101 dictées pour le CM2 - Familles Madoré et Le Fol

Nous, les grands, nous faisons quelques exercices de révision, et l'après-midi .....
Ma mère la tirait de son papier de soie. ..... Les cailloux de la cour et les lilas qui
bordaient le jardin de M. le Directeur nous avaient fourni le nécessaire. ... Le bruit
sec des ciseaux se mêle aux chants, aux rires sonores, aux appels des gamins ...

Part of the document


101 dictées pour le C.M.2
sélectionnées par Jean-Luc Madoré



1 - Dans la jungle - Je continue ma marche, une marche toujours pénible.
J'enfonce dans la boue, je trébuche sur des branches. J'ai mal au dos et
aux reins. Je commence à douter d'avoir pris la bonne direction. Soudain,
je crois distinguer une forme rouge à travers les feuilles : des Indiens !
Pourvu qu'ils ne me prennent pas pour un quelconque gibier. Je lance un
appel et m'approche d'eux. Trois hommes et une femme sont en train de
manger. Ils me rassurent : je ne me suis pas perdu, mais ils m'engagent à
revenir avec eux, car ils affirment que je n'ai aucune chance d'atteindre
les sources du Tamouri. Bien entendu, je refuse et nous nous séparons.
Richard Chapelle

2 - Incendie dans les Landes - Le feu progressait sur un large front, et un
épais nuage noir visible à plus de cent kilomètres à la ronde couvrait la
forêt. À Bordeaux, c'était la nuit en plein après-midi, tandis que
parvenait jusqu'à Cognac l'odeur des résines en flammes. De tout le sud-
ouest, les sauveteurs affluaient.

3 - La petite fille et les oiseaux - Tous les oiseaux aimaient la petite
fille parce qu'elle était bonne pour eux. Ainsi un soir, elle put voir la
belette qui rampait dans le sillon, vers le nid de l'alouette. Elle se mit
aussitôt à crier, à taper dans ses mains, pour mettre en fuite la bête au
poil jaune. Elle la chassa, la poursuivit au loin et les petites alouettes
du nid furent sauvées. Un autre jour, elle sauva le rossignol que la grande
couleuvre allait dévorer.
Maurice Genevoix

4 - Le vieux noyer et les oiseaux - Dans mon jardin, il y a un vieux noyer
presque mort qui fait peur aux petits oiseaux. Seul, un oiseau noir habite
ses dernières feuilles. Mais le reste du jardin est plein de jeunes arbres
fleuris où nichent des oiseaux gais, vifs et de toutes les couleurs. Et il
semble que ces jeunes arbres se moquent du vieux noyer.

5 - La biche - La semaine passée, nous avons marché longtemps, sous un
soleil matinal, dans le bois. Au détour d'une allée déserte, nous nous
arrêtâmes, nez à museau, devant une biche toute jeune qui s'arrête au lieu
de s'enfuir. Elle haletait d'émotion et ses jambes fines tremblaient ; mais
ses longs yeux exprimaient plus d'embarras que de peur. J'aurais voulu
toucher ses oreilles pelucheuses et son doux museau de velours cotonneux.
Quand j'étendis la main, elle tourna le front d'un mouvement sauvage et
disparut.
Colette

6 - Pauvre minet - Un de nos petits chats s'est endormi sur le foin de la
grange. Il ne s'est pas réveillé au retour des hommes. Et ils ont déchargé
la charrette sur lui sans faire attention. On l'entend miauler de détresse,
la voix étouffée par trois mètres de foin.

7 - La chasse du renard - Depuis deux mois, les petits renards sont nés.
Alors, commence pour le père une vie dure et dangereuse. Au petit jour, il
quitte sa retraite et passe la rivière pour venir rôder près d'une maison
isolée, au milieu d'une sapinière. Caché dans les fougères, il attend
patiemment le passage des volailles imprudentes.

8 - Deux skieurs - Élisabeth vit partir Jacques, les jambes raides, le dos
rond, les coudes au corps, dans une attitude crispée. Il tomba dans un
virage, se releva et continua sa descente plus lentement. Élisabeth était
meilleure skieuse que lui. Elle s'engagea résolument dans le chemin poli et
durci par des centaines de passages.
9 - Bataille de boules de neige - On se guette à l'angle des maisons, sous
le porche des granges, derrière la murette des cours. De chaque côté, les
renforts arrivent, l'escarmouche devient combat. C'est là qu'on voit les
braves et les malins. Les petits, accroupis, font des boules, les
projectiles se croisent. De temps en temps, un coup heureux tape sec sur un
oeil, une oreille; ailleurs, cela ne compte pas. On s'enhardit, on se
découvre, bientôt ce sera la charge, on se fusillera à bout portant, on
pillera les arsenaux, on se fera manger de la neige à poignées.
J. Cressot

10 - L'enfant malade - Roger demeurait immobile durant des heures, les yeux
levés vers le plafond triste de sa chambre, l'oreille attentive aux bruits
mystérieux qui montaient parfois du rez-de-chaussée comme du fond d'un
puits. Il ne savait plus quelle heure il était... Il lui semblait qu'une
bête énorme pesait sur sa poitrine pour l'empêcher de respirer. Il
suppliait vainement sa mère d'ouvrir la fenêtre et de lui donner un peu
d'air.

11 - Drame en montagne - Toute la nuit, la tempête balaya la vallée avec la
même violence. Les petits ruisseaux devenaient des torrents furieux qui se
précipitaient dans la rivière écumante. Les scieurs de la vallée coururent
à leurs scieries pour empêcher leur stock de bois d'être emporté. Les
gardes, postés auprès des ponts, devaient assister, impuissants, à la ruée
du flot.

12 - Impatience - Le jour du spectacle, Jean-Christophe allait regarder
cinquante fois l'horloge, il croyait que le soir n'arriverait jamais; enfin
n'y tenant plus, il partait dans la peur de ne pas trouver de place, et
comme il était le premier dans la salle déserte, il commençait à
s'inquiéter. ... Le chef d'orchestre était à son poste. Tout semblait enfin
prêt. On ne commençait pas ! Que se passait-il donc ? Jean-Christophe
bouillait d'impatience.
Romain Rolland

13 - La rivière - Ton nom aimable et léger, je ne le connaissais pas, mais
toi, je te connaissais si bien ! Tu viens d'une source vive, sous la roche,
là-haut ; tu te hâtes de descendre et puis tu entres dans nos prés. Alors,
tu es nôtre pendant près d'une lieue ; à tous les détours de ta fuite, je
t'ai accompagnée. Je sais maintenant pourquoi tu coules d'abord dans une
large prairie, pourquoi tu t'étrangles ensuite dans l'étroit vallon que
dominent nos maisons.

14 - Avant le repas - La table était mise dans une grande salle du rez-de-
chaussée servant à la fois de salle à manger et de cuisine : une grande
table comme pour une noce. Des invités venus des villages voisins, des
paysans riches, des fermiers vêtus de blouses bleues ornées de broderies
blanches aux poignets et aux épaules secouaient la tête d'un air de
satisfaction devant les préparatifs du repas. La nappe de linge blanc
attirait les regards.

15 - Un coiffeur novice - Paul fut donc installé sur une chaise surmontée
d'une petite caisse. On lui mit la serviette au cou. J'avais été chargé
d'aller voler à la cuisine une casserole d'une taille convenable et, pour
plus de sûreté, j'en avais pris deux. Je lui mis la plus juste comme un
chapeau et j'en tins le manche : pendant ce temps, avec une paire de
ciseaux, mon père trancha les boucles au ras du bord ; ce fut fait avec une
rapidité magique, mais le résultat ne fut pas satisfaisant, car, la
casserole ôtée, la chevelure du patient apparut curieusement crénelée.
Marcel Pagnol

16 - Avant l'orage - Des nuages violets passaient sur nos têtes, et la
lumière bleuâtre baissait de minute en minute, comme celle d'une lampe qui
meurt. Je n'avais pas peur, mais je sentais une inquiétude étrange, une
angoisse profonde, animale. Les parfums de la colline étaient devenus des
odeurs et montaient du sol, presque visibles. Plusieurs lapins passèrent,
aussi pressés que devant les chiens, puis des perdrix surgirent sans bruit
du vallon, et se posèrent à trente pas sur notre gauche... Marcel Pagnol
17 - Le loup - Vers le milieu de l'hiver, les froids furent excessifs et
les loups devinrent féroces. Ils attaquaient même les paysans attardés,
rôdaient la nuit autour des maisons, hurlaient du coucher du soleil à son
lever et dépeuplaient les étables. Et bientôt une rumeur circula. On
parlait d'un loup colossal, au pelage gris, presque blanc, qui avait mangé
deux enfants, dévoré le bras d'une femme, étranglé tous les chiens de garde
du pays, et qui pénétrait sans peur dans les enclos pour venir flairer sous
la porte. Une panique courut par toute la province. Personne n'osait sortir
dès que tombait le soir. Les ténèbres semblaient hantées par l'image de
cette bête.

18 - Le repas d'un paysan - La barrière de bois s'ouvrit ; un homme entra,
âgé de quarante ans peut-être, mais qui semblait vieux de soixante,
marchant à grands pas alourdis par le poids de ses lourds sabots, pleins de
paille. L'homme entra dans la cuisine, ouvrit le buffet, prit un pain de
six livres, en coupa soigneusement une tranche, recueillit dans le creux de
sa main les miettes tombées sur la tablette et se les jeta dans la bouche
pour ne rien perdre. Puis il se mit à manger son pain lentement. Guy de
Maupassant

19 - La leçon d'histoire - Les classes d'histoire avaient toujours lieu
l'après-midi. On entendait parfois des soupirs de satisfaction et les bras
se croisaient tout seuls sur les tables. Le maître descendait de son
estrade et venait s'asseoir parmi nous. Le maître ne lisait pas : il
parlait, il racontait. Il lui arrivait de se lever, de tirer d'un coffre
une carte qu'il suspendait au mur pour nous montrer les endroits où
s'étaient passées les grandes choses qu'il nous enseignait. Nous étions
suspendus à ses lèvres.
Louis Guilloux

20 - La petite école de campagne - Une seule maîtresse, jeune fille de
vingt ans environ, s'occupait des enfants de tous âges. La discipline était
souple. Après le déjeuner, si le temps le permettait, l'institutrice
descendait avec les enfants jusqu'à la rivière. Parfois, un inspecteur
montait jusqu'à la petite école et interrogeait les enfants. On voyait de
loin venir sa voiture et, si l'on s'était attardé, on rentrait vite et
chacun se trouvait à sa place quand l'inspecteur entrait. L'inspection se
passait bien ; la maîtresse était souriante ensuite, ce qui prouvait
qu'elle avait reçu des compliments.
André Maurois

21 - Victoire - Plus que dix mètres... Mes jambes commencent à s'alourdir,
mais qu'importe ! Je suis en tête et le fil blanc est là, à quelques
foulées. Je sens mon coeur battre et retentir dans ma poitrine sous le coup
de l'émotion devant la victoire si proche. J'ai besoin