André GIDE - Comptoir Littéraire
De son père, Paul Gide, professeur à la faculté de droit, et de sa mère, née
Juliette .... ils trouvent Ellis, la maîtresse d'Urien, chargée de livres de théologie
qu'elle lira .... La tradition des exercices spirituels a toujours été vivante s'est
retrouvée .... Madeleine, mais qu'il ne connut de désir physique que pour des
hommes.
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André GIDE (France) (1869-1951) [pic] Né à Paris, le 22 novembre 1869, il était issu, par son père d'une famille
protestante du Languedoc, par sa mère de la bourgeoisie catholique
normande. Il allait attribuer à cette double ascendance la double
postulation sensible dans toute son oeuvre. De son père, Paul Gide,
professeur à la faculté de droit, et de sa mère, née Juliette Rondeaux, il
devait écrire : « Souvent je les entendais discuter sur la nourriture qu'il
convient de donner au cerveau d'un petit enfant. De semblables discussions
étaient soulevées parfois au sujet de l'obéissance, ma mère restant d'avis
que l'enfant doit se soumettre sans chercher à comprendre, mon père gardant
toujours une tendance à tout m'expliquer ». Il eut pour précepteur le
pasteur Élie Allégret.
À l'École Alsacienne, il travailla mal. Troublé par une précoce
sensualité, à l'âge de dix ans, il se fit renvoyer pour mauvaise conduite.
Sa santé était précaire, car il était sujet à des phobies, des angoisses,
crises que la mort de son père intensifia. Car, fils unique, en octobre
1880, il perdit ce père cultivé, attentif et tendre, avec qui la vie était
un jeu fascinant et dont il allait garder la nostalgie.
En 1881, il vint à Montpellier avec sa mère, vivant alors, sous la tutelle
de cette femme autoritaire, une adolescence soumise à l'examen de
conscience et à l'introspection, dans un milieu bien pensant, étroit et
contraignant. Au lycée, il fut brimé, moqué par ses camarades catholiques
et royalistes. Ainsi, dès son jeune âge, il fut en butte aux attaques de
cette « société » contre laquelle, dans son ?uvre, il allait s'insurger.
Il fut repris de crises nerveuses qu'il prétendit, d'ailleurs, avoir
feintes en partie ; mais ces feintes elles-mêmes dénotaient un grave
déséquilibre et une réelle « difficulté d'être ». Pour le soigner, on
l'emmena à Lamalou, à Gérardmer. Il fut alors plus heureux, vagabonda,
échappa à ses nombreux professeurs de piano. Un hiver passé dans la famille
de son père à Uzès, dans une atmosphère religieuse qui l'impressionna,
renforça encore toutes ses tendances à l'introspection. À seize ans, il fit
sa première communion, connut tour à tour le doute et l'exaltation mystique
la plus fervente. Il s'imposa une existence ascétique, dormit sur une
planche, prit des bains d'eau glacée, lutta, enfin, contre le « démon »,
contre le péché. Ces années difficiles, torturées, au cours desquelles, sur
ordre médical, il calma ses angoisses en absorbant de fortes doses de
chloral, furent illuminées, soutenues, par un amour qui, à l'aube de sa
jeune vie, puisqu'il datait de 1883, devint « l'orient mystique » de sa
vie.
À chaque période de vacances, il retrouvait ses cousines germaines, Jeanne,
Valentine et Madeleine Rondeaux. Cette dernière, enfant sensible et
réfléchie, apprit un jour l'inconduite de sa propre mère. Son cousin, venu
la voir par hasard, la surprit, en larmes. « Je sentais que dans ce petit
être, que déjà je chérissais, habitait une intolérable détresse, un chagrin
que je n'aurais pas trop de tout mon amour, toute ma vie, pour l'en guérir
. » Cet amour, orienté, dès son éclosion, vers l'angélisme et la
sublimation, allait être la joie et la détresse de l'écrivain.
Pour l'instant, les deux cousins, que la poursuite de leurs études
éloignaient l'un de l'autre, échangaient une correspondance ardente où se
mêlaient les comptes rendus et appréciations de leurs lectures et leurs
tentations d'appliquer dans leur vie les préceptes de leur foi. Mais il
sentait en lui des appétits bien différents et sépara, dans son esprit
comme dans son c?ur, les élans de ses désirs et la sincérité de ses
sentiments.
À cet adolescent angoissé et maladif, qui, dès 1889, tint son "Journal" où
il rendit compte, avec une sincérité lucide et une constante exigence
littéraire, de la complexité de sa vie morale, sentimentale et
intellectuelle, la littérature offrit un refuge narcissique. Il était
proche des symbolistes, mais son ironie faisait de lui un disciple critique
de Mallarmé. À l'École Alsacienne, il avait fait la connaissance d'un
brillant élève, Pierre Louys qui l'éblouissait de ses poèmes. Il lui confia
qu'il voulait écrire, lui aussi, et mit au point le plan d'une ?uvre. Pour
l'écrire, il se réfugia dans un petit chalet près d'Annecy, mais les
quelques mois qu'il y passa furent difficiles. Tourmenté par le désir,
auquel il n'osait satisfaire, il ne sortait plus que la nuit. Le doute
s'insinua en lui et, peu à peu, il perdit la foi.
Cette ?uvre fut :
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_____ "Les cahiers d'André Walter"
(1891) Recueil de proses poétiques Commentaire Ce sont les premiers cahiers du ''Journal'' d'André Gide qui remontaient à
1889. C'est un plaidoyer étrange où s'opposent les aspirations et les
inhibitions de Gide. Il confia, dans "Si le grain ne meurt" : «Je
l'alimentais de toutes mes interrogations, de tous mes débats intérieurs,
de tous mes troubles, de toutes mes perplexités, de mon amour surtout qui
formait proprement l'axe du livre et autour de quoi je faisais tout le
reste graviter». Il y exprimait «l'inquiet mysticisme de [sa] jeunesse».
«Maintes pages de mon journal ont été transcrites telles quelles dans ces
"Cahiers"». Mais alors «leur ton jaculatoire l'exaspère.»
Les dédiant à Madeleine, il publia ces ''Cahiers'' à compte d'auteur et
l'insuccès fut total.
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_____ Madeleine refusa d'épouser André Gide.
De 1891 à 1893, il fréquenta les milieux littéraires, sortit beaucoup, se
lia avec Paul Valéry, fréquenta assidûment les mardis de Mallarmé,
rencontra Oscar Wilde. Il écrivit des ?uvres qui étaient autant de
dénégations, ironiques et froides, du monde mystique et chaste d'André
Walter :
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_____ "Le traité du Narcisse"
(1891) Poème
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_____ ''Les poésies d'André Walter''
(1892)
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_____ ''Le voyage d'Urien''
(1893) Roman Après un prologue qui exprime l'angoisse d'un départ vers des rivages
inconnus, Urien s'embarque avec onze compagnons sur le navire Orion.
Commence alors un fabuleux voyage, d'abord dans les mers ensoleillées du
Sud (''Prélude''). Ayant débarqué dans une grande et belle ville, ils sont
reçus par la reine de l'endroit et tout n'est que délices. Mais ce paradis
trop terrestre est dévasté par une horrible maladie pestilentielle. Fuyant
ces lieux, ils commencent la seconde partie de leur voyage dans la « Mer
des Sargasses ». Quittant la haute mer, ils s'engagent dans l'estuaire d'un
fleuve aux rives désertes : là, sur une plage, ils trouvent Ellis, la
maîtresse d'Urien, chargée de livres de théologie qu'elle lira pendant le
voyage et qu'elle distribuera à ses compagnons. Après avoir remonté le
fleuve jusqu'à sa source, les navigateurs redescendent sur l'autre versant
et ils s'aperçoivent avec stupeur qu'ils accomplissent en sens inverse un
voyage absolument identique à celui qu'ils ont déjà fait. Dans la troisième
et dernière partie, « Voyage vers une mer Glaciale », il ne s'agit rien
moins que d'atteindre le pôle. Ellis, qui a étrangement changé, inspire à
Urien des doutes sur sa véritable identité. D'ailleurs, elle devient elle-
même de plus en plus évanescente et, quand les douze l'abandonnent sur la
terre des Esquimaux, elle n'est déjà presque plus réelle. Enfin Urien et
six survivants parmi ses compagnons atteignent le pôle : rien qu'un lac
immobile et blanchâtre, sans vie, entouré d'une muraille de glace. Les
voyageurs, déçus, n'éprouvent cependant pas le désir de retourner vers des
lieux plus riants. S'ils avaient connu le but de leur voyage, ils ne
l'auraient pas entrepris. Néanmoins, ils remercient Dieu de le leur avoir
caché et de l'avoir situé si loin, car les efforts qu'il leur a fallu
déployer pour l'atteindre leur ont donné un peu de joie, la seule joie
réelle qu'ils aient connue. Commentaire Si ''Le voyage d'Urien'' doit être considéré comme une interprétation
mystique de la vie humaine, sa conclusion ne saurait être plus désespérée.
Mais ce récit bizarre ne devait être qu'un roman symbolique où la réalité
extérieure, paysages et événements, devait seulement marquer la progression
sensible des différentes étapes spirituelles. Il demeure que la faillite de
cette audacieuse expérience symboliste entreprise par Gide dans sa première
jeunesse est due à la contradiction radicale entre le but poursuivi et les
moyens employés.
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_____ "La tentative amoureuse ou le traité du vain désir"
(1893) Essai
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_____ Personne ne prenant enc