tache_complexe_lecture_CL - Académie de Grenoble
Physiologie générale : L'examen moteur est normal. - Données
comportementales : La patiente est consciente de son déficit. Dans la partie
droite de son ...
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Enseignement scientifique 1ère L/ES - Thème "Représentation visuelle" -
Exemple de tâche complexe et collaborative (d'après document ressource
national) Aires cérébrales et plasticité - L'apprentissage de la lecture
Motivation : Présenter sur l'écran, par exemple :
deux quatre six huit DEUX QUATRE SIX HUIT DeUx qUaTrE sIx HuIt Deux
Quatre Six Huit
Consigne : En utilisant les ressources fournies, expliquer comment
notre système visuel permet la reconnaissance des mots écrits quelle que
soit la taille des lettres, leur forme, leur position, et quels mécanismes
sont impliqués dans l'apprentissage de la lecture (langage et
reconnaissances des mots).
|Modalités de travail : Par groupes de 2 dans un premier temps pour identifier les |
|troubles (aphasie, alexie) les aires corticales en cause et pour aborder les |
|mécanismes. |
|- Groupe 1 : sur le site (ou extraits documentaires) de Montpellier |
|- Groupe 2 : sur le site (ou extraits documentaires) du CEA |
|- Groupe 3 : sur le site (ou extraits documentaires) de l'INRP |
|- Groupe 4: sur le site (ou extraits documentaires) du Collège de France |
|Puis par groupes de 4 (un de chaque groupe) pour mettre en commun les informations |
|et rédiger un texte accompagné d'un schéma qui présente les mécanismes permettant |
|l'apprentissage de la lecture (langage et reconnaissance des mots) et les aires du |
|cerveau qui sont impliquées. | Ressources : 1. Conférence d'Alain Sans sur "La lecture et ses neurones" (Académie des
sciences de Montpellier)
Aide : Groupe 1 (la plasticité cérébrale) : expliquer ce qu'est la
plasticité cérébrale et pourquoi elle joue un rôle dans l'apprentissage de
la lecture.
2. L'impact de l'apprentissage de la lecture sur le cerveau (Article du
CEA)
Aide : Groupe 2 (la plasticité cérébrale): montrer que cette plasticité
intervient dans l'apprentissage de la lecture et Indiquer les modifications
de l'aire visuelle entraînées par l'apprentissage de la lecture ;
3. Aphasie et localisation des aires du langage (INRP)
Aide : Groupe 3 (les aires cérébrales): Etude d'un cas d'aphasie (site
INRP) : identifier les symptômes de l'aphasie. Localiser l'aire du langage
impliquée dans ce trouble.
4. Mécanismes cérébraux de la lecture (cours de Stanislas Dehaene)
Aide :Groupe 4 (les aires cérébrales) : identifier la région du cerveau
atteinte dans l'alexie et définir cette maladie (comparer l'imagerie
cérébrale du malade à celle d'un individu sain).
Ressource 1 : IRM au service de la lecture
Extraits de http://www.ac-sciences-lettres-
montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/SANS2009.pdf La Lecture et ses Neurones par Alain SANS
Académie des Sciences et Lettres de Montpellier -Séance du 30 novembre 2009
Les processus neuronaux qui sous-tendent la lecture dépendent des
processus de plasticité cérébrale qui sont, entre autre, à la base de
l'apprentissage. La plasticité cérébrale est l'aptitude du cerveau à
modifier ses réseaux neuronaux en permettant le remodelage des connexions
synaptiques préalablement établies. C'est un processus dynamique, essentiel
à l'acquisition de l'expérience.
Le système nerveux de l'homme compte 100 milliards de neurones. Au
cours du développement, ses connexions, de l'ordre du million de milliard,
se mettent progressivement en place et leur stabilisation atteint leur
pleine maturité vers l'âge de 18 ans. Pendant les premiers périodes de la
vie post natale, ces connexions synaptiques, éminemment sensibles à
l'activité neuronale vont se stabiliser. Seules les plus actives
persisteront, les moins actives étant éliminées ou resteront dormantes.
Cette plasticité diminue à l'âge adulte, sans pour autant disparaître. La
plasticité cérébrale est d'autant plus active qu'elle se produit chez un
organisme jeune. C'est pourquoi l'apprentissage de la lecture, qui
nécessite la formation de nouvelles connexions, doit se faire dans les
premières années qui suivent la naissance, au cours d'une période où le
cerveau de l'enfant n'est pas encore totalement mature et permet une
plasticité synaptique optimale. En effet, l'apprentissage de la lecture
mobilise un grand nombre de circuits neuronaux qui vont être soumis, du
fait même de cet apprentissage, à de nombreuses contraintes entrainant un
remodelage du câblage neuronal préexistant. La possibilité d'un remodelage
persiste à l'âge adulte mais diminue sensiblement, impliquant un
apprentissage plus laborieux.
Lire est un processus mental qui consiste à déchiffrer des symboles ou
codes constitués par l'écriture, elle-même processus éminemment culturel.
L'écriture a été inventée par les Sumériens il y a environ seulement 5 400
ans alors que l'espèce humaine Homo sapiens est apparue il y a 195 000 ans.
Cela implique que le cerveau humain a dû recycler une partie de son
territoire cérébral, préalablement dévolu à certaines formes visuelles de
son environnement. Cette opération n'a pu se faire que grâce aux
exceptionnelles capacités de plasticité du système nerveux central. En cas
de lésion focalisée du système nerveux, un remodelage plus important peut
concerner les structures nerveuses : c'est la vicariance ou prise en compte
fonctionnelle d'un groupe neuronal par un autre. La lecture et ses particularités
Invariance perceptive des lettres
La reconnaissance d'un mot est rendue très complexe dans la mesure où
des dizaines d'images différentes peuvent correspondre au même mot. Celui
ci peut être écrit avec des lettres de taille plus ou moins grande, il sera
cependant perçu et reconnu pour autant que son image puisse se former sur
la rétine. Il en sera de même, qu'il soit écrit à la main, imprimé avec
différentes polices de caractère, en minuscule ou en majuscule. En effet,
si l'on examine par exemple une lettre comme la lettre a, sa forme est très
différente selon que cette lettre est écrite en majuscule (A) ou en
minuscule (a) Or le cerveau considère qu'il s'agit de la même lettre. En
dépit de cette grande variété de taille et de formes, nous arrivons
invariablement à identifier les mots. C'est ce que l'on appelle,
l'invariance perceptive. A l'inverse, des lettres de formes très voisines,
comme par exemple, les lettres o et e, nous apparaissent comme très
dissemblables. Par l'apprentissage, nous avons appris à négliger de grandes
différences de formes ou à amplifier des différences mineures. Nous pouvons
même ne pas nous apercevoir d'erreurs typographiques ou même de l'absence
d'un mot.
C'est l'anomalie bien connue de la "cécité du correcteur". Ces quelques
remarques prouvent, s'il en était besoin, que la lecture est une opération
mentale, très sophistiquée, qualifiée de cognitive par les spécialistes et
qui nécessite un apprentissage long et difficile.
Lecture à voie haute et lecture silencieuse
Dans de nombreux pays, lire est une opération culturelle très largement
répandue (encore que dans notre pays, prés de 10% des adultes auraient des
difficultés à lire et à écrire). Il n'en a pas toujours été de même. C'est
ainsi que jusqu'au Xe siècle, lire est réservé à une élite très restreinte,
d'autant plus que les textes sont écrits généralement en latin, uniquement
en majuscules, sans intervalles, sans ponctuation ni mise à la ligne. La
lecture est alors considérée comme "l'action matérielle" de lire à haute
voix. C'est "l'oreille et non l'?il" qui éclaire le texte. Suite à
l'instauration de la ponctuation au XVe siècle, la lecture devient plus
aisée, tandis que les progrès de l'imprimerie (1452-1454), réalisés grâce à
Gutenberg amène une large diffusion de l'écrit. Par la suite, le lecteur
"s'approprie" le livre ; la lecture qui était jusqu'alors essentiellement
orale, devient silencieuse. Lire est alors pour le lecteur l'action de
prendre connaissance d'un texte pour soi, pour l'instruction, le plaisir.
Actuellement, on assiste, avec l'émergence des nouvelles technologies de la
communication et le développement des SMS, à un retour en force de
l'oralité. Les SMS ne deviennent intelligibles que lus à haute voix.
Depuis l'invention de l'écriture par l'homme, notre comportement dans
l'acte de lire a donc changé, accomplissant curieusement un mouvement
circulaire au fur et à mesure de l'amélioration des techniques de
l'écriture et de la communication. Mais cette évolution nous apprend que
dans l'acte de lire, vision et audition sont indissociablement liées. Notre
cerveau s'appuyant plus ou moins, selon le cas, sur l'oralité ou la vision.
En effet, les spécialistes s'accordent pour penser que même au cours de la
lecture silencieuse, on prononce intérieurement les mots, du moins pour les
mots peu fréquents, irréguliers ou nouveaux. C'est pourquoi ils ont postulé
l'existence d'une voie directe lexicale et d'une voie phonologique
indirecte. Vision et audition contribuent toutes deux aux processus
neuronaux de la lecture. Ceci apparait clairement au cours de
l'apprentissage de la lecture chez les jeunes enfants qui commencent à lire
à haute voie, avant d'être suffisamment experts pour pouvoir lire en
silence. Cette contribution réciproque des systèmes sensoriels, visuel et
auditif est particulièrement bien illustrée, en neuro-imagerie, par
l'activation des aires cérébrales corticale (voir fig.1) au cours de la
lecture.
La lecture et ses aires corticales : l'apport de la neuro-imagerie
Historique de l'alexie
La première description du centre de la parole est due à Bouillaud qui
en 1825 situe "l'organe législateur de la parole" dans les lobes antérieurs
du cerveau. Cette opinion fût vivement critiquée par les anti-
localisationistes comme Flourens. A la même époque un chirurgien de
Napoléon, le docteur Dax (1836) sout