Quelques conseils aux étudiants - Ceremade

Classe ou atelier. Physique-Chimie. Mathématiques. 4ème. Classe ... (AP réalisé
par le professeur de physique-chimie et le professeur de maths) ... Ces différents
exercices ont pour but de vous faire travailler sur l'ordre de grandeur des unités
.... adaptées pour mener cette séance (accès internet, encyclopédie, livres, etc.).

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Quelques conseils aux étudiants
(ou comment comprendre plus en travaillant moins)[1] Que faut-il faire pour être efficace ?
- arriver en forme aux cours et aux TD (et pour ça, pas de secret,
il faut se coucher tôt) :
- avoir une attitude active pendant le cours (ne pas se contenter
de copier), essayer de rester en phase avec l'enseignant et de
comprendre en même temps que vous copiez. Si vous êtes en retard,
sautez un passage (que vous récupérerez sur un camarade) pour
vous resynchroniser avec l'enseignant
- apprendre son cours le jour même.
- si jamais vous n'avez pas pu apprendre votre cours le jour même,
l'apprendre au minimum avant les TD correspondants et le
prochain cours.
réservez aux mathématiques des moments où vous avez l'esprit
clair (si vous n'avez jamais l'esprit clair, essayez de dormir plus et
de faire du sport)
- ne pas rester bloqué des heures sur un point que vous ne
comprenez pas (passez, revenez-y ensuite, demandez des explications à
des étudiants qui ont compris ou au chargé de TD)
- commencer par vérifier que vous avez compris les définitions et
théorèmes du cours à l'aide d'exercices extrêmement simples avant
d'aborder des exercices plus compliqués.
Pièges de la liberté :
- remettez-vous à travailler tout de suite (n'attendez pas de vous
sentir largués, parce qu'alors il est trop tard)
- J'insiste : ne pas attendre les contrôles pour travailler (à la
fac, les contrôles sont beaucoup moins fréquents qu'au lycée et
qu'en prépa, du coup si vous attendez les contrôles pour réviser,
vous ne travaillez pas assez régulièrement et vous décrochez)
- Détendez-vous, soyez heureux, ne faites pas que travailler, mais
n'abusez pas non plus des sorties et des activités extra-
universitaires, notamment pendant le premier semestre. Attendez
d'avoir suffisamment de notes pour vérifier que vous pouvez vous
permettre de sortir un peu plus.
Pourquoi apprendre son cours le jour même ?
Dans un cours, il y a beaucoup plus que ce qui se retrouve écrit sur
le cahier, il y a tout ce qui a été dit et non écrit par l'enseignant
et tout ce que vous avez pensé et déjà compris en cours ; si vous
apprenez votre cours tout de suite, vous avez encore en mémoire tout
ce non-écrit et cela vous aide ; si vous apprenez votre cours plus
tard, le non-écrit est perdu. De plus, si vous avez mal recopié
quelque chose, il est beaucoup plus facile de s'en rendre compte quand
on relit rapidement son cours que plus tard. Enfin, le fait de se
forcer à apprendre ses cours le plus vite possible aide à rester dans
le rythme.
Que signifie « apprendre son cours » ?
Il faut connaître parfaitement toutes les définitions et tous les
résultats important du cours (par c?ur). Il faut aussi comprendre ce
que signifient ces définitions et ces résultats ; arriver à ce que les
notions étudiées deviennent relativement concrètes.
On me demande souvent « Faut-il connaître les démonstrations du
cours par c?ur ?». Ma réponse est la suivante : il ne faut pas
apprendre les démonstrations par c?ur, mais il faut les comprendre, et
si vous les avez vraiment comprises, alors il devrait vous être
possible de les retrouver rapidement. Un bon exercice de révision est
de penser à certains résultats du cours et de se demander « comment
démontre-t-on ce résultat déjà ? ». Et tel autre résultat, utilisé
dans la démonstration, comment l'avait-on démontré ? Enfin, tant qu'on
n'a pas compris le cours, il est inutile de se lancer dans des
exercices compliqués (des exercices simples et corrigés peuvent en
revanche aider à vérifier qu'on a bien compris les définitions).
Du danger des exercices corrigés :
Les exercices corrigés sont utiles, notamment au début, lorsqu'on
n'est pas sûr d'avoir compris les définitions. Mais le danger est de
croire qu'on sait les faire, alors qu'en fait on est obligé de
regarder la correction. En effet, beaucoup d'étudiants essaient de
faire un exercice, n'y arrivent pas, lisent la correction et se disent
« Ah mais c'est bien sûr, j'étais dans un mauvais jour mais je savais
le faire ». Non. Vous ne saviez pas le faire. Sinon vous n'auriez pas
eu à regarder la correction. Savoir faire un exercice, c'est trouver
tout seul la démonstration et s'assurer tout seul qu'elle est
correcte.
A ce propos, il est normal lors des premiers exercices sur un
nouveau sujet de ne pas être sûr que la démonstration qu'on pense
avoir faite est correcte. Mais à terme, il faut arriver à un stade où
votre rigueur logique et votre connaissance des définitions et des
résultats du cours vous permet d'être sûr que votre démonstration est
correcte, sans avoir besoin de vérifier en demandant à l'enseignant ou
en regardant la solution.
Pour ceux qui suivent facilement :
Le cours est d'un niveau inférieur à celui des classes préparatoires
scientifiques. Si vous suivez facilement, ne vous en contentez pas,
vous risqueriez de finir par vous ennuyer. Ouvrez des livres
d'exercices faits pour les classes préparatoires, et entraînez-vous.
Le risque du décrochage :
Décrocher, c'est, à force de prendre du retard, se retrouver dans
une situation où vous ne savez plus vraiment de quoi on parle en cours
et en TD. Vous n'êtes plus « dedans ». Aller en cours et en TD devient
alors de plus en plus désagréable (vous ne comprenez pas ce qui se
passe, vous vous sentez « nuls », vous avez l'impression que vous n'y
arriverez jamais). Il est alors tentant d'aller de moins en moins en
cours, de travaillez de moins en moins la matière, et d'essayer de se
cacher qu'il y a un problème. On s'y mettra plus tard... Jusqu'à ce
que les notes finales tombent, que vous soyez bien obligé de
reconnaître le problème, et que vous vous retrouviez à travailler tout
l'été alors que les copains sont à la plage, sans que ça suffise
toujours pour valider votre année.
En revanche, si vous travaillez dès le début régulièrement et que
vous vous efforcez de garder le rythme, vous avez de grandes chances
d'enclencher un cercle vertueux : vous comprenez ce qui se passe, vous
avez de bons résultats, travailler est valorisant, etc.
A terme, les efforts (intelligents) paient
Quand on essaye de rattraper son retard dans une matière, on se
heurte souvent à un phénomène démoralisant : bien qu'on se soit mis à
travailler sérieusement la matière, on a du mal à raccrocher les
wagons et nos résultats ne s'améliorent pas immédiatement. C'est un
phénomène normal. Ne vous découragez pas. Si vous continuez à
travaillez sérieusement (et intelligemment), votre compréhension et
vos résultats devraient s'améliorer ; c'est juste qu'il faut du temps
pour que vos efforts produisent leurs effets.
Le choc du passage à l'université
L'enseignement des mathématiques à l'université est plus rigoureux
et plus abstrait que celui du lycée. Cela risque de vous faire un
choc. Ce choc, vous mettrez plus ou moins de temps à le surmonter.
Mais ayez confiance dans le fait que si vous travaillez sérieusement,
vous finirez par émerger du brouillard, et vous vous rendrez compte
qu'en fait, ce qui semblait barbare n'était pas si difficile que ça.
De la beauté et du plaisir des mathématiques Assez parlé des problèmes éventuels. Les mathématiques sont loin
d'être (ou d'être seulement) une science aride. Elles font énormément
appel à l'intuition, à l'imagination. Si j'ai fait des mathématiques,
c'est que j'y ai trouvé du plaisir et de la beauté.S'il est difficile
d'expliquer en quoi consiste la beauté d'une preuve ou d'une
construction à ceux qui n'y sont pas sensibles, soyez assurés que pour
ceux qui les pratiquent, l'existence de la beauté en mathématiques est
une évidence. Cette beauté, et le plaisir qu'on peut avoir à faire des
mathématiques, je vous souhaite de les rencontrer.
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[1] Ces conseils sont les miens, et ne sont en rien des conseils
« officiels ». Pour des conseils complémentaires, faits pour la prépa mais
adaptables, vous pouvez consulter la 4e partie du livre « Pas à pas en
prépa » de M. Lorré, disponible à la bibliothèque, côte 511.LOR