AIDS - Analyse économique et développement

M2IM - Master International en Informatique et Mathématiques appliquées .... Les
corrigés écrits et/ou oraux des exercices vous ont semblé ..... TD. TP. Travail
personnel encadré (4). Travail personnel libre. Durée totale ...... et ailleurs (
Madagascar, Haïti): projet « MBDS VIRTUEL » labellisé "A" par le ministère de l'
industrie ...

Part of the document


Un système de demande AIDS dans un contexte EGC « Top down/Botom-up » pour
l'analyse de pauvreté et des inégalités[1]
Luc Savard.
Résumé Dans ce travail nous reprenons l'approche proposée par Savard (2003) dans
laquelle un modèle EGC est lié à un modèle de ménages afin de générer une
solution convergente (l'approche de modélisation « top-down/botom-up » EGC-
TDBU). Cette approche s'inspire des travaux de Cogneau et Robilliard
(2000) et Bourguignon, Robillard et Robinson (2002). L'avantage de cette
approche est qu'elle permet d'introduire des comportements difficiles à
modéliser en EGC et d'intégrer plus d'informations au niveau des ménages
(39520 ménages) que le font les auteurs avec l'approche multi-ménages
intégrés. De plus, l'approche garantie la cohérence entre le modèle EGC et
le modèle ménages grâce à la convergence des solutions obtenues. Les
caractéristiques particulières du système de demande AIDS permettent
d'enrichir les comportements des ménages que d'autres systèmes de demande
ne peuvent pas capter. Ceci permet d'introduire davantage d'hétérogénéité
au niveau des ménages et par conséquent, l'analyse de pauvreté et de
distribution de revenu se retrouve enrichie. L'utilisation du système AIDS
au niveau microéconomique requiert d'imposer certaines contraintes afin de
pouvoir réconcilier les résultats du modèle EGC et du modèle ménages. Dans
ce papier, nous présentons en détails ces contraintes, les adaptations à la
méthode TDBU ainsi que les résultats de simulations appliquées aux données
philippines. Mots Clés: Computable General Equilibrium Models, Estimation, Personal
Income and Wealth Distribution, Measurement and Analysis of Poverty Classification JEL: I32, D31, C13, C68 Introduction Approche TD-BU dans le paysage de la modélisation en EGC et pauvreté
Dans ce papier nous présentons l'approche « Top-Down/Bottom-up » (TD-BU)
tel que présenté dans Savard (2003) avec un système de demande plus riche
que les systèmes de demande généralement utilisés dans les EGC micro-
simulation soit le système de demande presque parfait (AIDS). Le choix de
ce système de demande impose des contraintes importantes sur la méthode de
TD-BU et requiert des ajustements assez important dans la procédure de
calibrage et même au niveau de la modélisation EGC. L'approche TD-BU
proposé par Savard (2003) s'inscrit dans la nouvelle vague de modélisation
en EGC qui a comme objectif de modéliser les relations entres les
politiques économiques ou choc externe sur la pauvreté, les inégalités et
distribution de revenu. Nous distinguons trois vagues de travaux et quatre
approches dans la littérature actuelle. La première vague de modèles est
venu des travaux d'Adelman et Robinson (1979) pour la Corée, suivi de
Devis, de Melo et Robinson (1982) et Gunning (1983) au Kenya, la deuxième
vague a pris forme lors des travaux sous l'égide de l'OCDE qui visaient à
analyse l'impact des programmes d'ajustement structurel sur la distribution
de revenu. Dans ce groupe, nous retrouvons les travaux de Thorbecke (1991),
de Janvry, Sadoulet et Fargeix (1991), Bourguignon, de Melo et Suwa (1991)
et Morrisson (1991) et la troisième vague, est apparus à la fin des années
90 avec Decaluwé et al (1999a), Decaluwé, Dumont et Savard (1999), Cogneau
et Robilliard (2000), Cockburn (2001) et Agénor et al (2001). Dans ces travaux, nous distinguons trois approches de modélisation, la
première et la plus répandu et l'approche de l'agent représentatif (EGC-AR)
dans lequel nous pouvons classer les travaux de Adelman et Robinson (1979),
Dervis et al. (1982), l'ensemble des travaux sous l'égide de l'OCDE,
Decaluwé et al. (1999a) et Agénor et al (2001). La deuxième approche de
modélisation permet de rejeter la contrainte de la variance intra-groupe
nulle, qui est présente dans l'approche EGC-AR. Ceci est important puisque
les modèle EGC-AR ont fortement été critiqués par les auteurs même
concernant cette faiblesse (voir Dervis et al. (1982), Decaluwé et al.
(1999a) et par Di Maio (1999) qui critique fortement les travaux de Sahn et
al. (1996). Ceci implique qu'il est seulement possible de faire de
l'analyse de distribution inter-groupe et que l'analyse de pauvreté est
fortement biaisé du fait que la variance intra-groupe est soit nulle ou
soit fonction de la variance théorique indépendante des comportements des
ménages. Nous ferons référence à cette deuxième approche comme l'approche
de modélisation en équilibre général calculable multi-ménages intégrés (EGC-
MMI). Cette approche proposé par Decaluwé, Dumont et Savard (1999), Cogneau
et Robilliard (2000), et appliqué dans Cockburn (2001), Cororaton (2003) et
Boccanfuso et al (2003) permet de prendre en compte les variations de
revenu intra-groupe, ce qui n'était pas possible avec l'approche EGC-
MMI[2]. Cette approche consiste simplement à augmenter le nombre de ménage
dans le modèle d'autant qu'il y a de ménages dans l'enquête budget
consommation. Il est aussi possible d'utiliser un sous échantillon
représentatif de l'enquête afin de simplifier l'exercice. Le deuxième
avantage de cette approche, c'est la garantie de cohérence entre le modèle
EGC et le modèle ménage puisque ce dernier doit respecter les contraintes
propres à la modélisation en EGC. Finalement, il permet d'éliminer la
contrainte du choix arbitraire des groupes de ménages avant la construction
du modèle.
Les désavantages de l'approche sont; la relative rigidité des comportements
possibles à introduire, la lourdeur de résolution et elle nécessite un
travail difficile de réconciliation des données. La lourdeur de résolution
est fortement liée à deux éléments, le nombre de branches et ménages dans
le modèle et le degré de non-linéarité des équations utilisées et ce plus
particulièrement mais pas exclusivement au niveau des ménages. Par exemple,
un modèle ayant 10000 ménages avec 20 biens implique d'avoir 200 000
équations uniquement pour la matrice de consommation des ménages. Si cette
fonction est hautement non-linéaire, les algorithmes de résolution peuvent
avoir de la difficulté à trouver la solution. Le troisième groupe est l'approche micro-simulation séquentielle (EGC-MSS),
qui consiste à utiliser un modèle EGC pour générer un vecteur de prix qui
et par la suite, d'utiliser ce vecteur de prix comme intrant dans un modèle
de ménage ou d'offre de travail. Les résultats de ce modèle MSS permettent
aux auteurs d'effectuer l'analyse de pauvreté et d'inégalité. Cette
approche est bien explicité dans Bourguignon, Robilliard et Robinson (2002)
et met Bussolo et Lay (2003). L'avantage de cette approche c'est la grande
flexibilité en terme de comportement à modéliser, et prête le flan à la
critique du fait qu'elle ne garanti pas la cohérence entre les deux
modèles. Dans ce travail, nous reprenons l'approche EGC-TD-BU proposé par Savard
(2003) qui s'inspire des deux dernières approches (EGC-MMI et EGC-MMS), en
séparant les comportements micro-économiques des agents tout en
introduisant la cohérence entre les deux sous-modèles (EGC et MMS). La
cohérence est obtenue en imposant la convergence parfaite entre les
solutions des deux sous-modèles EGC et MMS. Dans l'approche EGC-TD-BU, un
algorithme de résolution consiste à générer une première approximation du
comportement des ménages en terme de consommations dans le modèle EGC en
plus de générer un vecteur de prix (des biens et des facteurs). Par la
suite, ce vecteur de prix est utilisé comme intrant dans un modèle MMS qui
lui détermine dans un premier temps le revenus des ménages et par la suite
les consommations des ménages individuels. Subséquemment, ces consommations
individuelles sont agrégées et exportées vers le modèle EGC* modifié. La
modification du modèle EGC* est de rendre les consommations exogènes
puisque c'est le modèle MMS qui seul détermine le niveau de consommation
après la première itération[3].
Historique de la AIDS
L'analyse du comportement de consommation des ménages intéresse les
économistes et plus particulièrement depuis la contribution de Stone en
1954 qui a estimé un système de demande s'appuyant sur la théorie du
consommateur. Par la suite, il y a eu un foisonnement de modèles qui
devenait de plus en plus riche, en passant par ceux de Rotterdam proposé
par Theil (1965), et le modèle Translog indirect de Christensen, Jorgenson
et Lau (1975). Depuis le début des années 80 une nouvelle vague de travaux
a été lancé par Deaton et Muellbauer (1980) avec le système de demande
presque parfait (AIDS). Cette approche s'est inspirée des travaux sur les
formes flexibles telle le système de demande Translog. L'idée derrière ce
système de demande était d'avoir un système de demande plus générale que
les systèmes de Rotterdam et Translog et qui respecte mieux les propriétés
souhaitées de la théorie du consommateur[4]. Depuis, leur papier de 1980,
un grand nombre d'économistes empiristes ont estimé, appliqué et adapté
leur modèle à différent contexte. Dans leur papier Deaton et Muellbauer,
estiment leur modèle sur les données annuelles anglaises de consommation de
1954-74 qui porte sur sept biens. Les résultats obtenus ont été
encourageants mais ils avouent que le modèle pourrait être améliorer.
Plusieurs auteurs tel que Blanciforti et al (1986), Pashardes (1993) et Ng
(1997) ont par la suite proposer des nouvelles méthodes d'estimation et des
variantes du système