André Durand présente Honoré de BALZAC (France) (1799-1850 ...
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André Durand présente
Honoré de BALZAC
(France)
(1799-1850)
[pic]
Au fil de sa biographie s'inscrivent ses ?uvres
qui sont résumées et commentées
(surtout ''Les Chouans'', ''Le colonel Chabert'', ''Le lys dans la
vallée'', ''Eugénie Grandet'', ''La peau de chagrin'', ''Le père Goriot'',
''Illusions perdues'' qui sont étudiés dans des dossiers à part).
Bonne lecture !
Il est né à Tours le 20 mai 1799, dans un famille de la petite bourgeoisie
venant d'une lignée paysanne du Midi. Son père était un administateur. Sa
mère, Anne-Charlotte Sallambier, une femme froide, sévère et indifférente,
dépourvue d'instinct maternel, le priva d'amour («Je n'ai jamais eu de mère
!» déclara-t-il dans sa correspondance, et il la trouva responsable du fait
que, selon sa propre expression, «il ait enduré la plus épouvantable
enfance qui soit jamais échue sur terre à un homme ! »). Elle le mit en
nourrice à la campagne, à Saint-Cyr-sur-Loire, et l'oublia pendant trois
ans. Au début de 1803, il fit son premier voyage à Paris, chez ses grands-
parents Sallembier. En 1804, il entra comme externe à la pension le Guay à
Tours où il resta jusqu'en 1807. De 1807 à 1813, il fut pensionnaire au
collège oratorien de Vendôme qui, avec ses tours sinistres et ses robustes
murailles, lui donna l'impression d'une prison plutôt que d'une maison
d'éducation. Il passa ces années dans un état d'hébétude traversé de
sursauts d'énergie. Il souffrait déjà d'une «congestion d'idées» causée par
un excès de lectures. En 1812, en quatrième, il aurait rédigé un ''Traité
de la volonté''. En 1813, il quitta le collège pour raison de santé et
entra comme externe à l'institution Lepître puis à l'institution Ganser, à
Paris où son père fut nommé directeur des vivres. En 1816, à la fin de ses
études secondaires, il devint clerc chez un avoué, Me Guillonnet-Merville,
où il resta jusqu'en mars 1818, avant de l'être chez un notaire, Me Passez.
Ces trois ans passés dans ces bureaux poussiéreux, au milieu des dossiers
et des papiers timbrés, lui firent découvrir sur quelles bases, souvent
sordides, sur quelles compromissions, repose l'édifice social.
Il s'inscrivit à la faculté de Droit et suivit également des cours à la
Sorbonne et au Muséum. Le 4 janvier 1819, il fut reçu au premier examen du
baccalauréat en droit, mais refusa de devenir notaire et s'installa dans
une mansarde, 9 rue Lesdiguières, près de l'Arsenal.
Ayant affirmé très tôt une vocation littéraire, il consigna ses réflexions
dans de nébuleuses ''Notes philosophiques'', rédigea des ''Notes sur
l'immortalité de l'âme'', une ''Dissertation sur l'homme''', s'essaya à
l'opéra-comique (''Le corsaire'') et à la tragédie :
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"Cromwell"
(1819)
Tragédie en cinq actes et en vers,
Commentaire
Comme d'autres à cette époque, Balzac s'intéressait à la « révolution »
anglaise du XVIIe siècle. Quand il lut son texte devant les membres de sa
famille, il dut bien admettre que sa tragédie était manquée et elle fut
jugée unanimement désastreuse. Un critique ami de la famille lui
déconseilla la carrière littéraire. Il allait se détourner vers la
littérature marchande, mais le théâtre allait rester pour lui un modèle
dont le roman aura la tâche d'inventer un équivalent en concentration et
énergie.
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En 1820, sortant de cette expérience malheureuse, Balzac lut ''Ivanhoé'' de
Walter Scott. Il vit dans l'écrivain écossais l'exemple même de l'auteur
dont les livres se vendent aisément tout en recevant l'accueil favorable de
la critique. C'était le genre de destin qu'il souhaitait, lui pour qui la
littérature, tout en étant un art, devait être le moyen de parvenir à une
réussite sociale. Il en conclut que le roman était l'instrument qui lui
convenait. Sous cette influence, il écrivit des romans d'aventures, noirs
ou sentimentaux (qu'il nomma lui-même de «petites opérations de littérature
marchande», des «cochonneries littéraires»), un roman médiéval,
''Agathise'' qui deviendra ''Falthurne'', le scénario d'un mélodrame, ''Le
mendiant'', entreprit un roman par lettres qui demeura inachevé : ''Sténie
ou Les erreurs philosophiques''.
Ayant tiré un bon numéro, il fut exempté du service militaire.
En juin 1821, il rencontra Laure de Berny qui avait vingt-deux ans de plus
que lui mais fut son initiatrice, son amante et sa protectrice, et leur
liaison allait durer dix ans car sa mère, en le privant d'amour, avait créé
en lui le besoin de lui trouver un substitut chez une femme plus âgée que
lui. Il l'appelait « la Dilecta », l'élue de son coeur. Elle l'introduisit
dans la société aristocratique, lui enseigna la monarchie, fit de lui un
royaliste de nuance libérale, encouragea ses plus hautes ambitions, lui
parla avec mépris de sa famille, le poussa à ajouter une particule à son
nom. et, surtout, l'aida matériellement.
En janvier 1822, il publia sous le pseudonyme de A. de Viellerglé
''L'héritière de Birague'' ; sous celui de lord R'Hoone ''Jean-Louis'',
''Clotilde de Lusignan'' ; sous celui de Horace de Saint-Aubin, ''Le
centenaire'', ''Le vicaire des Ardennes''.
En 1823, ce furent ''Le nègre'', mélodrame en trois actes qui fut refusé
par le théâtre de la Gaîté, sous le pseudonyme d'Horace de Saint-Aubin,
''La dernière fée''.
En octobre 1824, il s'installa 2 rue de Tournon.
Il collaborait au ''Feuilleton littéraire'' et à ''La lorgnette''. En proie
à un profond découragement, il publia des ouvrages anonymes : ''Du droit
d'aînesse'', ''Histoire impartiale des jésuites'', ''Code des gens
honnêtes'' , mais aussi sous le pseudonyme d'Horace de Saint-Aubin,
''Annette et le criminel'' et son dernier roman de jeunesse qui contenait
plus d'un souvenir de sa liaison avec Laure de Berny :
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''Wann-Chlore''
(1825)
Roman
Sous la Première Restauration, Horace Landon, ancien officier de Napoléon,
éprouve un amour contrarié pour une Anglaise nommée Jane, à laquelle sa
pâleur maladive a valu le surnom de Wann-Chlore.
Commentaire
Wann-Chlore est une vraie héroïne romantique, à la fois irréelle,
voluptueuse et jalouse. Malgré les constantes références au contexte
historique, le but était avant tout d'atteindre au pathétique : «Au moins
j'aurai ému», se félicita Balzac, qui avait mis beaucoup de lui-même dans
le personnage d'Horace Landon, homme vif, spirituel et amoureux passionné.
Ce fut le premier grand roman de Balzac qui s'y montrait déjà en possession
de son art, qui portait en lui les germes de " La Comédie humaine.
Cependant, malgré quelques excellentes critiques, l'?uvre n'eut pas de
succès. Remaniée et republiée en 1836 sous le titre de ''Jane la Pâle'',
elle ne connut jamais les honneurs de la postérité.
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Comme le succès tardait à venir, Balzac se lança alors dans les affaires.
En 1825, il s'associa avec l'éditeur Urbain Canel pour la publication des
?uvres complètes de Molière et de La Fontaine. En 1826, il obtint un brevet
d'imprimeur, fit l'achat d'une imprimerie rue des Marais-Saint-Germain
(actuellement rue Visconti). Il livra alors une véritable bataille contre
ses concurrents, essaya de pallier le déficit de son entreprise en la
complétant avec une fonderie de caractères d'imprimerie, et, mieux encore,
rêva d'inventions, d'un papier nouveau, beaucoup moins cher que ceux en
usage. Mais ces recherches qui devaient lui apporter la fortune ne firent
que l'endetter, et la société fut dissoute en 1828 et il dut accepter la
liquidation judiciaire. Ces entreprises financières hasardeuses et des
dépenses inconsidérées entraînèrent une dette énorme de cinquante mille
trois cents francs, la plus grande partie envers sa mère.
En même temps, ce bourreau de travail se lançait dans de multiples
aventures sentimentales, ayant une liaison avec la duchesse d'Abrantès
(qui, elle, lui apprit l'Empire), cultivant des liens avec Zulma Carraud,
une amie de sa soeur.
Il rencontrait aussi les écrivains libéraux, ceux des ''Annales
romantiques'' dont Victor Hugo, était introduit dans les salons à la mode.
En septembre et octobre 1828, il séjourna en Bretagne en vue de la
composition d'un roman.
En 1829 mourut son père.
Rejeté vers la littérature, à l'exemple de Walter Scott, il se lança dans
le roman historique en se donnant pour tâche ce qui manquait, d'après lui,
au Britannique : réaliser la peinture de la passion. Il publia sous le nom
de Honoré Balzac :
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"Les Chouans"
(1829)
Roman de 420 pages
En 1799, les troupes républicaines du commandant Hulot veulent mater la
résistance chouanne dirigée par le marquis de Montauran dont Marie de
Verneuil, une espionne