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agence s'engage à augmenter la vérification par l'audit interne jusqu'à ... la
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Christophe CHOMANT
Thèse de sciences de l'éducation
sous la direction de Jacques NATANSON
Université de Rouen, Année 2002-2003 DICTIONNAIRE DES AUTEURS ET COURANTS D'IDÉES
RELATIFS À LA QUESTION DES INÉGALITÉS SOCIO-SCOLAIRES Sociologues, philosophes, psychologues, neurobiologistes, logiciens,
épistémologues, idéologues, philosophes de l'esprit, anthropologues,
philosophes de la politique...
ANNEXE Préface
Il semblait utile de concevoir un « dictionnaire des auteurs en relation
avec le sujet de recherche », de manière à regrouper et présenter au
lecteur des auteurs de champs aussi éloignés que la philosophie antique,
l'économie ou la neurobiologie actuelle, mais qui ont tous en commun
d'éclairer la question de l'inégalité des réussites scolaires et des
statuts sociaux.
Des idées produites par des hommes
Un chercheur en philosophie de la connaissance collecte, analyse et
confronte des idées. Ces idées ne sont pas abstraites et ne proviennent pas
du néant. Elles ont été, sinon inventées, tout au moins formulées, adoptées
ou retransmises par des hommes, par des êtres vivants. Ce sont ces hommes,
ces individus, et l'agrégation des idées qui cheminent dans les cerveaux
depuis des dizaines de milliers d'années qui font l'histoire des idées.
En matérialiste, nominaliste, individualiste méthodologique et sociologue
de l'action, il nous a semblé utile de rendre à ces hommes leurs idées et
d'en constituer un « dictionnaire ».
Toute idée nouvelle est la rencontre de connaissances nouvelles et
d'idées passées, qui ont été formulées par des hommes. Aussi est-ce rendre
hommage à ces hommes qui, tous, chacun dans leur discipline - sociologie,
philosophie, psychologie... - ont pu contribuer à enrichir le débat sur les
inégalités sociales et scolaires.
Un vaste champ interdisciplinaire
Notre sujet (« Les implications des nouvelles connaissances en
neurobiologie cognitive dans le champ des inégalités socio-scolaires »)
présente en outre la particularité d'invoquer des champs disciplinaires
très divers, semblant parfois très éloignés les uns des autres. Que peuvent
bien s'apprendre mutuellement, par exemple, un astrophysicien nucléaire et
un philosophe de la politique ? Apparemment pas grand chose[1]. Il nous a
donc semblé intéressant - et important - de regrouper un ensemble de ces
auteurs, en les identifiant clairement par leur champ d'action et leurs
idées, de façon à ce que le lecteur appréhende mieux l'ensemble du champ de
notre question de recherche, ainsi que le rôle et l'intérêt des différents
champs disciplinaires convoqués.
Peut-être sera-t-on surpris, ainsi, de voir se succéder, dans l'ordre
alphabétique, deux articles aussi éloignés l'un de l'autre qu'Anaxamandre
et Anderson, Empêdocle et les « Enragés », Fodor et Fourier, Leucippe et
Lieury ou Wittgenstein et Yerkes. Ces hommes ont cependant tous un point
commun : les inégalités sociales et scolaires, leurs causes, leur mobilité
et stabilité, leur interprétation et traitement par les hommes.
Le traitement des articles
Chaque auteur est présenté avec ses dates de naissance et de mort, sa
catégorie disciplinaire en regard à notre sujet, son pays d'appartenance,
sa profession principale, quelques éléments de sa biographie (pouvant
parfois éclairer sa démarche ou ses découvertes), sa contribution
principale à l'histoire de la pensée et au sujet de notre thèse, et
quelques-unes de ses références bibliographiques parmi les plus
significatives (il n'a pas toujours paru utile de les énumérer toutes).
Sachant que la brièveté est mère de la lisibilité et de la compréhension,
nous nous sommes efforcé de condenser ces différents éléments en
paragraphes comportant chacun entre cinq et dix lignes au maximum (sauf
exceptions).
Les « familles » d'auteurs
On trouvera pêle-mêle, dans ce dictionnaire, des sociologues « modernes »
des inégalités d'éducation (Boudon, Jencks, Bourdieu, Bernstein, Isambert-
Jamati...) des fondateurs de la sociologie (Durkheim, Weber...), des
épistémologues (Russell, Popper, Kuhn...), des philosophes classiques
(Démocrite, Epictète, Leibnitz, Rousseau....), modernes (L. Ferry, Comte-
Sponville...), des nominalistes (Stirner, Ockham...), des philosophes de
l'esprit (Fodor, Denett, Putnam, Searle...), des biologistes
« historiques » (Empédocle, Cuvier, Lamarck, Darwin, Mendel...), des
neurobiologistes actuels (Changeux, Lieury, Damasio...), des
psychométriciens et cogniticiens (Binet, Piaget, Chomsky, Gardner...), des
hommes politiques (Hébert, Babeuf, Marx, J. Ferry...) ou encore des
philosophes politiques (Rawls, Hayek, Giddens...). La liste de ces
catégories n'est pas exhaustive.
Une table des articles, en fin de document, permet d'avoir une vue
globale des auteurs et de pouvoir les retrouver rapidement. ANAXAGORE DE CLAZOMÈNES (Anaxagoras), philosophe et savant grec de
l'école ionienne, Clazomènes 500-428. Biologiste matérialiste et mécaniste.
Enseigna à Athènes auprès d'Archélaos, Périclès et peut-être Socrate. Exilé
ensuite pour impiété. Accusé d'avoir pratiqué des dissections.
ANAXIMANDRE DE MILET (Anaximandros) (610-546 av JC), philosophe et savant
de l'école ionienne. De la Nature explique l'univers en faisant de la
matière infinie et éternelle le principe de tous les éléments et de tous
les êtres finis. Il y a un pressentiment de transformisme dans sa théorie
de la genèse des êtres vivants.
ANDERSON C. Arnold, sociologue américain. Il a exprimé le « paradoxe »
selon lequel une hausse générale des diplômes, ou même une réduction des
inégalités de diplôme, n'entraîne pas forcément une réduction des
inégalités sociales ni une augmentation de la mobilité sociale, parce que
les systèmes scolaire et économique sont disjoints et n'obéissent pas aux
mêmes mécanismes logiques.
1961, « A Skeptical Note on Education and Mobility », in Education,
Economy and Society, New-York, Free Press.
ANOKHIN Peter Khuzmich, cogniticien russe. Parmi ses conceptions d'un
grand intérêt pour les neurosciences modernes, on compte la nécessité de
considérer plusieurs niveaux d'organisation dans le fonctionnement du
cerveau, le caractère multidimensionnel de son fonctionnement et
l'utilisation de la notion de « système ». Beaucoup de contributions
scientifiques intéressantes sont inspirées par les conceptions d'Anokhin
qui de marginales, voire subversives, sont devenues dominantes.
ARAGON Louis (1897-1982), poète et intellectuel français, « compagnon de
route » du Parti Communiste Français. Ignorant tout de la génétique, il
utilise son prestige littéraire et médiatique pour soutenir les théories
génétiques environnementalistes, idéologiques et fausses du « généticien »
russe Lyssenko, contribuant à son succès en France. Lyssenko prétend
notamment que l'action de l'environnement peut modifier le génotype, idée
fausse qui laisse espérer la possibilité « d'amélioration » biologique de
l'espèce humaine par éducation. L'un des motifs d'enthousiasme d'Aragon,
exprimé dans la revue communiste Europe en 1948, est que la génétique
classique « décrète l'impuissance de l'homme à modifier le cours des
espèces » alors que le lyssenkisme fonde « le pouvoir de l'homme à modifier
le cours des espèces, à diriger l'hérédité », donc notamment à « améliorer
l'humanité » et éradiquer les différences cognitives et les inégalités
sociales (ce qui est l'un des espoirs des communistes).
ARISTOTE DE STAGYRE (384-322), philosophe grec. Doté de connaissances
encyclopédiques, il est lié à notre sujet de recherche, ou plus exactement
à notre posture et démarche, à différents titres : logicien, naturaliste
empiriste, biologiste matérialiste, pré-évolutionniste, épistémologue...
Comme logicien, il a théorisé le syllogisme dans le discours et le
raisonnement en sciences, et est considéré à ce titre comme l'un des pères
de la logique. Comme naturaliste empiriste, il a étudié l'astronomie et la
zoologie. En observant et menant des expériences sur les animaux,
notamment, il en décrivit les habitudes et ébaucha une classification.
Comme biologiste matérialiste, il distingua en chaque être vivant la
« forme » (ou « entéléchie ») - c'est-à-dire l'être en acte - et la
« matière » - c'est-à-dire l'être en puissance. Ce qu'Aristote dénommait la
« matière » dans le champ de la vie pourrait préfigurer ce que nous
appelons « matériel génétique », qui programme la croissance de l'être ou
l'évolution des espèces soumises à la sélection naturelle. Contrairement à
Platon, Aristote pensait que la vie était un principe immanent
d'organisation de la matière et il était à ce titre un matérialiste de la
vie et de la pensée, se distinguant de la métaphysique et des conceptions
transcendantales. Comme « pré-évolutionniste », Aristote voyait un ordre
hiérarchique des espèces animales jusqu'à l'homme, être « doué de raison ».
Pour l'Aristote épistémologue (ou philosophe de la connaissance), enfin, la
philosophie ne se résume pas à un brassage de l'histoire des idées
philosophiques ni à une spéculation abstraite coupée de l'actualité
scientifique, mais découle et ne peut prendre forme que sur la base d'une
totalité ordonnée du savoir humain, et y compris notamment le savoir
récent : il faut, pour apporter une philosophie neuve, intégrer des
connaissances neuves. S