Religion2.doc - jpbu

... ou à tout autre maître, pour comprendre ce que tu crois, corrige ta formule : il
ne s'agit ...... Éternellement en joie pour un jour d'exercice sur la terre. ...... ou des
problèmes de quadrature et cubature (questions traitées par Pascal dans ses ...

Part of the document


LA RELIGION
HÉSIODE (VIIIe ou VIIe s. av. J.-C.) : LA NAISSANCE DES DIEUX
En vérité, aux tout premiers temps, naquit Chaos, l'Abîme-Béant, et
ensuite
Gaia la Terre aux larges flancs - universel séjour à jamais stable
des immortels maîtres des cimes de l'Olympe neigeux -
les étendues brumeuses du Tartare, au fin fond du sol aux larges routes,
et Éros, celui qui est le plus beau d'entre les dieux immortels
(il est l'Amour qui rompt les membres) et qui, de tous les dieux et de
tous les humains,
dompte, au fond des poitrines, l'esprit et le sage vouloir.
De l'Abîme-Béant, ce furent Érèbe l'Obscur et Nyx la Nuit noire qui
naquirent
et, de la Nuit, à leur tour, Clair-Éclat et Journée, Éther et Hèmérè,
qu'elle enfanta, devenue grosse de son union de bonne entente avec
l'Érèbe Obscur.
Quant à la Terre, en premier lieu, elle fit naître, égal à elle-même,
(il fallait qu'il pût la cacher, l'envelopper entièrement) Ouranos le
Ciel étoilé,
afin qu'il fût, pour les dieux bienheureux, séjour à jamais stable ;
puis elle fit naître Ouréa les hauts Monts, gîtes gracieux de déesses
- des Nymphes qui habitent les monts coupés de ravins -
et elle enfanta aussi l'étendue stérile du large qui se gonfle et fait
rage,
Pontos le Flot-Marin - tout cela sans bonne entente source de désir. Mais
ensuite,
au lit du Ciel, elle enfanta le Fleuve-Océan, Océanos aux profonds
tourbillons,
Coïos, Crios, Hypérion Qui-parcourt-les-hauteurs et Japet,
Théia la Divine, Rhéia, Thémis Juste-Coutume et Mémoire (Mnèmosyne),
Phoïbè la Lumineuse, toute d'or couronnée, et Téthys qui inspire l'amour.
Et après eux, bon cadet, naquit Cronos aux idées retorses,
le plus terrible des enfants - et il se prit de haine pour son géniteur
vigoureux.
Elle donna encore naissance aux Yeux-Ronds - les Cyclopes au c?ur plus
que violent :
Brontès Tonnant, Stéropès Vif-Éclair et Argès Blanche-Foudre, à l'être
plein de force,
qui donnèrent à Zeus le tonnerre et forgèrent pour lui la foudre.
Ceux-là, en vérité, étaient en tout pareils aux dieux,
n'était qu'un ?il unique s'ouvrait au milieu de leur front.
Yeux-Ronds : tel était le nom qu'on leur donnait, nom parlant, puisque
aussi bien
un ?il tout rond, un seul, s'ouvrait sur leur front.
Vigueur, violence et inventions venaient couronner leurs ?uvres.
D'autres encore naquirent de la Terre et du Ciel,
trois enfants grands et forts (mieux vaut ne pas les nommer),
Cottos, Briarée et Gygès, tous trois plus qu'arrogants ;
ceux-là avaient cent bras qui, de leurs épaules, jaillissaient
(mieux vaut ne pas les montrer), et cinquante têtes chacun,
poussant de leurs épaules sur leurs membres solides.
Une vigueur inimaginable, puissante, venait couronner leur grande taille
et leur aspect.
HÉSIODE, Théogonie. La naissance des dieux, v. 116-153, trad. d'A.
Bonnafé, Paris, Éd. Rivages, 1993, p. 65-67. Cléanthe (IIIe s. av. J.-C.)
Hymne à Zeus
Ô toi qui es le plus glorieux des immortels, qui as des noms multiples,
tout-puissant à jamais,
Principe et Maître de la Nature, qui gouvernes tout conformément à la loi
[?????],
Je te salue, car c'est un droit pour tous les mortels de s'adresser à toi,
Puisqu'ils sont nés de toi, ceux qui participent à cette image des choses
qu'est le son,
Seuls parmi ceux qui vivent et se meuvent, mortels, sur cette terre.
Aussi je te chanterai et célébrerai ta puissance à jamais.
C'est à toi que tout cet univers, qui tourne autour de la terre,
Obéit où que tu le mènes, et de bon gré il se soumet à ta puissance,
Tant est redoutable l'auxiliaire que tu tiens en tes mains invincibles,
Le foudre à double dard, fait de feu, vivant à jamais ;
Sous son choc frémit la Nature entière.
C'est par lui que tu diriges avec rectitude la raison commune, qui pénètre
toutes choses
Et qui se mêle aux lumières célestes, grandes et petites...
C'est par lui que tu es devenu ce que tu es, Roi suprême de l'univers.
Et aucune ?uvre ne s'accomplit sans toi, ô Divinité, ni sur terre,
Ni dans la région éthérée de la voûte divine, ni sur mer,
Sauf ce qu'accomplissent les méchants dans leurs folies.
Mais toi, tu sais réduire ce qui est sans mesure,
Ordonner le désordre ; en toi la discorde est concorde.
Ainsi tu as ajusté en un tout harmonieux les biens et les maux
Pour que soit une la raison de toutes choses, qui demeure à jamais,
Cette raison que fuient et négligent ceux d'entre les mortels qui sont les
méchants ;
Malheureux, qui désirent toujours l'acquisition des biens
Et ne discernent pas la loi commune des dieux, ni ne l'entendent,
Cette loi qui, s'ils la suivaient intelligemment, les ferait vivre d'une
noble vie.
Mais eux, dans leur folie, s'élancent chacun vers un autre mal :
Les uns, c'est pour la gloire qu'ils ont un zèle querelleur,
Les autres se tournent vers le gain sans la moindre élégance,
Les autres, vers le relâchement et les voluptés corporelles ;
[... une partie du texte, ici, est perdu...]
ils se laissent porter d'un objet à l'autre
Et se donnent bien du mal pour atteindre des résultats opposés à leur but.
Mais toi, Zeus, de qui viennent tous les biens, dieu des noirs nuages et du
foudre éclatant,
Sauve les hommes de la malfaisante ignorance,
Dissipe-la, ô Père, loin de notre âme ; laisse-nous participer
À cette sagesse sur laquelle tu te fondes pour gouverner toutes choses avec
justice,
Afin qu'honorés par toi, nous puissions t'honorer en retour
En chantant continuellement tes ?uvres, comme il sied
À des mortels ; car il n'est point, pour des hommes ou des dieux,
De plus haut privilège que de chanter à jamais, comme il se doit, la loi
universelle. Trad. P.-M. Schuhl, « Les Stoïciens », Pléiade, p. 7-8 CICÉRON : DE LA NATURE DES DIEUX
Le monde est dieu.
Il y a une nature qui contient et conserve le monde entier, et elle n'est
pas privée de conscience et de raison. Nécessairement, toute nature qui
n'est pas solitaire et simple, mais qui est unie et liée à une autre, doit
avoir en elle un principe dominateur comme est l'intelligence dans l'homme
et, dans la bête, ce semblant d'intelligence, d'où naissent les
inclinations. Dans les racines des arbres aussi et des êtres engendrés par
la terre, on pense qu'il existe un principe dominateur. J'appelle principe
dominateur ce qu'on nomme en grec hégémonikon, c'est-à-dire ce qui, en
chaque espèce d'être, ne peut ni ne doit avoir rien qui lui soit supérieur.
Aussi est-il nécessaire que l'être en qui est le principe dominateur de la
nature entière soit de tous le meilleur et le plus digne de posséder
pouvoir et droit de propriété sur toutes choses. Or nous voyons que dans
les parties du monde (rien n'est en effet dans le monde qui ne soit partie
du tout), il y a conscience et raison. Donc dans cette partie où est le
principe dominateur du monde, elles doivent nécessairement exister, et même
plus actives et plus grandes qu'ailleurs. C'est pourquoi le monde doit être
sage, et la nature qui tient toutes choses embrassées doit exceller par la
perfection de la raison ; ainsi le monde est dieu et l'ensemble du monde
est embrassé par une nature divine. Et ce feu du monde est bien plus pur,
plus transparent, plus mobile que notre chaleur d'ici qui conserve et fait
vivre les êtres qui nous sont connus. Puisque hommes et bêtes sont
conservés par cette chaleur, puisque par elle ils ont mouvement et
sentiment, il est absurde de dire que le monde est privé de sentiment,
alors qu'il est conservé par un feu inaltérable, pur, libre et aussi très
actif et très mobile : d'autant que ce feu qui est celui du monde n'est pas
mis en mouvement par autre chose et par un choc extérieur, mais qu'il se
meut de lui-même et spontanément. Car que peut-il y avoir de plus puissant
au monde que l'être qui pousse et met en mouvement la chaleur qui conserve
le monde ?
La nature : ?uvre d'art et artiste
Donc Zénon définit la nature : « un feu artiste, procédant par méthode à
la génération ». Il pense que le propre de l'art est avant tout de créer et
d'engendrer ; et ce que fait la main humaine dans les ouvrages de nos arts,
la nature le fait avec beaucoup plus d'art encore, la nature, c'est-à-dire,
comme je l'ai dit, un feu artiste maître des autres arts ; et de cette
manière, toute nature est artiste en ce sens qu'elle a une route et des
principes qu'elle suit. Mais la nature du monde lui-même, qui maintient et
contient toutes choses en les embrassant, n'est pas seulement faite avec
art, elle est elle-même, comme le dit aussi Zénon, un artiste qui veille et
pourvoit à l'utilité et à l'avantage de toute chose. Et de même que toutes
les autres natures sont engendrées, agrandies et soutenues chacune par
leurs semences propres, de même la nature du monde possède les mouvements
de la volonté, les tendances, les inclinations, que les Grecs appellent
hormai, et y fait correspondre ses actes à la manière dont nous sommes nous-
mêmes mus par nos âmes et par nos sens. Puisque donc telle est l'âme du
monde, puisque, pour cette raison, on peut l'appeler à bon droit sagesse ou
providence (on dit en grec pronoia), ce à quoi elle pourvoit de préférence,
ce qui l'occupe avant tout, c'est d'abord que le monde soit le mieux fait
possible pour durer, ensuite qu'il ne manque de rien et surtout qu'il ait
en lui une beauté éminente et toutes les parures.
Cicéron, De la nature des Dieux (45 av. J.-C.), livre II, Pléiade p. 419-
420
ÉLIADE : LE MYTHE
Le mythe est donc l'histoire de ce qui s'est passé in illo tempore, le
récit de ce que les dieux ou les êtres divins ont fait au commencement du
Temps, « Dire » un mythe, c'est proclamer ce qui s'est pass