avant-propos - Champagnat.Org

Un homme boiteux ou borgne, ou bien ayant un membre de moins ou de trop ,
lors ...... du côté paternel, avec ses parents par alliance, avec ses parents
maternels, ...... a été prescrite, après s'être livré aux exercices qui conviennent à
un guerrier, ...... Celui qui accomplit ses devoirs, qui corrige à propos son fils ou
son élève, ...

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Avis, leçons, sentences et instructions
du Vénéré Père Marcellin Champagnat expliquées et développées
par un de ses premiers disciples
Jean-Baptiste Furet AVANT-PROPOS
Qu'est-ce que l'Institut des Petits Frères de Marie? I. C'est une Congrégation née dans l'humilité, la pauvreté et à l'ombre
de la Croix de Jésus. Elle a été fondée le 2 janvier 1817 ; elle a donc
aujourd'hui cinquante-deux ans d'existence[1].
La petite maison qui lui a servi de berceau ressemblait à l'étable de
Bethléem ; c'était le même dénuement, la même solitude : car elle était
très pauvre et se trouvait alors écartée des autres maisons du village de
Lavalla.
Le Vénérable Père Champagnat, fondateur de cette Congrégation, était un
prêtre plein des vertus et de l'esprit de Jésus-Christ ; mais il n'avait
ni bien-fonds, ni argent ; ses disciples, nos premiers Frères, étaient tous
sans fortune 1, réunis en famille, c'est par le travail de leurs mains
qu'ils pourvurent à leur subsistance.
Il. C'est une Congrégation riche de prospérités et de bénédictions
divines. [2]La preuve de cette affirmation, c'est qu'elle est aujourd'hui
[3]répandue dans les principales provinces de la France, en Belgique, dans
les Îles Britanniques, en Afrique, au Cap de Bonne Espérance et en Océanie.
Elle a fondé dans ces diverses contrées plus de quatre cents Maisons
d'Écoles, où deux mille Frères donnent l'instruction et l'éducation
chrétiennes à plus de soixante mille enfants.
En outre, plus de six cents[4] de nos Frères sont déjà décédés dans les
dispositions les plus édifiantes. C'est donc, nous en avons la douce
confiance, une phalange de prédestinés que la Congrégation a envoyés au
Ciel, et qui prient pour nous.
Reconnue par l'État le 20 juin 1851 ce qui lui donnait en France, avec
l'existence civile, le bénéfice, pour ses sujets, de l'exemption du service
militaire[5], bénie et approuvée par l'Église, par Décret apostolique du 9
janvier 1863, ce qui lui assure la protection du Ciel et la stabilité,
notre Congrégation continue à se développer et à grandir à l'ombre de la
Croix de Jésus sous la protection de Marie.
La Maison principale ou Maison-Mère de la Congrégation est à Saint-
Genis-Laval, département du Rhône, diocèse de Lyon[6]. Outre ce Noviciat,
l'Institut[7] en a cinq autres, savoir : l'Hermitage qui possède le tombeau
de notre Vénéré Fondateur ; Saint-Paul-trois-Châteaux, dans le diocèse de
Valence ; Aubenas, dans le diocèse de Viviers ; Beaucamps, dans le diocèse
de Cambrai ; Hautefort, dans le diocèse de Périgueux. . Tous ces Noviciats
prospèrent et forment de nouveaux enfants à la Congrégation.
C'est une petite[8] Congrégation qui fait une profession particulière
d'honorer, d'aimer, d'imiter la sainte Vierge et de répandre son culte et
sa dévotion parmi les enfants. C'est pour cela que nous portons le nom de
PETITS FRÈRES DE MARIE.
Mais pourquoi ce mot : Petits Frères qui blesse certaines personnes, et
qui fait peut-être rougir quelques Frères, encore faibles dans l'esprit de
leur état?
Ce mot Petit est là pour nous apprendre quel est le véritable esprit de
notre Institut, l'esprit qui doit animer tous les Frères qui en font
partie. Ce mot Petit est le flambeau qui doit nous éclairer, quand nous
lisons et méditons notre Règle et sans lequel nous n'y verrions qu'une
lettre morte. Il est la clef qui nous en ouvre l'entrée, nous en découvre
le véritable sens et nous en donne l'intelligence parfaite. Il est, en un
seul mot composé de cinq lettres, l'explication et le commentaire le plus
naturel et le plus vrai, dé tout ce qui est contenir dans nos
Constitutions. Ce n'est donc pas au hasard, ni sans motif, qu'il est placé
à la tête de nos livres ; il n'y est pas un mot superflu, inutile, comme
quelques-uns pourraient le croire ; il y a un sens profond.
Que signifie-t-il donc ce mot Petit? Que nous apprend-il? Il nous
apprend que l'Esprit de notre institut est un esprit d'humilité, de
simplicité et de modestie ; que la vie des Frères à l'exemple de celle de
la Sainte Vierge, doit être une vie humble, cachée et inconnue au monde ;
que nous devons retracer et faire revivre dans notre conduite les vertus de
la Sainte Vierge, particulièrement son humilité profonde et son ardente
charité, nous efforçant d'être comme Elle, humbles, modestes et tout
brûlants d'amour pour Jésus.
Tel est le caractère distinctif, l'esprit propre de notre Institut.
Nous sommes appelés à nous sanctifier par l'humilité ; efforçons-nous donc,
comme nous y exhortent souvent les Supérieurs, d'être et de paraître en
tout et partout, ce que nous rappelle le beau nom que nous portons : De
bons, de vrais Petits Frères de Marie.
Petits devant Dieu, pour imiter Jésus-Christ qui nous dit : Apprenez de
moi que je suis doux et humble de c?ur, et qui a été exaucé, dit saint
Paul, à cause du profond respect qu'il portait à Dieu son Père. Durant les
jours de sa chair, ayant offert à celui qui pouvait le sauver ses prières
et ses supplications, accompagnées de grands cris et de larmes, il a été
exaucé à cause de son humble respect[9]. Comme lui, prions aussi avec une
grande modestie et un profond respect, et nos prières seront toujours
reçues de Dieu.
Petits devant nos Supérieurs, à l'exemple de tous les vrais religieux
qui ne voient en eux que les représentants de Dieu et les dépositaires de
son autorité, car Jésus-Christ se personnifie tellement dans les
Supérieurs, que les toucher, c'est le toucher à la prunelle de l'?il
(ZACH., 11,8[10]) ; les écouter, c'est l'écouter, et les mépriser, c'est le
mépriser lui-même (Luc, x, 16).
Petits devant les autorités, le clergé et les magistrats, les aimant,
les respectant, les honorant, comme le veut la Règle, et ne nous permettant
rien, ni en paroles, ni en actions, ni par écrit, qui s'écarte du respect,
de la soumission que nous leur devons.
Petits devant nos confrères, les traitant tous avec respect, les
supportant en toute patience et douceur, nous estimant heureux de les
servir, à l'exemple du divin Maître, qui nous assure qu'il n'est pas venu
pour être servi, mois pour servir.
Petits, même devant les enfants[11], voyant en eux les membres de Jésus-
Christ, les temples du Saint-Esprit, les enfants de Dieu et les héritiers
du ciel ; et, dans ces vues de foi, les honorant, les traitant avec
respect, nous dévouant tout entiers à leur éducation, ne plaignant ni
peines ni soins pour les former à la vertu et les conserver dans
l'innocence.
Petits dans notre enseignement. A cette fin, étudier les sciences
profanes et nous livrer à l'instruction religieuse et civile des enfants,
uniquement pour plaire à Dieu et lui gagner des âmes. Faire le bien sans
bruit, nous effacer partout et fuir avec soin les honneurs, l'éclat, tout
ce qui ne peut servir qu'à nourrir la vanité et nous attirer les louanges
des hommes.
Petits devant nous-mêmes, dans nos pensées, dans nos désirs, nos
paroles, nos actions et toute notre conduite ; fuyant la vanité, la vaine
gloire, les honneurs, les applaudissements ; nous humiliant beaucoup, afin
que Dieu ne nous humilie pas.
Petits, en un mot, comme Marie, notre divine Mère, qui a été la plus
humble de toutes les créatures et dont la vie n'a été qu'un acte continuel
d'humilité. Toute son ambition a été de vivre inconnue, c'est pour cela
qu'elle passa sa jeunesse dans le temple, puis trente ans dans la maison de
saint Joseph, et le reste de sa vie avec saint jean, cachant au monde ses
vertus, sa sainteté, ses lumières, sa puissance et toutes les faveurs
qu'elle avait reçues de Dieu. C'est pour cela encore qu'elle prit partout
la dernière place, dans le Temple, dans la maison de saint Joseph, quand
elle assistait aux instructions de son Fils, et dans le cénacle où elle est
nommée la dernière.
Pénétré de ces sentiments, un véritable Frère de Marie a une
prédilection particulière pour la vie cachée, les exercices humbles et les
emplois pénibles ; il aime à être ignoré et compté pour rien ; il regarde
l'humilité comme la vertu principale de' sa vocation, la' vertu dans
laquelle il doit exceller ; il s'y exerce donc tous les jours et la demande
sans cesse à Dieu. Ceux qui n'ont pas cet esprit ou qui l'ont perdu,
doivent être regardés comme des membres morts; nous pouvons et devons leur
appliquer ces paroles de saint jean: Ils sont avec nous, mais ils ne sont
pas nôtres[12].
L'étude de Jésus, la méditation de ses mystères et de sa doctrine
furent l'occupation de toute la vie de Marie. Depuis .la naissance du divin
Sauveur jusqu'à sa mort, elle ne le perdit pas un seul moment de vue ; elle
s'appliquait pardessus tout à connaître ses dispositions intérieures, afin
d'y conformer les siennes ; son esprit et son c?ur furent continuellement
occupés de jésus, objet de son amour et de son imitation.
A l'exemple de leur divine Mère, les véritables Membres de cet Institut
se tiennent autour de Jésus, s'appliquant particulièrement à méditer sa
vie, ses mystères, à imiter ses vertus et se rendent très assidus à lui
faire la cour au Saint Sacrement de l'Autel. Oui, un véritable Petit Frère
de -Marie fait ses délices de la communion, de la visite au Saint
Sacrement, dé la sainte messe. Une messe est pour lui sans prix, c'est le
premier de ses exercices de religion ; [13]il ne la manque jamais, et il y
assiste toujours avec ferveur et piété.
IV. Enfin, n