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professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi ...... Au lieu que le repentir est
ce désespoir surmonté par la ferme et confiante résolution de se corriger. ..... Je
me suis dit qu'il était bon d'assurer l'esprit et de l'assouplir par les exercices de la
rhétorique, et que c'était ainsi qu'on l'amenait à maturité, par des exercices ...

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Alain (Émile Chartier) (1868-1951) Esquisses d'Alain
1.
Pédagogie enfantine Cours dispensé au Collège Sévigné en 1924-1925 Un document produit en version numérique par Gemma Paquet, bénévole,
professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi
Courriel: mgpaquet@videotron.ca Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"
dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay,
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi
Site web:
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.htm
l Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm | |
Cette édition électronique a été réalisée par Gemma Paquet, bénévole,
professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi à partir de :
Courriel: mgpaquet@videotron.ca à partir de :
Alain (Émile Chartier) (1868-1951) Esquisses d'Alain
1. Pédagogie enfantine (1924-1925)
Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Alain, Esquisses
d'Alain. 1. Pédagogie enfantine. Cours dispensé au Collège Sévigny, 1924-
1925. Paris : Les Presses universitaires de France, 1963, 126 pages.
Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'') Édition complétée le 15 septembre 2003 à Chicoutimi, Québec. [pic]
Table des matières
Esquisses d'Alain. 1. Pédagogie enfantine
Avant-propos
Première leçon : « J'appelle enfant... »
Deuxième leçon : Les émotions
Troisième leçon : Les passions
Quatrième leçon : Les sentiments
Cinquième leçon : L'éducation des sentiments
Sixième leçon : L'intelligence. L'origine des idées
Septième leçon : Passage de l'imagination à l'entendement
Huitième leçon : Passage de l'imagination à l'entendement (suite) La
Culture et le Savoir
Neuvième leçon : Passage de l'imagination à l'entendement (suite) La
Science
Dixième leçon : L'attention
Onzième leçon : L'attention intellectuelle
Douzième leçon : L'activité enfantine
Treizième leçon : Les jeux
Quatorzième leçon : Le travail scolaire
Quinzième leçon : La pédagogie pragmatiste
Seizième leçon : L'éducation par l'action
Dix-septième leçon : L'éducation de la volonté
Dix-huitième leçon : L'habitude et la volonté
Dix-neuvième leçon : La volonté et le travail
Vingtième leçon : La discipline individuelle
Vingt et unième leçon : Les caractères
Vingt-deuxième leçon : Esquisse d'une classification des caractères
Vingt-troisième leçon : Le développement individuel par la culture
commune
Vingt-quatrième leçon : La famille. L'école. La société
Vingt-cinquième leçon : L'école et la société
Vingt-sixième leçon : La discipline et la politesse
Vingt-septième leçon : La discipline (suite)
Vingt-huitième leçon : L'émulation et l'enseignement mutuel
Vingt-neuvième leçon : La culture littéraire et la culture
scientifique
Trentième leçon : Du conflit entre l'individu et l'État
Trente et unième leçon : Les humanités
Alain (Émile Chartier)
(1868-1951) Esquisses d'Alain
1. Pédagogie enfantine. Cours dispensé au Collège Sévigny, 1924-1924 Paris : Les Presses universitaires de France, 1963,
1re édition, 126 pp. [pic] Retour à la table des matières
Esquisses d'Alain (1924-1925) 1. Pédagogie enfantine
Avant-propos
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Collège Sévigné, 6 juin 1921
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Finalement l'idée directrice, dans l'éducation des sentiments est l'idée
même de la volonté efficace. Il faut la considérer d'abord chez
l'éducateur, où elle rencontre, en dehors du fatalisme, que je ne suppose
point, du moins un préjugé sur les caractères on pourrait presque dire sur
la prédestination qui est bien fort. Qui observe les natures individuelles
arrive bientôt à cette idée que chacune d'elles se développe suivant sa loi
interne, comme un pommier, qui ne peut donner des prunes. Cette idée si
fortement appuyée sur l'aspect extérieur, et aussi sur les réactions de
l'humeur si constantes en chacun, si différentes de l'un à l'autre, cette
idée est vraie mais elle n'est pas vraie seule. On ne change point une
nature, en ce sens que l'un aura sa manière d'être charitable, affectueux,
courageux ; l'autre une autre. Aussi l'éducation ne doit-elle pas prendre
comme fin de donner à l'un les sentiments de l'autre. Comme l'écriture elle
est propre à chacun quoique le modèle soit commun ; les mêmes idées les
mêmes mots, non le même trait. Mais n'importe quelle écriture peut porter
une bonne maxime. Il faut en dire autant de ces traits de nature, qui sont
invincibles, mais qui en même temps ne sont nullement rebelles à
l'éducation véritable qui n'est que développement. Il y a dans l'être
humain la pensée qui est universelle. Par exemple la géométrie. Ainsi cette
contradiction que vous voulez voir entre l'idéal humain des sentiments et
la nature strictement individuelle, cette contradiction n'est pas
extérieure à l'individu, elle est logée en lui. À chaque instant elle est
résolue en lui. En chacun la commune nature humaine se réalise par des
moyens qui sont propres à lui ; chacun a sa manière de retenir et même de
comprendre. Et ce qu'il faut remarquer c'est que la valeur humaine
universelle, en un Descartes, n'exclut nullement la nature individuelle.
Nul développement n'est plus intérieur et original que celui de cet homme,
qui est pourtant, qui est justement à cause de cela, modèle pour tous et
bien commun. Il n'y a d'utile que ce qui est inimitable, parce que nous y
trouvons le modèle du spontané et l'exemple du salut possible. Justement
parce que Descartes n'a point abdiqué jamais. Cette grosse lèvre PENSE.
ALAIN.
Esquisses d'Alain (1924-1925) 1. Pédagogie enfantine
Première leçon
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J'appelle enfant l'être humain en pleine croissance, avant la formation,
avant les passions (altruisme) qui s'y rattachent, avant qu'il ait le souci
de gagner sa vie, ou ce qui est la même chose, avant qu'il puisse
s'instruire par directe expérience, donc nourri, gouverné, et protégé par
la famille. Ces caractères suffisent, mais aussi il ne faut jamais les
oublier quand on parle de l'enfant.
Une remarque peut nous éclairer sur la principale division de notre
sujet. Le premier caractère (croissance-enfance du c?ur), est purement
biologique. L'autre (protégé etc.) est sociologique. La famille, l'école,
le métier, la nation sont des objets de sociologie. Un enfant peut être
précoce, et en quelque sorte prématurément vieux biologiquement, c'est-à-
dire par une croissance arrêtée ou une formation très prompte. Un enfant
peut être précoce aussi s'il se trouve abandonné de la famille et même de
la société, contraint à des ruses et à des travaux d'homme. Ce n'est plus
un enfant. Il faut considérer l'enfant normal.
Il est clair que toute pédagogie suppose une psychologie. Sentiments,
notions, aptitudes, le tout en développement, voilà ce qu'il faut ne point
perdre de vue. Mais la Psychologie elle-même, rapportée au système des
Sciences positives
1. Mathématique
2. Astronomie
3. Physique
4. Chimie
5. Biologie
6. Sociologie,
se trouve en l'air. D'après la méthode suivie depuis 50 ans elle se
rattacherait directement à la Biologie, et développerait le riche thème de
l'union du Physique et du Moral [1].
Mais les vues d'A. Comte à ce sujet commencent à se développer. On peut
poser la question : Est-ce que la psychologie peut se développer beaucoup,
peut-elle même commencer, sans s'appuyer sur la Sociologie ? La biologie ne
donne qu'un terme, le Physique. Sur la constitution de l'Être moral ou de
l'esprit ou du C?ur (Intelligence-Sensibilité-Volonté) tout est laissé au
bon sens, et à l'expérience intime de chacun. Mais le bon sens est un bien
commun et social, et l'expérience intime est profondément modifiée par les
conditions sociales. Deux exemples suffiront. 10 L'idée des sciences et des
méthodes n'est pas individuelle. L'idée de la science est portée par une
puissante organisation (Museum. Instruments. Laboratoires. Bibliothèques,
lycées, collèges. Universités) qui à la fois découvre, invente et enseigne.
La science de chacun, petite ou grande, est prise du bien commun. Non
seulement il y a en chacun ce qu'il sait bien sans l'avoir vérifié, et ce
qu'il sait encore autrement, pour l'appliquer tous les jours (Le postier :
e