Un point sur l'apprentissage de l'anglais à l'école ... - Espace Langues
Exercice 1 : UseCase. Un client arrive à la caisse avec des articles à acheter. Le
caissier enregistre les articles et prend le payement. Le client peut ensuite ...
Part of the document
RAPPORT SUR L'ENSEIGNEMENT DE L'ANGLAIS A L'ECOLE Par le groupe de travail sur l'enseignement de l'anglais à l'école
élémentaire
De la Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur Membres du groupe :
Jean-Paul Narcy-Combes (Paris 3)
Joëlle Aden (IUFM de Créteil)
Dominique Delasallle (IUFM de Caen)
Paul Larreya (Paris 13)
Jean Claude Le Bihan (IUFM de Rouen)
François Poirier (Paris 13)
Françoise Raby (IUFM de Grenoble)
ClaireTardieu (IUFM de Paris)
Paul Volsik (Paris 7) Contact : F. Poirier (francois.poirier@univ-paris13.fr), JP Narcy-Combes
(jean-paul.Narcy-combes@wanadoo.fr) et Claire Tardieu (cltardieu@orange.fr)
Sommaire
Résumé p. 3
L'apprentissage de l'anglais à l'école élémentaire p. 5 Etat des lieux de la formation en langues et en pédagogie des langues des
professeurs des écoles (PE) p. 20
Enquête sur la formation LVE des professeurs des écoles dans les IUFM p.
21
Synthèse des réflexions et propositions concrètes p. 26
Résumé L'apprentissage des langues par les enfants est un sujet d'actualité, il a
fait l'objet de plusieurs réformes à l'école et de débats sur ses
objectifs. Aujourd'hui généralisé du CE2 au CM2 et devant être mis en place
en CE1 à la rentrée 2007, il suscite un certain nombre d'interrogations.
Est-ce vrai qu'il est plus facile d'apprendre des langues étrangères quand
on est un enfant et qu'après un certain âge cela demande beaucoup plus
d'efforts ? L'anglais qui est choisi ou offert à plus de 80% est-il la
langue étrangère que les enfants devraient apprendre en premier ? Pourquoi
n'utilise-t-on pas des natifs pour enseigner les langues ? Les professeurs
des écoles dont c'est aujourd'hui l'une des missions ont-ils un niveau
suffisant en langue pour prodiguer un enseignement correct à leurs
élèves ? Est-ce qu'on peut apprendre une langue étrangère en regardant la
télévision ? Etc. De nombreuses recherches ont tenté de répondre aux
questions que cet enseignement pose sans que leurs résultats soient
largement diffusés ce qui a motivé les auteurs de cet article - tous
enseignants chercheurs en didactique de l'anglais - à faire un point
théorique. L'objectif est d'aller au-delà des opinions et de proposer des
pistes de réflexion, ou de décision, qui correspondent à ce qui est
actuellement compris de cet apprentissage.
Nous vous proposons ici trois documents offrant des pistes de réponses et
surtout des propositions pour l'avenir.
. Un article théorique qui fait le point sur la recherche actuelle en la
matière et s'achève par des pistes de réflexion et des propositions
concrètes pour l'enseignement. A titre d'exemple, il montre qu'à
l'école élémentaire, les élèves n'ont plus l'âge où un apprentissage
purement naturel pourrait être efficace, et les conditions
d'exposition et de pratique ne correspondent, de toute façon, pas à ce
qui permettrait à un tel apprentissage d'être efficace. Il fait
apparaître aussi que le concept de « propédeutique » à l'apprentissage
de l'anglais et l'éveil aux langues (approche plurilingue conseillée
par le conseil de l'Europe) semblent d'autant plus justifiés que les
classes sont de plus en plus hétérogènes linguistiquement et
culturellement. . La synthèse d'une enquête de terrain sur la formation des maîtres
ainsi que les résultats détaillés, dont voici un aperçu : L'état des lieux de la formation en langues et en pédagogie des langues qui
a pu être réalisé grâce à un questionnaire renseigné par 13 IUFM (41,9%)
fait apparaître une certaine hétérogénéité des pratiques et de
l'interprétation des textes.
Néanmoins deux constantes se dégagent :
En première année, une préparation à l'épreuve de langue du concours est
mise en place pour tous dans tous les IUFM (avec dans la majorité des IUFM
un volume de 30 heures).
Pour la deuxième année, consacrée majoritairement à la formation didactique
avec l'entrée en vigueur du nouveau cahier des charges, on constate partout
une diminution des horaires, la disparition de la dominante « langue », et
lorsqu'ils sont présents, des modules centrés sur la formation didactique
(comme le recommande le nouveau cahier des charges). Or bon nombre de
stagiaires PE2 présentent un niveau en langue largement inférieur à B2 du
Cadre Européen de Référence pour les Langues (exigé pour l'habilitation) et
sortent néanmoins avec une validation globale de la formation, incluant la
LVE au titre de la polyvalence des maîtres. . Enfin, la synthèse des réflexions et des propositions concrètes dont
voici deux exemples :
En ce qui concerne la formation des maîtres du premier degré :
. Généraliser le CLES niveau 2 (deux IUFM seulement l'utilisent)
. En amont, développer des UE langues dans toutes les disciplines
universitaires
. Rendre obligatoire un stage à l'étranger pour l'obtention de la licence
universitaire. La refonte des plans de formation devrait prévoir en
licence un module spécifique. En ce qui concerne la société française :
Il serait souhaitable de modifier les attitudes face à l'exposition aux
langues et aux cultures étrangère en France. Alors que la majorité des pays
du monde sont multilingues et leurs habitants plurilingues et capables
d'apprendre rapidement des langues étrangères, notre pays résolument
monolingue (pour de multiples raisons -historiques, politiques, etc.)
pourrait à l'avenir ressentir les effets négatifs d'une position trop
stricte en la matière (en termes de concurrence pour l'emploi, notamment).
Il est à noter que les médias français sont de plus en plus monolingues
(autrefois, France Inter diffusait en été des journaux en LE : ces journaux
ont disparu. La télévision, y compris sur les chaînes du câble, offre un
doublage quasi systématique, et l'on a vu disparaître toutes les émissions
pour apprendre les langues). Or la loi de 1963 est formelle : la télévision
est faite pour éduquer et distraire. Même si l'on peut penser que les
jeunes délaissent la télévision pour Internet où les langues étrangères
sont présentes, la question se pose de l'égalité devant Internet, de la
motivation. Et cela ne libère pas pour autant la télévision de sa mission
éducative : elle pourrait présenter des programmes de sélection des
méthodes sur Internet, orienter les gens vers des langues plus
diversifiées, proposer des cours attrayants multidiffusés utilisant des
méthodes dynamiques ; en bref, jouer un rôle d'information et de défense
des usagers. L'apprentissage de l'anglais à l'école élémentaire Jean-Paul Narcy-Combes, Claire Tardieu, Jean-Claude Le Bihan, Joëlle Aden,
Dominique Delasalle, Paul Larreya, Françoise Raby, L'apprentissage des langues par les enfants est un sujet d'actualité, il a
fait l'objet de plusieurs réformes à l'école et de débats sur ses
objectifs. Aujourd'hui généralisé du CE2 au CM2 et devant être mis en place
en CE1 à la rentrée 2007, il suscite un certain nombre d'interrogations.
Est-ce vrai qu'il est plus facile d'apprendre des langues étrangères quand
on est un enfant et qu'après un certain âge cela demande beaucoup plus
d'efforts ? L'anglais qui est choisi ou offert à plus de 80% est-il la
langue étrangère que les enfants devraient apprendre en premier ? Pourquoi
n'utilise-t-on pas des natifs pour enseigner les langues ? Les professeurs
des écoles dont c'est aujourd'hui l'une des missions ont-ils un niveau
suffisant en langue pour prodiguer un enseignement correct à leurs
élèves ? Est-ce qu'on peut apprendre une langue étrangère en regardant la
télévision ? Etc. De nombreuses recherches ont tenté de répondre aux
questions que cet enseignement pose sans que leurs résultats soient
largement diffusés ce qui a motivé les auteurs de cet article - tous
enseignants chercheurs en didactique de l'anglais - à faire un point
théorique. L'objectif est d'aller au-delà des opinions et de proposer des
pistes de réflexion, ou de décision, qui correspondent à ce qui est
actuellement compris de cet apprentissage Ce qui suit est largement inspiré
des ouvrages et des thèses cités en bibliographie, en particulier Gaonac'h
(2006). 1. Langage, pensée et acquisition du langage En ce qui concerne le lien entre le langage et la pensée, la réflexion part
généralement de Piaget pour qui le développement cognitif de l'enfant
détermine le développement verbal, (ce qui n'est pas avéré pour les
enfants sourds) pour passer à Vygotsky qui attribue au langage une fonction
de médiation essentielle au développement de l'intelligence. Pour Vygotsky,
toutes les fonctions psychologiques relèvent de processus d'abord
interpersonnels, qui se transforment en processus intrapersonnels. L'enfant
finit par s'autoguider en dirigeant ses propres actions par le langage
intérieur quand il a intériorisé les modes d'intervention de l'adulte. On
peut, dans ce cas, affirmer que toutes les fonctions intellectuelles se
construiraient d'abord dans les interactions sociales avant de
s'intérioriser. Le langage a une place centrale dans cette théorie. Pour
Chomsky, par contre, il existe un dispositif inné (LAD, language
acquisition device), mais sa théorie pose le problème de la durée de la
disponibilité de ce dispositif, et donc introduit avec elle la notion de
« période critique » qui sera abordée dans le point 2. En ce qui concerne les théories de l'acquisition du langage, la position
empiriste de Skinner qui apporte une