i. - la fidèle épouse de jésus-christ

Narrations françaises, ou Corrigé des cent exercices contenus dans les ... projet de reconstruction des Thermes de Luchon, exposé dans les salles du Capitole, ...

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1er OCTOBRE

BIENHEUREUSE LOUISE DE SAVOIE, veuve, du 2me Ordre.
(Double mineur.)

Mémoire de saint Remy.

« Qui trouvera une femme forte? »
(Prov. XXXI, 10)




INVOCATION


« Ô DIEU, qui, dans la bienheureuse Louise, nous avez donné un modèle de
vertus accompli dans tous les états de vie où vous l'avez fait passer,
accordez-nous la grâce de marcher sur ses traces dans la voie où vous nous
avez appelées, et de mériter avec elle de parvenir jusqu'a vous. Par NOTRE
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST. »




I. - ESPRIT SÉRAPHIQUE


Louise naquit en 1471 du bienheureux Amédée, duc de Savoie et de Yolande,
s?ur de Louis XI; par elle Louise était cousine de sainte Jeanne de Valois.
La bienheureuse Louise n'aima dès ses plus tendres années que la
retraite et la prière; aussi fit-elle de la maison de son père une sorte de
couvent, jeûnant les veilles de fêtes de la sainte Vierge au pain et à
l'eau. « Elle était, disent les chroniqueurs, tant douce, benoîte,
débonnaire, aimable et gracieuse, que chacun lui montrait signe de
tendresse. » A neuf ans, elle perdit son père, et pour obéir à son oncle
Louis XI, épousa Hugues, prince de Châlons. Les deux époux fixèrent leur
cour à Nozéroy, adoptant dans l'état conjugal une chaste et sainte manière
de vivre, méprisant toute vanité et toute recherche dans leurs vêtements.
Louise réforma la tenue de ses dames, réprima par sa modestie et sa gravité
les licences des paroles, et s'efforça, non seulement par ses exemples mais
surtout par l'autorité de ses paroles, d'opérer une amélioration dans les
m?urs de ses sujets. Elle régla tellement la maison de son mari qu'elle
semblait plutôt un monastère; si quelqu'un, quel qu'il fût, jusqu'au plus
grand gentilhomme, jurait le nom de DIEU ou des saints, elle le faisait
mettre à genoux, baiser la terre et demander pardon à DIEU; puis, selon
leur faculté, faisait mettre une aumône en forme de petite amende dans une
cachemaille qu'elle tenait dans sa chambre à cet effet et puis distribuait
le tout aux pauvres. Les deux époux marchaient de pair dans la voie de la
perfection. Quand on dansait en leur présence, ils n'y étaient point
attentifs, mais parlaient ensemble de NOTRE SEIGNEUR: « des liesses du
benoît paradis et moult autres et dévotes matières. »
Louise avait coutume de dire que les bals et les comédies sont comme les
champignons, dont le meilleur ne vaut rien et qu'il est plus facile de s'en
passer que d'en bien user.
A vingt-sept ans, elle devint veuve et repoussa tout autre projet
d'alliance pour se donner entièrement à DIEU; elle dut cependant rester
deux ans dans le monde pour régler ses affaires. Le P. Jean Périn, Gardien
du couvent des Frères Mineurs de Nozéroy, lui apprenait à dire l'office
divin; même à minuit, elle le récitait dans son oratoire en union avec nos
Pères et prenait la discipline tous les vendredis. Enfin le moment venu,
elle distribua tous ses biens aux pauvres et entra au monastère des
Clarisses d'Orbe. Son union avec DIEU était continuelle: la promptitude de
son obéissance étonnait les plus parfaites.
Vraie Franciscaine, elle excellait en pauvreté, demandant les vêtements
les plus humbles, les plus grossiers, rendant aux malades les plus pénibles
offices, lavant la vaisselle et aidant à la cuisine et à la dépense. Louise
eut pour l'Ordre un grand amour et une parfaite vénération. Le chapitre
provincial s'étant célébré à Lausanne, il passa bon nombre de Pères par le
couvent; « elle voulut aider à laver leurs écuelles et se tenait bien
heureuse de servir les bons Pères en cela, et en tout temps, elle était si
aise quand elle voyait des Religieux venir au couvent et avait grand soin
qu'ils fussent bien servis. Elle avait pour eux une si grande révérence,
qu'elle disait: « Je pense que NOTRE SEIGNEUR nous fait bien grand bénéfice
les jours qu'il nous envoie ces dits bons Pères et Frères et ne pouvons
manquer avoir beaucoup de bien quand nous viennent céans, des Fils de notre
benoît Père, Monseigneur saint FRANÇOIS. »
Elle mourut pleine de mérites et de vertus à quarante-deux ans, le 24
juillet 1503. Le SEIGNEUR la glorifia par des miracles. Son culte a été
approuvé par Grégoire XVI, en 1839.
Aujourd'hui, méditons un peu sur les rapports de la sainte Vierge avec
saint JOSEPH, NOTRE SEIGNEUR, les apôtres et saint Jean, sur ceux de sainte
Claire avec saint FRANÇOIS et retenons la leçon de la bienheureuse Louise.
Examinons nos sentiments pour notre famille franciscaine. Quel respect et
quel dévouement avons-nous pour l'Ordre entier? Que faisons-nous pour lui?
Ô bienheureuse Louise, que mes relations avec nos Pères aient ce cachet
de piété et de gravité simple, qui fait sourire les anges et fuir les
démons. Que j'aie en horreur cette légèreté, cette recherche de moi-même
qui est le poison de rapports qui ne doivent être que spirituels. Obtenez-
moi cette grâce afin que je puisse dire toujours avec vous: « Que NOTRE
SEIGNEUR nous fait bien grand bénéfice les jours qu'il nous envoie ces dits
bons Pères et Frères, et que nous ne pouvons manquer avoir beaucoup de
bien, quand viennent chez les Franciscaines Missionnaires de Marie les Fils
de notre benoît Père, Monseigneur saint FRANÇOIS. »


II. - INFLUENCE DES SAINTS

Remy naquit dans une famille qui avait la crainte de DIEU; ses parents
avaient deux enfants déjà grands, lorsque le saint ermite Moutan reçut du
ciel par trois fois l'ordre de les avertir qu'ils auraient un fils qui
serait la lumière des Francs et retirerait les nouveaux conquérants de
l'abîme de l'idolâtrie. Il fit de grands progrès dans la vertu et les
sciences. A vingt-deux ans, il fut forcé d'accepter l'archevêché de Reims.
Un rayon de lumière parut sur son front et une onction céleste embauma et
consacra sa tête, faisant voir que cette élection venait vraiment de DIEU.
Il montra en effet toutes les vertus d'un saint pasteur: assidu à l'oraison
et aux veilles, instruisant son peuple, secourant les pauvres, les
prisonniers et les malades; pour lui, austère, sobre, chaste, modeste,
prudent, retenu, ne s'emportant jamais de colère et pardonnant facilement à
ceux qui l'avaient offensé. Il avait pour les pécheurs le zèle ardent d'un
saint Paul et pour les gens de bien le regard bénin d'un saint Pierre. Son
humilité était profonde, mais sa vertu dévoilée par le don des miracles.
Pendant ses repas, les oiseaux venaient manger dans sa main. A Chamouzy, il
guérit un aveugle; à Sernay, il reconnut la charité d'une de ses cousines,
en remplissant de vin un muid presque vide. N'ayant plus d'huile sainte
pour faire les cérémonies du baptême à un seigneur mourant, il en obtint du
ciel qui donna au malade la santé de l'âme et du corps. A Reims, il arrêta
les flammes d'un incendie, qui devait dévorer la ville, en faisant le signe
de la croix et en invoquant le nom de JÉSUS-CHRIST. Saint Benoît n'ayant pu
délivrer une possédée, la lui envoya. Saint Remy se récusait, mais Benoît
et Alaric, roi des Goths, ainsi que le peuple, le décidèrent à faire son
oraison sur la possédée; le démon la laissa comme morte et elle dut encore
sa guérison à la prière de Remy.
Mais la grande joie du saint fut la conversion de Clovis qui, à
l'instigation de Clotilde, avait promis à Tolbiac de recevoir le baptême
s'il était victorieux des Allemands. DIEU écouta la prière de Clovis et ce
dernier tint parole. Son c?ur martial s'éprit d'amour pour la vérité sainte
et il se fit l'apôtre de son entourage. La nuit qui précéda son baptême,
Remy vint le chercher et le conduisit avec sa cour dans la chapelle de
Saint-Pierre. Il leur fit un admirable discours sur l'unité de DIEU, la
vanité des idoles, l'Incarnation du Verbe éternel, la rédemption du genre
humain, le jugement dernier, le paradis des justes et l'enfer des impies.
Soudain la chapelle fut remplie de lumière et d'une odeur céleste, en même
temps une voix du ciel se fit entendre, disant: « La paix soit avec vous,
ne craignez rien, persévérez dans mon amour. » Le visage de Remy était
éclatant, tous tombèrent à ses pieds et le saint prédit les grandeurs
futures de la France, si elle restait fidèle et si ses souverains ne
faisaient rien d'indigne de la qualité de rois très chrétiens. Le
lendemain, Remy baptisa Clovis et lui dit: « Courbe doucement la tête, fier
Sicambre, brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé. » Le saint
chrême ayant été oublié par le clerc, Remy leva les yeux au ciel et pria;
une colombe descendit portant dans son bec une fiole pleine d'un baume
céleste. Remy en versa une partie dans les fonts et oignit la tête du roi.
Cette fiole est la sainte ampoule qui a toujours servi au sacre des rois de
France. Alboflède païenne et Leuthilde arienne, s?urs de Clovis, furent
baptisées avec lui ainsi que trois mille seigneurs et une multitude de
soldats et de peuple. On croit que ce fut le Samedi-Saint.
En 511, eut lieu le concile d'Orléans; quand Remy parut, tous le
saluèrent, sauf un soldat arien qui fut châtié en devenant muet; il demanda
pardon, Remy le convertit et le guérit, en disant: « Si tu as de véritables
sentiments de la divinité de JÉSUS-CHRIST et que tu le reconnaisses
consubstantiel à son Père, guéris; autrement l'usage de la voix ne ferait
que contribuer à tes blasphèmes. »
Il aima beaucoup sainte Geneviève. A la fin de sa