livre vierge - Des Bulté à Cappelle la Grande

Quand vous lisez la liste des GMI français, alors qu'à la création de l'Open, il n'en
existait pas, vous ...... Le Maire a maintenant terminé sa visite et salue tous les
bénévoles proches de lui. .... Camille aide Thomas à faire un exercice de français
. ...... Tout d'abord il faut savoir que je viens de participer à mon 8ème OPEN.

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Préface Camille Si je devais commencer comme dans un conte de fée je dirais :
- Il était une fois en 1984 un homme qui s'appelait Michel Gouvart, doté
d'une volonté sans limite... Celui-ci est passionné par les échecs et
décide de créer un Open International à Cappelle la Grande. Mais il ne
s'agit pas d'un conte de fée puisque cet Open existe vraiment.
En premier lieu j'aimerais expliquer le terme "Open". Ce mot vient de
l'anglais. Il signifie ouvert. Un Open est un tournoi ouvert à tous les
licenciés, peu importe leur Elo. Ici l'important, comme dirait Pierre de
Coubertin, est de participer. Ce type de tournoi est assez rare, bien qu"en
plein développement car les échecs se "démocratisent". C'est pour cela
qu'il réunit chaque année environ 650 joueurs et 50 pays. C'est un
événement extraordinaire que vit la petite ville du nord de la France,
Cappelle la Grande. L'ampleur de l'événement a obligé Michel Gouvart à
s'entourer de personnes dévouées pour continuer l'Open. Ce sont maintenant
plus de cinquante bénévoles qui sont présents pour l'organisation de celui-
ci.
Le bénévolat à l'Open d'échecs de Cappelle la Grande est une maladie
incurable. Si vous y participez une fois, vous attrapez un virus contre
lequel il n'existe pas de vaccin.
Je suis tombée malade il y a quelques années, je devais avoir treize ans.
Je deviens fébrile quand la date de l'Open approche. Finies les vacances de
mardi gras pour moi.
Ce sont ma tante et mon oncle qui m'ont transmis ce virus et bizarrement je
les remercie. Chaque année nous sommes fiers d'aider Michel Gouvart, de
retrouver les amis bénévoles, de créer de nouveaux liens avec les joueurs.
Cette période est très enrichissante, nous rencontrons des personnes de
toutes nationalités qui nous apprennent leurs manières de vivre et de
penser.
Mes amis se demandent pourquoi je passe une semaine par an avec des gens de
Cappelle la Grande. Quand certains me demandent ce que je fais pendant les
vacances de mardi gras, je leur réponds que je participe à un tournoi
mondial d'échecs, ils me demandent alors si je joue. Je leur réponds que
non et que je n'y participe que pour aider. Je fais la vaisselle, je pose
la table, je beurre les sandwichs. Ils me disent que j'ai bien raison de me
faire un peu d'argent de poche pendant les vacances. Je les surprends
encore en leur affirmant qu'à l'Open aucun des membres de l'organisation
n'est payé. Ils ne sont payés que par les amitiés qui se créent entre les
bénévoles et les joueurs.
En quelques années j'ai trouvé mes marques. Je me suis spécialisée dans la
vaisselle et dans la confection des tableaux de résultats. Bien sûr je
touche à tout, au bar, aux bulletins, au service à table et à bien d'autres
choses.
Durant la semaine de l'Open, ce sont des rires, des colères, de la bonne
humeur, des larmes de joie et parfois de tristesse. Tout ce mélange rend
l'atmosphère de ce tournoi assez indescriptible. Je ne sais pas comment
décrire le sentiment que je ressens quand cette semaine particulière
arrive. J'éprouve un réel plaisir dès la réunion préparatoire.
Je retrouve beaucoup de bons moments dans ce livre, il me permet de rêver
des futurs Open.
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Introduction
C'est une semaine particulière que cette semaine de février ou de mars,
pendant les vacances de mardi gras. Cappelle la Grande voit arriver près de
mille personnes venues à l'Open International d'échecs. Celui-ci a été
longtemps le plus grand Open du monde. Il reste encore maintenant le
meilleur du monde. Il n'existe que parce que soixante-dix bénévoles le font
vivre.
J'ai écrit ce livre pour les honorer. Qu'ils soient joueurs d'échecs ou
non, ils déploient une immense énergie. Certains des joueurs laissent de
côté leur carrière échiquéenne pour être bénévoles à cet Open. Partout on
parle des bénévoles. On les utilise de plus en plus. On les convoque même.
Parfois, on les remercie dans les discours. Mais il est rare qu'on les
honore. Moi, je le fais à travers ce livre. Cet Open est le résultat de
leur dévouement, de leur capacité à agir et de leur intelligence. J'ai très
certainement oublié de citer certains d'entre eux dans ce livre. Je m'en
excuse, ce n'est pas volontaire. Certains noms sont réels, d'autres pas. La
plupart des personnages existent, d'autres sont imaginaires. Ce qui est
vrai c'est la semaine formidable que passent ensemble plus de mille
personnes. Pendant une semaine la population de Cappelle la Grande augmente
de dix pour cent.
Notre ville est connue dans le monde pour cet Open. Signe d'efficacité, de
savoir-faire et d'amitié.
Quand vous voyez deux joueurs issus de pays en guerre, de pays de religions
différentes se serrer la main avant le début de leur partie et se la
resserrer à l'issue de celle-ci, vous vous dites que cette semaine
particulière de travail acharné sert à quelque chose. Quand vous lisez la
liste des GMI français, alors qu'à la création de l'Open, il n'en existait
pas, vous vous dites que cette semaine particulière sert à quelque chose.
Quand vous observez la salle de restaurant où deux cent cinquante joueurs
de cinquante pays différents, mangent ensemble sans que des clans ne se
créent, alors vous vous dites que cette semaine-là sert à quelque chose.
De même quand vous voyez un tel mélange de races dans la grande salle de
jeu, vous vous dites que cette semaine particulière sert à quelque chose.
Il n'y a pas de remerciements individuels dans ce livre. L'Open n'est pas
le fait d'individualités. Une brique n'est rien, mais toutes ensembles,
elles permettent de construire une maison. S'il faut faire des
remerciements, il faut les faire à l'ensemble de ceux qui font l'Open, aux
joueurs, aux membres du club, L'Échiquier Cappellois, aux bénévoles, aux
dirigeants de club, aux accompagnateurs, aux sponsors et aux professionnels
dont les employés municipaux de la ville de Cappelle la Grande qui nous
aident avec beaucoup d'efficacité.
Les échecs sont un sport, mais un sport encore trop méconnu. Puisse ce
livre permettre sa reconnaissance. Ce livre décrit comment se passe cette
semaine particulière, comment les habitants d'une petite ville comme
Cappelle la Grande a su imposer son Open avec si peu de moyens financiers.
Le Maire de Cappelle la Grande, Roger Gouvart, dit que sa ville est riche,
pas riche financièrement mais riche de ses habitants. Cette semaine
particulière en est la démonstration. L'Open International d'échecs de
Cappelle la Grande a plusieurs objectifs.
Le premier est de faire la promotion de la ville de Cappelle la Grande et
de ses environs en réunissant six cents joueurs mondiaux. Cet objectif est
atteint. Cappelle la Grande est une ville reconnue mondialement par les
joueurs d'échecs. L'Open est considéré comme le meilleur du monde par
l'ensemble des joueurs. Le deuxième est de valoriser les échecs. Là encore
l'objectif est atteint. Quand l'Open a démarré, la France ne possédait
aucun Grand Maître International, ils sont maintenant près de trente, vingt
ans après.
Le troisième est de permettre aux joueurs internationaux d'affronter en peu
de temps (la durée d'une semaine particulière) le maximum de leurs
homologues. L'objectif est atteint avec la présence de plus de trois cents
joueurs étrangers chaque année. Ils représentent chaque fois plus de
cinquante pays des cinq continents olympiques.
Le quatrième est d'offrir la possibilité aux joueurs les plus jeunes de
participer à un tournoi de haut niveau pour accéder plus facilement à un
classement supérieur. L'objectif est atteint avec la participation de plus
de 150 jeunes de moins de 20 ans dont 20 de moins de 12 ans. Chaque année
l'Open permet au moins un accès au titre de GMI et 3 ou 4 accès au titre de
MI
Enfin, le dernier objectif est la formation d'arbitres nationaux et
internationaux. Il est parfaitement réussi. Plusieurs arbitres nationaux se
sont mis à créer des Open dans leur club. Plusieurs arbitres internationaux
ont créé des Fédérations Nationales d'échecs dans leur pays, des écoles
d'échecs, des Open internationaux. C'est aussi à Cappelle la Grande que
l'on apprend à gérer les grands tournois. Oui, cette semaine particulière
est très utile.
Un jour les échecs n'auront plus besoin de Cappelle la Grande. C'est comme
Maman Moineau qui un jour pousse hors de son nid, à l'aide de son aile
tremblante, son dernier oisillon avec la larme à l'?il. Celui-ci s'élance,
jette un regard à sa mère:
- Tu as vu, moi aussi je sais le faire. Je vole tout comme toi.
Maman Moineau se demande, un instant à quoi elle sert. Elle ne réfléchit
pas assez. Elle doit penser que c'est elle qui a créé ce fou volant. Il
sait voler, mais c'est grâce à elle.
L'Open d'échecs de Cappelle la Grande a été un catalyseur. Un jour, peut-
être, certains fous des échecs animeront des Open mieux réussis, mieux
structurés, enfin mieux. Si leurs objectifs sont les mêmes qu'à Cappelle la
Grande, alors Bravo. Maman Moineau sera contente.
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Avant l'Open
Un repas de famille Une fois de plus la famille est réunie. Chez les Baillie. C'est sacré, dès
que l'on peut, on se groupe autour d'une table. Il faut bien sûr un
prétexte. Tout est bon, l'anniversaire de l'un, la fête d'un autre, le
raccroc d'un mariage, la fête des mères, des grands-mères et des pères, la
fête du travail, du muguet ou de Jeanne d'