Le pastiche à l'image - zanebetvoltaire

Exercice 6 du manuel méthodologique (Nathan) p. 284. + correction inspirée en
partie du livre du professeur. Lecture des trois documents iconographiques.

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Le pastiche à l'image
Inscrit dans l'objet d'étude : la poésie Exercice 6 du manuel méthodologique (Nathan) p. 284
+ correction inspirée en partie du livre du professeur Lecture des trois documents iconographiques La Baigneuse de Jean-Auguste Dominique Ingres, huile sur toile,
1808
Le Violon d'Ingres Photo(graphie)collage de Man Ray (qui a aussi
immortalisé Nush Eluard), 1924
Hommage à Man Ray, La route du rock, affiche de Chirokoff, 1999
|[pic] |[pic] |[pic] |
|La Baigneuse de |Le Violon d'Ingres |Hommage à Man Ray, La route |
|Jean-Auguste Dominique |Photographie de Man Ray |du rock, affiche de |
|Ingres | |Chirokoff, |
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Trois tableaux,, représentant trois femmes nues, de dos, un turban sur
les cheveux, liés par une évidente filiation, le premier étant repris en
hommage par les deux autres, avec des clins d'?il de connivence (
pastiches. La Baigneuse de Ingres s'inscrit dans la série des odalisques :
rêveries sur le sérail, le gynécée ou le bain (cf. le Tepidarium de
Chassériau, qui représente la salle où les femmes se reposent après le bain
à Pompéi). Elle est immédiatement reconnaissable à sa pose (la longueur du
dos des femmes caractérise ses Nus), ainsi qu'au turban dans ses
cheveux[1].
Ce sont ces éléments iconographiques que reprend Man Ray. Il y ajoute
une dimension ludique chère aux surréalistes, à travers l'expression
célèbre « le violon d'Ingres » - le peintre Jean-Auguste Dominique était
en effet joueur de violon dans ses loisirs, ce qui a fait entrer dans le
vocabulaire courant l'expression « violon d'Ingres » pour désigner un
passe-temps favori - qu'il reprend en jeu de mots dans le titre qu'il donne
à sa photo-collage. Le corps de la femme, pourvu d'ouïes, devient ainsi un
instrument de musique : l'image prend une portée énigmatique, métaphorique
et poétique par le travail de détournement et de recomposition[2].
L'affiche de Chirokoff s'inscrit dans la série : elle reprend Man Ray
(qui reprenait Ingres) et le signale explicitement dans son titre, Hommage
à Man Ray, pour affirmer la poursuite de la métaphore sonore, dans le
contexte cette fois de la musique électrique, électronique ; le corps de la
femme, plus mince, bronzé, en accord avec les canons esthétiques de cette
fin de siècle, devenu violon chez Man Ray se transforme en guitare
électrique, métonymie du rock, chez Chirokoff qui annonce un festival
musical de trois jours à Saint-Malo, La Route du rock. L'auteur y ajoute
aussi, à travers le bleu, une référence au mystère (cf. la publicité pour
la marque de cigarettes Gitanes) et à la technologie (le bleu est une
couleur « froide »)[3]. La fantaisie vire presqu'au fantastique.
Le pastiche se renouvelle ainsi et passe de l'un à l'autre en créant
une chaîne d'échos et de complicités humoristiques, esthétiques et
poétiques.
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Annexes
Annexe 1
http://mucri.univ-paris1.fr/mucri10/article.php3?id_article=145
Musée Critique de la Sorbonne ( MUCRI )
Couleur chair
par BAUDRY Jean INGRES Jean Auguste Dominique - Grande Baigneuse, dite La Baigneuse de
Valpinçon
huile sur toile, 98 x 146, Louvre, 1808. « Il arrive quelquefois que l'?il tombe sur des morceaux charmants,
irréprochablement vivants ; mais cette méchante pensée traverse alors
l'esprit, que ce n'est pas M. Ingres qui a cherché la nature, mais la
nature qui a violé le peintre, et que cette haute et puissante dame l'a
dompté par son ascendant irrésistible. »
Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques, 1868. Comment ne pas être impressionné par « l'abondance » du dos dans l'espace
du tableau. Malgré le faible contraste chromatique entre cette plage de
chair et le drap qui la reçoit, on perçoit vite à quel point l'artiste a
voulu, par ses nuances onctueuses et surtout, grâce à la texture des
empâtements, rendre ces « ondulations montueuses de la peau » (Baudelaire)
différentes de la matière inerte qui la côtoie. (JPG) Le dos de ce personnage se refusant à nous ainsi que la frustration
engendrée par la tenture qui cache une partie de la scène induisent une
lecture descendante de l'image, depuis les épaules jusqu'au triangle formé
par les jambes entrecroisées. L'ensemble se trouve enchâssé dans les
limites déterminées latéralement par les draperies. A l'extrémité du pied,
et le jouxtant, un objet difficilement identifiable s'avère être une
pantoufle négligemment abandonnée par sa propriétaire. Avec ce détail
(aurait peut-être dit Daniel Arasse), se signifient en contrepoint l'intime
et le négligé, que ce morceau d'Académie semble contredire. La pantoufle
abandonnée laisse voir un laçage rouge, à peine perceptible, dont la note,
insistante et discrète, rappelle l'écoulement sanguin des femmes.
Bouleversante litote. Lorsque en 1808, Jean-Dominique Ingres (le peintre
est à la villa Medicis) envoie à Paris cette huile, il ne se doute pas de
la place singulière que La Grande Baigneuse occupera dans son ?uvre, ni du
parcours sinueux qui amènera celle-ci à réapparaître régulièrement sous son
pinceau. Cet itinéraire prend la forme d'une découverte progressive du
corps féminin ainsi donc saisi assis et posant de dos, puis allongé, de
face, enfin. La Grande Baigneuse, La Grande Odalisque (1814) ainsi
qu'Angélique (Roger délivrant Angélique,1819) constituent, de fait, les «
moments » d'une déclinaison que l'artiste fera évoluer individuellement ou
en combinatoire. (JPG) Toutes ces postures convergent vers la composition en tondo (Le tondo
-tondi au pluriel- est une composition de peinture réalisée sur un support
de format rond ou à l'intérieur d'un disque, et non en rectangle comme il
est plus courant. Le terme provient de l'italien rotondo, rond) du Bain
turc (1862), ?uvre tardive où elles se retrouvent, in fine, réunies en une
scène unique. Au centre d'un groupe d'hétaïres, sublimée par une lumière
qui curieusement affecte moindrement ses compagnes, la Grande Baigneuse est
revenue. Cinquante ans ont passé, qui nous permettent de mesurer les écarts séparant
le jeune homme de l'artiste confirmé. Faut-il voir ici la maturation d'un
art qui aurait évolué de pair avec une opinion plus permissive ? Pas si
simple ! En suivant l'artiste dans sa quête d'une représentation libérée du
corps féminin, on a peut-être perdu l'essentiel. Au fur et à mesure que le
corps se montre, que les postures se délient, se combinent pour
transgresser l'interdit, une couleur uniforme envahit l'espace du corps. On
désigne communément par « teint de porcelaine » cette couleur qui, en
gommant le grain la chair et les nuances de la peau, en neutralise la
charge érotique ; un effet que Roland Barthes qualifiera plus tard de «
fading » à propos du bronzage. La « couleur chair », concept créé pour la
lingerie féminine, relève de ce même procédé qui évoque tout en
dissimulant, qui réduit la chair à sa seule apparence, où la nudité est à
la fois affirmée et cachée. Or, couleur et chair renvoient à une même origine latine (carnis) qui dit
tour à tour la carnation et la crudité charnelle. Curieuse
progression/régression d'une ?uvre où, plus le corps des femmes se découvre
et s'offre, plus il échappe à sa vérité. La tenture de la grande baigneuse
a donc fini par se lever sur le harem, lieu interdit par excellence, qui
confine le spectateur dans l'espace passif du voyeurisme. Cette distance
irréversible au corps féminin fait rétrospectivement de La Grande Baigneuse
une ?uvre indépassable, où le corps, à la fois couleur et substance, nous
est donné dans sa moiteur presque obscène. Cette intimité à peine entrevue,
le corps réifié s'éloigne inexorablement dans les conventions de la
représentation...
du même artiste [pic]
* INGRES Jean Auguste Dominique
Le bain turc Annexe 2
http://e-artplastic.chez-alice.fr/classe/sujet/art1