Can History be Open Source - APHG Caen - Free.fr

A sa grande surprise, des wikipédiens vigilants ont rapidement corrigé ces
erreurs .... les IPR soulignent le manque d'exercice critique et « l'effet bien connu
de .... une conférence de Raphaël Spina fin novembre. http://cercleshoah.free.fr/.

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CHRONIQUE INTERNET
HISTORIENS & GEOGRAPHES n° 396 Par Daniel LETOUZEY* (* Lycée Marie Curie -Vire, secrétaire de la Régionale
de Basse-Normandie) Depuis 1997, cet article sur Internet et ses usages dans l'enseignement de
l'Histoire, de la Géographie,
de l'Education civique témoigne des activités multiples développées par
nos collègues.
Nicole Mullier, Claire Vapillon, Caroline Tambareau, Philippe Nouvel ,
Jean-Claude Ruppé, Gérard Bourdin ont été particulièrement sollicités pour
cette édition.
Une version actualisée de ce texte rédigé en octobre 2006 est disponible à
http://aphgcaen.free.fr
Les choix proposés dans ce texte n'engagent ni l'association, ni la revue. Les sites mentionnés dans ce texte proviennent d'une veille documentaire
régulière ainsi que de la participation active aux listes H-Français,
Schoolhistory, SLN Geography.
Ces adresses ont été regroupées sur Clioweb, un portail personnel et
indépendant. Les principales sont accessibles en trois clics environ, les
autres le sont à partir d'un classement par thèmes ou grâce à la recherche
en interne permise par Google. Ainsi, une page spécialisée regroupe un
choix d'émissions de France-Culture, l'adresse des intéressants reportages
de l'émission « Un ?il sur la planète », ainsi que des conférences
disponibles en ligne, en enregistrement sonore ou vidéo (« Ecoute à la
carte »).
Parmi les sites web incontournables, mentionnons à nouveau « The Web
Gallery of Art », un support exceptionnel pour l'histoire de l'art ;
« Newseum », la présentation de plus de 400 « unes » dans le monde, « BCDI
en ligne » un répertoire précieux pour exploiter les journaux et les
revues.
http://clioweb.free.fr - http://clioweb.free.fr/presse.htm
Minilien est indispensable, chaque fois qu'un webmestre oublie que la
concision est une qualité essentielle, même sur internet.
http://www.minilien.com
Internet Archive donne accès aux versions antérieures :
http://www.archive.org/
INTERNET EN DEBATS - Les historiens et Wikipédia
« Can History be Open Source? Wikipedia and the Future of the Past »
Roy Rosenzweig (CHNM - Université George Mason)
Wikipedia peut paraître déroutante et agaçante aux yeux des historiens.
Nous avons déjà eu l'occasion d'analyser les problèmes posés par
l'encyclopédie, notamment à travers l'exemple de la biographie de Philippe
Pétain dans la version française. Pourtant, « Wikipedia trouve des milliers
de bénévoles pour participer à un projet gigantesque et écrire des
portraits étonnamment détaillés et fiables de personnages historiques
parfois relativement obscurs », écrit Roy Rosenzweig, le directeur du CHNM
(Centre for History and New Media) dans un article très documenté (The
Journal of American History, juin 2006).
Avec l'accord de l'auteur et de la revue américaine, l'article a été
traduit par Bernard Cros, Louis Capedebosq, Vincent Méry, Michel Lévêque,
Anne Boucker et moi-même. La version intégrale est disponible en ligne.
Pour une question de place, une version abrégée a été écrite ; elle est
proposée en deux temps dans Historiens & Géographes : « Wikipedia, comment
ça marche » dans ce numéro, « Quels enseignements les historiens peuvent-
ils tirer du fonctionnement de Wikipedia ? », à paraître dans le numéro
suivant, en janvier prochain.
La version originale : http://chnm.gmu.edu/resources/essays/d/42
La version française : http://clioweb.free.fr/debats/wiki/wikihist.htm
Wikipedia : les débuts.
« En peu d'années, Wikipedia est sans doute devenue la plus grande source
en histoire sur le web. Chaque jour, cette encyclopédie reçoit plus d'un
million de visites, ce qui selon le classement effectué par Alexa la situe
en huitième position, loin devant les vitrines du New York Times, de la
bibliothèque du Congrès et de l'Encyclopedia Britannica. L'encyclopédie a
reçu les louanges les plus enthousiastes (« un exemple fascinant de
collaboration intellectuelle ») tout comme les critiques les plus acerbes
(« au mieux, une vaste blague »). C'est en tout cas un exemple réussi d'une
entreprise basée sur le volontariat et le bénévolat, un phénomène qui
mérite l'attention des historiens.
Wikipedia affirme sa volonté de « rassembler l'ensemble des connaissances
humaines dans un même espace virtuel ». D'autres projets récents l'ont
précédée, comme GNUpedia, une initiative de Richard Stallman, un des
acteurs majeurs du logiciel libre, ou Nupedia, une autre création de Jimmy
Wales et de Larry Sanger (Bomis a fourni le financement et les
infrastructures). Wikipedia est lancée en janvier 2001 ; elle utilise
l'interface wiki développée par Ward Cunningham. L'essor de la nouvelle
encyclopédie est spectaculaire : en moins d'un mois, elle compte déjà un
millier d'articles ; au bout de deux ans, 100 000. En septembre 2004, le
projet dépasse la barre du million, rien qu'en anglais (aujourd'hui, elle
existe en 185 langues). Plus de 55 000 personnes ont rédigé au moins dix
contributions. Nupedia n'a pas eu le même succès et disparaît en septembre
2003. Larry Sanger, qui a quitté ces projets en février 2002, vient
d'annoncer son intention de lancer Citizendium, un « lieu de travail
expérimental ». Un des éléments du débat tient dans la place donnée aux
experts. http://www.citizendium.org/ Wikipedia : comment ça marche ? Des dizaines de pages décrivent en détail « les recommandations et les
règles ». Pour s'en tenir à l'essentiel, l'encyclopédie repose sur 4
principes :
1 - Wikipedia affirme « être une encyclopédie » et ne pas avoir d'autre
ambition . En sont exclus les essais personnels, les définitions de
dictionnaire, les recensions et études critiques, ainsi que la recherche
originale. Un choix déroutant pour les universitaires.
2 - Les contributeurs doivent respecter le NPOV(« neutralité de point de
vue »).
3 - Ils sont priés de ne pas violer les lois sur la propriété
intellectuelle . « Les articles sont publiés sous les termes de la Licence
de documentation libre GNU », celle qui sert à Linux et aux logiciels
libres. Dans ce « Copyleft », « vous pouvez copier et distribuer le
document sur tout type de support, commercialement ou non, à condition que
vous n'y ajoutiez aucune condition restrictive » . Ainsi, par exemple, un
auteur a le droit de publier un ouvrage compilant les biographies des
présidents des Etats-Unis déjà diffusées dans Wikipedia, et même d'en
réécrire la moitié, s'il le souhaite, à condition de toujours citer sa
source et de ne pas chercher à empêcher un autre auteur de faire de même.
Ainsi, le CHNM a intégré le contenu de l'encyclopédie à H-Bot, son moteur
de recherche automatisé. L'avantage, c'est d'élargir la diffusion ;
l'inconvénient, c'est l'absence de mise à jour automatique : des erreurs
corrigées dans la version originelle peuvent continuer d'exister dans la
copie.
4 - « Le respect des autres Wikipédiens ».
Dans un premier temps, les responsables ont cherché à limiter le nombre de
règles, en partie afin de ne pas décourager les vocations. Une page
affirmait même : « Il n'y a pas de règles ». Ou plus précisément : « Si une
règle t'agace au point de t'ôter toute envie de contribuer à Wikipedia,
alors ignore-la et fais ce que tu as envie de faire ».
Cependant, au fil du temps, les règles finissent par se multiplier. Les
habitués de la polémique (« les trolls ») ont poussé L Sanger vers la
sortie, mais ils ont perdu la guerre : peu à peu les responsables ont mis
au point des mécanismes complexes pour gérer les conflits. Au total,
Wikipedia a réussi à créer une communauté de travail qui fonctionne plutôt
bien. Wikipedia, une source de qualité pour étudier et enseigner l'histoire ?
La biographie, un mode populaire d'écriture de l'histoire a été utilisée
par Roy Rosenzweig pour comparer les contenus de plusieurs encyclopédies
disponibles en ligne. Il a constitué un échantillon de 52 personnages
historiques à partir de l'ANBO. Wikipedia ne consacre d'articles qu'à la
moitié d'entre eux, Encarta n'en connaît qu'un cinquième. De plus, les
articles de l'ANBO sont beaucoup plus étoffés, avec des textes en moyenne
quatre fois plus longs.
Une lecture attentive des biographies présentes dans Wikipedia a conduit à
ne détecter que quatre erreurs factuelles. La plupart sont mineures et sans
conséquences. Ainsi, l'article sur FD Roosevelt lui attribue la rédaction
de la constitution d'Haïti, ou associe son élection en 1910 à sa seule
fortune personnelle. Deux autres sont plus graves : faire reposer son
investiture en 1932 sur un changement de camp des délégués d'Al Smith (au
lieu de ceux de J N Garner) ; dater de 1937 l'invalidation du NRA (National
Recovery Act) par la Cour suprême. Trouver 4 erreurs dans 25 textes, cela
peut sembler un bilan inquiétant ; mais dans une encyclopédie, il est
difficile de vérifier l'exactitude de tous les détails retenus.
Abraham Lincoln fournit une autre étude de cas intéressante. Les articles
de l'ANBO (11 000 mots) et de Wikipedia (7 650 mots) évitent les erreurs
factuelles et présentent correctement l'ensemble des épisodes marquants de
la vie de Lincoln. Un lecteur historien préfèrera sans aucun doute la
version de l'ANBO écrite par James McPherson, un historien réputé,
spécialiste de la Guerre de Sécession. Ce choix tient à la meilleure prise
en compte des apports majeurs de l'historiographie récente et à une
écriture de meilleure qualité.
L'histoire de Wikipedia met l'accent sur une approche factuelle, comme si
l'accumulation de détails événementiels pouvait garantir une plus grande
objectivité. Il en résulte parfois une avalanche de détails étonnants,
amusants ou bizarres. Ainsi, les wikipédiens ont jugé utile de relever que
Lincoln et Darwin avaient la même date de naissance ; d'autres se sont
interrogés sur l'ascendance du président Harding. Certains semblent avoir
une obsession des listes en tous genres : tous les pr