Les Chinois chez eux

that grosser argument to force into grosser minds the con- ..... exercises of the
human faculties, yet it is quite above ... that connection of all value as a rule of life
. .... The Danger is, "if sinners entice thee. .... midnight merriment, might be
profitably put in the form ...... those who had no money were content to work for
wages.

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|Émile BARD |
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|LES CHINOIS |
|CHEZ EUX |
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| | à partir de : LES CHINOIS CHEZ EUX par Émile BARD (18xx-) Armand Colin, Paris, 1899, 360 pages, 12 planches.
Mise en format texte par
Pierre Palpant www.chineancienne.fr
mars 2013
TABLE DES MATIÈRES Préface Chapitres I. - La politesse chinoise.
II. - Le dédain de la sincérité et de la précision.
III. - Le mépris du temps.
IV. - L'indifférence au confort.
V. - La femme chinoise.
VI. - Le culte des ancêtres.
VII. - Les religions.
VIII. - Les superstitions.
IX. - Le journalisme chinois.
X. - Le gouvernement de la Chine.
XI. - Un chapitre de Balzac : m?urs campagnardes.
XII. - La monnaie en Chine.
XIII. - Les finances de la Chine.
XIV. - La justice chinoise.
XV. - L'armée et la marine chinoises.
XVI. - Les pauvres.
XVII. - Le socialisme en Chine.
XVIII. - L'agriculture et la pisciculture en Chine.
XIX. - Les principaux produits de la Chine.
XX. - Les marchands chinois.
XXI. - Le péril jaune.
XXII. - Les traités de commerce.
XXIII.- Les concessions étrangères.
XXIV. - Les douanes.
XXV. - Le commerce étranger.
XXVI. - Les missionnaires.
XXVII. - Abrégé de l'histoire de la Chine. Appendice Table des planches
TABLE DES PLANCHES 1. Bateaux de fleurs à Canton. 2. Une rue de Pékin. 3. Un catafalque chinois. 4. Temple de Confucius à Pékin. 5. Un temple à Canton. 6. Pagode des Cinq Étages à Canton. 7. Shanghaï. 8. Fumeur d'opium. 9. Une rue de Hong-Kong. 10. La rade de Hong-Kong. 11. L'observatoire de Pékin. 12. La Grande muraille. @
PRÉFACE @ Tutto il mondo é fatto come la nostra famiglia, p.001 Ce proverbe italien doit toujours être présent à la mémoire de
quiconque observe les m?urs et les usages d'un peuple. Après un séjour de
quatre ans en Chine, pendant lequel j'ai beaucoup voyagé, beaucoup lu,
beaucoup observé, je me hasarde à présenter le résultat de mes observations
et de mes lectures. Je crois que c'est la première fois qu'un commerçant
écrit sur la Chine, au moins dans notre langue. À un moment où ce vaste
empire retient l'attention du monde civilisé, qui le considère volontiers
comme un pays fabuleux, je crois que l'?uvre de vulgarisation que je
présente au lecteur offrira quelque intérêt. J'ai vu la Chine et les
Chinois avec les yeux d'un homme d'affaires [1], et j'ai p.002 évité, dans
la mesure du possible, de tomber dans l'optimisme exagéré de certains
auteurs de livres sur la Chine : globe-trotters ou missionnaires, de même
que j'ai essayé de ne pas obéir à l'esprit de dénigrement systématique
habituel à la plupart des Européens, lorsqu'on leur parle des Chinois.
Certaines de leurs coutumes, en opposition avec les nôtres, nous heurtent
et nous froissent, mais combien de défauts que nous leur reprochons
amèrement se retrouvent chez les peuples d'Europe les plus orgueilleux de
leur civilisation : « Tout le monde est fait comme notre famille ». Nous condamnons généralement sans examen les coutumes que nous trouvons
établies en Chine, lorsqu'elles sont opposées aux nôtres dans la forme, et
nous nous en irritons. Les Chinois boivent chaud en été, tandis que nous
buvons glacé, et lorsqu'on en fait l'expérience, on est forcé de
reconnaître que ce sont eux qui ont raison. On boit moins et on est
beaucoup mieux rafraîchi. Les titres de noblesse ne sont transmis qu'en diminuant d'importance
jusqu'à ce qu'ils s'éteignent à la douzième génération ; mais par contre
les honneurs posthumes sont accordés aux ancêtres d'un bon serviteur de
l'État. Cette coutume a au moins pour la défendre que les parents d'un
homme qui p.003 s'est illustré ont eu le mérite de lui avoir inculqué les
bons principes, tandis qu'il n'est pas du tout certain que l'intelligence
et la valeur seront l'héritage transmis avec le titre par celui-là même qui
l'a conquis. Nous écrivons de gauche à droite et horizontalement, les Chinois écrivent
de droite à gauche en suivant une ligne verticale ; la couleur du deuil
chez nous est le noir, chez les Chinois c'est le blanc. Nous commençons le
repas par la soupe, les Chinois le commencent par le dessert et le
terminent par le potage. Nous nous entretenons après le repas, les Chinois
le font avant, et, aussitôt le repas terminé, on prend congé. Qui décidera
qui a tort ou raison de nous ou d'eux, et y a-t-il lieu de les mépriser
pour cela? La plupart des voyageurs mis en présence de coutumes différentes des
leurs s'en tiennent au raisonnement de ce personnage de comédie, obligé
d'apprendre qu'en Angleterre, pour avoir du pain, il faut dire : bread, et
s'écriant : « Sont-ils bêtes, ces Anglais, ils ne peuvent pas dire : du
pain, comme tout le monde? » Les Chinois ne sont pas des barbares, loin de
là. Ils possèdent une civilisation très complète, dont le moule les a
soutenus pendant des milliers d'années, leurs conquérants venant s'y fondre
avec eux, pour ne former qu'un seul peuple. Ce que disait le père Huc en
1862 est encore vrai aujourd'hui : p.004
« La race mandchoue a pu, il est vrai, imposer son joug à la Chine,
mais son influence a été nulle sur l'esprit chinois. C'est tout au
plus s'il lui a été possible d'introduire quelques légères
modifications dans le costume national et de forcer le peuple
conquis à se raser la tête et à porter la queue. Après la conquête,
comme avant, la nation chinoise a toujours été régie par les mêmes
institutions ; elle est toujours demeurée fidèle aux traditions de
ses ancêtres; bien mieux, elle a, en quelque sorte, absorbé en elle-
même la race tartare, elle lui a imposé sa civilisation et ses
m?urs; elle a même réussi à éteindre presque la langue mandchoue et
à la remplacer par la sienne. Quel sujet d'orgueil pour les penseurs chinois qui ont entendu parler de
ces vastes empires : Ninive, Babylone, la Macédoine, Rome, abîmés depuis
longtemps dans la poussière pour faire place à des siècles de barbarie,
alors que la Chine se tient dans le cadre de ses vieilles institutions
plusieurs fois millénaires, monument de haute civilisation quand on le
compare aux abominables systèmes de gouvernement encore en pratique dans
beaucoup de parties de l'Europe, il y a moins d'un siècle ! Les
institutions de la Chine sont basées sur un idéal de justice auquel les
Chinois sont arrivés du premier coup : les gouvernants sont faits pour les
gouvernés ; les faibles doivent être protégés ; nul ne vient au monde, tout
botté et casqué, maître et propriétaire de ses semblables ; les p.005
fonctions sont aux plus dignes, sans distinction d'origine. Riches et
pauvres y ont également accès. Que l'on mette en comparaison la Chine,
pourvue de ces admirables institutions, et l'oppression féodale qui a broyé
pendant des siècles les petits et les humbles en Europe. Partout ailleurs
qu'en Chine, le droit des faibles n'a été reconnu que sous la poussée
violente des déshérités. Comment, dira-t-on, si la Chine possède de si
belles institutions, est-elle le siège et la proie d'une corruption
constatée et signalée jusque dans les décrets impériaux de la Gazette de
Pékin ? Hélas ! c'est que, si l'homme est capable d'aspirations au bien,
voire même de les formuler, le divin potier l'a fait d'argile. Si sa tête
se dresse vers les cieux, ses pieds le retiennent à la terre, et avec les
plus beaux principes du monde, lorsqu'on passe à l'application, la
fragilité de la nature humaine se révèle. Je dirai avec Mgr Reynaud, le
distingué évêque de Ningpo : « Le grand mal de la Chine est d'avoir de mauvais fonctionnaires,
et la faute de ceux qui la condamnent sans exception est
d'attribuer au peuple les vices qui frappent dans les chefs.
Semblables à ces montagnes arides qui, dérobant aux regards des
plaines immenses et fertiles, font penser que tout le pays est
également élevé et stérile, les scandales d'en haut sont un voile
qui cache les vertus des petits en faisant croire au mal universel. Les Chinois instruits n'ont pas le culte de la force, et n'ont pas de
vertus militaires. Toute leur p.006 éducation est conçue pour inspirer le
re