inalco - de Kayan01

Elle créé une valeur ajoutée (différence entre la valeur de la production et les
consommations d'une période) et plus largement une valeur répartie entre les
...... Dès le 18ème siècle, Adam SMITH étudie la productivité d'une fabrique d'
épingles par la division du travail (et montre un intérêt pour les phénomènes
sociaux ...

Part of the document


INALCO
DULCO de Chinois
Cours de M. Guy Puyraimond
CHI 013a
Histoire
de la
Chine moderne Introduction 2 idées forces pour parler de la période qui nous intéresse :
1. Nous y verrons la fin de la période impériale
2. Nous y verrons 3 dynasties, dont deux étrangères (non han) encadrant
une chinoise (han).
Ce sera donc une modification en profondeur du monde chinois. Cela commence
avec la dynastie mongole des Yuan et se termine par la dynastie mandchoue
des Qing. Les Yuan se sont inscrits dans une dynamique très forte qui a :
- désenclavé la Chine, l'empire ayant jusqu'alors peu de relations
extérieures, avec sa position traditionnelle de centre du monde au
centre d'un système tributaire dont elle était le leader
- mis en place une connexion entre le nord et le sud, grâce à
l'achèvement du grand canal, qui permettra d'amener le grain du sud
vers le nord, ce qui est une première dans la longue histoire de la
Chine, toujours coupée en deux par les fleuves de direction ouest/est
- lié la Chine au vaste empire Mongol, fondé par Gengis Khan, empire
« communicant avec le reste du monde », donnant ainsi l'opportunité à
la Chine de s'ouvrir elle-même.
Par ailleurs, la capitale de cet empire sino-mongol, au temps de Kubilaï
passera de Karakorum, capitale d'une civilisation nomade, à base de tentes
et de yourtes, à Pékin, ancienne capitale d'un petit royaume de Chine du
nord (et à ce moment là, « hors de la Chine »), ce qui par un renversement
intéressant replace la Chine au centre de l'empire sino-mongol. Kubilaï en
fera une capitale vitrine, avec palais et jardins, rompant ainsi avec la
tradition des capitales mongoles. De ce fait la Chine bénéficie de l'ensemble des routes de l'empire mongol
auxquelles elle est connectée, l'empire mongol s'étendait jusqu'aux portes
de Vienne et jusqu'à Damas. Qui plus est, les mongols ont sécurisé les
anciennes routes (de la soie par exemple) et organisé des relais de postes
réguliers où l'on pouvait se restaurer, se reposer et changer de chevaux,
facilitant ainsi les déplacements. Ces apports sont à double tranchant. A court terme, ils ont coûté cher à la
Chine qui a du :
- se plier aux exigences de travaux (« corvée gratuite » - ie on vient
pour travailler gratuitement à des travaux « d'intérêt général » et
qui plus est on amène ses outils et sa subsistance)
- se soumettre à une nouvelle hiérarchie et vision du monde
o dans la Chine traditionnelle, au sommet, sous l'Empereur on
trouve les lettrés qui, à travers les fonctionnaires, dominent
outre le gouvernement, tous les échelons administratifs et
politiques
o les Yuan, eux, imposent au sommet, après l'Empereur,
. les membres des maisons des dirigeants
. les cousins de ceux-ci (les autres tribus mongoles)
. les commerçants internationaux (souvent d'origine arabe)
. les chinois du nord
. les chinois du sud
. les lettrés
Ils changent ainsi l'échelle des valeurs culturelles, reléguant les lettrés
au plus bas. Parallèlement ils vont laisser se développer, voire favoriser,
l'apparition d'une littérature populaire, de fiction et de théâtre ce qui
n'existait quasiment pas auparavant. Pourquoi et comment les Mongols ont ils pu s'imposer ?
Tout part de Temudjin, héritier d'une tribu mongole, qui parvient à battre
toutes les autres tribus. Dans la tradition, l'Ulus (nation mongole)
n'existe que lorsque l'une des tribus parvient à dominer toutes les autres.
Une grande réunion est alors organisée, sorte d'AG géante, au cours de
laquelle un « grand Khan » est élu. En 1206, Temudjin est choisi et prend
le nom de Gengis Khan (Empereur de l'océan). On peut dire qu'il a eu 3 idées de génie :
1. battre tous les autres ce qui lui a permis de devenir Grand Khan,
2. comprendre que pour unir l'Ulus, plutôt que de laisser se battre
entre elles les tribus, il valait mieux les unir en les envoyant se
battre «contre le reste du monde » et lancer un programme de
« conquêtes ininterrompues ». On peut dire que tant que cette
dynamique a été maintenue, l'unité Mongole s'est maintenue,
3. donner à l'Ulus une loi organique (la grande Yasa) qui n'existait pas
et qui couvre tous les aspects notamment la conduite des affaires
familiales, régionales, nationales, internationales, commerciales sur
les plans civil et politique. Par ailleurs la mise en place d'un vaste réseau de routes, avec des
systèmes de péage qui produisent beaucoup de revenus a permis au système de
perdurer. On peut considérer que l'empire sino-mongol est un empire
commercial, d'origine militaire, donc très organisé et efficace. Il couvre
alors plus de la moitié du monde connu ! Pour revenir à la Chine, avant les Yuan, celle-ci s'était repliée au sud du
Yangzi. Au nord on avait un ensemble de « royaumes tampons », non Han, en
particulier les Jin autour de Pékin. Les mongols prirent très facilement cette Chine du Nord, mais mirent 50 ans
à dominer la Chine du Sud. Il faut dire que les Chinois étaient très bons
en « génie militaire » et en fortification de ville, alors que les Mongols
n'y connaissaient pas grand-chose et durent faire appel à des experts
militaires externes. Par ailleurs les Chinois avait un grand savoir faire
traditionnel pour tout ce qui concerne l'administration. Gengis Kahn ne voulant pas faire appel à des Chinois, il se tourne vers
ceux qui, non chinois, avait été formés par ceux-ci : les Ouïgours. Ils en
font des auxiliaires au niveau militaire et administratif. Par ailleurs il
prend la langue Ouïgour pour transcrire le Mongol qui n'était alors pas une
langue écrite. En gros, avant cette décision, les mongols n'avaient pas de
vecteur de transmission de leur culture. Notons au passage qu'ils n'avaient
pas de religion, ie de système structuré et organisé, mais seulement du
« chamanisme local ». Cela expliquera en partie leur grande ouverture aux
autres religions, acceptant facilement celles-ci (il n'était pas rare qu'un
Khan ait des épouses ou des concubines musulmanes, chrétiennes,
bouddhistes, nestoriennes ... même si la famille des Gengiskhanides
favorisa assez amplement le bouddhisme lamaïque). C'est ainsi que Kubilaï,
qui pressure fortement le peuple et les lettrés, va favoriser les grands
propriétaires terriens laïques ainsi que les monastères bouddhiques, allant
jusqu'à les exonérer des taxes foncières, et même parfois à leur permettre
de les collecter pour les garder à leur profit ! Cela ne manquera pas de
créer des situations conflictuelles qui contribueront à la chute des Yuan. Si, à court terme, cette intégration à l'empire mongol a coûté cher à la
Chine, à moyen et long terme elle lui a été bénéfique par l'ouverture
qu'elle a représenté et la circulation qu'elle a permis. A cette occasion,
les échanges « internationaux » ont conduit à développer les billets à
ordre. Mais ceux-ci proliférant, il a fallu l'organiser et cette
normalisation a conduit à la création d'une sorte de monnaie fiduciaire.
Toutefois celle-ci était gagée sur le métal (la Chine était tri-
métallique : or, argent, cuivre) et une mauvaise maîtrise de ce nouveau
système produisit inflation, vidage des réserves métalliques de la Chine
(surtout or et argent), conduisant, là aussi, à une situation de rupture et
au mécontentement populaire. Par ailleurs ce refus de plus en plus grand, par la Chine profonde, de la
tutelle mongole coïncida avec la baisse de la dynamique de l'expansion
mongole initiée par Gengis Khan dont les vertus guerrières s'étaient
émoussées. C'est ainsi que les révoltes chinoises du sud n'ont guère trouvé
de résistance devant elles, les mongols refluant vers leur territoire
d'origine hors la grande muraille. Aux Yuan, seule une dynastie 100% Han pouvait succéder. Zhu Yuanzhang,
d'origine modeste travaillant dans un monastère bouddhiste se retrouve à la
tête de la révolte. Il lui faut un programme de gouvernement résolument
classique par réaction aux Yuan.
Le 1er monarque de la nouvelle dynastie (Ming, fondée en 1368) met en place
un gouvernement confucéen, fondé sur les textes rénovés (dits néo-
confucianistes) au 12ème siècle par Zhu Xi (1130-1200), lequel avait
introduit dans le confucianisme une dimension métaphysique et
transcendantale qui n'existait pas jusque là (c'est alors que le
confucianisme devient une religion).
Cette nouvelle dynastie tour à tour :
- boute les mongols hors de Chine (ie au-delà de la grande muraille)
- ferme les frontières terrestres
- consolide la grande muraille
- fonde son gouvernement sur les lettrés et les classiques confucéens Mais le nouvel Empereur, crée un « garde-fou » à la rénovation d'un
gouvernement confucéen. Il crée la possibilité de mettre en ?uvre « un
domaine réservé » à l'autocrate, si bien que l'on aura d'une part les
décisions prises par le gouvernement, et d'autre part, celles prises par
l'Empereur sans aucun contrôle et sous sa seule autorité.
On a donc une dynastie « Janus et schizoïde » qui systématise le système
confucéen et fait tout pour l'empêcher de fonctionner ! Cela marchera bien
lorsqu'on a de grand Empereurs (Qianlong, Yongle) mais pas du tout
lorsqu'on aura des Empereurs faibles, dits de perdition, quasi analphabètes
et ivrognes, dominés par les clans et les eunuques. Par ailleurs il y a une opposition de principe et de culture entre les 2
points de vue. C'est ai