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La fin de la décennie est plus favorable à l'action intellectuelle du prêtre. ..... C'est
pourquoi dès la déclaration de guerre, le 2 août 1914, 16 000 prêtres ou
séminaristes ...... Lors d'un exercice de troisième année au Mans (en 1919-1920)
, le séminariste ...... Homme précis, Joannès Wehrlé note la réaction de l'abbé
Sevin :.

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Université du Maine, Faculté des lettres et sciences humaines
Département d'histoire contemporaine
Monseigneur André SEVIN
1896-1967 Un prêtre intellectuel du Maine engagé dans son siècle
Mémoire de maîtrise
Septembre 1998.
Cédric PAULIN
Directrice de mémoire : Brigitte WACHÉ
ABREVIATIONS
ADiM Archives diocésaine du Mans
ADS Archives départementales de la Sarthe
AMM Archives municipales du Mans
BNF Bibliothèque nationale de France
BDM Bibliothèque diocésaine du Mans.
BM Bibliothèque municipale du Mans
chap. chapitre
dir. sous la direction de
éd. édition
ét. col. état de la collection
imp. imprimerie
Mgr Monseigneur
s.d. sans date
S.J. Société de Jésus
s.l. sans lieu
s.l.n.d. sans lieu ni date
s.p. sans pagination
Sont en outre abrégées les références des livres ou de certaines
allocutions de Mgr Sevin : elles ne sont généralement citées en entier que
la première fois. Seuls les titres (parfois raccourcis) sont ensuite
indiqués. remerciements
Je tiens à remercier particulièrement
Brigitte Waché, professeur d'histoire contemporaine à l'Université du
Maine, pour son soutien et ses conseils ;
le personnel de la Bibliothèque universitaire de la Faculté des lettres
de l'Université du Maine ;
le personnel des archives départementales de la Sarthe ;
le personnel de la bibliothèque diocésaine du Mans, pour sa constante
disponibilité, sa patience et sa gentillesse ;
et le père Moulin, archiviste à l'évêché du Mans, pour son égale
gentillesse et sa connaissance du clergé sarthois d'hier et d'aujourd'hui.
J'ai contacté de manière plus ponctuelle un certain nombre de personnes,
auxquelles je tiens à exprimer ma gratitude : au professeur Claude
Troisfontaines et son secrétariat pour la consultation des Archives Maurice
Blondel à l'Université catholique de Louvain ; à Stanislas de Gozdawa,
président de l'Académie du Maine, qui m'a généreusement communiqué des
documents de l'académie ; à Mr Bourbeau, directeur du collège Saint-Paul de
Mamers, à Mr Poyer, professeur d'histoire au collège Berthelot du Mans ;
enfin à la mère supérieure de la Maison Saint-Georges-de-Lisle à Saint-
Fraimbault-de-Prières (en Mayenne) pour son accueil.
Ma reconnaissance va également aux personnes interrogées, dont les
témoignages - sources irremplaçables - permettent de rendre vivantes et
concrètes cette étude historique et auparavant son élaboration.
Enfin, je remercie celles et ceux qui, par leurs conseils anodins ou leur
présence permanente, m'ont soutenu au mieux dans la réalisation de cette
biographie de Mgr Sevin.
André Sevin, vers 1955[1].
« ... la seule lueur dans la nuit de mon avenir. »
André Sevin, décembre 1933[2]. INTRODUCTION
Professeur, prédicateur, conférencier, directeur de conscience... ces
activités sont souvent condamnées à l'éphémère et sans doute à l'oubli.
Pourtant, il suffit d'interroger quelques anciens élèves du père Sevin,
quelques auditeurs de ses messes pour s'apercevoir de la place qu'il a
conservée dans cette proche mémoire collective. Ces témoins plus ou moins
proches se souviennent - trente ans après sa mort - de certaines paroles,
d'une certaine prestance et humilité.
Si l'on se souvient du père Sevin, ce ne peut être grâce à ses
responsabilités hiérarchiques : ce prêtre n'en occupe guère. Le titre de
Monseigneur - Monsignor en vérité - que lui confère en 1953 la prélature de
la maison de Sa Sainteté n'est qu'honorifique. C'est en fait un apostolat
intellectuel de trente et un an qui est reconnu par l'évêque du Mans, le
cardinal Grente (1872-1959).
Au delà de cet apostolat intellectuel actif et varié, c'est une existence
dynamique que l'on suit au cours du XXe siècle avec André Sevin[3] : un
prêtre engagé dans son siècle...
Né au Mans en 1896, de famille catholique et bon élève, André Sevin est
dirigé progressivement vers le sacerdoce. La Première Guerre mondiale
interrompt cette calme jeunesse lors de sa seconde année au Grand Séminaire
du Mans. Le séminariste, après une formation militaire à Saint-Cyr, devient
progressivement sous-lieutenant au cours de la guerre. Décoré entre autres
de la Légion d'honneur, il est ancien combattant à l'âge de vingt-deux ans.
Ayant repris - avec hésitation - sa formation sacerdotale au Mans, André
Sevin se distingue des autres séminaristes par une licence en philosophie à
la Sorbonne et surtout par dix mois passés au Séminaire français de Rome,
en 1921-1922. Il en revient prématurément, avec une licence de théologie.
C'est à Pâques 1922, que le séminariste est ordonné prêtre.
Le début de la carrière sacerdotale du jeune abbé est contrarié de suite
par la tuberculose, qui l'oblige à prendre plus d'une année de
convalescence dans un orphelinat mayennais (à Saint-Fraimbault-de-Prières).
En janvier 1924, André Sevin est alors nommé professeur de philosophie au
collège Saint-Paul de Mamers. Ayant peu d'élèves, il se tourne vers
d'autres activités : c'est la période de la reconquête catholique. Le
scoutisme, naissant au collège, séduit le père Sevin.
Parallèlement, vers 1925, le jeune professeur de philosophie fait
connaissance de l'abbé Joannès Wehrlé (1865-1938), ami et correspondant de
Maurice Blondel (1861-1949). L'abbé Wehrlé prend en quelque sorte le jeune
André Sevin comme disciple et lui fait découvrir la philosophie
blondélienne. La curiosité intellectuelle de l'abbé Sevin inquiète certains
membres du clergé sarthois. Se heurtant au conformisme néo-thomiste - la
doctrine en vigueur dans l'Eglise catholique, de manière encore exclusive
dans l'entre-deux-guerres - le jeune abbé découvre progressivement les
contraintes intellectuelles de la prêtrise. Le début des années trente est
difficile.
La fin de la décennie est plus favorable à l'action intellectuelle du
prêtre. Revenu au collège mamertin en 1933, il collabore à la revue
littéraire de Jacques Debout, Les Cahiers Catholiques et à l'hebdomadaire
politique catholique, La Dépêche du Maine, fondé en septembre 1934. André
Sevin se lance dans la littérature avec un premier roman, L'enfant qui
était capitaine, publié d'abord par La Dépêche du Maine (Le livre est édité
en 1936). L'ancien combattant plus que le prêtre tient la plume.
1936 est une année faste pour le jeune intellectuel : il passe avec
succès une thèse de doctorat d'histoire sur Le Défenseur du Roi : Raymond
de Seze (1748-1828). Il donne alors des conférences sur son thème de
recherche.
A Mamers, outre la Jeunesse catholique et le scoutisme, André Sevin
enseigne la philosophie puis, au cours des années trente, la littérature et
l'histoire de l'art. Ses méthodes d'instruction, son sens psychologique en
font un professeur qui se remarque à l'Institution Saint-Paul. A la
direction des études en 1936, André Sevin dynamise l'éducation.
Avec la Seconde Guerre mondiale, le patriote intransigeant qu'est l'abbé
Sevin ne semble pas être l'homme de la situation au collège occupé par les
Allemands. L'année 1941 met un terme à sa carrière auprès des élèves
mamertins. De nouvelles fonctions lui sont attribuées au Mans : le prêtre
entre peu à peu dans la dernier temps de sa vie.
André Sevin devient aumônier du Bon-Pasteur, dans la paroisse du Pré, et
aumônier du lycée de jeunes filles. Il inaugure en fait ce dernier poste,
qu'il conserve jusqu'en 1963. Pendant l'Occupation, le père Sevin, devenu
chanoine honoraire en 1943, tente de donner espoir en l'avenir. Il prononce
quelques grandes allocutions, dont on lui sait gré dès la Libération.
Peu après la guerre, le chanoine Sevin quitte l'aumônerie du Bon-Pasteur
pour celle de la Clinique du Pré, en 1947. Les conditions de son départ de
la communauté religieuse lui ayant déplu, il passe à nouveau quelque mois à
Saint-Fraimbault-de-Prières avant d'accepter son ministère auprès des
malades. Dès son retour au Mans, André Sevin s'affirme nettement comme
prêtre intellectuel, c'est-à-dire proche des préoccupations contemporaines.
Outre une activité oratoire importante, il publie deux romans Lassitude de
midi et Le Signe de contradiction, et une anthologie de Barbey d'Aurevilly
(1808-1889) au début des années cinquante. La littérature d'André Sevin est
notamment comparée à celle de Bernanos (1888-1948), de Mauriac (1885-
1970)...
C'est aussi d'un point de vue intellectuel que Mgr Sevin côtoie les
évêques du Mans, Mgr Grente et Mgr Chevalier (1896-1971). Ce sont
évidemment les liens avec le cardinal Grente, évêque du Mans dès 1918 et
homme de lettres, qui occupent la plus grande place.
L'homme d'Eglise, l'homme de foi se distingue plus dans cette période :
apologiste philosophe, André Sevin s'attache à la formation religieuse des
jeunes et des adultes. Son enseignement est avant tout oral. Les
publications de Mgr Sevin n'en sont que la reprise.
Les dernières années de Mgr Sevin sont marquées par de douloureuses
interrogations personnelles. Homme très sens