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Exercice 5 : Sans savoir que faire, je tenais dans ma main le portefeuille. Il m'
échappa et s'ouvrit. Il en tomba des portraits et des lettres. [?] C'étaient les ...
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Correction des exercices de réécriture
Exercice 1 : Je vois le ciel frémir de l'attente de l'aube. Une à une les
étoiles se fanent. Les prés sont inondés de rosée ; l'air n'a que des
caresses glaciales. Il semble quelque temps que l'indistincte vie veuille
s'attarder au sommeil, et ma tête encore lassée s'emplit de torpeur. Je
monte jusqu'à la lisière du bois ; je m'assieds, chaque bête reprend son
travail et sa joie dans la certitude que le jour va venir, et le mystère de
la vie recommence de s'ébruiter par chaque échancrure des feuilles. - Puis
le jour vient.
(d'après André Gide, Les Nourritures terrestres)
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Exercice 2 : La souris grise à moustaches noires fait un dernier effort et
réussit à passer. Derrière elle, d'un coup, le plafond rejoint le plancher
et de longs vermicules de matière inerte jaillissent en se tordant
lentement par les interstices de la suture. Elle déboule en toute hâte à
travers le couloir obscur de l'entrée dont les murs se rapprochent l'un de
l'autre en flageolant, et parvient à filer sous la porte. Elle atteint
l'escalier, le descend, sur le trottoir, elle s'arrête. Elle hésite un
instant, s'oriente, et se met en route dans la direction du cimetière.
(d'après Boris Vian, L'Écume des jours)
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Exercice 3 : Mariez-vous vite, Antigone, soyez heureuse. La vie n'est pas
ce que vous croyez. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans
le savoir, entre leurs doigts ouverts. Fermez vos mains, fermez vos mains,
vite. Retenez-la.
(d'après Jean Anouilh, Antigone)
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Exercice 4 : « Il craignait qu'on ne nous prenne pour des paresseuses et
lui pour un crâneur. [...] Il disait que nous apprenions bien, jamais que
nous travaillions bien. »
(d'après Annie Ernaux)
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Exercice 5 : Sans savoir que faire, je tenais dans ma main le portefeuille.
Il m'échappa et s'ouvrit. Il en tomba des portraits et des lettres. [...]
C'étaient les portraits d'une femme et d'une petite fille, de menues
photographies d'amateur prises devant un mur de lierre. À côté d'elles il y
avait des lettres. Je les sortis et j'essayai de les lire. Je ne comprenais
pas la plupart des choses ; c'était difficile à déchiffrer et je ne
connaissais qu'un peu de français. Mais chaque mot que je traduisais me
pénétrait, comme un coup de feu dans la poitrine, comme un coup de poignard
au c?ur...
(d'après E. M. Remarque, À l'Ouest rien de nouveau)
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Exercice 6 : Un jour, il m'apprit que je serais désormais son élève. Il
avait déjà emprunté à l'officier des sports une des clés de la salle où se
trouvait le ring. Il allait me former et m'entraîner sérieusement. Et dans
deux ou trois ans, s'il apparaissait que j'étais doué, il me présenterait
au championnat d'Académie. Je lui dis ma joie, lui exprimai ma gratitude,
lui promis d'être un élève digne de lui.
(d'après Charles Juliet, L'Année de l'éveil)
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Exercice 7 : Sans savoir que faire, il tient dans sa main le portefeuille.
Il lui échappe et s'ouvre. Il en tombe des portraits et des lettres. [...]
Ce sont les portraits d'une femme et d'une petite fille, de menues
photographies d'amateur prises devant un mur de lierre. À côté d'elles il y
a des lettres. Il les sort et il essaie de les lire. Il ne comprend pas la
plupart des choses ; c'est difficile à déchiffrer et il ne connaît qu'un
peu de français. Mais chaque mot qu'il traduit le pénètre, comme un coup de
feu dans la poitrine, comme un coup de poignard au c?ur...
Exercice 8 : Strum et Lévi passèrent une nuit blanche. Leur c?ur leur
faisait mal. À l'époque où ils avaient peur des employées de la Direction
des logements, ils étaient plus forts et plus libres qu'aujourd'hui. Ils
n'osaient plus, à présent, ne fût-ce que discuter, émettre une opinion. En
devenant puissants, ils avaient perdu leur liberté intérieure. Comment
pourraient-ils regarder Tchepyjine en face ? Bien que, allez savoir ! Peut-
être seraient-ils aussi tranquilles que les gens de l'Institut qui, à leur
retour, les avaient accueillis avec bonhomie et gaieté.
(Vassili Grossman, Vie et Destin)
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Exercice 9 : Napoléon et Brille-Babil, suivis de leurs molosses,
escaladaient maintenant l'aire surélevée du plancher d'où Sage l'Ancien,
naguère, avait prononcé son discours. Ils annoncèrent que dorénavant il ne
se tiendrait plus d'assemblées du dimanche matin. Elles ne servaient à
rien, déclarèrent-ils, pure perte de temps.
(d'après George Orwell, La Ferme des animaux)
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Exercice 10 : Côme et Colin terminaient leur toilette. Ils s'étaient
enveloppés, au sortir du bain, d'une ample serviette de tissu bouclé dont
seuls leurs jambes et leur torse dépassaient. Ils prirent à l'étagère de
verre, le vaporisateur et pulvérisèrent l'huile fluide et odorante sur
leurs cheveux clairs.
(d'après Boris Vian, L'Écume des jours)
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Exercice 11 : Mais elles, sur un sol étranger elles s'en iraient en
fugitives, avant d'avoir pu recevoir leurs soins [...] ! Hélas ! elles
auraient été victimes de leur amour-propre forcené ! C'est donc pour rien,
leurs petits, qu'elles les ont nourris et fait grandir, pour rien qu'elles
ont peiné, qu'elles se sont usées, qu'elles ont enduré si âpres douleurs en
les mettant au monde !
(d'après Euripide, Médée)
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Exercice 12 : J'ai déjà choisi : j'ai été chez ma cousine de Beauséant, et
j'y ai flairé le luxe. Ce jour-là je suis revenu avec un mot écrit sur mon
front : Parvenir ! Il m'a fallu de l'argent. J'ai saigné mes s?urs. Après,
que ferai-je ? je travaillerai ?
(d'après Balzac)
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Exercice 13 : Colin demanda si on ne fabriquait pas de machines à roues,
là. L'homme dit que si, mais qu'on finissait à peine le programme de la
dernière guerre, alors elles ne marchaient pas bien et qu'il fallait les
démolir et que comme elles étaient très solidement construites, cela
prenait beaucoup de temps.
(d'après Boris Vian, L'Écume des jours)
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Exercice 14 : Gordon disait : « La fusillade est plus forte. Toute
circulation est arrêtée en ville. Je suis arrivé par miracle jusqu'à votre
rue, mais le chemin s'est fermé derrière moi. »
Nikolaï Nikolaïévitch ne voulut rien entendre, il essaya de mettre le nez
dehors, mais il revint au bout d'une minute, et dit : « On ne peut pas
sortir de la rue, où les balles sifflent et arrachent aux coins des maisons
des morceaux de brique et de crépi. Il n'y a pas un chat dehors. »
(d'après Boris Pasternak, Docteur Jivago).
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Exercice 15 : Il parlait, il fallait qu'il parlât. C'est pourquoi il
s'adressa/s'adressait à lui, en lui disant qu'il ne voulait pas le tuer,
que si, encore une fois, il sautait dans ce trou, il ne le ferait plus, à
condition que lui aussi il soit raisonnable. Il expliqua/expliquait que
d'abord il n'avait été pour lui qu'une idée, une combinaison née dans son
cerveau et qui avait suscité une résolution ; et que c'était cette
combinaison qu'il avait poignardée. Il lui demanda/demandait de lui
pardonner.
(d'après E. M. Remarque, À l'Ouest rien de nouveau)
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Exercice 16 : On abattit le premier esclave à peine après le début du
couvre-feu. Le coup de mousquet fit sursauter les rats des ruelles. On
l'avait trouvé face au Grand-Bé, sur le point de traverser à la nage pour
fuir la ville. De toute façon, il se serait noyé, mais on lui tira dans le
dos puis il fut ramené jusque devant la cathédrale pour que chacun puisse
voir à quoi ressemblaient ces nègres.
(d'après Laurent Gaudé, Sang négrier)
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Exercice 17 : La bonne des propriétaires a glissé des lettres sous la
porte. Marthe les a prises. Il y en avait deux de Jacques. Comme réponse à
mes doutes : « Fais-en, a-t-elle dit, ce que bon te semble. » J'ai eu
honte. Je lui ai demandé de les lire, mais de les garder pour elle.
(d'après Raymond Radiguet, Le Diable au corps)
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Exercice 18 : Je réalise soudain que je tiens une lettre d'amour dans mes
mains. Et ce billet, on me l'a donné. C'est pour moi que ces lignes ont été
écrites. Mais que faire de ces feuilles ? Maintenant que je les ai retirées
de leur enveloppe, c'est comme si je les avais dépouillées de ce qui les
gardait secrètes, comme si je les exhibais au grand jour.
(d'après Charles Juliet, L'Année de l'éveil)
19
Exercice 19 : Elle a éteint la lumière, a tiré sa chaise près de la
cheminée, puis elle s'est mise à parler doucement tout en remuant la soupe
dans la marmite suspendue à la crémaillère. [...]
Au bord du sommeil, elle m'a rassurée d'un baiser sur les paupières, m'a
chuchoté à l'oreille que mes rêves seraient plus forts que les ogres
affamés, que les fées maléfiques. Tant qu'elle a été de ce monde, les
combats que j'ai livrés, la nuit, ont tourné à mon avantage.
(d'après Didier Daeninckx, C'est tous les jours Noël).