MARIVAUX - ''L'île des esclaves'
Elle n'assure pas l'exclusion mutuelle en multiprocesseur; si le système n'est pas
...... Exercice 2 (Lecteurs / Rédacteurs) Ecrire un moniteur qui implémente le ....
un protocole qui détecte l'interblocage puis le corrige( Détection guérison ).
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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ''L'île des esclaves''
(1725) comédie en un acte et en prose
de MARIVAUX
pour laquelle on trouve un résumé,
des notes (page 4),
puis une analyse comprenant l'examen de :
- l'intérêt de l'action (page 5)
- l'intérêt documentaire (page 9)
- l'intérêt psychologique (page 11)
- l'intérêt philosophique (page 14)
- la destinée de l'?uvre (page 17). Bonne lecture !
Résumé Scène 1 Le général de l'Athènes ancienne qu'est Iphicrate, et son esclave,
Arlequin, ont fait naufrage, et échouent sur une île. Tous leurs compagnons
semblent avoir péri en mer, mais Iphicrate veut partir à leur recherche.
Arlequin, profitant de la situation, décide de ne plus être son esclave,
d'autant plus qu'Iphicrate lui indique imprudemment que, sur cette île, se
trouvent «des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres [...] et
leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils
rencontrent, ou de les jeter dans l'esclavage.» Il précise que cette
situation dure jusqu'à ce que les anciens dominants se soient repentis des
tourments qu'ils ont fait endurer aux anciens dominés. Narquois et même
insolent, Arlequin, qui a une bouteille d'eau-de-vie à sa ceinture, y boit,
siffle, badine, tutoie son maître, refuse de lui obéir, de le servir
davantage, lui déclarant : «On va te faire esclave à ton tour ; on te dira
aussi que cela est juste ; et nous verrons ce que tu penseras de cette
justice-là ; tu m'en diras ton sentiment, je t'attends là. Quand tu auras
souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis
de faire souffrir aux autres.» Iphicrate, furieux devant son insolence, ne
sachant plus se contrôler, veut le tuer, le poursuit, l'épée à la main, se
lamente sur son sort. Scène 2 Survient Trivelin, ancien esclave et «magistrat» de l'île, qui retient
Iphicrate, le désarme et calme sa colère. Il lui expose la coutume de
l'île, où les anciens esclaves, devenus «philosophes», n'ont plus de haine
ni de rancune, ne tuent plus les maîtres, mais les mettent en esclavage, à
seule fin de leur faire sentir toutes les peines qu'on éprouve dans cet
état, les avanies qu'ils ont fait subir à leur domesticité ; de leur faire
prendre conscience de leur orgueil, de les corriger, de les guérir, de les
humaniser, car, souvent, on s'améliore à l'école du malheur. Maîtres et
valets doivent, pour trois ans au moins, échanger leur nom, leur vêtement
et leur fonction. Les maîtres peuvent ainsi en tirer une leçon, revenir
sur leurs erreurs, corriger leur orgueil et leur barbarie, devenir «sains,
c'est-à-dire humains, raisonnables et généreux pour toute [leur] vie»,
plutôt que de se venger. Si, au bout de cette période probatoire, les
nouveaux seigneurs sont contents de leurs valets et servantes, ces derniers
sont libérés et retrouvent leurs privilèges. Force est donc à Iphicrate de
subir la cure en question. Il s'en tire le mieux du monde, car il a un bon
naturel, lequel répond en tout point à celui d'Arlequin. Scène 3 Une dame athénienne, Euphrosine, et sa servante, Cléanthis, sont elles
aussi naufragées du même vaisseau. Elles procèdent, elles aussi, à
l'échange des patronymes, des vêtements et des fonctions. Trivelin indique
à Cléanthis : «Il est nécessaire que vous m'en [d'Euphrosine] donniez un
portrait, qui se doit faire devant la personne qu'on peint, afin qu'elle se
connaisse, qu'elle rougisse de ses ridicules, si elle en a, et qu'elle se
corrige.» Intarissable, elle la montre de mauvaise humeur au réveil,
souligne sa coquetterie et son affectation en la caricaturant. Scène 4 Euphrosine, touchée dans son amour-propre, est révoltée par l'impertinence
de sa soubrette. Trivelin, qui promet d'abréger l'épreuve thérapeutique si
Iphicrate et Euphrosine reconnaissent la vérité de leurs portraits, lui
demande de reconnaître que le sien était fidèle. Elle joue sur les mots,
voudrait atténuer l'acidité de la critique, puis finalement convient de la
justesse de la satire, effectue un retour sur elle-même. Et l'injure se
réduit en louange. Scène 5 Trivelin demande à Arlequin de faire le portrait de son ancien maître. Avec
moquerie et sévérité, il évoque quelques extravagances du comportement
d'Iphicrate que celui-ci reconnaît volontiers. Trivelin, satisfait, quitte
la scène. Scène 6 Arlequin et Cléanthis, nouveaux maîtres, s'essaient à la séduction et au
langage galant des anciens maîtres. Mais Arlequin ne peut garder son
sérieux. Les deux serviteurs s'avouent le fond de leur pensée : ils ne
s'aiment pas «sinon par coquetterie, comme le grand monde». Et Arlequin
lâche : «Nous sommes aussi bouffons que nos patrons, mais nous sommes plus
sages.» Il préfère suggérer à Cléanthis de se faire aimer d'Iphicrate, lui-
même entreprenant de conquérir Euphrosine. Scène 7 Cléanthis dit à Euphrosine du bien d'Arlequin, lui fait l'éloge de sa
sincérité, l'avise de l'amour qu'il lui porte, lui affirme qu'il serait un
meilleur parti que ses anciens amants. Mais Euphrosine s'en moque. Scène 8 Arlequin se lance maladroitement dans la conquête d'Euphrosine. Son
entreprise déclenche les pleurs et la plainte de la jeune femme qui se voit
accablée par le sort. Arlequin, ému et désarmé par sa douleur, reste sans
voix. Elle retourne la situation, et le domine. Scène 9 À son tour, Arlequin ordonne à Iphicrate d'aimer Cléanthis. Mais Iphicrate
se plaint, et son abattement détourne la conversation sur les reproches
mutuels que se font les deux personnages. L'ancien maître s'offusque de
l'ingratitude de son ancien valet, tente de le prendre par les sentiments,
et d'éveiller chez lui de la pitié et des remords, pour le culpabiliser.
Comme Iphicrate reconnaît ses torts, lui fait des protestations d'amitié,
Arlequin, ému aux larmes, finit par lui pardonner, reconnaît ses propres
torts. À son tour, Iphicrate fait grâce. Arlequin décide illico de renoncer
à son nouveau statut, reprend son habit de serviteur, et rend le sien à un
lphicrate en larmes. Arlequin a compris qu'il n'est pas fait pour être
maître : «Je ne te ressemble pas, moi, je n'aurais point le courage d'être
heureux à tes dépens.». Iphicrate assure à Arlequin qu'il a compris la
leçon, qu'il lui revaudra ça, et lui demande même d'oublier qu'il a été son
esclave. Scène 10 Cléanthis, qui, avec Euphrosine, rejoint Iphicrate et Arlequin, est étonnée
de ce retournement. Iphicrate l'invite à l'imiter, en expliquant qu'il veut
être un «homme de bien», et que cela passe par le repentir. Elle est à son
tour touchée par la générosité d'Arlequin. Euphrosine, une fois de plus,
essaie de profiter de la situation, ce qui provoque la colère de Cléanthis
qui, adressant un discours aux «honnêtes gens», déclare que les riches et
les nobles ne valent pas plus que les autres qu'ils méprisent pourtant,
qu'ils sont incapables de pardon ; elle oppose à leur fierté «le c?ur bon,
la vertu et la raison». Iphicrate tente de convaincre Euphrosine de la
sincérité des serviteurs. Elle est gagnée par l'attendrissement ambiant,
et, en larmes, finit par avouer qu'elle a abusé de l'autorité qu'elle avait
sur Cléanthis. Celle-ci lui rend sa liberté, et Euphrosine lui propose le
partage de ses biens. Pleins de gratitude et de remords, Iphicrate et
Euphrosine embrassent Arlequin et Cléanthis avec émotion. On s'exalte, on
promet de se corriger, on prend mille bonnes résolutions afin de vivre
mieux la relation entre maîtres et esclaves : «Cela fait quatre beaux
repentirs qui nous feront pleurer tant que nous voudrons.»
Scène 11 Trivelin revient et trouve Cléanthis et Arlequin, libérés de leur condition
d'esclaves, agenouillés, par humilité, devant leurs anciens maîtres. Il
n'est pas étonné de ce qu'il découvre : il attendait cette pitié attendrie
et cette réconciliation chaleureuse. Il rappelle les leçons de l'expérience
de chacun : Euphrosine et Iphicrate ont compris qu'ils agissaient mal quand
ils étaient les maîtres, et Cléanthis et Arlequin ont choisi le pardon
plutôt que la vengeance quand ils sont devenus les maîtres. Il invite
chacun à réfléchir là-dessus. Il dit aux serviteurs : «Nous aurions puni
vos vengeances comme nous avons puni leurs duretés», et aux maîtres : «Vous
avez été leurs maîtres, et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les
vôtres et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. La
différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur
nous.» Il annonce ensuite aux quatre Athéniens qu'ils peuvent se préparer à
repartir, qu'un bateau va bientôt les reconduire à Athènes. Il termine en
disant que ce jour est sûrement le plus «profitable» de leur vie. Notes Scène 1 :
- «Iphicrate» : Ce nom grec, qui