L'action. Essai d'une critique de la vie et d'une science de la pratique.

4 janv. 2010 ... Au principe de mes actes, dans l'emploi et après l'exercice de ce que je nomme
...... Et c'est la vraie panacée : elle corrige, par l'effusion mystique, ...... Et pourtant
la convergence de ces rayons divergents semble naturelle et parfaite. ...... elle ne
peut s'y confiner ; du dehors où elle a puisé ses aliments, elle ...

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|Maurice BLONDEL |
|(1861-1949) |
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|L'Action (1893) |
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|Essai d'une critique |
|de la vie et d'une science |
|de la pratique |
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|sociales" |
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Maurice Blondel
L'Action. Essai d'une critique de la vie et d'une science de la pratique.
(1893). Presses Universitaires de France. Quadrige.






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Pour le texte : Times New Roman, 12 points.
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Pour le grec ancien : TITUS Cyberbit Basic
(disponible à : http://titus.fkidg1.uni-frankfurt.de/unicode/tituut.asp)


Les entêtes et numéros de pages de l'édition originale sont entre [ ].


Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2007 pour Windows.


Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'')






Édition complétée à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec, le 4 janvier
2010.





Table des matières







INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE - Y A-T-IL UN PROBLEME DE L'ACTION ?

CHAPITRE I - COMMENT ON PRÉTEND QUE LE PROBLEME MORAL N'EXISTE PAS


CHAPITRE II - QU'ON ÉCHOUE A SUPPRIMER LE PROBLEME MORAL ET COMMENT

DEUXIEME PARTIE - LA SOLUTION DU PROBLEME DE L'ACTION EST-ELLE NÉGATIVE ?

CHAPITRE I - COMMENT ON PRÉTEND FAIRE DU NÉANT LA CONCLUSION DE
L'EXPÉRIENCE, LE TERME DE LA SCIENCE ET LA FIN DE L'AMBITION HUMAINE


CHAPITRE II - QU'IL N'Y A POINT DE SOLUTION NÉGATIVE DU PROBLEME DE
L'ACTION ; ET CE QUE RECELE LA CONSCIENCE OU LA VOLONTÉ DU NÉANT

TROISIEME PARTIE - LE PHENOMENE DE L'ACTION

Comment on essaye de définir par la science seule et de restreindre
l'action dans l'ordre naturel


PREMIERE ÉTAPE - DE L'INTUITION SENSIBLE A LA SCIENCE SUBJECTIVE


CHAPITRE I - L'INCONSISTANCE DE LA SENSATION ET L'ACTIVITÉ
SCIENTIFIQUE


CHAPITRE II - L'INCOHÉRENCE DES SCIENCES POSITIVES ET LA MÉDIATION DE
L'ACTION


CHAPITRE III - LES ÉLÉMENTS DE LA CONSCIENCE ET LA SCIENCE SUBJECTIVE
DE L'ACTION


DEUXIEME ÉTAPE - DU SEUIL DE LA CONSCIENCE A L'OPÉRATION VOLONTAIRE


Les éléments conscients de l'action


CHAPITRE I - LA CONCEPTION DE L'ACTION
CHAPITRE II - LA RAISON DE L'ACTION
CHAPITRE III - LA DÉTERMINATION DE LA LIBERTÉ ET LA PRODUCTION DE
L'ACTION
QUATRIEME PARTIE - L'ETRE NÉCESSAIRE DE L'ACTION

Comment les termes du problème de la destinée humaine sont forcément
et volontairement posés


I. LE CONFLIT


PREMIER MOMENT. LA VOLONTÉ CONTREDITE ET VAINCUE. Apparent avortement
de l'action voulue
DEUXIEME MOMENT. LA VOLONTÉ AFFIRMÉE ET MAINTENUE. Indestructibilité
de l'action volontaire
TROISIEME MOMENT. L'UNIQUE NÉCESSAIRE. L'inévitable transcendance de
l'action humaine


II. L'ALTERNATIVE


PREMIERE OPTION. LA MORT DE L'ACTION
SECONDE OPTION. LA VIE DE L'ACTION. Les succédanés et les apprêts de
l'action parfaite

CINQUIEME PARTIE - L'ACHEVEMENT DE L'ACTION

Le terme de la destinée humain


CHAPITRE I - LA NOTION DE DOGMES ET DE PRÉCEPTES RÉVÉLÉ ET LA CRITIQUE
PHILOSOPHIQUE


CHAPITRE II - LA VALEUR DE LA PRATIQUE LITTÉRALE ET LES CONDITIONS DE
L'ACTION RELIGIEUSE


CHAPITRE III - LE LIEN DE LA CONNAISSANCE ET DE L'ACTION DANS L'ETRE


CONCLUSION









A MONSIEUR






LÉON OLLÉ-LAPRUNE






MAITRE DE CONFÉRENCES A L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE










HOMMAGE






DE RECONNAISSANCE, DE DEVOUEMENT


ET DE RESPECT


















[VII]










INTRODUCTION










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Oui ou non, la vie humaine a-t-elle un sens, et l'homme a-t-il une
destinée ? J'agis, mais sans même savoir ce qu'est l'action, sans avoir
souhaité de vivre, sans connaître au juste ni qui je suis ni même si je
suis. Cette apparence d'être qui s'agite en moi, ces actions légères et
fugitives d'une ombre, j'entends dire qu'elles portent en elles une
responsabilité éternellement lourde, et que, même au prix du sang, je ne
puis acheter le néant parce que pour moi il n'est plus: je serais donc
condamné à la vie, condamné à la mort, condamné à l'éternité ! Comment et
de quel droit, si je ne l'ai ni su ni voulu ?


J'en aurai le c?ur net. S'il y a quelque chose à voir, j'ai besoin de
le voir. J'apprendrai peut-être si, oui ou non, ce fantôme que je suis à
moi-même, avec cet univers que je porte dans mon regard, avec la science
et sa magie, avec l'étrange rêve de la conscience, a quelque solidité. Je
découvrirai sans doute ce qui se cache dans mes actes, en ce dernier fond
où, sans moi, malgré moi, je subis l'être et je m'y attache. Je saurai si
du présent et de l'avenir j'ai une connaissance et une volonté
suffisantes pour n'y jamais sentir de tyrannie, quels qu'ils soient.
[VIII]


Le problème est inévitable ; l'homme le résout inévitablement ; et
cette solution, juste ou fausse, mais volontaire en même temps que
nécessaire, chacun la porte dans ses actions. Voilà pourquoi il faut
étudier l'action : la signification même du mot et la richesse de son
contenu se déploieront peu à peu. Il est bon de proposer à l'homme toutes
les exigences de la vie, toute la plénitude cachée de ses ?uvres, pour
raffermir en lui, avec la force d'affirmer et de croire, le courage
d'agir.






I






A consulter l'évidence immédiate, l'action, dans ma vie, est un fait,
le plus général et le plus constant de tous, l'expression en moi du
déterminisme universel ; elle se produit même sans moi. Plus qu'un fait,
c'est une nécessité, que nulle doctrine ne nie puisque cette négation
exigerait un suprême effort, que nul homme n'évite puisque le suicide est
encore un acte ; elle se produit même malgré moi. Plus qu'une nécessité,
l'action m'apparaît souvent comme une obligation ; il faut qu'elle se
produise par moi, même alors qu'elle exige de moi un choix douloureux, un
sacrifice, une mort : non seulement j'y use ma vie corporelle, mais j'y
meurtris toujours des affections et des désirs qui réclameraient tout,
chacun pour soi. On ne marche, on n'apprend, on ne s'enrichit qu'en se
fermant toutes les voies sauf une, et qu'en s'appauvrissant de tout ce
qu'on eût pu savoir et gagner autrement : y a-t-il plus subtil regret que
celui de l'adolescent obligé, pour entrer dans