session 5 : reinventer la pedagogie - AUF | Bureau Moyen-Orient

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SESSION 5 : REINVENTER LA PEDAGOGIE,
LES NOUVEAUX PARADIGMES EDUCATIFS Pour tirer le meilleur profit des technologies, c'est la pédagogie
qu'il faut réinventer CHRISTIAN DEPOVER Professeur
Unité de Technologie de l'Education
Université de Mons-Hainaut
Belgique
Pour orienter cet atelier, nous partirons d'un constat auquel, que nous le
voulions ou pas, nous sommes bien forcés à nous résoudre : la technologie
envahit aujourd'hui à ce point notre quotidien qu'elle influence chaque
jour davantage nos modes de pensée. L'éducation ne fait pas exception à
cette règle. La tendance à considérer les technologies de l'information et
de la communication (les fameux TIC) comme la solution à tous les défis
actuels et futurs que pose l'éducation fait recette. Je n'en prendrai pour preuve que la déclaration suivante du professeur
Richard Katz dans son ouvrage « Dancing with the devil [1]» dans lequel il
nous brosse une vision mondialiste de ce que sera l'éducation de demain. « Les nouvelles technologies permettront dans l'avenir d'amener les
collèges et universités américaines dans les classes et les maisons partout
autour du globe et d'offrir ainsi un niveau de formation de qualité
uniforme à tous quel que soit le pays ou le continent à partir duquel
l'apprenant se connectera au réseau mondial.»
La conviction selon laquelle le développement des technologies conduira de
facto à une amélioration de la qualité de l'éducation justifie parfois les
pires excès. Si nous n'y prenons garde, nous qui sommes, à divers titres,
impliqués dans l'éducation des générations futures, nous risquons de
cautionner sans le vouloir l'hégémonisme d'un mode de pensée, d'une culture
et d'un système de valeurs au détriment de la diversité qui constitue
pourtant le meilleur gage du dynamisme d'une société. En pédagogie, comme dans bien d'autres matières, il nous paraît essentiel
de refuser le credo de la pensée unique ainsi que l'idée qu'il existe une
solution universelle aux problèmes de l'éducation. Certes, les TIC
contribuent très largement à élargir l'accès à l'éducation mais pour que
cet élargissement constitue une réelle richesse il faut qu'il préserve le
principe de diversité tant au niveau des approches que des contenus. Si on
n'y prend garde, nous risquons au nom des économies d'échelle et de
l'uniformisation des exigences, de voir nos dispositifs pédagogiques se
standardiser de plus en plus et à terme se scléroser. Comme le souligne l'actuel Directeur général de l'Unesco, Koïchiro
Matsuura, à l'heure d'Internet et des nouvelles technologies, c'est avant
tout d'une ouverture de l'éducation dont nous avons besoin. Une ouverture
qui ferait éclater l'unité de temps en mettant en place les conditions
d'une éducation tout au long de la vie, l'unité de lieu en permettant un
accès plus aisé à l'éducation (à ce niveau les TIC peuvent apporter
beaucoup) et l'unité de contenu de sorte à mieux refléter les diversités
culturelles. Dans un monde où les technologies s'interpénètrent de plus en plus, c'est
le rôle des pédagogues de plaider pour la diversité et le respect des
spécificités nationales. Qu'on le veuille ou non les technologies ne sont
pas neutres et moins encore les contenus qu'elles véhiculent.
L'imprégnation culturelle des outils que nous utilisons pour former les
futures générations est bien réelle. Un didacticiel, un site Web ou un
manuel véhiculent toujours une image de l'homme et de la société. Une autre conviction que nous souhaiterions proposer au débat à l'occasion
de cet atelier repose sur le constat selon lequel une technologie ne peut
avoir que très peu d'impact en termes éducatifs si elle n'est pas alimentée
par une réflexion pédagogique pertinente. C'est la pédagogie qu'il faut
d'abord réinventer en s'appuyant sur les possibilités offertes par les
technologies mais en n'oubliant toutefois pas que ces dernières ne sont que
des moyens au service de finalités qui ne se justifient qu'à l'aune de la
qualité des apprentissages réalisés. La véritable révolution de l'éducation que d'aucuns appellent de leurs v?ux
tient davantage à l'apparition de nouveaux modèles pédagogiques qu'à celle
d'une nouvelle génération d'ordinateurs fussent-ils dix fois plus puissants
que leurs prédécesseurs. La dynamique qu'il s'agit d'enclencher part très
clairement de la réflexion pédagogique pour aboutir aux outils
technologiques capables de la mettre en ?uvre. Il ne s'agit pas de trouver
sur le terrain de l'enseignement des débouchés nouveaux aux technologies
proposées par les ingénieurs mais bien d'appuyer des démarches pédagogiques
originales sur les outils disponibles ou à créer en fonction des besoins de
la pédagogie. Ces nouveaux modèles doivent avant tout être intégrateurs c'est-à-dire
capables d'unifier l'usage des différents moyens d'enseignement dans une
démarche pédagogique cohérente. Il s'agit de cette manière de refuser de
voir la formation à travers une lorgnette unique telle que l'Internet, les
CD-ROM ou le multimédia mais plutôt d'envisager, en fonction d'un besoin de
formation bien défini, quelle est la combinaison entre des outils
technologiques et des interventions d'un tuteur humain qui pourrait
conduire à la plus grande efficacité d'une action de formation. Il est clair qu'une interaction bien comprise entre pédagogie et
technologie est riche de promesses et d'idées. Des approches originales et
des modèles nouveaux apparaissent aujourd'hui et se nourrissent des
technologies sans en être l'esclave. Certains ont d'ailleurs déjà largement
fait leur chemin comme c'est le cas de l'apprentissage collaboratif ou
encore de la cognition distribuée. Améliorer la qualité des apprentissages voilà le seul vrai objectif de ce
qu'on nous présente aujourd'hui comme une révolution technologique dans le
domaine de l'éducation. Pour atteindre cet objectif, il faut renouveler les
approches pédagogiques en les faisant reposer sur des modèles
d'apprentissage capables de tirer le meilleur parti des moyens que la
technologie met à notre disposition. A notre sens, l'emploi d'une
technologie ne se justifie qu'en fonction de la pertinence des approches
pédagogiques qu'elle permet de mettre en ?uvre.
SESSION 5 : REINVENTER LA PEDAGOGIE,
LES NOUVEAUX PARADIGMES EDUCATIFS Situations d'usage des multimédias et conflits d'intentions pédagogiques ERIC AUZIOL
Maître de conférences
Sciences de la communication - Sciences de l'éducation
Laboratoires CERIC CERFOR
Université Paul Valéry - Montpellier 3 France Mots clés : Intentionnalité, action située, dispositif, situation
pédagogique, multimédia, approche phénoménologique, préférences éducatives. Cette étude s'intéresse de manière principale à la notion de conflits
d'intentions pédagogiques. Cela nécessite quelques explications sur les
concepts que nous utilisons. Le modèle que nous présentons reprend dans une
perspective heuristique un concept central de l'analyse phénoménologique :
le concept d'intention. Le sens que nous donnons à ce terme n'est pas
exactement le sens courant et pour éviter les confusions, nous allons
brièvement rappeler nos références théoriques. Un modèle d'analyse des situations pédagogiques
Pour analyser les situations pédagogiques, nous nous appuyons sur trois
concepts étroitement reliés entre eux : intention, outil et dispositif.
Nous désignons par intention de formation, ce que le formateur énonce de ce
qu'il veut faire (ses objectifs), mais aussi ce qui peut se lire dans ses
actes de formateur. L'intention peut alors être caractérisée comme:
- recherche d'effets : elle est une invitation à la formulation d'objectifs
et de projets. Elle dit ce qui peut être rationnellement énoncé.
- affirmation de valeurs : elle opère des choix entre les préférences
éducatives. Pour celui qui fait, elle est une façon de dire ce qui vaut la
peine d'être accompli.
- investissement relationnel : elle manifeste une prise de position sur la
place qu'elle assigne à l'autre dans la relation. Elle dit ce qu'elle en
fait, comment elle le traite.
Dans cette perspective, l'instrument multimédia, parce qu'il est production
humaine porte la trace de l'intention qui a présidé à sa création. Il
importe de noter qu'il a un caractère intemporel dans la mesure où il
conserve, à travers le temps, les caractéristiques qui sont les siennes (et
qu'on peut tenter de décrypter). En particulier, il comporte des fonctions
automatisées qui lui confèrent une certaine autonomie.
Nous pouvons relier intention et dispositif. Le dispositif a, comme l'outil
multimédia, un rapport direct avec l'intention. Il en est la traduction en
actes. Il est la manière de dire, par les arrangements que l'on propose, le
projet éducatif que l'on se donne.
Nous voyons que, outils, dispositifs et intentions sont très étroitement
liés dans les pratiques éducatives. Comme les dispositifs, les outils
multimédias nous parlent de l'intention pédagogique. L'intention, quant à
elle, se traduit ou se concrétise sous la forme de dispositifs et d'outils.
L'intention est donc première et fondatrice de la pratique pédagogique.
Ainsi, les notions que nous