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Disons est l'une des nombreuses expressions construites avec le verbe dire[1]
dont l'emploi met en saillance ..... me placer dans une ferme, car il est bien connu
que "le malade des bronches a besoin d'exercice". ...... Heu, disons « corrigés »,
si vous écrivez « corrigés », je signerai, déclara Lartigues. ..... »(www.ciao.fr) ??

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V. J. M. J.


Grugliasco, le 25 décembre 1929.


Fête de la Nativité de Notre-Seigneur.



Mes très chers Frères,


J'emprunte à sainte Thérèse les lignes suivantes : Que rien ne te
trouble, que rien ne t'épouvante ; tout passe, Dieu demeure ; quand on a
Dieu rien ne manque ; Dieu seul suffit.
Ces pensées consolantes me paraissent parmi les meilleurs et les plus
beaux souhaits que l'on puisse adresser à des religieux au début d'une
année nouvelle.
Au souvenir du passé et à la vue de l'avenir, qui ne se sent parfois
envahir d'une secrète inquiétude ? Persévérerai-je dans les généreuses et
saintes dispositions où je me trouve, se disent les âmes ferventes : et la
persévérance dans ma vocation est la condition le mon salut ? Quand et
comment sortirai-je de cet état de langueur spirituelle où je me traîne, se
demandent des âmes paresseuses ou vulgaires qui, par moments, touchées par
la grâce, voient le but à atteindre mais redoutent l'effort nécessaire pour
y tendre avec activité, énergie et constance ? Que nous réserve l'avenir,
nous disons-nous tous ? Que de difficultés à vaincre chaque jour, que de
peines à endurer, que d' obstacles à surmonter ! Que de souffrances en un
mot ! Et les jours se succèdent, et les mois et les années, et amènent peu
de changement ! Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante, nous dit
la grande sainte d'Avila : les peines, les difficultés, les souffrances,
tout lasse. Mais Dieu de-meure. Il est, dit saint Thomas d'Aquin, la fin
dernière de tous les êtres, en particulier de l'homme. Et le Docteur
angélique ajoute : « Notre fin dernière, ce n'est pas Dieu isolé, séparé de
nous ; c'est Dieu connu possédé et aimé par la vision et l'amour
béatifiques dans le ciel ; c'est là notre fin éloignée que nous atteindrons
sûrement en poursuivant notre fin prochaine, c'est-à-dire en demeurant unis
à Dieu ici-bas. Et ainsi. nous procurerons la gloire de Dieu qui est le but-
de notre création. »
Et ici, je ferai quelques emprunts à l'excellent traité de « L'union
avec Dieu » du P. Dosda de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur.
Comme l'union à Dieu .est le but de notre existence-. nous devons
conclure qu'elle est l'unique chose nécessaire mentionnée dans l'Evangile.
(S. Luc. X, 42.)
Il y a. en effet, dans notre vie présente l'essentiel et l'accidentel.
L'essentiel, c'est l'union avec Dieu sur la terre préparant l'union
éternelle du ciel. Cette préparation consiste à faire, au milieu des peines
inévitables de la vie terrestre, ce que nous devons faire plus parfaitement
dans les joies impérissables du paradis : connaître, posséder et aimer
Dieu.
Les choses accidentelles ou secondaires de la vie. ce sont nos peines,
nos plaisirs, nos travaux, nos succès ou nos échecs. Les âmes
superficielles se laissent impressionner avant tout par ces affaires
accessoires qui les occupent hélas ! trop souvent au préjudice du but même
de l'existence.
L'âme sérieuse s'attache immuablement à l'essentiel ; elle reste plus
ou moins indifférente aux détails. Si elle s'y arrête, c'est que ces choses
accidentelles peuvent devenir des moyens d'arriver plus facilement au but.
Elle place en première ligne le bonheur d'être unie à Dieu par les liens de
la divine charité ; elle regarde comme le suprême malheur d'en être séparée
et de ne pas l'aimer. Sa prière est celle que l'Eglise met sur les lèvres
de ses enfants au quatrième dimanche après Pâques : O mon Dieu, au milieu
des changements de ce monde, faites que nos c?urs soient toujours attachés
au ciel où sont les joies véritables.
L'union avec Dieu, fin. dernière de toute créature intelligente, a une
valeur absolue : il en est de même de notre salut éternel qui dépend de
cette union. C'est dans ce sens que saint François-Xavier disait : « Il n'
y a sur la terre qu'un seul bien et un seul mal. Sauver son âme, atteindre
sa tin dernière : voilà le seul bien ; vivre séparé de Dieu, et finalement
se damner : voilà le seul mal ». De là cette prière de David : « Je ne
demande qu'une chose au Seigneur, je la cherche ; c'est d'habiter dans sa
maison tous les jours de ma vie » (Ps. XXVI, 7).
Peu importe que nous soyons pauvres, persécutés, méprisés, malades, si
nous sommes unis à Dieu, nous sauverons notre âme et nous serons heureux
éternellement. Au contraire, â quoi nous servira d'avoir joui de la santé,
de l'estime des hommes et de tous les biens de la terre, si nous étions
séparés de Dieu, et si nous tombions finalement en enfer. « Que sert à
l'homme de gagner le monde entier s'il vient à perdre son âme » (Matth.
XVI, 26).
L'amour divin a, lui aussi, une valeur absolue puisqu'il unit notre âme
à Dieu, union qui constitue notre fin dernière. Nous devons donc vouloir
l'amour de Dieu sans restriction et l'augmenter tous les jours dans notre
c?ur. En cela saint d'excès possible, puisque nous ne pouvons jamais assez
aimer le boa Dieu. « La cause de l'amour de Dieu, dit saint Bernard, c'est.
Dieu lui-même ; la mesure de cet amour, c'est d'aimer sans mesure ».
Pratiquement parlant, la manière d'aimer Dieu est de- l'aimer de tout notre
c?ur. L'amour de Dieu doit brûler dans notre c?ur toujours, en tout lieu, à
tout âge, dans toutes les situations de la vie. Personne ne peut, contre
notre volonté, étouffer ce feu sacré. On peut bien nous empêcher d'employer
tel ou tel moyen d'aimer Dieu ; on peut nous empêcher de manifester notre
amour de telle ou telle manière ; mais notre ravir ce trésor, malgré nous,
cela n'est au pouvoir d'aucune créature. Attachons-nous donc à Dieu avec
toute l'énergie de notre volonté.
L'amour de Dieu suppose dans l'âme. avec la grâce sanctifiante, la foi,
l'espérance et les vertus morales. Ces biens surnaturels sont d'une telle
nécessité que nous devons les désirer et nous y attacher de tout notre
cour. Pour exploiter ce trésor de la grâce sanctifiante et des vertus, nous
avons les grâces actuelles.
Parmi celles-ci, il y en a qui sont indispensables : d'autres sont
simplement utiles. Désirons et implorons les premières ; sollicitons les
secondes dans la mesure où Dieu juge à propos de nous les accorder.
A la suite des faveurs spirituelles, viennent se ranger les biens de
l'ordre intellectuel, physique et moral qui peuvent devenir des secours
appréciables dans la poursuite de la vertu ou de notre fin dernière : tels
sont les talents, la santé, un heureux caractère, la fermeté du jugement,
le bon milieu où l'on se trouve. Tout cela, dans les desseins de la divine
sagesse,
doit s'élever à la hauteur de moyens comme l'affirment saint Paul et,
après lui, les autres saints. « Tout est â vous, dit le grand Apôtre aux
fidèles de Corinthe, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le
présent, soit. l'avenir. Mais vous-mêmes vous êtes à Jésus-Christ, et Jésus-
Christ est à Dieu » (I Corinth., III, 22, 23). « Les. choses qui sont .sur
la terre, écrit saint Ignace, ont été créées pour aider l'homme il
atteindre sa fin ». - « L'usage des choses créées, répète saint Alphonse de
Liguori, vous est accordé par le Seigneur afin de vous aider à obtenir la
vie éternelle ». La valeur de ces choses est simplement relative. Il faut
savoir y renoncer lorsqu'elles sont nuisibles à l'union avec Dieu, et les
employer lors-qu'elles sont utiles.
« Quand on a Dieu, dit sainte Thérèse, rien ne manque ; Dieu seul
suffit. L'union à Dieu, c'est la perfection ; c'est aussi le bonheur assuré
». - « Nous ne sommes vraiment grands et parfaits, dit saint Thomas
d'Aquin, que si nous possédons Dieu et sa grâce, et si nous avons soin de
resserrer tous les jours davantage les liens qui nous unissent à notre Père
du ciel et cela par une constante activité des vertus et. surtout de la
divine charité ».
Ce n'est pas sans raison que saint Augustin a dit : « Vous vous
élèverez vers les sommets de la perfection clans la mesure de votre amour
». Nous devenons meilleurs en aimant le bien, particulièrement le Bien
Infini ». - « Attachés à ce Bien Suprême, nous recevrons l'achèvement. de
la sainteté inséparable de l'union de la créature avec le Créateur, écrit
encore saint Thomas. Car, c'est auprès de Dieu qui l'a créé, en s'unissant
à lui par l'amour, que l'homme trouve qui lui manque et arrive à sa
perfection véritable ». - « Au-dessus de tout, dit saint Paul, ayez la
charité qui est le lien de la perfection ; elle unit toutes les vertus,
ainsi que les fidèles ensemble et avec Dieu » (Coloss. III, 14).
L'union à Dieu assure le bonheur. Le saint curé d'Ars disait un jour :
« J'ai rencontré bien des gens qui se sont repentis de n'avoir pas aimé
Dieu ; mais je n'en ai pas rencontré un seul qui fût triste ou se repentit
de l'avoir aimé ». On ne se repent pas d'avoir aimé Dieu parce que, clans
l'amour de Dieu, on trouve le bonheur véritable, et qu'en dehors de là, il
n'y a point de vrai repos pour l'âme humaine.
Dieu qui a disposé toutes choses avec ordre et suavité a mis en nous
une irrésistible inclination au bonheur partait. Cette soif du bonheur
donne l'explication de toutes les agitations humaines. De nos jours, le
travailleur pose sans cesse l'insoluble problème : réduire le travail et
augmenter le salaire ; il veut arriver au bonheur terrestre par le plus
court chemin. Le mondain privilégié de la fortune veut gagner de l'argent
en vue du plaisir ; acheter du plaisir avec de l'argent, voilà sa devise.
L'humanité tout entière est à la poursuite de cette félicité entrevue-dans
ses rêves. Mais le bonheur n'est