À quelles conditions un dialogue est-il réussi

Pour être efficace, la lettre d'opinion doit respecter une structure particulière et
surtout, s'appuyer sur des arguments et non pas seulement sur des émotions. ......
Pour éviter de répéter un mot, on emploiera un substitut, qu'il soit un synonyme,
une traduction dans une langue étrangère ou une périphrase, c'est-à-dire une ...

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Face aux préjugés, la raison est-elle une arme efficace ? (D.M. fait par la
T5)
A-t-on raison de craindre la vérité ? (D.M. fait par la T3) - cf. page 3
Face aux préjugés, la raison est-elle une arme efficace ? (D.M. fait par la
T5) [Introduction]
[Intérêt du sujet] Même si les préjugés ne sont pas tous entièrement
faux, ils comportent toujours une part de fausseté, car ils sont fondés sur
de très mauvaises raisons (apparences, on-dit, désirs...). Si nous voulons
ouvrir notre esprit et connaître la vérité, nous devons donc nous attaquer
à ces croyances admises sans vérification. Mais comment faire ? La raison
pourrait-elle être une arme efficace dans ce combat contre les préjugés ?
[1ère réponse, argumentée d'après les définitions] Il semble, au premier
abord, qu'on puisse répondre affirmativement à cette question. La raison,
en effet, est une faculté qui nous permet de penser de façon cohérente, et
de fonder ainsi nos jugements sur des raisonnements logiques. Un préjugé,
comme on l'a vu, est une croyance admise sans vérification. Par conséquent,
il y a quelque chose d'incohérent à admettre comme vrai une idée douteuse,
qui n'est fondée sur aucun raisonnement logique. Il semble donc évident que
la raison, en repérant cette incohérence, est une arme efficace contre les
préjugés, puisqu'elle nous pousse à en douter et à les vérifier.
[Objection] L'argument que nous venons d'exposer serait sans doute
valable si l'être humain était entièrement rationnel. Seulement, il se
trouve que notre pensée est influencée par des désirs irrationnels, qui
sont souvent la source de nos préjugés. La raison est-elle de taille à
lutter contre ces désirs ? Peut-on faire entendre raison à quelqu'un qui ne
désire pas changer sa manière de penser ? Tel est le problème que nous
allons tâcher de résoudre. ________________________
Plan détaillé du développement
1ère thèse : Il suffit d'analyser rationnellement ses préjugés pour s'en
débarrasser
Argumentation : Notre raison nous permet parfois de déceler une
contradiction dans nos préjugés. Lorsque c'est le cas, nous prenons
conscience que nos préjugés sont faux, ce qui les fait disparaître. Il peut
aussi se faire que notre raison démontre qu'une idée qu'on avait admise
sans la vérifier est vraie. Dans ce cas, cette idée cesse d'être un
préjugé : elle devient un savoir. Enfin, il peut se faire que notre raison
soit incapable de démontrer la fausseté ou la vérité d'un préjugé. Mais
elle peut au moins nous faire prendre conscience que celui-ci ne repose pas
sur un raisonnement logique, mais sur des bases très douteuses. Nous sommes
alors, une nouvelle fois, délivré du préjugé.
Exemples : Pour illustrer le premier cas, on peut prendre l'exemple des
croyances sur les dieux, dont Épicure a montré le manque de logique (cf.
mon cours sur la démonstration - I). Pour illustrer le second cas, on peut
prendre l'exemple d'un théorème de mathématiques qu'un élève a cru vrai
simplement parce qu'il avait une confiance aveugle en son professeur,
jusqu'au jour où il a été capable d'en faire la démonstration. Pour
illustrer le troisième cas, on peut prendre l'exemple de toutes les
croyances qui reposent sur des inductions, qui ont l'air d'être des
raisonnements logiques alors qu'elles ne le sont pas. Notre raison peut
nous faire prendre conscience de cela.
Transition - Récapitulation + objection qui sera développée au début de la
2ème partie Développement de l'objection amorcée dans la transition : Même si nos
préjugés ne reposent pas sur des bases logiques, même s'ils sont fondés sur
des mauvaises raisons, il se pourrait que ces raisons soient plus
puissantes que tout argument rationnel. Après tout, l'homme n'est pas
seulement un être doué de raison, et il a peut-être en lui d'autres désirs
plus forts que celui de connaître la vérité et de penser de manière
cohérente.
2ème thèse : La raison est impuissante face aux préjugés qui viennent de
nos désirs d'être heureux
Argumentation : Nos désirs nous poussent bien souvent à voir la réalité
autrement qu'elle ne l'est. C'est notamment le cas de notre désir d'être
heureux, qui est source de bien des illusions. Aveuglés par nos désirs,
nous sommes incapables de penser logiquement et de vouloir vérifier nos
préjugés.
Exemple : C'est le cas pour des préjugés qui flattent notre amour-propre,
comme les préjugés ethnocentriques. Mais c'est aussi le cas de certains
préjugés qui font souffrir, s'ils sont les préjugés de la communauté à
laquelle on appartient. Les femmes souffrent des préjugés sexistes dont
elles sont victimes, mais elles ont parfois du mal à s'en détacher, parce
qu'elles ne désirent pas entrer en conflit avec leur famille, leurs amis,
leurs collègues, etc. Le désir de se fondre dans la masse est un puissant
obstacle à la raison, lorsque cette dernière s'efforce de lutter contre les
préjugés.
Transition - Récapitulation + objection qui sera développée au début de la
3ème partie Développement de l'objection amorcée dans la transition : Nous avons vu que
la raison est impuissante à déraciner les préjugés qui viennent des désirs.
Mais cette idée suppose que tous nos désirs vont dans le même sens, ce qui
n'est pas vrai. Il peut se faire que certains désirs soient les alliés de
la raison dans son combat contre les préjugés.
3ème thèse : La raison devient une arme efficace contre les préjugés
lorsqu'elle est secondée par des désirs
Argumentation : La raison toute seule est sans doute impuissante, mais
certains désirs peuvent lui venir en aide. Il y a d'abord le désir de
connaître la vérité. Notre pensée ne peut être en paix avec elle-même si
elle sans arrêt contredite par ce que l'expérience de la réalité lui
montre. Pour résoudre ses contradictions internes, elle a besoin de savoir
la vérité, ce qui implique de lutter contre les préjugés. Par ailleurs,
comme on l'a vu plus haut, certains préjugés nous font souffrir. Ce sont
ceux qui nous rabaissent, qui donnent une mauvaise image de nous-mêmes. Ce
sont ceux également qui « justifient » des comportements injustes à notre
égard. Mais ce n'est pas uniquement de souffrance qu'il est question :
certains préjugés, dans la mesure où ils entraînent des comportements
injustes, suscitent notre indignation. Nous sommes prêts à lutter contre
eux parce que nous sentons qu'ils sont injustes, c'est-à-dire
injustifiables. On pourrait dire, dans ce cas, que nous avons un sentiment
de ce qui est vrai et logique avant même que notre raison ne développe des
raisonnements explicites. En somme, le travail d'analyse et de raisonnement
de la raison doit être préparé par un travail psychologique, c'est-à-dire
une transformation de notre manière de penser sous l'influence de nos
désirs et de nos sentiments.
Exemple : Si quelqu'un ne souffre pas trop de ses opinions sexistes, on
aura beaucoup de mal à l'en faire douter. Il ne voudra pas abandonner ses
préjugés, parce que ses désirs l'empêcheront d'utiliser sa raison. Mais si
une femme souffre sans arrêt du sexisme, et si par ailleurs elle sent qu'il
y a quelque chose de contradictoire dans l'oppression qu'elle subit (cf. la
fin du cours sur la culture), alors elle sera prête à entendre des
raisonnements explicitant ce sentiment. Sa souffrance et son indignation
auront préparé le terrain à la raison. Par ailleurs, plus les préjugés
sexistes sont combattus dans la société, moins les sexistes sont nombreux,
et moins ils se sentent en position de force. Il est alors plus facile pour
eux de remettre en question leurs préjugés, puisqu'ils n'ont plus à
affronter un groupe homogène et très puissant. Un cercle vertueux
s'installe ainsi progressivement : plus les préjugés sont combattus, plus
il est facile de les combattre.
A-t-on raison de craindre la vérité ? (D.M. fait par la T3) [Introduction]
[Intérêt du sujet] Il existe sans doute en chacun de nous un désir de
savoir la vérité, en particulier dans les domaines qui nous concernent le
plus directement. Et en même temps, il n'est pas rare que nous ayons peur
de découvrir cette vérité. Il serait donc intéressant de se demander si
cette peur est justifiée. A-t-on raison de craindre la vérité ?
[Analyse du sujet] Avant de répondre à cette question, tâchons d'en
analyser les termes. La crainte est un sentiment que nous éprouvons quand
nous pensons que quelque chose risque de nous détruire, ou de détruire des
biens auxquels nous sommes attachés : nos proches, notre bien-être
personnel, nos biens, notre santé, etc. Ce danger qui nous effraie peut
être réel - auquel cas nous avons raison de le craindre, parce que notre
crainte repose sur une connaissance vraie - ou bien purement imaginaire -
auquel cas la crainte n'est pas justifiée. Quant au mot « vérité », il
désigne ici une certaine adéquation entre la pensée et la réalité.
[1ère réponse, argumentée d'après les définitions] D'après toutes ces
définitions, il semble bien qu'on ait raison d'avoir peur de la vérité.
Découvrir la vérité, c'est en effet prendre conscience de la réalité telle
qu'elle est. Or, la réalité - contrairement au monde fictif que produit
notre imagination - ne correspond pas forcément à nos désirs. La vérité
peut donc nous faire souffrir, et c'est pourquoi elle risque de détruire un
de nos biens les plus précieux : notre bien-être. En ce sens, elle
constitue une réelle menace, et on a raison de la craindre.
[Objection(s)] Mais est-il vraiment dangereux de dé