handicap moteur et eps - académie de Caen

la répétition, à éviter, d'exercices de force chez les jeunes IMC spastiques, ... en
EPS - éducation physique et sportive - par rapport à des jeunes valides.

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HANDICAP MOTEUR ET EPS 1. Implication dans les APSA 1.1. Le rôle de l'équipe médicale. Exemple de l'EPS.
Pour chaque jeune désirant pratiquer un sport ou une activité
physique, l'équipe médicale est en constante relation avec l'équipe des
enseignants. Elle définit ce que peut ou ne peut pas faire le jeune
sans risquer de mettre sa santé ou son intégrité physique en danger. A
partir de ces précieuses informations, l'enseignant aménage et adapte
l'activité pour la rendre accessible à chaque jeune.
L'Education nationale propose, avec l'Arrêté du 13 septembre 1989
(21), un modèle de certificat médical qui doit être utilisé par les
médecins afin d'aider les enseignants à mieux connaître leur patient
scolarisé. La notion de dispense est remplacée par celle d'inaptitude
partielle. Ce ne sont pas les activités qui sont interdites ou
proposées mais la façon dont l'élève met en jeu ses potentialités.
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Ainsi l'inaptitude totale devient plus rare, voire exceptionnelle
et le certificat médical du médecin, rédigé en terme d'incapacité ou de
capacité fonctionnelle, constitue pour l'enseignant le document
indispensable pour choisir ensuite les moyens pédagogiques appropriés
et pour établir un projet individualisé d'enseignement.
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1.2. Difficultés possibles - Concernant la perception, certains élèves, notamment ceux atteints de
lésion cérébrale, peuvent rencontrer des problèmes : en raison de troubles
du regard, qui rendent difficile la perception d'un mobile en déplacement
(un ballon par exemple), d'une difficulté à reconnaître
des couleurs, etc. - Concernant l'effectuation motrice, des élèves présentent une forte
réduction de l'amplitude du jeu articulaire ou sont maladroits à cause
d'une posture inadaptée due à une organisation tonique déficiente, ou bien
en raison d'une mauvaise coordination gestuelle.
Chez le sujet spastique, les difficultés d'ajustement postural et de
contraction-décontraction entraînent une plus ou moins grande lenteur
gestuelle et les raideurs sont accentuées par l'étirement passif et le
froid.
Celui qui est athétosique a des difficultés à développer un geste
intentionnel adapté. L'amplitude en est exagérée ou bien bloquée par des
contractions.
Les élèves paraplégiques ou tétraplégiques ont des difficultés d'adaptation
à l'effort, leur consommation maximum d'oxygène décroissant avec
l'élévation du niveau neurologique de la lésion. 1.3. Adaptations Les précautions à prendre
C'est l'avis du médecin qui est déterminant pour savoir quelles sont les
précautions à prendre. Il pourra concerner par exemple :
- le respect d'une posture particulière ;
- l'attention à une température (de l'air ambiant ou de l'eau d'une
piscine) trop froide, qui accentuerait l'hypertonie musculaire d'enfants
IMC et qui serait contre-indiquée pour des sujets myopathes ou bien encore
pour des élèves paraplégiques ou tétraplégiques, dont la thermorégulation
est défectueuse ;
- la répétition, à éviter, d'exercices de force chez les jeunes IMC
spastiques,
- la vigilance à l'égard d'élèves susceptibles d'avoir des troubles
épileptiques lors des activités pouvant présenter un risque en cas de crise
(en natation par exemple) ;
- le niveau autorisé de sollicitation musculaire pour ceux qui sont
atteints d'une maladie neuromusculaire ;
- la fatigabilité des élèves atteints de maladie neuromusculaire ou de ceux
dont la moelle épinière est lésée à un niveau neurologique élevé ;
- le risque d'escarres pour les élèves paraplégiques ou tétraplégiques.
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- l'attention à ce que les enfants ou adolescents qui sont incontinents
aient effectué une miction avant de fournir des efforts.
1.4. Des principes d'action pédagogiques - Prendre en compte la singularité de chaque élève
Lorsque l'élève peut pratiquer la même activité que les autres, mais selon
des modalités singulières, les tâches qu'il doit accomplir seront, si
besoin, moins contraignantes pour lui que pour ses camarades, voire que
pour ses adversaires lors d'activités d'opposition duelle ou collective.
Ainsi il pourra jouer au badminton sur un terrain dont les dimensions
réduites ne l'obligent pas à courir, son adversaire disposant, pour sa
part, d'un terrain normal.
Les difficultés de l'élève présentant une déficience motrice nécessitent
que l'enseignant adapte ses critères d'évaluation. Si on se réfère à un
individu particulier, et non pas à la norme des jeunes du même âge, les
résultats atteints sont loin d'être dérisoires et appellent une
démarche différenciée (cf., en annexe, le tableau présentant des exemples
de différenciation).
Avec des élèves très fatigables, l'enseignant acceptera les temps de repos
dont ils ont besoin lors d'efforts qui peuvent paraître légers mais qui
constituent pour eux une limite à ne pas dépasser. La différenciation
pédagogique implique d'admettre pour les uns ce qu'on refuserait aux
autres. - Conjuguer tolérance et exigence
La tolérance, nécessaire à l'égard d'élèves souvent peu performants
en EPS - éducation physique et sportive - par rapport à des jeunes valides
et en bonne santé, et l'exigence, qu'il convient de maintenir pour
les conduire à progresser, sont les deux faces complémentaires d'une
démarche s'efforçant d'adapter l'enseignement aux différences
individuelles.
De fait, les progrès de l'élève résultent d'une double accommodation
: de l'activité à l'élève, et de l'élève à l'activité. 1.5. Les modalités de groupement des élèves Il s'agit de déterminer avec quels camarades l'élève présentant une
déficience motrice participera aux cours d'EPS : avec ceux de sa
classe ou non ? Plusieurs modalités de groupement peuvent être envisagées: - l'intégration individuelle : il participe aux cours d'EPS de sa classe,
dans la mesure du possible, voire d'une autre classe quand les activités
qui y sont proposées lui conviennent mieux ; - l'intégration collective : tous les élèves de l'établissement qui
présentent
une déficience motrice, par exemple les élèves d'une CLIS -
classe d'intégration scolaire, (cf. le guide Handiscol' pour la
scolarisation
des enfants et adolescents handicapés), sont intégrés dans une
même classe pour un cycle continu d'activités ou pour quelques séances
ponctuelles et régulières ; - l'intégration à l'envers : aux élèves présentant une déficience
motrice se joignent des élèves valides, volontaires pour des séances
hors des heures de cours, ou bien pour des manifestations ponctuelles,
par exemple, une journée basket-fauteuil pour tous les élèves de
l'établissement ; - l'agrégation à des élèves en difficulté, appartenant à différentes
classes, et qui peuvent se joindre aux élèves présentant une déficience
motrice pour des séances en effectif réduit ; - la séparation d'avec les élèves valides : les élèves de l'établissement
qui présentent une déficience motrice sont exclusivement entre eux,
regroupés pour des séances spécifiques. 1.6. Les conditions de réalisation des tâches - L'installation de l'élève
Dans certaines positions statiques de l'élève, il s'agit de veiller à son
intégrité physique, au cas où une posture serait contre-indiquée, et à
son confort.
Selon qu'il est en fauteuil roulant, qu'il prend appui sur un rollator,
qu'il
est placé sur des tapis, libéré de toute prothèse et de tout engin
particulier,
l'élève sera dans de plus ou moins bonnes conditions pour
effectuer certaines activités. - Les objets manipulés
L'objet utilisé doit présenter des caractéristiques de poids, de volume
et de consistance permettant à des élèves qui ont parfois de grandes
difficultés de préhension de le saisir, de le lancer, de le frapper... Pour
les plus jeunes, on peut recourir par exemple à des petits sacs de graines,
des ballons de baudruche...
Concernant les jeux de raquettes, les caractéristiques du manche (diamètre,
longueur...) et le poids réduit de la raquette pourront favoriser la
manipulation. Par ailleurs, une surface de contact suffisamment large
offrira plus de tolérance lors d'une frappe de balle décentrée.
Pour les élèves qui n'ont pas de mobilité des membres supérieurs et
qui se déplacent en fauteuil électrique, le lancer d'un ballon
(suffisamment
gros pour ne pas pouvoir passer sous le fauteuil et entraîner la
chute en arrière de l'élève) peut s'effectuer par l'intermédiaire du
fauteuil.
Avec un peu d'élan, il est possible en effet de frapper le ballon et
ainsi de participer à un certain nombre de jeux. - L'environnement
L'aménagement de l'environnement sera conçu de manière à ce que la
prise d'informations de l'élève soit optimale. On s'attachera à :
. la clarté des indices : balles de couleur vive et contrastée par rapport
à l'environnement, limites de terrain et autres repères bien visibles...
. la vitesse de déplacement des mobiles pour les élèves ayant des
problèmes visuo-spatiaux : dans les jeux de raquettes, il est plus facile
de jouer avec des balles de tennis un peu molles, voire des balles en
mousse, et de participer à un jeu s'apparentant au volley-ball avec un
ballon de baudruche...
On veillera aussi à adapter les contraintes pesant sur l'effectuation
motrice :
. la précision gestuelle : en gymnastique, la surface de déplacement
exige un équilibre plus ou moins précis selon que le cheminement se
fait sur une poutre ou une surface plus large ; la cible peut être de
dimensions différentes dans une activité de visée...
. les ressources énergétiques (la force, les capacités cardio-
pulmonaires...)
: moduler par exemple le pourcentage de la pente à gravir en
fauteuil manuel... - Les règles de l'activité
On pourra parfois les différencier pour donner certaines "facilités" à
l'élève.
- La durée de l'activité
Elle mobilise notamment les ressources énergétiques d'élèves parfois
très fatigables.
- Les critères d'évaluation
Ils seront adaptés aux possibilités de chacun, comme le prévoient les
modalités d'évaluation aux examens (cf. L'aménagement des épreuves
d'EPS