En guise d'introduction - masterdiapason

... est compliqué dans les autres domaines d'apprentissage, se corriger à l'oral
est ..... collectivement ou individuellement, est un exercice de langage très riche.
... moins de morphèmes de verbes réguliers au passé : proposer des situations ...

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En guise d'introduction : Le langage se manifeste sous la forme de discours (à l'oral) ou
textes (à l'écrit) qui sont constitués de phrases ex : Ce
chanteur dort. elles-mêmes constituées de mots ex : chanteur eux-mêmes constitués de morphèmes ex : chant- et -eur
Qu'appelle-t-on « morphème » ?
- Un morphème est une unité minimale ayant un sens (alors que le
phonème n'a pas de sens en lui-même).
o Ainsi chant- et -eur sont deux parties constituantes du mot
chanteur, qui ont l'une et l'autre un sens : ce sont donc des
morphèmes.
o Le premier est la base du mot, le second est un suffixe.
o On peut aussi avoir des préfixes comme dans défaire, où dé-
qui vient avant et est un préfixe.
Remarquer que les morphèmes se notent avec des tirets qui indiquent la
position qui doit être complétée : après pour le préfixe dé-, avant pour le
suffixe -re. On a aussi des infixes : dans chantions, -i- vient se placer
entre chant- et -ons ; -i- est un infixe. eux-mêmes constitués de phonèmes ex : [ã] ou
[t] C'est la raison pour laquelle vous devez connaître les rudiments de la phonologie (étude des phonèmes en particulier)
de la morphologie (étude des morphèmes en particulier)
du lexique (étude des mots)
de la syntaxe (étude des phrases)
de la grammaire des textes et des discours. 1) Qu'est-ce que la morphologie ?
De manière générale, la morphologie est l'étude de tout ce qui est motivé
dans la forme des mots. Ex : Dans chantait on peut expliquer pourquoi il y a un -t final et
pourquoi il y a -ai- avant : le -t est là pour marquer que le sujet du
verbe est un groupe nominal de 3ème personne du singulier ; le -ai-
est là pour marquer que le verbe est conjugué à l'imparfait. Le -t et
le -ai- sont motivés.
En revanche, on ne peut pas expliquer pourquoi il y une voyelle
nasale -an- plutôt que la voyelle -ou- : ce mot-là comporte une
voyelle nasale sans qu'il y ait de raison ; c'est arbitraire ;
cela n'est pas motivé. Ex : Dans illisible on peut expliciter pourquoi il y a un premier -l-
avant -lisible : le mot illisible comporte en effet un préfixe
négatif, dont la forme est généralement in- comme dans intenable, mais
qui prend la forme il- devant l : in-+licite =illicite,
in+légal=illégal, in+lisible=illisible. On peut donc dire que ce
premier -l- est motivé : il s'explique par la présence du l au début
de lisible. Ex : Dans les formes familières fifille et nanard, la première
syllabe, fi- ou na- est motivée : elle sert à marquer justement que
l'on est dans un registre familier, celui des proches ou des enfants
selon les cas. Par conséquent la morphologie sert à donner les règles qui expliquent le
-ai- et le -t de chantait, le double l d'illisible, le fi- de fifille ou le
na- de nanard.
Mais elle n'a rien à dire sur le an de chant-, parce que ce an n'est pas
motivé.
Le -an- est distinctif (il permet de distinguer chant de chou,
chat ou chu), mais il n'est pas motivé (il n'a pas de sens, et
il ne s'explique pas par une règle : rien ne le justifie hormis
le fait qu'il permette de distinguer tel mot de tel autre).
C'est un objet pour la phonologie, mais pas pour la morphologie. Noter que la morphologie peut s'intéresser aussi bien à ce qui motive la
forme orale des mots qu'à ce qui motive leur forme écrite (par exemple le
double l d'illisible). Noter que cette motivation peut être sémantique, quand l'élément motivé a
un sens : c'est le cas de -t dans chantait, et de fi- dans fifille. Mais
elle peut être non sémantique, quand l'élément motivé l'est par une règle
qui ne dépend pas du sens des éléments en présence, mais seulement de leur
forme : c'est le cas du premier l de illisible qui n'a pas de sens en soi
et n'est là qu'à cause du l qui le suit.
2) Identifier les morphèmes dans un mot Les morphèmes sont des unités minimales dotées de sens. Il faut donc qu'ils
aient un sens, mais aussi que ce soit des unités, donc des segments de mots
isolables et que l'on peut retrouver en fait dans différents mots, avec le
même sens.
Ex : -ai- dans chantait est un morphème :
il a un sens, qui est de marquer l'imparfait, et on
le retrouve dans beaucoup d'autres mots, avec ce même
sens : en l'occurrence on le retrouve dans tous les
verbes à l'imparfait sauf ceux de la première et de
la deuxième personne du pluriel : dansais,
pleuraient, etc..
chant- aussi est un morphème :
il a un sens et on le retrouve dans tous les mots de
la même famille chanteur, chanter, chantage,
déchanter.
En revanche, le premier l d'illisible n'a pas de sens et
n'est donc pas un morphème quoiqu'il soit motivé.
Le segment fi- non plus n'est pas un morphème, bien que ce
constituant ait un sens comme on l'a vu : ce n'est pas un
morphème car on ne le trouve pas dans d'autres mots que
fifille avec le même sens. Exercices : segmenter en morphèmes les mots suivants
inattaquable, efforcer, écouterions, petites, lisait Quels sont les mots de la liste suivante qui sont construits comme :
« atome, atomique » ? Justifiez votre réponse.
Bourrique, océanique, réplique, squelettique, périodique, applique,
bernique, islamique, chique, algébrique, encyclique, aromatique, comique,
nostalgique.
Comme : « artère, artériel »
Artificiel, fiel, ministériel, colonel, constitutionnel, providentiel,
caramel, miel, pluriel
3) Allomorphes Il arrive qu'un même morphème prenne des formes différentes selon les
contextes
Ex : Le morphème in- prend la forme il- devant l
Le morphème cheveu prend la forme chevel- devant -ure ou
dans échevelé.
On dit que les différentes formes d'un même morphème sont des
allomorphes. Ex : in- et il- sont des allomorphes du même morphème
Cheveu et chevel- sont des allomorphes du même morphème. Exercice : trouvez les allomorphes de in- dans les mots suivants puis
explicitez les règles qui régissent cette allomorphie
Impossible, irresponsable, inattaquable, immature, inactuel, invivable,
illégal.
Il faut donc être capable de reconnaître un morphème malgré le fait qu'il
puisse prendre des formes variées : on reconnaît que deux segments sont des
allomorphes du même morphème parce qu'ils ont exactement le même sens. Il arrive que les allomorphes n'aient aucune parenté formelle : c'est le
cas par exemple des formes all- et va- qui sont deux bases possibles de la
conjugaison du verbe aller. On dit que cette conjugaison est construite à
partir d'une conjugaison incomplète que l'on a complétée par supplétion en
utilisant une base ayant une autre origine.
Exercice : trouver tous les allomorphes de la base dans la conjugaison du
verbe aller puis dans celle du verbe être.
4) Particularité de la morphologie du français : le segment flottant
Rappel : voir cours de phonologie
En français, on a un phénomène d'allomorphie important qui concerne
beaucoup de mots et beaucoup de morphèmes : ces mots et ces morphèmes
possèdent deux allomorphes, ne se distinguant l'un de l'autre que par la
présence ou l'absence d'une consonne ou d'une voyelle finale. Par exemple :
le/l' sont bien deux allomorphes que l'on trouve l'un dans le chien,
l'autre dans l'enfant.
dé- / dés- sont deux allomorphes que l'on trouve l'un dans défaire,
l'autre dans déshabiller, désillusion, désuni.
écri- / écriv- sont deux allormorphes que l'on trouve l'un dans écrit,
écrira l'autre dans écrivons, écrivait, écrivent, ...
C'est le cas aussi pour un adjectif comme petit, quoique cela ne se voie
pas à l'écrit cette fois :
[pti] / [ptit] qui sont la réalisation orale l'un de petit, l'autre de
petite, mais aussi de petitesse On dit que la consonne ou voyelle finale est flottante, dans la mesure où
elle n'est donc pas toujours réalisée : le e de le est flottant ; le s de
dés- est flottant, le v de écriv- est flottant.
Pour les adjectifs, le segment flottant est écrit même lorsqu'il n'est pas
réalisé : c'est la raison pour laquelle on a dans l'orthographe française
beaucoup de lettres finales dites « muettes ». < Pour savoir quelle est la lettre muette qui doit être écrite à la
fin d'un mot, il faut chercher quel est l'élément flottant à la fin
de ce mot.
< Il faut donc faire varier le mot, en cherchant des contextes où ce
segment va être réalisé (ex lent se termine par un t parce qu'il y
a bien un t réalisé dans ralentir, grand se termine par un d parce
qu'il y a un d réalisé dans grandeur et grandir et grande, etc.) Exercice : déterminer quelles sont les consonnes ou voyelles flottantes des
mots, bases ou affixes suivants (il peut y en avoir plusieurs, selon les
contextes)
dé-, écri-, par- (du verbe partir), si, rougi-, boi- (du verbe boire)
Noter que la différence entre forme brève et forme longue peut être un peu
plus importante et comporter aussi une altération vocalique : b