TITRE : Aurea Catena Homeri (La Nature dévoilée) -

4 ? Études de cas ou exercices EC3-DAN .... Application au calcul des poutres. n
°10 .... Résistance au feu des poutres cellulaires mixtes acier-béton (extrait CMI).
CD n°53 ..... Corrigé des épreuves du BTS Construction Métallique 2000. n°27.

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Aurea Catena Homeri (La Nature dévoilée)
AUTEUR: inconnu Traduction de l'original allemand (1723) par Monsieur Dufournel édité pour
la première fois en 1772
©Editions Dervy,1993 La Nature dévoilée ou La théorie de la Nature
Dans laquelle on démontre, par une analyse exacte de ses opérations,
comment & de quoi toutes choses prennent naissance, comment elles se
conservent, se détruisent & se réduisent de nouveau en leur essence
primordiale. PARIS chez EDME, Libraire, rue Saint-Jean-Beauvais
M.DCC.LXXII avec Approbation & Privilège du Roi
PREFACE Le premier pas que doit faire celui qui désire parvenir à la connaissance
de la Nature est d'examiner, avec la plus grande attention, comment et de
quoi prennent naissance toutes les choses naturelles, telles que les
météores, les animaux, les végétaux et les minéraux; comment elles se
conservent, et comment elles se détruisent. Il verra que ces différents
effets s'opèrent par une même cause; que chaque chose contient en soi un
principe de vie, qui est aussi celui de sa destruction; que ce principe est
le même dans toutes; et que c'est cet agent universel, qui, suivant ses
différentes manières d'agir, opère toutes les générations et les
dissolutions qui entretiennent et renouvellent sans cesse ce vaste univers. C'est ce que je me propose de démontrer dans cet ouvrage, qui est le fruit
de mes observations et de mes expériences. Je l'ai écrit particulièrement
en faveur des amateurs de la chimie, qui, faute de connaître la marche de
la Nature, travaillent au hasard, suivent aveuglément les procédés qu'ils
ont devant les yeux, et s'égarent continuellement dans leurs recherches, au
détriment de leur santé et de leur fortune. Ils y trouveront une théorie
claire, palpable, et qui a l'avantage d'être aisée à vérifier par la
pratique, sans laquelle on ne peut se flatter d'être véritablement
instruit. Je l'ai divisé en deux parties. Dans la première, j'examine comment et de
quoi toutes choses ont pris et prennent naissance. Dans la seconde, comment
elles se détruisent; et j'ai soin d'appuyer tous les raisonnements sur des
faits connus ou des expériences faciles. Je préviens qu'on ne trouvera point dans ce traité l'élégance et la pureté
du style; d'autant plus que j'écris dans une langue qui m'est étrangère.
Mais dans un ouvrage de la nature de celui-ci, l'on doit considérer les
choses, plutôt que la manière dont elles sont exprimées. Je préviens aussi qu'en traitant philosophiquement de la Nature, je n'ai
point prétendu m'écarter des vérités révélées, étant persuadé que ma
théorie ne pourrait être que fausse, si je n'étais point d'accord avec
elles.
PREMIERE PARTIE De la génération de toutes les choses naturelles.
CHAPITRE I Ce que c'est que la Nature. La Nature est la masse de tous les êtres qui composent ce monde visible, et
le principe distingué de Dieu, quoiqu'émané de lui qui l'anime. De l'origine de la Nature, ou de quoi ont pris naissance toutes les
choses naturelles. Dieu a tiré la Nature du néant par la vertu de son Verbe qu'il avait
engendré de toute éternité. Il voulut, et le Verbe engendra une vapeur, un
brouillard ou une fumée immense, et y imprima sa vertu, c'est-à-dire, un
esprit plein de force et de puissance. Cette vapeur se condensa en une eau
que les Philosophes ont nommée universelle et chaotique, ou simplement le
chaos, c'est de cette eau que l'univers a été formé: c'est elle qui a été,
comme elle l'est encore et le sera toujours, la matière première de toutes
les choses naturelles. La génération du monde par le Verbe n'est, sans doute, pas moins
incompréhensible que la génération de ce Verbe divin; mais il nous suffit
de savoir, pour l'intelligence de la Nature, que tout ce qui existe n'était
au commencement qu'une vapeur animée de son esprit, et que celle-ci est
devenue palpable en forme d'eau. On n'aura pas de peine à concevoir que le monde ait été formé d'une vapeur
qui s'est condensée en eau, si l'on considère non seulement que l'eau se
résout en vapeurs, et que celles-ci se réduisent en eau, mais que tous les
corps se changent en vapeurs et en eau dans leur dissolution, comme nous le
démontrerons dans la seconde partie de cet ouvrage. Il est facile d'observer que l'eau se résout en vapeurs, nous voyons
principalement en temps d'été, lorsque le soleil échauffe les eaux des
lacs, des rivières, des fontaines, etc., qu'il s'en élève des vapeurs qui
se répandent dans l'air. De même, lorsqu'il est tombé de la pluie, et
qu'ensuite le soleil y darde ses rayons nous voyons que les toits mouillés
par cette pluie fument et donnent des vapeurs qui se dissipent dans l'air. Un paysan voit dans son foyer, lorsqu'il fait bouillir de l'eau dans une
marmite, que l'eau donne des vapeurs qui s'exhalent en fumée, et s'il veut,
il peut, par l'ébullition, réduire et changer toute son eau en vapeurs. Nous voyons aussi que les vapeurs se changent en eau: lorsque les
brouillards se sont épaissis en nuées, ces nuées se résolvent en pluie ou
en neige, et retournent à leur origine. Le paysan n'ignore pas cet effet, et l'éprouve à sa grande incommodité;
lorsqu'il est forcé de travailler dans les grandes chaleurs, tout son corps
transpire, et les vapeurs qui en sortent se résolvent en eau, qui ruisselle
le long de son dos, et que nous appelons communément sueur. Tous les distillateurs voient aussi que les liqueurs s'élèvent en forme de
vapeurs dans le chapiteau de leur alambic, s'y condensent et coulent par le
bec, goutte à goutte, ou par petits ruisseaux. Enfin nous ne voyons rien autre chose entre le ciel et la terre que
vapeurs, fumée et eau, qui, poussées par la chaleur centrale de la terre,
se sont sublimées et élevées de notre sphère composée de terre et d'eau
dans la région de l'air; et si nous pouvions apercevoir les subtiles
émanations ou les vapeurs subtiles des cieux, nous verrions leurs
influences, qui descendent de haut en bas, se mêler et s'unir avec les
vapeurs terrestres qui se subliment en haut; mais si nous ne pouvons pas
les voir à cause de la faiblesse de notre vue, nous devons les concevoir
par notre esprit, ensuite les rendre palpables par la pratique de la
chimie, et sentir que tout ce qui arrive dans le microcosme arrive aussi
dans le macrocosme, et que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Nous pouvons donc regarder comme certain que la première matière de ce
grand monde est l'eau chaotique ou une vapeur réduite en eau, et il y a
deux choses à considérer dans cette eau universelle: l'une visible qui est
l'eau, et l'autre l'esprit invisible qui lui est inhérent; en sorte que
l'on peut dire que cette eau est double, c'est-à-dire, deux choses en une. L'eau sans esprit serait sans force, et l'esprit sans l'eau serait sans
action, parce qu'il faut nécessairement qu'il ait un corps pour opérer des
choses corporelles; et Dieu a voulu que ce soit l'eau qui est le moyen par
lequel cet esprit peut opérer tout en toutes choses; parce qu'elle a la
propriété de se mêler facilement avec toutes choses; et que, par son moyen,
l'esprit peut pénétrer, amollir, former et détruire tout. L'eau est donc le sujet ou le patient, le corps, l'habitation et
l'instrument; et l'esprit est l'agent qui opère tout en elle et par elle,
le point séminal et central de toutes les choses naturelles. Que celui qui désire pénétrer dans les secrets de la Nature considère bien
ce point, qu'ensuite de ce point central, il aille à la circonférence,
comme il sera dit dans les chapitres suivants; et il trouvera que toutes
choses sont renfermées dans toutes choses, c'est-à-dire, que cet esprit
avec la puissance générative est réparti dans tous les sujets du monde
entier, et que, comme toutes choses prennent de lui leur existence, elles
retournent aussi en lui, et s'y rejoignent après leur dernière dissolution;
c'est-à-dire, que par une vicissitude continuelle la circonférence revient
au centre, et le centre à la circonférence. S'il comprend bien ceci, rien
ne pourra plus l'arrêter dans l'analyse de la Nature; car d'un volatil il
fera un fixe, du doux il fera un aigre, d'une odeur mauvaise une agréable,
d'un poison une thériaque, et d'une thériaque un poison; parce qu'il
connaîtra ce qui est le but de toutes nos recherches, à savoir que toutes
ces choses tirent leur origine de la même racine et qu'elles peuvent être
réduites en elle. En effet, elles ne sont pas détruites quant à la matière,
mais seulement quant aux accidents, suivant leur degré de volatilité, de
fixité ou de digestion. C'est pour cela que tous les Philosophes s'écrient:
« Notre matière est en toutes choses, dans tout ce qui nous environne;
partout et à chaque moment on la touche avec les mains, ou on la foule aux
pieds: elle vole devant nos yeux, et nous heurte, pour ainsi dire, à chaque
instant « . Ils nous avertissent néanmoins de ne pas chercher cet esprit
dans tous les sujets indistinctement, mais seulement dans ceux où il réside
en plus grande quantité, où il est d'une meilleure qualité, et où on peut
le trouver plus facilement; car, encore qu'il se trouve dans tous les
sujets quelconques, il ne laisse pas d'être dans l'un en pl