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Comme toute langue est l'expression d'une vision particulière du monde, il n'est
... les apprenants ne s'intéressent pas a priori à quelque document ou exercice
ayant .... En tant qu'acte de communication linguistique par excellence et dans un
..... C'est à l'enseignant de faire alterner, au cours d'une classe, les exercices ...

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EMILIA MUNTEANU À L'ÉCOLE AVEC LE FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE TABLE DES MATIERES
DÉFINITIONS MINIMALES 5
DIDACTIQUE ET SCIENCES 15
APERÇU DES APPROCHES UTILISÉES DANS L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES
30
MÉTHODES UTILISÉES DANS L'ENSEIGNEMENT DU FLE 36
TECHNIQUES D'ENSEIGNEMENT DE LA GRAMMAIRE 47
LA FORMATION DES COMPÉTENCES DE RÉCEPTION DU MESSAGE ORAL ET D'EXPRESSION
ORALE 67
FORMATION DES COMPÉTENCES DE RÉCEPTION DU MESSAGE ÉCRIT ET D'EXPRESSION
ÉCRITE 76
TECHNIQUES D'ACQUISITION DU VOCABULAIRE 86
ACTIVITÉS COMMUNICATIVES EN CLASSE DE FLE 102
TECHNIQUES D'ENSEIGNEMENT DE LA LITTÉRATURE 143
TECHNIQUES D'ÉVALUATION DES COMPÉTENCES EN CLASSE DE FLE 190
QUELQUES MODELES D'ANALYSE DE TEXTE 210
BIBLIOGRAPHIE 282 DÉFINITIONS MINIMALES
Généralement parlant, la méthodologie est l'ensemble des méthodes
utilisées par une science. Quelque temps auparavant, toute science avait sa
propre méthodologie, constituée d'une collection plus ou moins riche de
méthodes se rapportant aux recherches scientifiques spécifiques de la
discipline respective; on pouvait ainsi parler d'une méthodologie de la
physique, d'une autre de la biologie ou de la linguistique. À présent, la
fusion de plusieurs sciences engendre l'interférence des méthodes et
l'apparition de nouvelles sciences telles la biophysique, la
psychosociologie, la psycholinguistique, etc. Par ailleurs, notre époque a
vu augmenter l'intérêt porté aux problèmes de la méthodologie à la suite du
progrès spectaculaire des sciences. On entend de plus en plus retentir à
côté du Pourquoi? inquiétant le Comment? mobilisateur des forces de
réflexion et surtout d'action.
Dès le commencement, il faut préciser que notre intérêt porte sur la
méthodologie en tant que discipline didactique et que nous faisons la
distinction entre celle-ci et la méthodologie entendue comme ensemble des
méthodes utilisées par d'autres sciences pour la recherche, aussi préférons-
nous le terme de didactique.
Il faut dire que la didactique d'une matière déstinée à l'enseignement
se propose de fournir aux futurs enseignants des outils nécessaires au
déroulement du processus didactique. Bien qu'elle soit une discipline
didactique distincte de la pédagogie et de la didactique générale,
l'enseignant, dans sa pratique, en classe, ne saurait délimiter les
domaines dont il se servira, son objectif étant différent, tout comme il ne
pourra se passer des acquisitions fournies par d'autres disciplines.
L'enseignement des langues vivantes vise à transmettre des
connaissances linguistiques, à assurer donc une compétence linguistique, de
même qu'à créer des automatismes permettant aux apprenants d'employer
spontanément la langue respective. En même temps, il suppose donc la mise
en ?uvre d'une performance linguistique (réalisation d'un acte de langage
par un locuteur: encodage - décodage) par l'apprenant. Comme toute langue
est l'expression d'une vision particulière du monde, il n'est pas exclu
qu'on envisage l'enrichissement de la pensée et de la culture du public
scolaire.
Mais si la science méthodologique pose des questions, elle incite
l'enseignant à s'en poser lui aussi avant, pendant et après le déroulement
du processus didactique. Les questions fondamentales seront évidemment:
Quel est le public auquel on va enseigner? Quelle matière va-t-on
enseinger? et surtout Comment va-t-elle être enseignée?, suivies, après le
déroulement de la classe, d'une autre : Comment a-t-elle été enseignée?
La didactique est donc censée répondre aux questions concernant les
facteurs entraînés dans le processus d'enseignement-apprentissage: public
scolaire, programmes, horaires, matériel didactique, méthodes, techniques,
etc. Elle se propose d'initier les futurs enseignants aux problèmes
concrets de la langue à enseigner et de la pratique en classe de FLE, leur
fournit des méthodes d'enseignement, leur présente la matière ainsi que la
manière de la faire acquérir par les apprenants.
L'une des tâches de la didactique est de fournir aux enseignants des
moyens de présentation, d'élucidation, de fixation, de réemploi et
d'évaluation des faits de langue enseignés. Elle devrait également élaborer
les stratégies pédagogiques responsables de la réalisation d'un
enseignement systématique, progressif, vivant, cohérent, en corrélation
avec l'âge des apprenants et leur psychologie, avec les données fournies
par la langue source et le niveau linguistique de ceux-ci.
L'un des buts peu ou prou déclarés de la didactique est de contribuer
à la formation des enseignants débutants et des futurs professeurs. Une
telle formation suppose en premier lieu une parfaite connaissance de la
langue enseignée, de ses traits caractéristiques de même que la capacité de
les mettre en ?uvre au cours du processus d'enseignement; une bonne
connaissance de la culture et de la civilisation du pays dont on étudie la
langue; une bonne formation pédagogique et psychologique et la connaissance
des problèmes théoriques et pratiques de l'enseignement tout comme des
méthodes et des techniques d'enseignement de la langue cible; une
compétence permettant l'utilisation des auxiliaires techniques audio-
visuels et de l'ordinateur. Par conséquent, l'enseignant accompli serait
celui qui ne cesse d'être apprenant. Tenant d'ailleurs compte de
l'impossibilité d'une formation initiale complète, de l'insatisfaction
permanente et de la remise en question de ses acquis théoriques et de sa
pratique didactique, l'enseignant n'a qu'une seule chance d'éviter la
sclérose pédagogique, la routine, celle d'une formation continue, qu'il
s'agisse d'une autoformation ou d'une formation organisée dans des Centres
linguistiques.
Puisque la didactique des langues vivantes est un objet protéiforme et
en perpétuel mouvement, la première qualité d'un enseignant devrait être
l'ouverture, celle qui lui permettra de mettre sans cesse en question sa
praxis didactique, d'enrichir sa compétence linguistique et pédagogique, sa
culture générale. L'énoncé jussif: "Aide-toi, la documentation t'aidera..."
se fait de plus en plus "impératif". Ce sont d'ailleurs les apprenants eux-
mêmes, nos "semblables, nos frères" et s?urs, qui nous y obligent sans
parler du challenge de l'anglais. De cette façon nous sommes amenés à faire
de nécessité vertu. Pour se documenter, il n'y a d'endroits plus appropriés
que les bibliothèques du Bureau de Coopération Linguistique et Éducative de
l'Institut Français à Bucarest, des Centres Culturels Français à Cluj, à
Ia?i, à Timi?oara, des Alliances Françaises. L'idéal serait évidemment de
s'abonner à l'une des revues de spécialité, se tenir au courant des
parutions en matière de didactique du FLE. Mais ce qui pourrait vraiment
aider l'enseignant à se maintenir "en forme", ce sont les stages de
formation continue organisés soit dans le pays soit en France. Il suffit de
solliciter une bourse de formation auprès de l'Agence Nationale Socrates
(www.socrates.ro).
Étant donné que la langue française a la réputation d'être une langue
difficile, et pour cause (Car quelle autre langue pourrait jouir d'une
aussi belle schizophrénie que celle de l'oral et de l'écrit dont le
français est atteint?), c'est alors de la relation pédagogique et affective
qui s'instaure entre l'enseignant et l'apprenant que dépend le succès ou
l'échec de cet apprentissage. Dans notre activité d'enseignement on
rencontre des scolaires qu'on appelle "captifs", qui n'ont pas décidé eux-
mêmes de se trouver en situation d'apprenants de la langue française (choix
des parents, de l'établissement, changement d'école) ce qui rend la tâche
du professeur plus difficile encore. En outre, nous partons du postulat que
les apprenants ne s'intéressent pas a priori à quelque document ou exercice
ayant trait au français, aussi est-il plus prudent de se fixer comme point
de départ "le degré zéro de motivation", selon l'expression de Michel
Boiron. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l'approche communicative
qui domine actuellement la didactique du FLE est incompatible avec
l'attitude directive et dominatrice. Une relation pédagogique authentique
ne se réalise qu'en pratiquant une réelle communication "de personne à
personne" avec ses apprenants dans un rapport de confiance réciproque. Il
est vrai que l'ensignant débutant ne reçoit pas au cours de sa formation
initiale la science lui permettant de gérer la relation pédagogique
enseignant / apprenant. Faute de mieux, et sans en être satisfait, ce qui
lui resterait alors ce serait de recourir aux schémas fournis par son
propre vécu d'élève, lorsque le savoir était transmis par un professeur
toujours en position dominante à des élèves plus ou moins dociles et en
position de dominés. Nous sommes persuadé que les propos de Michel Boiron
auxquels nous adhérons[1] sont suffisamment concluants du changement qui
s'est produit dans l'enseignement du FLE et non seulement: "L'enseignant(e)
est représentant(e) du monde adulte et porte parole de la langue enseignée.
[...] Les apprenant(e)s vont très fortement identifier la langue à la
personne qui l'enseigne [...]. La première priorité d'un(e) enseignant(e)
qui entre dans une classe est d'avoir le sourire. La deuxième priorité
d'un(e) enseignant(e) est de