normes
publiées par les organismes professionnels. Et en cas de faute, sa
responsabilité peut être engagée selon le cas, sur le plan civil, pénal et
disciplinaire. Suivant le lexique de gestion (Dalloz, 1991), il s'agirait d'une activité
de contrôle et de conseil. L'audit de gestion certifierait la régularité
des comptes d'une société ou d'une institution. Il proposerait des mesures
destinées à améliorer le fonctionnement de l'entreprise, si ce dernier est
jugé incorrect. Avec l'institution du bilan social, on parlerait donc
d'audit social. D'où la définition générale suivante du même lexique :
« l'audit, quel que soit son domaine, a pour tâche d'entreprendre des
investigations systématiques afin de dégager l'efficacité réelle dans le
domaine d'une organisation et de ses dirigeants. L'auditeur peut être
interne, salarié de l'entreprise ou externe, entreprise de conseil ». L'audit social (l'IFACI, IAS, 2000) serait donc « un audit appliqué à la
gestion et aux modes de fonctionnement des personnes dans les organisations
qui les emploient, ainsi qu'au jeu de leurs relations internes et
externes ». L'évaluation, par contre, consiste à formuler un jugement de valeur portant
sur un objet, une personne ou une action par le moyen d'une confrontation
entre deux séries de données : des données de faits constituées par un
ensemble d'informations concernant l'objet, la personne ou l'action à
évaluer ; et des données qui sont de l'ordre de l'idéal, du devoir être
(critères, normes, modèles) et qui concernent la réalité à évaluer (objet,
personne, ou action). La problématique de l'évaluation n'est pas celle de
l'objectivité (livrer l'objet tel qu'il est) mais de la pertinence. Ainsi
le propos de l'évaluateur n'est pas de mesurer un objet, mais de dire dans
quelle mesure un projet a été ou non réalisé. La mesure, de son côté, est l'opération par laquelle on met en
correspondance des données matérielles qualitativement définies (des
objets) et des systèmes d'unités qui s'y appliquent (des nombres) tandis
que le diagnostic rapproche les différents symptômes pour mettre en
exergue les syndromes et reconnaître la famille pathologique. Quant à
l'analyse, elle décompose, dissèque les phénomènes pour ensuite dégager les
points forts et les points faibles.
Ainsi le propos de l'évaluateur n'est pas de mesurer un objet, mais de dire
dans quelle mesure un projet a été ou non réalisé. Aussi, comme nous
l'avons déjà souligné plus haut, la problème de l'évaluation n'est pas
celle de l'objectivité c'est-à-dire livrer l'objet tel qu'il est, mais de
la pertinence c'est-à-dire congruence avec ses objectifs et son objet. L'intérêt, l'utilité et les enjeux de ce concept sont évidents : l'audit
social permet, entre autres, de déterminer si les ressources de
l'entreprise lui permettront non seulement de saisir les opportunités de
l'environnement qui se présenteront, mais également si elles lui
permettront de faire face aux menaces. Ce qui aboutit implicitement à
l'inventaire des forces et faiblesses de l'entreprise. Nous n'oublions pas
non plus que le champ de l'audit social peut être appréhendé suivant les
critères de niveaux et de domaines (R. Vatier, in « Les règles de l'audit
social », Enseignement et Gestion, FNEGE, 1980 ; P. Candau, L'audit social,
Vuibert, 1986). - Suivant le cri