Quelles perspectives professionnelles pour les étudiants ayant fait l ...

Maison de justice : service spécialisé du ministère de la justice dont .... Contrôle
interne (>< contrôle externe) : vise l'exercice des voies de recours, ... L'accès
direct (pour les personnes expérimentées qui ont réussi l'examen d'aptitude
professionnelle*). ...... Le classement sans suite peut-être corrigé, neutralisé par :.

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Schneider Aspects
juridiques et pratiques de la traduction
Frédéric
Master 2 professionnel de polonais, INALCO Quelles perspectives professionnelles
pour les étudiants ayant fait l'INALCO ? Réflexion inspirée par les interventions effectuées dans le cadre du cours
'Aspects juridiques et pratiques de la traduction' et de la journée Europe
Centrale et Orientale L'auteur de ce rapport tient à prévenir son lecteur que son travail ne
sera pas une présentation linéaire des interventions qu'il a auditionnées
ni même une présentation tout court de ces interventions mais plutôt un
texte dans lequel il s'efforcera d'organiser de manière cohérente les
conclusions générales qu'il en tire pour consacrer ensuite quelques lignes
à sa vision des relations entre l'INALCO et le marché du travail. Première réflexion très importante : les intervenants traducteurs qui
ont fait des exposés dans le cadre du cours aspects juridiques et pratiques
de la traduction sont tous polyvalents, dans le sens qu'ils ne s'occupent
pas que de la traduction, ou alors ils traduisent à partir de plusieurs
langues. Ainsi, Monsieur Ripault est à la fois traducteur, écrivain et
éditeur, Monsieur Pierrat est avocat, romancier et traducteur et Monsieur
Muller traduit des textes allemands, anglais et hongrois, alors que Madame
Lahana traduit du russe et de l'anglais. Ceci montre bien qu'un traducteur
n'est pas qu'un simple traducteur. Il doit être capable de s'inscrire dans
un contexte plus large pour deux raisons : parce que faire de la traduction
ce n'est pas que traduire d'une langue à une autre mais d'un contexte à un
autre d'une part, et parce que la traduction, dans sa composante littéraire
du moins, ne semble pas être une source de revenu stable et suffisante
d'autre part. Monsieur Muller a mis en avant le fait que l'on ne peut que
difficilement compter sur plus de 7 000 euros par ouvrage traduit et qu'il
est rare d'avoir plus d'une commande par an. Or, survivre avec 600 euros
par mois est plutôt difficile.
Les interventions qui ont eu lieu durant la journée Europe n'ont fait
que me confirmer que les traducteurs doivent connaître plus de deux langues
pour pouvoir exercer dans le métier. Les représentantes des universités de
Skopje, Ljubljana et Pécs ont toutes les trois insisté sur le fait que les
étudiants de leurs Masters en traduction connaissent trois langues (les
langues dites A, B et C). M. Malber, traducteur au Conseil de l'Union
européenne et Mme Petrits, responsable de la coopération avec les
Universités auprès de la DG Traduction de la Commission européenne ont
également mis en avant le fait que les traducteurs travaillant pour l'Union
européenne doivent connaître au minimum trois langues. M. Salber a souligné
dans une conversation avec l'auteur de ce texte que la connaissance de
plusieurs langues d'Europe centrale est un atout précieux et Mme Petrits
lui a précisé qu'elle a elle-même commencé son travail de traducteur en
utilisant le grec, l'anglais et le français pour traduire par la suite
depuis le hongrois, l'italien et d'autres langues. Elle l'a informé du fait
que la seule situation dans laquelle l'on peut ne traduire que d'une langue
à une autre, c'est l'interprétariat et ce si l'on a deux langues « A »
(c'est-à-dire quand on est capable de traduire simultanément d'une langue A
à une langue B et inversement). Mme Petritis a également précisé lors de
son intervention que le EMT (European Master's in Translation) ne peut se
faire que si l'étudiant connaît trois langues.
En outre, je suis satisfait des informations pratiques et juridiques
sur la traduction que ce séminaire m'a procuré. Les documents distribués
durant le cours m'ont été très utiles. Le Code des Usages pour la
Traduction d'une ?uvre Littéraire Générale conclu entre les représentants
des traducteurs et des éditeurs permet de voir que le traducteur bénéficie
de certains droits. Tout d'abord, le traducteur a droit à une rémunération
avant même avoir remis sa traduction et il la conserve même si l'éditeur
refuse sa traduction. Par ailleurs, le traducteur a le droit de refuser de
revoir lui-même sa traduction. Si l'éditeur exige de sa part un remaniement
important de sa traduction, il peut également refuser de le faire. S'il
accepte de faire lui-même l'une des deux tâches précitées, il aura droit à
une rémunération supplémentaire. D'une manière générale, la rémunération
peut être forfaitaire (ce qui représente l'exception) ou proportionnelle.
Dans le second cas, le traducteur a droit à un à-valoir sur droits d'auteur
proportionnels dont le montant est fixé en fonction de la longueur, la
difficulté, la compétence et la notoriété du traducteur et bénéficie de
droits d'auteur proportionnels aux recettes provenant de l'exploitation de
l'ouvrage. Le traducteur est en droit de demander une indemnité si
l'éditeur a procédé à des altérations graves. L'intégralité de l'à-valoir
est acquise au traducteur si l'éditeur ne publie pas dans le délai fixé.
L'éditeur doit également rendre des comptes au traducteur. Les associations
de traducteurs et d'éditeurs ont prévu une procédure de conciliation en cas
de contentieux entre un traducteur et un éditeur. Un conciliateur propose
alors un compromis à l'amiable au parties.
La notice de l'ATLF sur la rémunération des traducteurs littéraires
est aussi très utile. Elle permet d'avoir un ordre d'idée sur les
rémunérations auxquelles on peut s'attendre en fonction des domaines et des
langues. Ceci est d'autant plus réjouissant que les langues dites « rares »
sont mieux rémunérées (ceci reste à nuancer cependant puisque, bien qu'il y
ait plus de traducteurs de langue anglaise, il y a aussi plus de
traductions à faire à partir de cette langue et les traducteurs de polonais
peuvent ne pas avoir de commande à faire durant de longues périodes). On
remarque que les rémunérations des traducteurs varient en fonction de la
nature et du format de l'ouvrage. Les éditions dites de poche, étant publié
à des échelles plus importantes, n'accordent que 0,5% des bénéfices au
traducteur, alors que d'autres éditeurs accordent jusqu'à 4% de ces
bénéfices.
Tout ces éléments, et bien d'autres que nous allons soulever à
présent, nous amène à formuler une certaine réflexion sur les débouchés
qu'offre l'INALCO (et en particulier le Master 2 professionnel du
département Europe centrale). Il faut avant tout faire une brève
présentation du « public » de l'INALCO pour que le lecteur puisse saisir
les enjeux de cette question. Les étudiants de l'INALCO se décomposent en
plusieurs populations bien distinctes. Il y a tout d'abord les
« intellectuels » : ces personnes, bien souvent d'un certain âge, qui ont
fait des études, bien souvent nombreuses et brillantes, et qui se sont
inscrites à l'INALCO pour des raisons ou intérêts personnels ou encore pour
enrichir encore plus leur culture générale. L'INALCO est un lieu d'orgie
intellectuelle pour eux, ils profitent pleinement des cours sur la
civilisation et disposent en général de suffisamment de temps pour combler
les éventuels manque dans l'enseignement de la langue par un travail
personnel et grâce à une autodiscipline importante. Nous l'allons pas trop
nous attarder sur eux car ils ne font pas de Master 2 professionnel en
général (optant plutôt pour la recherche ou en s'arrêtant en cours de
route) et l'INALCO ne représente pas pour eux une porte pour entrer sur le
marché du travail. La deuxième catégorie est celle des étudiants qui
suivent un autre cursus parallèlement à celui de l'INALCO. Écoles de
commerce, Instituts d'études politiques, écoles de traduction, facultés de
droit, d'histoire ou d'économie, école normale supérieure voire même écoles
d'ingénieur font partie du lot. Les étudiants qui tentent d'enrichir leur
parcours au sein même de l'INALCO en suivant l'enseignement de deux langues
différentes ou en suivant des filières professionnelles (HEI, CPEI...)
représentent la troisième catégorie. La quatrième est celle des étudiants
qui travaillent en parallèle (et qui n'ont pas fait d'études précédemment,
ces derniers faisant partie de la première catégorie). Il s'agit bien
souvent d'étudiants qui viennent du pays dont ils étudient la langue (ce
qui signifie qu'ils apprennent plutôt le français et l'art de la traduction
que leur propre langue) et leur situation financière les obligent à
travailler en parallèle.
Chacun de ces publics a des profils, des capacités et des attentes
différents. Si l'on considère les étudiants qui suivent un cursus en
parallèle à celui de l'INALCO, il nous paraît que l'étude d'une langue
d'Europe centrale et orientale peut être un enrichissement très intéressant
pour l'étudiant. Prenons l'exemple de cet étudiant qui étudie l'anglais et
l'allemand à l'ESIT et qui suit des études de letton et de roumain à
l'INALCO. Son rêve est de travailler à la Commission européenne en tant que
traducteur et le complément que lui offre l'INALCO lui permettra sans doute
de se démarquer des autres candidats lors du concours. L'étudiant de
slovaque qui suit en parallèle un cursus à l'école de commerce Léonard de
Vinci aura sans doute la possibilité de faire des traductions techniques
dans le domaine commercial dans une langue « rare » et demandée, une
activité qui pourra compléter son activité principale tout comm