Soif de justice - Je me livre - Free

Il n'ignorait pas qu'en général, un groupe avait copié sur un leader, le moins
mauvais ...... Je captais à peine le cours de maths (Flagrante différence de
niveau entre la ..... A des années-lumière de l'exercice demandé au commun des
mortels. ...... société, un contrat à durée indéterminée, une période probatoire
concluante.

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Eric VINCENT « NECROGRAPHIE » Site : http://ericvincent.no-ip.org
© Eric Vincent 2012. Tous droits réservés.
Toute ressemblance avec des situations ou des personnages ayant existé,
existant ou à venir, est normale. Mortel préambule 7
Erreur numéro 1 : mauvais aiguillage 9
Erreur numéro 2 : cultiver la peur du manque ou le syndrome du sandwich
SNCF 13
Erreur numéro 3 : voyager par l'imaginaire 20
Erreur numéro 4 : je rêvais d'une autre destination 22
Erreur numéro 5 : le train ne s'arrête pas en gare 27
Erreur numéro 6 : Terminus et ce ne sera pas l'Orient-Express 34
Erreur numéro 7 : Très Grande Vanité 43
Erreur numéro 8 : pourquoi payer plein tarif si on peut prendre un billet
gratuit ou presque ? 48
Erreur numéro 9 : les voies du diplôme sont impénétrables 55
Erreur numéro 10 : arrêt en gare imprévu, 13 ans d'attente 67
Erreur numéro 11 : service dans l'air, pas dans le train 82
Erreur numéro 12 : croire que je peux être locomotive, wagon, rail,
énergie et destination 92
Erreur numéro 13 : croire que les rails ne traversent que des vallées 101
Erreur numéro 14 : les freins lâchent, la locomotive sort des rails 112
Erreur numéro 15 : changer de train, de vie, en croyant que cela changera
le conducteur 122
Erreur numéro 16 : l'aérotrain (de vie) : mort-né 133
Erreur numéro 17 : le train déraille. Bilan : un mort, trois blessés. 148
Erreur numéro 18 : la valise de problèmes ne se fait pas la malle 166
Erreur numéro 19 : sur la voie de la catastrophe ferroviaire 188
Erreur numéro 20 : erreur de conducteur 208
Mortelle conclusion 217
Postface : et si les Mayas s'étaient trompés ? 218
Mortel préambule
Je m'appelle Eric Vincent. Je sais, c'est écrit sur la couverture... Je suis né le 1er avril 1966, à Cognac. Voici la situation de ma vie à
l'entame de ce récit, le 19 février 2010 : j'ai viré ma femme - deuxième
divorce -, mes amis, ma famille, mes collègues. Seule une poignée
d'irréductibles gaulois résiste toujours à l'invasion de mon esprit par le
Mal. J'ai trois enfants âgés de 20, 15 et 7 ans, issus de mes unions passées.
Mon aîné, Valentin, vit au Canada avec une copine que je n'encadre pas (Et
c'est réciproque). Elle suit des études, fait trimer mon fils et pompe son
fric. J'ai rompu le contact avec lui. Je crains de déteindre sur sa
personnalité, de le contaminer de mes noirs desseins. Ma fille, Tess, vit
en province avec sa mère et son beau-père, un connard de première, repris
de justice. Nos échanges sont rares, artificiels et empruntés. A ses yeux,
je suis un géniteur et aux miens, c'est une inconnue. Parfois, un sursaut
d'orgueil la pousse à s'accrocher à son déchet de père. Elle déploie une
énergie stupéfiante pour se rapprocher et met ensuite une distance infinie.
Je la fuis. Pourquoi faire connaissance avec un mort comme moi ?
J'ai la garde de Sven, mon cadet, fruit de mes secondes noces. J'estime
qu'il n'a plus de mère. Elle a fui face à nos problèmes comportementaux.
Fuite contre fuite. Elle n'a jamais été mère. Je lui interdis de porter ce
titre !
Sven, c'est mon oxygène et mon gaz carbonique à moi. Il me tue et me fait
vivre. Il est mon reflet, tellement moi... Côté profession, je suis devenu informaticien par hasard. Un "technicien"
raté et obsolète. Je remplis ma tâche pour manger et payer les traites.
J'ai loupé ma vocation d'écrivain, par manque de talent, d'éditeur et de
public. Je ne suis pas pilote d'avion : j'ai abandonné en cours de route.
Que de ratés !
Voilà ma vie condensée en une phrase : des échecs sentimentaux, deux
mariages, deux divorces, trois enfants malmenés, un métier haï, une passion
avortée. Un désastre.
Cet écrit pourrait s'arrêter à ce résumé. Sera-t-il avorté, comme tant
d'autres ? Je l'ignore. Les ténèbres me cernent, aucune lumière ne filtre. Le 1er avril 2010, je ramperai pour boucler mes quarante-quatre printemps.
Ce n'est pas une certitude, juste un pressentiment : je ne traînerai plus
longtemps mes guêtres sur cette planète exsangue. Par précaution, je vais
autopsier ma vie et rédiger ma « nécrographie ».
Cet acte médical lève le voile sur le mystère nimbant un décès. Aux yeux du
quidam moyen, l'autopsie incarne une démarche effrayante, taboue. L'humain,
choqué par le mot, mute en téléspectateur et se réfugie derrière les images
aseptisées, inodores des séries policières d'outre-Atlantique. L'usage du
verbe « autopsier » déclenche un tsunami nauséeux dans mon organisme.
Malgré cette aversion, une force intérieure me pousse à élucider l'énigme
de ma destinée : pourquoi suis-je mort-né ? Pour toucher au but - l'ultime compréhension - point besoin de techniques
savantes, de machines infernales, ni de scies circulaires à faire pâlir un
bûcheron canadien ! La découpe de ma misérable existence passera par un
zeste de simplicité, d'humilité, de dépouillement, une dose bétonnée
d'impartialité, d'abstraction, de méditation et par une kyrielle de raisons
moins bidonnées les unes que les autres. Si je résiste aux sirènes de
l'autodérision et du nombrilisme, si je vaincs ma tendance compulsive à
céder à la colère, à l'insulte. Ce n'est pas gagné ! L'incertitude lance un assaut contre mon esprit. Et s'il me fallait toute
une vie pour me déchiffrer, sans avoir la conviction d'emporter la victoire
suprême : l'accès à la vérité ? Si une existence ne suffisait pas pour me
disséquer ? Si ma mort, violente, soudaine, était l'unique encart temporel
assez vaste pour m'expliquer ?
Au cours de ce - presque - demi-siècle, j'ai toujours choisi les chemins
les plus courts, les lignes droites... en résumé : la facilité. Même pour
mourir ! Les cachets, délivrés avec ou sans ordonnance, sont plus faciles à
obtenir qu'un 357 Magnum pour liquéfier une cervelle. Alors, pourrai-je
mener à bien une mission ardue, tortueuse, semée d'embûches et de longue
haleine ? Voici venir le match mental du jour : d'un côté, championne du monde toutes
catégories, invaincue jusqu'à ce jour (Jésus, pistonné de L'Autre, compte
pour du beurre), « L'éternité de la mort », alias la solution de facilité.
Dans l'autre coin du ring, challenger improbable, peu de victoires à son
actif, « La brièveté de la vie ». Un enjeu rude : me décrypter.
La tentation me guette... mais... dans ce cas, pourquoi me lancer dans ma
« nécrographie » ? Pourquoi ce préambule ? Pourquoi pas trois plaquettes de
Tranxène combinées à une overdose de Sumatriptan, histoire de prendre mon
temps pour quêter, glaner ou au contraire, glander ad vitam aeternam ?
Maudit instinct de survie, détestable ego désireux d'accoucher de l'écrit
révélateur. Tant pis ! Je me lance. * * * * * * * Erreur numéro 1 : mauvais aiguillage
Avant le commencement était le néant. Un mystère a engendré le bigbang, les
atomes, les heurts, les agrégats, la fusion. Une monstrueuse équation avec
des trillions d'inconnues, un défi des probabilités appelé hasard ou
destin.
Qui a commencé ? Une machine ? Une entité intangible ? Une communauté
sociale et énergétique ? Des matériaux injectés par l'Infiniment Grand à
l'intérieur de billes de matière noire ? Etait-ce intentionnel ou
involontaire ? Aucune idée !
Qu'un scientifique ou un religieux apporte l'explication définitive, je
m'en tamponne le coquillard avec une poignée de graviers secs ! La face de
mon univers ne changera pas pour autant. Dix milliards d'années ont passé. Cognac, 1er avril 1966, 11H45 : ma
naissance. Mon grand-père maternel, Emile, est heureux : je viens d'accéder
au rang d'humanoïde le jour de ses cinquante printemps. Il fonce à la
pâtisserie et achète des religieuses pour fêter ma venue au monde. Pas
chiche pour un rond, il les partage avec mes autres grands-parents. Des
religieuses... Marrant ! Un chou fourré au chocolat accolé à un autre
rempli de crème au café, ça donne... un divorcé ! Un achat ô combien
symbolique et prophétique pour mon existence.
A propos de religieuses, parlons un peu de religion ! Mes parents (Je
traduis : ma mère !) décident de me baptiser en juin 1966. Ai-je eu mon mot
à dire ? Que nenni ! C'est le principe bien chiant des croisades : imposer
une religion par la force. Une méthode fasciste. Je hais les religions
intolérantes, les extrêmes. Ce baptême, c'est le viol de ma liberté de
choix. Je rejette le catholicisme et cette imposition de toutes mes forces.
Ils craignaient quoi ? Que je sois possédé par le diable ? Que je sois un
monstre ? Croyances stupides, fondées sur la peur ancestrale, collective,
reposant sur du vent, sans fondement scientifique. Le baptême n'a pas
chassé les idées noires de mon esprit et n'a pas entravé mes mauvaises
actions. Quel souvenir ai-je de ma vie prénatale, utérine ou de ma prime enfance ?
Aucun. Logique, non ? Pas sûr ! Certains illuminés affirment se souvenir de
leurs vies antérieures, se vantent de régresser dans le temps sous hypnose
- ou pas -. Je n'ai pas ces dons, ces informations et je m'en tape ! Mes
premiers instants et leurs poursuivants ont été éliminés de ma vie comme on
va aux chiottes, avec la colique et ses douleurs en prime. Que puis-je glaner sur mes péripéties post-natales ? La question n'est pas
là. Des premières heures de mon existence, seule l'histoire des religieuses
de mon grand-père a transpiré. Ce n'est pas qu'anecdotique. Une omerta,
édictée par ma mère, imposée à mon père, a régi ma famille depuis des temps
immémoriaux. Rares sont